Histoire de l'opéra, Maria Callas

LE BEL CANTO

J’ai souvent parlé sur ce blog de bel canto, notamment au sujet de Rossini, Donizetti et Bellini. Mais qu’est-ce donc que ce fameux bel canto ?

Étymologiquement, le bel canto vient de l’italien « bel canto », qu’on peut traduire littéralement par « beau chant ». À ce titre, toute l’histoire de l’opéra pourrait donc baigner dans le bel canto. En fait, on réserve ce terme à une manière de chanter qui cherche une certaine beauté de l’interprétation.

Donc, quand vous écoutez ce lamento d’Ariane, de Monteverdi, c’est du bel canto.

Monteverdi lamento d'ArianeCliquez sur le bel canto d’Ariane

Malheureusement, la définition de cette soi-disant beauté varie à travers les âges et les pays. Très vite les castrats, et les autres interprètes, ont cherché à mettre en valeur leur technique vocale, souvent virtuose, au détriment de la beauté de la musique (l’orchestre étant alors réduit à une simple mise en valeur des moyens vocaux des chanteurs).

Parmi les compositeurs du XVIIIe siècle encore connus de nos jours, c’est chez Vivaldi et Haendel qu’on peut entendre ces airs de bravoure.

Haendel Sémélé No no, I'll take no lessCliquez sur Sémélé

Vivaldi Orlando furioso nel profundoCliquez sur l’image

Il faudra un Gluck pour essayer de revenir à la primauté de la musique sur l’art purement vocal.

Gluck j'ai perdu mon Eurydice imageCliquez sur l’image pour retrouver la primauté de la musique sur l’art purement vocal

Le bel canto jettera ses derniers feux avec une trilogie de compositeurs italiens : Rossini, Donizetti et Bellini. Rossini est certainement le dernier compositeur à s’être plié aux exigences de ses interprètes.

rossini una voce poco faCliquez sur Rosine

Bellini Norma Casta Diva (Yoncheva)Cliquez sur Norma

Donizetti Lucia di Lammermoor Il dolce Suono dessayCliquez sur Lucia

Puis viendront Verdi et Wagner, qui sonneront définitivement le glas du bel canto. Verdi assurera la transition entre une écriture encore bel cantiste dans sa jeunesse (Rigoletto) et l’écriture beaucoup plus dramatique à laquelle il arrivera avec Otello.

Verdi Rigoletto Caro nomeCliquez sur Gilda

otello ave mariaCliquez sur Desdemona

Wagner, lui, dynamitera les codes du découpage traditionnel de l’opéra en airs, duos, récitatifs, chœurs… et en développant la mélodie continue. Si on trouve encore de grands airs chez Verdi, on n’en trouve plus guère chez Wagner, surtout dans ses œuvres de la maturité.

Wagner Lohengrin Mon cygne aimé (Georges Thill)Cliquez sur l’image

Maria Callas, Mes opéras préférés

CAVALLERIA RUSTICANA, de MASCAGNI (1890)

Cavalleria Rusticana est un opéra vériste de Pietro MASCAGNI, créé avec succès à Rome en 1890.

Le pitch : Turridu aurait dû se marier avec Lola, mais à son retour du service militaire, il la retrouve mariée avec Alfio. Du coup, il fait de Santuzza sa maîtresse. Lola jalouse (quand même) trompe son mari avec Turiddu. Quand Alfio l’apprend, il provoque Turiddu en duel et le tue.

Acte I : Avant le lever de rideau, on entend le héros, Turiddu, chanter une chanson prémonitoire où il se dit heureux de mourir pour Lola, sa bien-aimée. (Air : « O Lola ch’ai di latti la cammisa ».)

Mascagni Cavalleria rusticana O Lola ch'ai di latti la cammisaCliquez sur Turiddu

Au XIXe siècle, dans un village de Sicile, le jour de Pâques, les villageois sont devant l’église pour assister à la messe. Ils chantent le printemps revenu, et le jour de Pâques, symboles de la résurrection (Choeur :  » Gli aranci olezzano ».)

