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Lorenzo DA PONTE (1749-1838)

image Da Ponte

Lorenzo da Ponte (Manuelo Conegliano) est né le 10 mars 1749 dans la province de Venise. Son père était d’origine juive, mais après la mort de sa femme, il se remarie avec une jeune catholique et change son nom et adopte celui de Da Ponte. Manuelo Conegliano devient donc Lorenzo Da Ponte.

Lorenzo entre au séminaire et est ordonné prêtre en 1773. Pourtant, après s’être installé à Venise, il mène une vie peu compatible avec la dignité de la prêtrise, et est condamné par les autorités.

En 1781, Da Ponte part à Vienne où il est nommé poète impérial par Joseph II, succédant ainsi à Métastase. Il écrit des livrets pour Salieri (adaptation du Tarare de Beaumarchais, sous le nom de Axur, Re d’Ormus).

Salieri Axur, re d'Ormus come fuggir... Son queste le speranzeCliquez sur l’image

Il a travaillé pour un autre compositeur important à son époque, l’Espagnol Martin y Soler, avec notamment una Cosa rara (1786) ou l’Arbre de Diane (l’Arbori di Diana). Cosi fan Tutte

Martiny Soler Una cosa rara Dolci mi parve un diCliquez sur l’image

S’il reste universellement connu aujourd’hui, c’est pour sa collaboration avec Mozart, puisqu’ils signeront ensemble les Noces de Figaro (1786), Don Giovanni (1787) et Cosi fan Tutte (1789).

Mozart Les Noces de Figaro Non so piuCliquez sur l’image

Mozart Don Giovanni Air du catalogueCliquez sur l’image

Cosi fan Tutte avait été initialement écrit pour Salieri mais celui-ci, n’ayant pas le temps de mettre ce livret en musique, l’a proposé à Mozart.

Mozart Cosi fan tutte Ah, che tutta in un momentoCliquez sur l’image

Après la mort de Joseph II en 1790, Da Ponte se rend à Prague et à Dresde, où il retrouve son camarade Casanova, qu’il avait connu à Venise.

En 1792, son cosmopolitisme le mène à Londres où il écrit des livrets en italien pour le King’s Theatre.

En 1805, il fuit en Amérique avec sa femme pour échapper à ses créanciers où il tient différents commerces avant d’enseigner l’italien et sa littérature. Mais son goût pour l’opéra subsiste et en 1833, il cherche à monter un Opéra italien à New York, après avoir assuré la création américaine de Don Giovanni en 1826.

Sur la fin de sa vie, il écrit, tel Casanova, ses Mémoires.

Da Ponte meurt à New York le 17 août 1838, âgé de 89 ans.

littérature, Oulipo, Poésie

LE BATEAU IVRE, de RIMBAUD (Quatrains 1 à 5)

Après Tombeau de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi parmi mes poèmes préférés. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport avec ces images.)

Aujourd’hui donc, le début d’un morceau de bravoure, le Bateau ivre de Rimbaud. Ce poème étant assez vaste dans ses proportions (vingt-cinq quatrains, soit cent vers, ou encore 1200 pieds, soit l’équivalent de 1,2 myriapode), je vais le découper en fines tranches pour le traiter entièrement, au fil des mois.

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :

Les bateliers de la Volga (Rebroff)Cliquez sur l’image

Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

indes galantes 4Cliquez sur les Peaux-Rouges

J’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.

Gluck Alceste divinités du StyxCliquez sur l’image

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

Wagner les Maîtres Chanteurs final acte IICliquez sur le tohu-bohu triomphant

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l’oeil niais des falots !

Marais Alcyone la tempêteCliquez sur l’image

Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sûres,

Rossini Guillaume Tell Ah que ton âme se rassure (Jemmy)Cliquez sur l’image

L’eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Citations musicales :

Les haleurs : Les Bateliers de la Volga.

Des Peaux-Rouges criards : Rameau les Indes galantes – les Sauvages.

Les Fleuves m’ont laissé descendre : Gluck Alceste « Divinités du Styx ».

