Cinéma, Compositrices

Germaine TAILLEFERRE (1892-1983)

image Tailleferre

Germaine TAILLEFERRE est née le 19 avril 1892 à Saint-Maur-des-Fossés, près de Paris. (Son nom de famille était Taillefesse, mais elle a préféré en changer).

Elle commence l’étude du piano avec sa mère à l’âge de deux ans et écrit ses premières pièces musicales à cinq ans. Mais dans le milieu bourgeois de sa famille, il n’est pas convenable pour une femme de s’adonner à la musique, et son père refuse qu’elle entre au Conservatoire.

C’est pourtant ce qu’elle fait en 1904, avec la complicité de sa mère. Elle obtient sa médaille de solfège en 1906 (à 14 ans, donc.) En 1912, elle y rencontre Darius MILHAUD, Georges AURIC et Arthur HONEGGER.

Elle fréquente les milieux artistiques parisiens et rencontre APOLLINAIRE, Marie LAURENCIN. En 1917, elle fait la connaissance de PICASSO et MODIGLIANI et c’est chez eux que début 1918 est donné le premier concert des « nouveaux jeunes », comprenant aussi Francis POULENC (qu’elle appelait « Poupoule ») et Louis DUREY. Au programme était donné Jeux de plein air de Germaine Tailleferre, une œuvre pour deux pianos qu’elle jouait avec Erik SATIE.

En 1920, un critique musical renomme le petit groupe « Groupe des six » par analogie au célèbre « Groupe des cinq » russe. En 1921, elle participe à la création des Mariés de la Tour Eiffel, une œuvre collective pour laquelle elle écrit « Quadrille » et « la Valse des dépêches ».

Groupe des six les Mariés de la Tour EiffelCliquez sur la toile de CHAGALL

En 1921 encore, elle écrit pour son ami Jacques THIBAUD sa première Sonate pour piano et violon, sonate qui sera créée l’année suivante par le duo Cortot Thibaud. En 1923, elle écrit le ballet le Marchand d’oiseaux.

Tailleferre le Marchand d'oiseauxCliquez sur l’image

Germaine reçoit des conseils de composition de la part de RAVEL et a séjourné plusieurs fois à Hendaye chez son aîné. En 1924, elle écrit l’adagio pour violon et piano.

Tailleferre adagio violon pianoCliquez sur l’image

En 1926, elle se marie à un dessinateur américain, et part vivre avec lui à Manhattan. Elle y rencontre Charlie CHAPLIN, mais son mari, jaloux du sccès de son épouse, refuse qu’elle écrive de la musique pour Chaplin (c’eût été pour le Cirque !). Elle dédie néanmoins son Concertino pour harpe et orchestre à son mari.

En 1927, le couple revient à Paris mais en 1929, le couple se sépare (son ex-mari se suicidera en 1931.) En 1929, elle écrit Six chansons françaises.

En 1931, elle travaille à un opéra-comique, Zoulaina, dont il ne reste que l’ouverture. 1931 est aussi l’année de naissance de son seul enfant, issu de sa liaison avec un juriste qu’elle épousera l’année suivante. Las, une fois encore, son mari n’apprécie guère de la voir composer de la musique. Elle commence à également à écrire de la musique de film.

En 1937, elle travaille avec Paul VALÉRY pour la Cantate du Narcisse.

Pendant l’occupation, Germaine quitte la France pour les États-Unis. Elle revient en France en 1946.

En 1949, Germaine Tailleferre écrit un ballet, Paris-Magie, et un opéra-comique Il était un petit navire qui ne connaîtra pas de succès.

En 1951 elle écrit la comédie musicale Parfums et en 1953 le ballet Parisiana ainsi que sa Sonate pour harpe.

Tailleferre sonate pour harpeCliquez sur la harpiste

En 1955, elle écrit pour la radio sa Petite histoire lyrique de l’art français : du style galant au style méchant, une commande de Jean TARDIEU pour la RTF. Germaine et son mari se séparent et le divorce est prononcé l’année suivante. Germaine se retrouve « libre ».