Mascagni Cavalleria rusticana Gli aranci olezzanoCliquez sur l’image

Santuzza, une jeune villageoise, se dirige vers l’auberge de Mama Lucia. La jeune fille demande à Lucia où se trouve son fils Turiddu. L’aubergiste lui répond que son fils Turiddu est parti à la ville chercher du vin mais Santuzza lui répond qu’on l’a pourtant vu la veille. Lucia est troublée et voudrait en savoir plus quand arrive Alfio, un charretier, qui entre et demande à boire en chantant les joies de sa vie de charretier (Air : « Il Cavallo scalpita ».)

Mascagni Cavalleria rusticana Il Cavallo scalpitaCliquez sur Alfio

À son tour, il demande du vin à Lucia, mais quand celle-ci lui dit qu’il est parti chercher du vin, Alfio est étonné car il a vu Turridu le matin même près de chez lui.

À ce moment, on entend l’orgue et les prières venir de l’église. Les villageois entrent à leur tour dans l’église en chantant l’hymne pascal.

Mascagni Cavalleria Rusticana Regina CoeliCliquez sur l’image

Santuzza restée seule avec Mama Lucia lui raconte son histoire. Turiddu était fiancé avec Lola avant son départ à l’armée, mais au retour, il l’a trouvée mariée avec Alfio. Se sentant trahi, Turiddu a fait d’elle sa maîtresse. Mais Lola jalouse lui a à nouveau volé son amant, et maintenant Santuzza reste seule et déshonorée !

Mascagni Cavalleria Voi lo sapete, o mammaCliquez sur Santuzza

Mama Lucia, bouleversée, entre dans l’église. Turiddu arrive à son tour. Il cherche d’abord à éviter Santuzza, mais celle-ci lui reproche son comportement. Lola, à la recherche de son mari, se moque de Santuzza avant d’entrer dans l’église. La dispute entre Turiddu et Santuzza reprend, et Turiddu la bouscule et la fait tomber au sol.

Alfio sort de l’église, et Santuzza lui dévoile alors ce qui s’est passé entre Lola et Turiddu, et qu’il est cocu. Alfio jure qu’il va se venger et sort. Restée seule, Santuzza est prise de remords et d’un mauvais pressentiment.

La messe est dite et les villageois sortent de l’église. Lola veut rentrer chez elle, mais Turiddu invite tout le mond à boire (Air : « Viva il vino spumeggiante ».)

Mascagni Cavalleria Rusticana Viva il vino spumeggianteCliquez sur Turiddu

Alfio refuse, de manière désobligeante. Turiddu se rend compte qu’Alfio sait tout et qu’il ne lui reste plus, selon l’honneur sicilien, qu’à se battre avec lui. Après s’être embrassé, les deux hommes se dirigent vers le verger pour se battre en duel. Turiddu a le pressentiment de sa mort prochaine, et il confie Santuzza à Lucia.

Au soir, les villageois sont réunis sur la place quand une voix de femme annonce la mort de Turridu. Lucia et Santuzza sont effondrées.

(Sources principales : les représentations de l’Opéra de Paris en 2016 et le programme associé, et l’enregistrement sur DVD de la production du festival de Salzburg en 2015.)

Divers, Maria Callas

NEUF GRANDS AIRS DE PUCCINI

Giacomo PUCCINI est un des compositeurs dont les opéras sont les plus joués au monde. Il a exercé sa science de l’orchestration dans une dizaine d’opéras, y semant chaque fois un ou deux airs appelés à devenir des « tubes » auprès des interprètes comme du public.

Son premier succès est Manon Lescaut (1893). On peut y entendre la malheureuse Manon chanter « Sola, perduta, abbandonata » (Seule, perdue et abandonnée).

Puccini Manon Lescaut Sola, perduta, abbandonataCliquez sur Maria José Lescaut

Aussi dans La Bohème (1896), au premier acte quand la couturière Mimi se présente à Rodolfo, avec « Si, mi chiamo Mimi ».

