Compositeurs, histoire, littérature

Jean-Baptiste LULLY (1632 – 1687)

Jean-Baptiste Lully est né à Florence le 28 novembre 1632. Il est venu en France à l’âge de 11 ans (il est marmiton à la cour).

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Le jeune Lully est chosi en 1946 par le chevalier de GUISE, qui recherchait pour sa cousine, mademoiselle de MONTPENSIER, un jeune Italien susceptible de converser avec elle dans la langue italienne. Son service durera jusqu’en 1652.

Ses talents de musicien le distinguent et il participe à la mise en place de ballets, qui était le genre musical en vogue à la Cour avant l’Opéra. Il est nommé en 1653 compositeur de la musique instrumentale du Roi, et s’impose peu à peu dans le genre du ballet.

Début 1653, il est chargé de régler un ballet, Le Ballet de la Nuit, dans lequel il fait jouer le roi sous le masque du Soleil. De là viendra le nom de Roi-Soleil qui restera celui de Louis XIV pour la postérité.

Dans les années qui suivent la prise du pouvoir par Louis XIV (1661), il reçoit les positions de surintendant de la musique du roi et de maître de la musique de la famille royale. En 1662, il se marie avec la fille du compositeur Michel LAMBERT.

Sa collaboration avec MOLIÈRE dans les comédies-ballets commence en 1664 avec Le Mariage Forcé. Suivront ensuite notamment L’Amour Médecin (1665) et Le Bourgeois Gentilhomme (1670). En 1671, Molière et CORNEILLE écrivent ensemble Psyché, que Lully met en musique.

lullt le bourgeois gentilhommeCliquez sur l’image

En 1672, Lully rachète à PERRIN le privilège royal de l’opéra pour toute la France. Il devient alors Directeur de l’Académie Royale de Musique, où il créera 14 tragédies en musique ainsi que plusieurs ballets et œuvres diverses jusqu’à sa mort en 1687. Il sait adapter à la perfection le chant à la diction du français, et s’attache les services de QUINAULT pour rédiger les livrets de ses opéras. Parmi ceux composés avec Quinault figurent Cadmus et Hermione (1673), Alceste (1674), Thésée (1675), Atys (1676) et Roland (1684).

lully atysCliquez sur l’image

Opéra et politique : À l’époque de Louis XIV, il fallait flatter le souverain. Ainsi, chacune des tragédies lyriques de Lully commence-t-elle par un prologue vantant les grandes Qualités du roi, desquelles les dieux eux-mêmes étaient jaloux.
Ainsi dans Alceste, c’est la nymphe de la Seine qui se languit du retour du Héros (comprendre Loulou XIV, parti à la guerre). Dans Atys, c’est à un dieu que l’on compare le roi. Dans Roland, il est comparé à Roland, le héros de l’Orlando Furioso, et dans Armide (1686), c’est la Gloire et la Sagesse qui louent le héros qui possède ces deux qualités.

Après la mort de la reine, et sous l’influence de madame de MAINTENON, Louis XIV a une crise de foi et se détourne de l’opéra. Quinault, son librettiste, tombe en disgrâce et interrompt sa carrière après avoir terminé le livret d’Armide en 1686. Le compositeur doit alors trouver un autre librettiste, CAMPISTRON, pour son dernier chef d’œuvre : Acis et Galatée (1686).

lully armideCliquez sur l’image

Le 22 mars 1687, Lully meurt de la gangrène des suites d’un coup de bâton qu’il s’est donné sur le pied en dirigeant son Te Deum (à l’époque, on marquait la mesure en frappant le sol avec un bâton).

lully te deumCliquez sur l’image

Sa composition la plus connue reste toutefois la chanson Au clair de la lune.

lully au clair de la luneCliquez sur le gramophone

(Source : pour cet article, j’ai consulté l’excellent Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la direction de Marcel BENOIT, éditions Fayard, 1992).

Lully est le premier des musiciens italiens à être venus exercer leurs talents en France.

26 réflexions au sujet de “Jean-Baptiste LULLY (1632 – 1687)”

  1. Bonjour,
    Je ne connaissais pas sa collaboration avec Molière. En revanche, sa fin célèbre m’était connue. On l’apprenait à l’école primaire.
    En revanche, je connais mal le « travail » des librettistes ». Pourrais-tu faire un jour un article sur ce sujet ? Merci
    Excellente journée à toi.

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    1. Bonjour et merci John.
      Oui, un billet sur les librettistes. Il est prévu (écrit le 12 juillet dernier 😀) et je n’ai plus qu’à le compléter par quelques vidéos intéressantes.
      Puisque tu le demandes, je vais le mettre en priorité pour le publier prochainement.
      Je te souhaite une excellente journée.

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  2. Une crise de foi sous l’influence de Françoise de Maintenon ?
    Et….
    Il meurt de la gangrène a la suite d’un coup de baton qu’il s’est donné sur le pied… ça fait peur !
    Suis pas bien réveillée, moi, ce matin, et de ce billet très riche, voilà ce que je retiens 😉
    Repasser s’impose ( pour les liens) puisqu’en plus, je suis sur mon téléphone. Merci et une très très belle journée à toi 😘

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    1. Hihihi. Désolé pour le jeu de mots, je n’ai pas pu m’empêcher (j’ai toujours du mal à résister à un jeu de mots, surtout s’il est pourri 😘).
      Par contre, pour sa mort, oui, c’est moins drôle. À l’époque, les conditions d’hygiène étaient déplorables, et on avait vite fait de s’infecter.
      Je te souhaite une excellente journée, SOlène.

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  3. Bon jour,
     » … il fait jouer le roi sous le masque du Soleil. » Même si j’apprends sans vraiment retenir tout de tes articles (normal), cette anecdote me restera … 🙂
    Merci pour ce partage.
    Max-Louis

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    1. Quand je cherchais une illustration pour « Au clair de la lune », je ne m’attendais pas à trouver une telle perle.
      Diction parfaite, et on entend très bien les deux parties vocales. Je suis souvent critique sur l’usage que l’humain fait du Net, mais là, je suis tout simplement émerveillé.

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