La tempête: Marin Marais, Alcyone – la Tempête.

tohu-bohus plus triomphants : Wagner les Maîtres-Chanteurs de Nuremberg final du 2nd acte.

aux enfants la chair des pommes : vous, je ne sais pas, mais moi, quand on me dit enfant + pomme, je pense à Guillaume Tell et à son fils, et donc à Rossini Guillaume Tell air de Jemmy « Ah ! Que ton âme se rassure ».

À suivre…

Écrivains, littérature, Philosophie

VOLTAIRE (FRANÇOIS-MARIE HAROUET) (1694-1778)

François-Marie AROUET, dit Voltaire, est né à Paris le 21 novembre 1694.

À l’âge de dix ans, il entre au Collège Louis-le-grand, tenu par les Jésuites, où il restera sept ans. À sa sortie du collège, il entreprend des études de droit pour faire plaisir à son père, mais sans renoncer à sa vocation d’écrivain.

En 1715, au début de la Régence, Voltaire prend position contre le Régent, ce qui lui vaut des ennuis. C’est ainsi qu’il est embastillé en 1717 pour avoir produit des écrits satiriques. Libéré au bout de onze mois, à l’âge de 23 ans, il décide de se consacrer exclusivement à la littérature et prend le pseudonyme de Voltaire.

En 1718, il publie sa première tragédie, Œdipe, qui connaît un beau succès.

En 1723, il publie la Henriade, un long poème en vers à la mémoire de Henry IV, qui connaît un grand et durable succès.

En 1726, suite à une dispute avec un noble, Voltaire est humilié publiquement, passe deux semaines à la Bastille puis contraint de partir en exil. Voltaire se retrouve donc en Angleterre, où il a l’occasion de comparer les deux régimes qui règnent en France et en Angleterre. Il en tirera son premier essai philosophique : les Lettres philosophiques, qui remporte un beau succès en Angleterre, mais aucun en France. En 1728, il est autorisé à rentrer en France, mais doit éviter Paris (et Versailles).

Voltaire reprend sa vie littéraire. Sa pièce Zaïre (1732) connaît un grand succès dans toute l’Europe. Le Zaïre de Voltaire a été abondamment utilisé pour des sujets d’opéra. On peut noter par exemple le Zaïde (1780) de MOZART, ou le Zaïra (1829) de BELLINI.

En 1733, il devient l’amant de madame du Châtelet, auprès de qui il s’intéresse aux sciences et à la philosophie. Dès lors commence pour l’écrivain une double vie. Aux pièces officielles reconnues par lui s’ajoutent des satires ou polémiques qu’il ne reconnaît pas. Il écrit pour RAMEAU un livret d’opéra, Samson, qui victime de la censure ne sera jamais représenté. (Quand SAINT-SAËNS, déjà connu pour ses talents de pianiste virtuose, voudra se faire reconnaître à l’opéra, passage obligé pour être reconnu comme un VRAI musicien, il se servira du livret de Samson comme sujet de son premier projet d’opéra. Bien lui en prit, puisque cette adaptation nous donnera Samson et Dalila, qui connaîtra un très grand succès.)

En 1736 Voltaire commence une correspondance avec Frédéric, le futur roi de Prusse, qui l’invitera régulièrement à Berlin. 1736 est l’année où il écrit la tragédie Alzire, qui sera adaptée par VERDI avec sa peu connue Alzira (1845).

Verdi Alzira Da Guzman su fragil barcaCliquez sur l’image

En 1744, il peut enfin se rapprocher de Louis XV, et écrit avec Rameau La Princesse de Navarre qui sera créé en 1745 à l’occasion du mariage du Dauphin (le fils du roi). À la fin de cette même année, les deux hommes écrivent un opéra à la gloire du roi, Le Temple de la Gloire, à l’occasion de la victoire de Fontenoy.

Rameau la Princesse de NavarreCliquez sur l’image

En 1746, Voltaire entre à l’Académie française, mais 1746 est aussi l’année de publication de Zadig, un ouvrage qu’il désavoue.

En 1748, Voltaire écrit la tragédie Sémiramis, qui sera adaptée par CATEL en 1802 et par ROSSINI en 1823 (sous le titre de Semiramide).