Puccini la Bohème Mi chiamani Mimi (Callas)Cliquez sur Mimi Callas

Le chef-d’œuvre suivant est Tosca (1900) et contient deux « énormes » airs, « Vissi d’Arte » de Tosca et « E lucevan le Stelle » de son amant Cavaradossi.

Puccini Tosca Vissi d'arte (Gheorgiu)Cliquez sur Angela Tosca

Puccini Tosca E lucevan le stelle (Pavarotti)Cliquez sur Luciano Cavaradossi

En 1904, nouveau chef-d’œuvre avec Madame Butterfly et son « Un bel di vedremo ».

Puccini Butterfly Un bel di vedremoCliquez sur Renata Butterfly

En 1910, il écrit le western la Fanciulla del West, avec son air « Ch’ella mi creda libero e lontano ».

Puccini la fanciulla del west Ch'ella mi crda libero e lontanoCliquez sur Jonas Johnson

En 1917, il écrit la Rondine, qui contient l’air « Chi il bel sogno di Doretta ».

Cliquez sur l’image

En 1918, c’est Gianni Schicchi, une des trois pièces du Triptyque, avec son « O mio babbino caro ».

Puccini Gianni Schicchi O mio babbino caro a Room wtrh a viewCliquez sur le professeur Ombrage

Le dernier opéra de Puccini, resté inachevé à sa mort en 1924, est Turandot. C’est dans cette œuvre qu’on peut entendre le « Nessun Dorma ».

Puccini Turandot Nessun dormaCliquez sur Roberto Calaf

Divers, Maria Callas

DUR DUR D’ÊTRE UN BÉBÉ (À L’OPÉRA)

Je pensais il n’y a guère, en écrivant mon billet sur Pelléas et Mélisande, qu’il ne faisait pas toujours bon être bébé à l’opéra. En effet, à la fin de ce drame, la malheureuse Mélisande a tout juste le temps de voir son nouveau-né avant que de mourir. Le sort de ces bébés est en effet souvent tragique. Dès lors, me suis-je demandé, quel sort est réservé aux bébés à l’opéra ?

Fierrabras de SCHUBERT s’ouvre sur un chœur de femmes qui tissent, chantant l’allégorie de la vie, telles les Parques. Pour elles, leur ouvrage représente les langes du bébé, le voile de la mariée et le linceul du mort (ou de la morte).

Schubert Fierrabras Der runde SilberfadenCliquez sur l’image

Dans le Trouvère (Il Trovatore) de VERDI, Azucena raconte à son fils Manrico, blessé, qu’elle a voulu venger sa mère, brûlée par le père du comte, en enlevant le fils de celui-ci, mais dans un accès de folie, c’est son propre fils qu’elle a jeté au feu (Air: « Condotta ell’era in ceppi »).

Verdi Il trovatore Condotta ell'era in ceppiCliquez sur Azucena Callas

Dans le Conte du tsar Saltan, de RIMSKI-KORSAKOV, la tsarine et le tsarévitch nouveau-né sont placés dans un tonneau et jeté dans le fleuve.

Dans la Femme sans ombre de STRAUSS, on entend les cris des enfants non nés.

Strauss die Frau ohne Schatten Schweigt doch, ihr Stimmen (début acte III)Cliquez sur l’image

Le sort du bébé de Jenufa de JANACEK est particulièrement cruel, puisque la belle-mère de Jenufa profite de la forte fièvre qui cloue l’héroïne au lit pour lui voler son bébé, et le noyer dans la rivière gelée.

Janacek Jenufa Co chvila et fin acte IICliquez sur la marâtre Kostelnicka

Finalement, l’enfant de L’enfant et les sortilèges de RAVEL, que sa mère appelle bébé bien qu’il ait déjà sept ans, a un sort beaucoup plus enviable, puisqu’après sa grosse colère destructrice, il se repent et sa maman lui pardonne.

Ravel l'enfant et les sortilèges finalCliquez sur Bébé et sa maman

Malgré le sort tragique de sa mère, le bébé dans Porgy & Bess de GERSHWIN a bien de la chance aussi d’être endormi au son de Summertime.

