L’enfant et les sortilèges est un conte pour enfants écrit sur un livret de COLETTE entre 1919 et 1924, et créé à l’opéra de Monte-Carlo en 1925.
Il ne s’agit pas ici d’un opéra au découpage traditionnel en actes et scènes, mais plutôt d’une suite de tableaux où RAVEL déploie toute sa fantaisie et sa science de l’orchestration, y intégrant même des éléments de jazz.
Écrit pour les enfants, ce bref opéra (moins d’un heure) a tout pour faire découvrir et aimer ce genre de musique aux plus jeunes.
Argument : L’enfant (âgé de 6 ou 7 ans) n’a pas envie de faire son travail. Maman arrive et le gronde, puis le laisse seul. L’enfant se met alors en colère et s’en prend à tout ce qui lui tombe sous la main. Il casse la théière, blesse l’écureuil dans sa cage et tire la queue du chat. Il casse l’horloge, attise le feu avant de verser le contenu de la bouilloire dedans. Quand, fatigué, il veut s’asseoir dans le fauteuil, celui-ci se retire et la révolte des objets et des animaux martyrisés par l’enfant commence.
Le fauteuil commence une discussion avec une bergère Louis XV, puis c’est l’horloge qui, ayant perdu son balancier, se met à sonner sans fin (Ding, ding, ding, et encore ding). C’est ensuite la théière anglaise (black and costaud) et la tasse chinoise (keng-ça-fout) qui discutent. Comme le soleil décline, l’enfant se rapproche du feu pour se rapprocher qui lui crache au visage (je réchauffe les bons, je brûle les méchants). L’enfant a de plus en plus peur. Des lambeaux du papier peint déchiré, les personnages s’animent et commencent une pastorale (adieu pastourelles, pastoureaux adieu). Puis vient la princesse du conte de fées, mais l’enfant a déchiré son livre de contes, c’en est fini de la belle princesse. Puis sortent des livres de cours un petit vieillard (un robinet coule dans un réservoir) et les chiffres (Mon dieu, c’est l’arithmétique !)
Maintenant la nuit est tombée, le chat noir sort de sous le fauteuil, bientôt rejoint par la chatte blanche à la porte du jardin (duo des chats). L’enfant sort. On entend le bruit des insectes et des rainettes. L’enfant veut s’appuyer sur l’arbre, mais celui-ci se plaint de la blessure que l’enfant lui a faite plus tôt avec son couteau, bientôt suivi par le chœur des arbres (nos blessures).
Une rainette sort de l’étang et s’approche de l’enfant, mais l’écureuil la prévient de se méfier (sauve-toi, sotte). L’enfant se sent de plus en plus seul et appelle sa maman, mais les animaux veulent le punir avec leurs griffes, avec leurs ailes, avec leurs dents. Mais l’enfant voit un écureuil blessé et se penche sur lui pour panser la plaie. Les animaux changent le regard qu’ils portaient sur lui (il a pansé la plaie, épanché le sang). Ils font une ronde autour de lui, émus, et chantent (il est bon l’enfant, il est sage). Ils appellent sa mère en cherchant à prononcer le mot si doux qu’il vient de dire (Ma – man). Enfin, la porte s’ouvre et Maman apparaît. L’enfant se jette dans ses bras.
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