Rossini Semiramide scène et air d'AssurCliquez sur Assur

En 1750, Voltaire part à Berlin où il travaillera à la cour de Frédéric pendant plus de deux ans. C’est là qu’il écrit son conte Micromégas. Micromégas sera mis en musique par Paul MÉFANO en 1978.

Méfano MicromégasCliquez sur l’image

Suite à une brouille avec Frédéric, Voltaire doit prendre la fuite et finit par se retrouver à Genève, où il écrit Candide. PAÏSIELLO écrira en 1787 le Roi Théodore à Venise d’après cette pièce et près de deux siècles plus tard, BERNSTEIN écrit l’opérette Candide en 1956.

Bernstein Candide Make our Garden GrowCliquez sur Lenny

Voltaire travaille aussi à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert et, pour fuir le puritanisme protestant genevois, achète en 1758 le château de Ferney-Voltaire, situé sur le territoire français, mais proche de Genève.

En 1760, il écrit la tragédie Tancrède, qui sera adaptée par Rossini en 1813.

En 1762, Voltaire écrit la tragédie l’Olympie, qui sera mise en musique par SPONTINI en 1818.

Spontini OlympieCliquez sur le Concertgebouw d’Amsterdam

En 1764, il publie le Dictionnaire philosophique portatif, destiné à faire réfléchir le lecteur sur des sujets d’ordre philosophique, contre le fanatisme et l’intolérance.

En 1767 paraît le conte satyrique l’Ingénu, qui sera adapté par GRÉTRY l’année suivante, sous le titre le Huron.

Grétry le HuronCliquez sur Grétry

En 1778, Voltaire est autorisé à revenir à Paris pour la création de sa pièce Irène. Le tout Paris (mais pas l’Église) se presse pour le rencontrer, mais il est déjà malade depuis quelques années, et meurt d’un cancer de la prostate le 30 mai 1778 à Paris et à l’âge de 83 ans.

Et pour mémoire, vous pouvez retrouver les liens entre Voltaire et ROUSSEAU dans le billet « Voltaire et Rousseau, les joyeux duettistes« .

littérature, Mallarmé, Oulipo, Poésie

« TOMBEAU », de MALLARMÉ (1897)

Après Quand l’ombre menaça de la fatale loi de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi dans le riche corpus mallarméen. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport avec ces images.)

Aujourd’hui donc, Tombeau, un poème de 1896 et paru en 1897 pour 1er anniversaire de la mort de VERLAINE. Sans (grande) surprise, on retrouve des thèmes déjà abordés dans le Tombeau d’Edgar Allan POE, Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change.

Le noir roc courroucé que la bise le roule

Kubrick 2001 monolithe

Ne s’arrêtera ni sous de pieuses mains

Tâtant sa ressemblance avec les maux humains

Comme pour en bénir quelque funeste moule.

Ici presque toujours si le ramier roucoule

Messager les deux pigeonsCliquez sur l’image

Cet immatériel deuil opprime de maints

Nubiles plis l’astre mûri des lendemains

Dont un scintillement argentera la foule.

Qui cherche, parcourant le solitaire bond

Tantôt extérieur de notre vagabond

Schubert Wanderer FantasieCliquez sur la partition

Verlaine ? Il est caché parmi l’herbe, Verlaine

À ne surpendre que naïvement d’accord

La lèvre sans y boire ou tarir son haleine

Un peu profond ruisseau calomnié la mort.

Berlioz la Damnation de Faust Sans regrets j'ai quittéCliquez sur l’image

Citations:

Le noir roc : Requiem de LIGETI, tel qu’on peut l’entendre dans le film 2001, a Space Odyssey de KUBRICK.

Si le ramier roucoule: MESSAGER Les deux Pigeons (d’après la FONTAINE).

notre vagabond : SCHUBERT Wanderer Fantasie (Fantaisie du voyageur)

la lèvre sans y boire : BERLIOZ la Damnation de Faust « Sans regrets j’ai quitté ». Las de vivre, le docteur Faust approche de ses lèvres une coupe de cristal contenant du poison.

littérature, Oulipo, Poésie

QUELQUES HAÏKAÏS WAGNÉRIENS (6e Série)

Le haïkaï (ou haïku) est une forme de poésie japonaise qui se compose, dans notre alphabet occidental, de 3 vers de respectivement cinq, sept et cinq pieds.