Gershwin Porgy and Bess SummertimeCliquez sur Clara chantant pour son bébé

Enfin dans Tommy des WHO, le pauvre Tommy a bien du mal à vivre sa vie après sa naissance (Air : « it’s a boy »).

The Who Tommy It's a boyCliquez sur la mythique pochette de l’album

Enfin, dans On purge bébé de Philippe BOESMANS, opéra créé en 2022 au théatre royal de la Monnaie (De Munt), les adultes n’ont qu’une envie de purger l’enfant, que sa mère appelle bébé bien qu’il ait déjà sept ans.

Boesmans On purge bébéCliquez sur la bande annonce

Enfin, si vous n’avez pas peur, vous pouvez toujours cliquer sur le bonus surprise mystère (mais vous n’êtes pas obligés).

point-dinterrogation

Si vous n’avez pas peur, vous pouvez toujours cliquer sur le bonus surprise mystère

Divers, Maria Callas

LES ANNIVERSAIRES DE 2023 – Les écrivains et librettistes, et les œuvres que c’est pas de l’opéra

Après les anniversaires de 2023, voyons quels anniversaires nous pourrons célébrer en 2023 (ou quelques événements que nous pourrons commémorer). Comme pour 2022, devant l’abondance de dates à commémorer, j’ai décidé de faire cette présentation en deux parties. Les compositeurs et les opéras, puis les écrivains et les œuvres classiques.

Il y a 375 ans, en 1648, SCHÜTZ nous livrait un de ses chefs-d’œuvre : les Geistliche Chormusik.

Schütz Gesitliche ChormusikCliquez sur le chœur

Il y a 350 ans, en 1673, mourait MOLIÈRE. Après avoir travaillé avec LULLY, puis s’être brouillé avec celui-ci, il a collaboré avec CHARPENTIER. Cette année-là Molière a écrit et interprété le Malade imaginaire.

Charpentier Molière le Malade imaginaireCliquez sur l’image

1673 est également l’année ou RACINE a écrit sa tragédie Mithridate, qu’un certain MOZART portera à l’opéra un siècle plus tard.

Il y a 325 ans, en 1698 naissait Pietro METASTASIO, dit MÉTASTASE (1698-1782). Des 27 livrets qu’il a écrits naîtront plus de 1000 opéras.

Salieri Semiramide Sento l'amica spemeCliquez sur l’image

Il y a 225 ans, en 1798, a eu lieu la création de la Création (die Schöpfung) de HAYDN.

Haydn die SchöpfungCliquez sur l’image

Il y a 200 ans, en 1823, naissait Alexandre OSTROVSKI. dont les pièces ont été mises en musique par TCHAÏKOVSKI ou JANACEK.

Janacek Katia Kabanova Acte 3 scène 1 la tempêteCliquez sur l’image

Il y a 175 ans, en 1848, SCHUMANN (Robert) mettait en musique le poème Manfred de Lord BYRON.

Schumann Manfred ouvertureCliquez sur l’orchestre

Il y a 150 ans, en 1873, avait lieu la création de Phaëton de SAINT-SAËNS.

Saint-Saëns PhaëtonCliquez sur l’orchestre

Cette même année, Tchaïkovski créait sa 2e symphonie, dite « Petite Russie ».

Tchaïkovski Symphonie n 2 Petite RussieCliquez sur l’orchestre

Il y a 125 ans, en 1898, Richard STRAUSS écrivait son poème symphonique une Vie de héros (ein Heldenleben).

Strauss une Vie de hérosCliquez sur l’image

Cette même année, ENESCO publiait son opus 1, le poème roumain.

Enesco Poème roumainCliquez sur l’image de l’orchestre

Et toujours en 1898 disparaissait le prince des poètes Stéphane MALLARMÉ.

Il y a 100 ans, en 1923, étaient créés deux ballets pour les ballets russes, Noces de STRAVINSKY (1917-1923) et Les Biches de POULENC.

les biches poulencCliquez sur le décor de Marie LAURENCIN

Cette même année 1923 disparaissait Pierre LOTI, « l’inventeur » de l’histoire de Madame Butterfly.

Puccini Butterfly Un bel di vedremo CallasCliquez sur l’image de la grande chanteuse

1923 est aussi l’année d’ouverture « française » de l’Opéra de Lille (après une période allemande pendant l’occuâtion de la guerre 14-18.)

Il y a 75 ans, en 1948, Strauss nous livrait son chant du cygne avec les 4 derniers lieder de Strauss alors que MESSIAEN achevait sa Turangalila symphonie (1946-1948).

Strauss Vier letzte lieder SeptemberCliquez sur une autre image de grande chanteuse

Messiaen Turangalîla symphonie Joie du sang des étoilesCliquez sur la Joie du sang des étoiles

Je vous souhaite à toutes zet à tous mes meilleurs vœux pour une année 2023 de musique et de littérature.

Divers, Maria Callas

SEPT CENTIÈME BILLET DU BLOG

Eh oui, ce billet est le 700e que je publie sur ce blog consacré, de manière très ouverte, à l’opéra et à la littérature !

À ce jour, vous avez été plus de 66 000 visiteurs cumulés, venus de 145 pays, pour regarder plus de 125 000 vues sur ce blog, en presque quatre ans et demi.

J’ai consacré 110 billets à mes opéras préférés, de l’Orfeo (1607) de MONTEVERDI à Like Flesh (2022) de Sivan ELDAR, ou de Aïda de VERDI à Zoroastre de RAMEAU.

monteverdi orfeo savallCliquez sur l’acte de naissance de l’Opéra

Le plus regardé est toujours celui consacré aux Contes d’Hoffmann d’OFFENBACH, devant Le Barbier de Séville de ROSSINI.

barcarolleCliquez sur l’image

J’ai également consacré 71 billets à des compositeurs, dont 8 à des compositrices, de Monteverdi à BRITTEN. Le compositeur qui vous a le plus intéressé reste Franz SCHUBERT. 57 d’entre eux ont été sélectionnés pour mon premier livre « Compositeurs et compositrices », que je vous conseille d’acheter si ce n’est pas déjà fait.

Une autre catégorie pour laquelle j’ai créé un métabillet vous permettant de vous y retrouver facilement est celle des écrivains liés au monde de l’opéra ou de la musique. Il y a à ce jour 54 écrivains passés à ma moulinette, de ESCHYLE à ECHENOZ, le plus consulté étant celui consacré à Victor HUGO. Une cinquantaine d’entre eux feront l’objet de mon second livre « les Écrivains et la musique », livre qui devrait sortir prochainement.

couverture-du-livre-image

Voilà, il y a encore bien d’autres catégories, consacrées à l’histoire, au cinéma, à la nature, à la bande dessinée, à la poésie, à l’OuLiPo, au dessin animé… Une de mes (petites) joies est l’accueil réservé à mes fantaisies sur le nom de MALLARMÉ (Mallarmuche pour les intimes 🙂), qui cumulent plus de 3400 vues !

Dans ces catégories moins conventionnelles, les billets les plus regardés restent « Magical Maestro (Tex Avery) » « Des opéras pour les enfants« , « les Onomatopées« , et « ils ou elles ont écrit des Ave Maria« .

Fin 2020, j’ai commencé une nouvelle série sur l’emploi de musique classique par les réclamiers et, à ma grande surprise, cette série marche très fort puisque le premier billet, toutes catégories confondues, est celui qui vient en tête avec déjà plus de 2600 vues !

Une des vidéos les plus regardées (si j’excepte les réclames) est Camille jouant les quatre Saisons de VIVALDI.

Vivaldi les 4 saisons l'étéCliquez sur Camille

Elle est suivie de près par l’Ave Maria de BACH chanté par Maria Callas.

Voilà, j’espère que vous serez encore nombreux à venir partager ma curiosité pour tous ces thèmes qui gravitent autour de la musique et de la littérature !