Je propose régulièrement des haïkaïs mis en musique, les idées évoquées dans le poème étant illustrées par des idées musicales qui me viennent en le lisant.

Aujourd’hui, je vous propose quelques haïkaïs wagnériens.

Opéra bateau

Der Fliegende Holländer

De Richard WAGNER.

Wagner Vaissau fantôme ouvertureCliquez sur le bateau

C’est au moyen-âge

Le Tannhaüser de Wagner

Vénus et la Vierge

Wagner Tannhaüser 2e chœur des pélerinsCliquez sur l’image

Opéra fluvial

C’est l’Or du Rhin (Rheingold)

Wotan – Alberich

Wagner Rheingold finalCliquez sur l’image

Opéra : la suite

de Rheingoldla Walkyrie

Wotan et Brünnhilde

Wagner la Walkyrie die Walküre Scène finaleCliquez sur Brünnhilde et Wotan

Opéra trop bien !

Mais oui, Tristan und Isolde

L’amour et la mort

Wagner Tristan und Isolde duo d'amour (acte II)Cliquez sur Tristan et Iseult

Opéra mystique

Bravo, c’est leParsifal

Kundry – Parsifal

Wagner Parsifal Wein und BrotCliquez sur l’image

Vous pouvez retrouver ici la cinquième série de haïkus proposée sur ce blog.

littérature, Oulipo, Poésie

ALCHIMIE DE LA DOULEUR, de BAUDELAIRE

Après Quand l’ombre menaça de la fatale loi de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi cette fois dans le riche corpus baudelairien.

Aujourd’hui, donc, Alchimie de la douleur de BAUDELAIRE.

(Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport [pour moi] avec ces images.)

L’un t’éclaire avec son ardeur,

L’autre en toi met son deuil, Nature !

Ce qui dit à l’un : Sépulture !

Dit à l’autre : Vie et splendeur !

Verdi Aïda O terra addioCliquez sur l’image

Gounod Mors et Vita JudexCliquez sur l’image

Hermès inconnu qui m’assistes

Et qui toujours m’intimidas,

Tu me rends l’égal de Midas,

Le plus triste des alchimistes;

Berlioz damnation sans regretsCliquez sur l’image

Par toi je change l’or en fer

Et le paradis en enfer;

Dans le suaire des nuages

Gounod La Nonne sanglante 2

Je découvre un cadavre cher,

Et sur les célestes rivages

Je bâtis de grands sarcophages.

Messiaen le Banquet céleste

Citations musicales :

Sépulture : VERDI, Aïda, scène finale (« O terra, addio »).

Vie et splendeur : GOUNOD Mors et Vita « Judex »

Les alchimistes : il me plaît de penser que le docteur Faust, ce savant du Moyen-Âge devait être un peu alchimiste. BERLIOZ La Damnation de Faust « Sans regret, j’ai quitté ».

Le suaire : Gounod la Nonne sanglante.

Les célestes rivages : MESSIAEN le Banquet céleste.

Écrivains, littérature

Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778)

Jean-Jacques ROUSSEAU est né à Genève le 28 juin 1712. Sa mère meurt le 7 juillet de la même année et Jean-Jacques est élevé par sa tante.

À dix ans, il est mis en pension.

À douze ans, on le place en apprentissage chez un greffier, ce qui ne lui plaît guère, et l’année suivante, il entre en apprentissage chez un graveur.

En 1728, il voyage et part à Annecy puis à Turin.

En 1730, à Lausanne, il se fait passer pour un maître de musique parisien.

En 1732, Rousseau donne des cours de musique et en 1742, il travaille à un nouveau système de notation musicale, qu’il présente devant l’Académie des Sciences.

En 1743, il publie sa Dissertation sur la musique moderne et commence l’opéra les Muses galantes. RAMEAU l’accuse d’avoir copié des passages chez un musicien italien. Rousseau quitte Paris pour un emploi de secrétaire de l’ambassadeur de France à Venise.

JJ.ROUSSEAUCliquez sur JJ Rousseau

En 1744, après une dispute avec l’ambassadeur, il revient à Paris où on l’introduit chez le fermier général le RICHE de la POUPLINIÈRE.