Et pour finir ce billet, un grand classique, interprété par une des plus grandes cantatrices de tous les temps.

callas casta divaCliquez sur l’une des plus grandes cantatrices de tous les temps

C’est tout pour aujourd’hui. Si vous aimez la musique et la littérature, parlez de mon blog à vos amis, et si vous n’aimez pas, parlez-en à ceux que vous n’aimez pas ! 🙂

Et pour voir l’évolution de cete fréquentation, vous pouvez comparer avec le huit centième article de ce blog.

Maria Callas, Mes opéras préférés

LA SONNAMBULA (LA SOMNAMBULE), de BELLINI (1831)

La Somnambule est un des opéras majeurs de BELLINI, créé en 1831 à Naples, et très vite joué partout en Europe. Le livret est tiré d’un vaudeville de SCRIBE datant de 1819.

Suivant la classification de G.B.SHAW, on peut lui appliquer la formule (S+T/A), puisqu’une soprano et un ténor s’aiment, alors qu’une alto les en empêche.

Le pitch : Alvino et Amina vont se marier. Jalouse, Lisa profite d’une crise de somnambulisme d’Amina pour la faire accuser. Le comte Rodolfo la sauve.

Acte I : Sur la place d’un village de Suisse, on prépare les noces d’Elvino et Amina. L’aubergiste Lisa est jalouse d’Amina. Amina paraît et exprime son bonheur et sa gratitude envers les villageois, et spécialement à Teresa qui l’a élevée lorsqu’elle est devenue orpheline (Air : « Come per me sereno »). Le notaire apparaît, suivi d’Elvino. Elvino donne à Amina une bague qu’il tenait de sa mère (Duo : « Prendi, l’anel ti dono »).

Bellini la Sonnambula Prendi l'anel ti donoCliquez sur Amina et Elvino

Un étranger paraît, qui semble connaître bien le village. En apercevant Amina, il est frappé par sa ressemblance avec un grand amour qu’il a eu dans sa jeunesse. Il commence à faire des avances à Amina, ce qui rend jaloux Elvino. À l’approche de la nuit, Teresa explique à l’étranger qu’un fantôme hante le village (Ensemble & chœur : « A fosco cielo »). L’étranger se retire, et Elvino jaloux fait une scène à Amina, avant de se réconcilier (Duo : « Son geloso del zefiro errante »).

Bellini la Sonnambula Son geloso del zeffiro erranteCliquez sur Elvino et Amina

Lisa reconnaît l’étranger, qui la trouve à son goût : c’est Rodolfo, l’héritier de l’ancien comte du pays. Du bruit se fait entendre : Lisa se cache dans un placard mais laisse tomber son mouchoir. Amina entre en marchant dans son sommeil. Elle se demande si Elvino est toujours jaloux, et prend le comte pour son fiancé. Ému, Rodolfo la laisse se coucher innocemment sur son lit, mais c’est le moment où les villageois décident de rendre hommage au comte. Lisa est allée chercher Elvino pour qu’il surprenne Amina et le comte. Tout le monde est choqué de trouver Amina couchée sur le lit de celui-ci. Réveillée par le bruit, Amina clame son innocence, mais emporté par sa colère, Elvino annule son mariage avec Amina. (Quintette : « D’un pensiero e d’un accento »)

Bellini la Sonnambula D'un pensiero e d'un accentoCliquez sur Amina

Acte II : Les villageois se rendent au château du comte Rodolfo afin de lui demander de défendre Amina. Amina qui se souvient des bons moments passés avec Elvino demande à Teresa de la défendre. Elles entendent Elvino se lamenter, mais quand Elvino entend que le comte vient rejoindre Amina, sa colère le reprend et il lui arrache sa bague de fiançailles. Les villageois reviennent du château, en confirmant l’innocence d’Amina, mais Elvino refuse de se confronter à celui qu’il prend pour son rival (Air : « Ah, perché non posso odiarti »).

Bellini la Sonnambula Tutto è sciolto... Ah Perché non posso odiartiCliquez sur Elvino

Elvino a décidé d’épouser Lisa. Comme il la conduit à l’église, Rodolfo paraît et répète qu’Amina est innocente, en expliquant ce qu’est le somnambulisme. On ne le croit pas, mais Teresa surgit et explique la situation. Lisa joue les Saintes-Nitouches, mais Térésa sort le mouchoir que Lisa a fait tomber chez Rodolfo en se cachant, et demande au comte de confirmer. Elvino constate que Lisa a menti.

Soudain, Amina fait une apparition, en pleine crise de somnambulisme, elle marche sur une corniche en haut d’une tour. Les villageois n’osent pas la réveiller. Dans son sommeil, Amina pleure d’avoir perdu Elvino, et cherche son anneau perdu (Air : « Ah, non credea mirarti »).

Bellini la Sonnambula Ah non credea mirartiCliquez sur Amina

Alors convaincu de son innocence, Elvino lui glisse à nouveau son anneau au doigt. Amina se réveille et se réjouit quand elle voit que son rêve de retrouver Elvino s’est réalisé. Tout le monde se réjouit, le mariage peut avoir lieu (Air & chœur : « Ah ! non giunge uman pensiero ».)

Bellini la Sonnambula Ah non giunge uman pensieroCliquez sur l’image

littérature, Maria Callas, Oulipo, Poésie

« CHANSON D’AUTOMNE », de VERLAINE

Après Art Poétique de Paul VERLAINE, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et je mets en correspondance les images évoquées par ce poème avec des images musicales qui me viennent à l’esprit.)

Aujourd’hui, donc, je vous propose Chanson d’automne, un poème datant de 1866 paru dans les Poèmes saturniens.

Les sanglots longs
Des violons

De l’automne

Ravel KaddishCliquez sur l’image

Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.

Verdi la Traviata Addio del passato (Callas)Cliquez sur l’image

Tout suffocant
Et blême
, quand
Sonne l’heure,

Thomas Hamlet Spectre infernalCliquez sur l’image

Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Gluck Orfeo e Euridice Che faro senza EuridiceClqiuez sur l’image

Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

Chausson la dernière FeuilleCliquez sur l’image

Citations musicales :

Les sanglots longs des violons : Maurice RAVEL, Kaddish, pour violon et piano.

D’une langueur monotone : Giuseppe VERDI, la Traviata « Addio del Passato ».

Tout suffocant et blême : Albert THOMAS, Hamlet, scène du spectre.

Je pleure : GLUCK Orfeo ed Euridice « Che faro senza Euridice » (« J’ai perdu moin Eurydice »)

La feuille morte : Ernest CHAUSSON la dernière feuille.

Et si vous en voulez un peu plus, cliquez donc sur le bonus surprise.

point-dinterrogationCliquez donc sur le bonus surprise si vous en voulez un peu plus

Divers, Maria Callas

LES FANTÔMES À L’OPÉRA (1ère série)

Je vous parlais il n’y a guère de Hamlet, d’Ambroise THOMAS, pièce où le fantôme du père d’Hamlet intervient auprès de son fils pour réclamer vengeance. Il m’est apparu intéressant d’aller chercher quelques autres apparitions de fantômes à l’opéra.

Un des premiers spectres à apparaître est celui du Commandeur dans le Don Giovanni de MOZART en 1788. Le Commandeur, qui s’est fait tuer au début de l’opéra par Don Giovanni revient à la fin le chercher pour le conduire en enfer.

Don Giovanni finalCliquez sur le fantôme du Commandeur

Une trentaine d’années plus tard, on est passé de l’opéra classique à l’opéra romantique, et WEBER fait intervenir des fantômes dans son célèbre Freischütz (1821). Notamment, dans la fantastique scène de la gorge aux loups où, à minuit, le diable négocie l’âme de Max en échange de balles magiques, apparaissent de fort effrayants fantômes.

Weber Freischütz scène de la gorge aux loups (début)Cliquez sur les fort effrayants fantômes

Encore quatre ans plus tard, en 1825, c’est BOÏELDIEU qui fait intervenir une étrange apparition dans sa très gothique Dame blanche. En effet, dans ce château en Écosse, le fantôme d’une dame blanche veille sur le domaine s’arrange pour que les affaires de la famille aillent bien.