En 1745, il se lie avec Thérèse LEVASSEUR, une lingère. Il finit les Muses galantes, qui est représenté devant le roi. Il entre en relation avec DIDEROT et D’ALEMBERT. À la fin de l’année, il retouche les Fêtes de Ramire, de VOLTAIRE et Rameau.

En 1746, c’est la naissance du premier enfant de Jean-Jacques et Thérèse, enfant qui est déposé à l’hospice des Enfants-Trouvés. Rebelote en 1748 avec la naissance de leur second enfant, qui est également déposé à l’hospice des Enfants-Trouvés.

En 1749, D’Alembert confie à Rousseau la rédaction des articles sur la musique de l’Encyclopédie. Ces articles, qui critiquent le système harmonique de Rameau, contribueront plus tard à la Querelle des Bouffons. Jean-Jacques se met en ménage avec Thérèse.

En 1752, Rousseau compose le Devin du village, qui est représenté avec succès devant le roi. C’est à cette occasion qu’éclate la Querelle des Boufons.

rouffeau devinCliquez sur JJ Rousseau

La querelle des Bouffons. Déclenchée à l’occasion d’une représentation de la Servante maîtresse de PERGOLÈSE en 1752, elle oppose les partisans du drame lyrique français, respectueux de l’harmonie chère à Rameau et ceux de l’opéra-bouffe italien, valorisant la mélodie. Elle est alimentée par Rousseau, auteur de l’opéra le Devin du village (1752), qui n’a pas apprécié les critiques de Rameau. Il décrète que le français n’est pas une langue faite pour le chant, à l’inverse de l’italien. La querelle des Bouffons marque la limite entre l’opéra baroque et l’opéra classique.

1753 : représentations du Devin du Village à l’Opéra. Rousseau publie la Lettre sur la musique en France, qui est une charge contre la musique française et on refuse l’entrée de l’Opéra à Rousseau !

En 1754, Rousseau séjourne à Genève où il travaille au Discours sur l’inégalité.

En 1755, il s’installe à l’Ermitage, à Montmorency.

En 1756, Rousseau commence la Nouvelle Héloïse.

En 1760, il travaille à l’Émile, commencé l’année précédente et au Contrat-Social.

En 1762, parution du Contrat-Social. Suite à la censure de l’Émile, Rousseau prend la fuite à Genève, mais à Genève l’Émile est également condamné. Rousseau demande sa protection à Frédéric II de Prusse. Rousseau écrit sa pièce Pygmalion.

En 1763, Rousseau travaille à son Dictionnaire de la musique, une reprise de ses articles écrits pour l’Encyclopédie.

En 1764, Rousseau commence à écrire les Confessions.

Le 30 août 1768, il se marie avec Thérèse.

En 1770, lors de son passage à Lyon, on joue le Devin du village ainsi qu’une de ses pièces, le mélodrame Pygmalion, avec une musique de COIGNET. Rousseau a écrit lui-même la musique de 2 des 22 parties musicales. Rousseau achève ses Confessions. Une autre mise en musique de Pygmalion est celle de DUBUGNON en 1972.

Dubugnon Pygmalion (Rousseau)Cliquez sur Pygmalion et sa créature

En 1774, GLUCK lui demande des copies de son opéra Paride ed Elena et Rousseau écrit la musique de Daphnis et Chloé, sur des paroles de CORANCEL.

Rousseau Daphnis et ChloéCliquez sur JJ Rousseau

En 1775, Pygmalion est représenté à la Comédie française.

En 1778, début des Rêveries d’un promeneur solitaire. En juin, Rousseau retourne à Ermenonville. Le 2 juillet, il est pris de violentes douleurs et meurt, à l’âge de 66 ans.

En 1794, ses restes sont transférés au Panthéon, la Convention ayant reconnu en lui un des précurseurs des idées qui ont porté la Révolution française. Ironie de l’histoire, il y a repose juste en face de son adversaire Voltaire.

Outre ses activités théoriques, ses opéras et ses chansons, Rousseau est également l’auteur de deux motets ecce sedes hic tonantis (1757) et Quam dilecta tabernaciula (1767).

Rousseau Quam dilectaCliquez sur l’image

On l’a vu, donc, Rousseau s’est intéressé à la musique toute sa vie. N’écrit-il pas, dans les Confessions, « Les accents de la voix passent jusqu’à l’âme; car ils sont l’expression naturelle des passions, et en les peignant il les excitent » ?

Et pour en savoir (un peu) plus sur les rapports tumultueux entre Voltaire et Rousseau, retrouvez-ici le billet original.

Écrivains, littérature

Hugo von HOFMANNSTHAL (1874-1929)

Hugo von HOFMANNSTHAL naît à Vienne le 1er février 1874, dans une famille de la bourgeoisie viennoise (son père était banquier).

Il suit ses études dans un des lycées les plus réputés de Vienne de 1884 à 1892, se forgeant une solide formation littéraire, et il publie en 1890 ses premiers poèmes, à l’âge de seize ans.

L’année suivante, il rencontre le poète allemand Stefan GEORGE qui le publie dans sa revue « Blätter für die Kunst » (des Feuilles pour l’art).

À sa sortie du lycée, Hofmannsthal commence des études de droit, tout en poursuivant son activité littéraire. À côté de ses poèmes, il publie en 1892 le drame la Mort de Titien (der Tod des Tizian).

Il sort de l’université en 1901, et décide de poursuivre sa carrière littéraire. Cette même année, il se marie avec Gertrud SCHLESINGER. Le couple aura trois enfants.

En 1902, il publie un bref essai, la Lettre à Lord Chandos. où il défend une littérature se rapprochant de l’idéal mallarméen.

Sous l’influence des récents travaux de Sigmund FREUD, il s’attache à réinventer les mythes de la tragédie antique. Ainsi en 1903, il fait d’Électre (Elektra) une hystérique. Richard STRAUSS, qui avait déjà écrit son opéra Salomé d’après WILDE, demande à Hofmannstahl d’écrire une adaptation d’Elektra pour l’opéra. La création d’Elektra en 1909 sera le début d’une riche collaboration entre les deux hommes, avec Le Chevalier à la Rose (Der Rosenkavalier) (1910-1911), Ariane à Naxos (1912), la Femme sans ombre (1919), Hélène d’Égypte (1928), d’après Hélène d’EURIPIDE et enfin Arabella, créé en 1933 (Hofmannsthal est mort en 1929).

Strauss Elektra FinalCliquez sur l’image

Une autre œuvre d’Hofmannsthal rapprochant les apports de la psychanalyse dans la littérature est Œdipe et la Sphinge (1905), d’après SOPHOCLE, qui explore la psyché d’Œdipe, meurtrier de son père et époux de sa mère.

Comme pour Strauss, l’hystérie se calme avec les opéras qui suivent Elektra. Le Chevalier à la Rose (1909-1910) est un retour vers la Vienne de MOZART, les auteurs reconnaissant leur dette envers les Noces de Figaro.

strauss act II mir ist die Ehre widerfahrenCliquez sur l’image

En 1912, Hofmannstahl adapte une pièce anglaise pour écrire Jedermann (Chacun), œuvre qui sera mise en musique en 1946 par Franck MARTIN.

Martin Jedermann n 3Cliquez sur l’image

En 1914, Strauss et Hofmannstahl signent le ballet la Légende de Joseph (Josefs legend), créé à Paris par les Ballets russes.

L’effondrement de l’Autriche en 1918 va changer son regard sur le monde, et son humanisme devient désenchanté.

En 1920, il fonde le festival de Salzburg avec son ami Max REINHARDT.

En 1921, il écrit l’argument de Achilles auf Skyros, et en 1923, celui de Alketis (Alceste) des ballets mis en musique par WELLESZ.

De 1918 à 1927, il travaille à la Tour, une adaptation de la Vie est un Songe de CALDERON.

Son fils se suicide le 13 juillet 1929, et c’est en préparant ses funérailles qu’Hugo von Hofmannsthal décède à son tour le 15 juillet, victime d’une attaque d’apoplexie, à l’âge de 55 ans.

(Sources principales : Encyclopedia Universalis)

littérature, Mallarmé, Oulipo, Poésie

QUAND L’OMBRE MENAÇA DE LA FATALE LOI, de MALLARMÉ

Après le Nuage de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi dans le riche corpus mallarméen. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport avec ces images.)