Boïeldieu la Dame blanche D'ici voyez ce beau domaineCliquez sur la Dame blanche

Suivra un beau trio de fantômes dans les opéras belcantistes de DONIZETTI et BELLINI, avec la Somnambule (1831), Marie Stuart (1834) et Lucia di Lammermoor (1835).

Donizetti Lucia di Lammermoor Il dolce Suono callas

Détour en Italie avec Macbeth (1847) de VERDI. À la fin de l’acte II, Macbeth est hanté par le spectre du roi Duncan, qu’il a contribué à assassiner.

Verdi Macbeth Final acte IICliquez sur Macbeth qui devient fou en voyant le spectre de Duncan lui apparaître

En 1868 et en France, dans Hamlet d’Ambroise THOMAS, il y a évidemment le spectre du père du héros qui vient réclamer vengeance.

Thomas Hamlet Spectre infernalCliquez sur l’image

Pour la Russie, dans Boris Godounov (1869) de MOUSSORGSKI, le tsar Boris est hanté par le fantôme du tsarévitch Dimitri qu’il a fait assassiner pour prendre sa place.

Boris mort de BorisCliquez sur la mort de Boris

Heureusement pour nous, les apparitions de fantômes n’ont pas cessé avec le XXe siècle.

En 1954 avec The Turn of the screw de BRITTEN.

Britten The Turn of the screw Duo Quint - JesselCliquez sur la gouvernante et le fantôme de Quint

Ou plus près de nous encore avec The Ghost of Versailles (1991) de CORIGLIANO.

Corigliano The ghosts of Versailles (MET)Cliquez sur l’image

J’aurais pu aussi vous parler de la légende du Fantôme de l’opéra, mais je l’ai déjà traitée sur ce blog.

À bientôt pour une deuxième série de fantômes à l’opéra.

littérature, Mallarmé, Maria Callas, Oulipo, Poésie

« LE PITRE CHÂTIÉ », de MALLARMÉ

Après M’introduire dans ton histoire de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi dans le riche corpus mallarméen. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport avec ces images.)

Aujourd’hui, donc, je vous propose Le Pitre châtié, un poème datant de 1866 paru seulement en 1887.

Yeux, lacs avec ma simple ivresse de renaître

rossini la dame du lac trioCliquez sur la dame du lac

Autre que l’histrion qui du geste évoquais

Leoncavallo Paillasse (Pagliacci) Vesti la giubbaCliquez sur l’histrion

Comme plume la suie ignoble des quinquets

J’ai troué dans le mur de toile une fenêtre.

De ma jambe et des bras limpide nageur traître,

À bonds multipliés, reniant le mauvais

Hamlet ! c’est comme si dans l’onde j’innovais

Mille sépulcres pour y vierge disparaître.

Thomas Hamlet être ou ne pas êtreCliquez sur Hamlet

Hilare or de cymbale à des poings irrité,

Tout à coup le soleil frappe la nudité

Qui pure s’exhala de ma fraîcheur de nacre,

Schubert An die Sonne D. 439Cliquez sur l’hymne au soleil

Rance nuit de la peau quand sur moi vous passiez,

Ne sachant pas, ingrat ! que c’était tout mon sacre,

Ce fard noyé dans l’eau perfide des glaciers.

Thomas Hamlet Air de la folie (Callas)Cliquez sur Ophélie au moment où elle va se noyer

Citations musicales :

lacs : ROSSINIla Donna del lago (la Dame du lac)

l’histrion : LEONCAVALLO – Paillasse – « Vesti la giubba »

Hamlet : Ambroise THOMASHamlet – « Être ou ne pas être »

le soleil : SCHUBERT – « An die Sonne » (« Au Soleil« )

fard noyé : Thomas – Hamlet – « Air de la folie »

Et si vous voulez relire ce poëme sans avoir à subir mes élucubrations musicales, le voici dans toute sa splendeur mallarméenne :

Mallamré le Pitre châtié