Aujourd’hui donc, Quand l’ombre menaça de la fatale loi, un poème de 1883 qui marque un changement de paradigme chez Mallarmuche. De la recherche d’un idéalisme religieux, il passe à la recherche d’un idéalisme poétique. Ainsi le poète passe de l’obscurité (la nuit) à la lumière (l’astre en fête).

Quand l’ombre menaça de la fatale loi

Tel vieux rêve, désir et mal funèbre de mes vertèbres,

Affligé de périr sous les plafonds funèbres

Il a ployé son aile indubitable en moi.

le cygne saint-saënsCliquez sur l’image

Luxe, ô salle d’ébène où, pour séduire un roi

se tordent dans leur mort des guirlandes célèbres,

Puccini Tosca e lucevan le stelleCliquez sur l’image

Vous n’êtes qu’un orgueil menti par les ténèbres

Weill Les 7 Péchés capitaux l'orgueil (Stolz)Cliquez sur l’image

Aux yeux du solitaire ébloui par sa foi.

Oui, je sais qu’au lointain de cette nuit, la Terre

berlioz nuit paisible et sereine

Jette d’un grand éclat l’insolite mystère,

Sous les siècles hideux qui l’obscurcissent moins.

L’espace à soi pareil qu’il s’accroisse ou se nie

Roule dans cet ennui de feux vils pour témoins

Que s’est d’un astre en fête allumé le génie.

Gounod Roméo et Juliette Ah, lève-toi, soleilCliquez sur l’image

Citations musicales :

Il a ployé son aile : SAINT-SAËNS Le Cygne. On sait que dans l’idéal mallarméen, le poète est souvent comparé à un cygne (un peu comme BAUDELAIRE et son Albatros).

des guirlandes : PUCCINI Tosca « e lucevan le stelle ». ces guirlandes qui brillent dans la nuit peuvent être les étoiles qui percent l’obscurité, comme au début du troisième acte de Tosca, quand au lever du jour, Cavaradossi salue les dernières étoiles.

un orgueil : WEILL Les sept péchés capitaux l’orgueil

cette nuit : BERLIOZ Béatrice et Bénédict « Nuit paisible et sereine »

un astre en fête : GOUNOD Roméo et Juliette « Ah, lève-toi soleil ! ».

littérature, Oulipo, Poésie

CLAIR DE LUNE, de VERLAINE (1869)

Après « Marie » d’APOLLINAIRE, j’ai choisi ce mois-ci pour mon poème mis en musique « Clair de Lune », publié dans les Fêtes galantes de Paul VERLAINE.

(Rappel du principe de ces « mises en musique » : je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport avec ces images.)

Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques

Debussy Suite bergamasque Clair de luneCliquez sur le pianiste
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.

Monteverdi Il ritorno d'Ulisse Mortal, tutto confidaCliquez sur Télémaque et Ulysse

Tout en chantant sur le mode mineur
L’amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n’ont pas l’air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,

Beethoven Sonate 14 Clair de lune Adagio sostenutoCliquez sur le pianiste

Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres

Satie DaphénéoCliquez sur le n’oisetier

Et sangloter d’extase les jets d’eau,

Liszt les Jeux d'eau de la villa d'EsteCliquez sur l’image
Les grands jets d’eau sveltes parmi les marbres.

Don Giovanni finalCliquez sur l’homme de marbre

Citations musicales :

Masques et bergamasques : DEBUSSY Masques et bergamasques – Clair de lune.

Déguisements : MONTEVERDI Le Retour d’Ulysse dans sa Patrie.

Clair de lune : BEETHOVEN Sonate n°14, dite Clair de lune (1er mouvement adagio sostenuto).

Les oiseaux dans les arbres : SATIE Dapheneo.

Les jets d’eau : LISZT Les jeux d’eau de la villa d’Este.

Les marbres : MOZART Don Giovanni Scène finale.

Et si vous aimez les bonus surprise mystère, cliquez donc sur le gros point d’interrogation.

point-dinterrogationCliquez sur le gros point d’interrogation si vous aimez les bonus surprise mystère.