Tailleferre la Fille d'opéraCliquez sur la Fille d’opéra

En 1957, elle compose l’opéra la petite Sirène sur un texte de Philippe SOUPAULT et un peu plus tard le Maître sur un texte de IONESCO. Cette même année, Louis MALLE fait appel à elle pour la musique de son film Ascenseur pour l’échafaud, mais Miles DAVIS, à qui Louis Malle avait montré ce qu’il avait tourné improvise en une nuit ce qui sera l’une des musiques de film les plus marquantes.

En 1963, Germaine Tailleferre écrit l’Adieu du Cavalier, un hommage à Poulenc sur un texte d’Apollinaire.

Sur la fin de sa vie, sous l’impulsion de Désiré DONDEYNE, le chef de l’orchestre d’harmonie des gardiens de la Paix, elle écrit plusieurs œuvres pour ces orchestres d’harmonie.

Sa dernière œuvre est une commande du ministre de la Culture, le Concerto de la fidélité (1981).

Tailleferre Concerto de la fidélité (pour voix élevée)Cliquez sur l’image

Germaine Taillefer meurt le 7 novembre 1983 à Paris, à l’âge de 91 ans.

Compositeurs

Olivier MESSIAEN (1908-1992)

image olivier Messiaen

Compositeur français majeur du XXe siècle, Olivier MESSIAEN est né le 10 décembre 1908 à Avignon. Sa mère était la poétesse Cécile SAUVAGE.

Messiaen passe sa jeunesse à Grenoble et dans le Dauphiné.

Il compose sa première œuvre, la Dame de Shalott, en 1917, à l’âge de neuf ans.

De 1919 à 1930, Messiaen fait ses études musicales au Conservatoire de Paris, où il reçoit les prix d’accompagnement au piano, d’orgue, de contrepoint et de composition musicale. En 1930, il écrit sa première œuvre pour orchestre, les Offrandes oubliées.

Parallèlement à ces études relativement classiques, il s’intéresse également à la rythmique hindoue, à la théologie ou encore à l’ornithologie.

Synesthésiste, il « voyait » les accords en couleur.

En 1932, il se marie avec Claire DELBOS, une violoniste et compositrice avec qui ils auront un fils. Il compose Thème et Variations comme cadeau à sa femme pour leur mariage, et plus tard, Poèmes pour Mi. Malheureusement pour la jeune femme, des problèmes de santé de plus en plus graves font qu’elle finira sa vie dans un hôpital psychiatrique, où elle mourra en 1959.

En 1936, il fait partie du groupe « Jeune France », avec Daniel JOLIVET Daniel LESUR et Frédéric BAUDRIER.

En 1940, Messiaen est prisonnier au stalag VIII-A. c’est là qu’il écrit son Quatuor pour la fin du temps, qui sera créé le 15 janvier 1941, avec d’autres musiciens en captivité comme lui.

Messiaen Quatuor pour la fin du temps V Louange à l'Éternité de JésusCliquez sur l’image

Libéré, il est nommé en mai 1941 professeur d’harmonie au Conservatoire de Paris. Il y rencontre une jeune élève, Yvonne LORIOD, qui créera la plupart de ses œuvres pour piano. Après la mort de sa première femme, Messiaen se remarie en 1961 avec Yvonne.

En 1944, il publie les Trois petites liturgies de la présence divine, ainsi que les Vingt regards sur l’Enfant Jésus.

Messiaen Trois petites liturgies de la présence divine Psalmodie de l'ubiquité de l'amourCliquez sur l’image

En 1947, Messiaen est professeur d’analyse musicale puis en 1966 professeur de composition au Conservatoire de Paris. Il a de nombreux élèves, dont Pierre BOULEZ, Pierre HENRY, Ianis XENAKIS ou encore Mikis THEODORAKIS..

De 1947 à 1949, il écrit sa monumentale Turangâlila-Symphonie, une commande de l’Orchestre symphonique de Boston. Le titre fait référence à deux termes sanscrits Turangâ et Lila, qui pourraient signifier Chanson d’amour, hymne de joie. Il intègre à son orchestre les ondes Martenot, le premier instrument électrique.

Messiaen Turangâlila-Symphonie finalCliquez sur l’image

Dans ses travaux d’ornithologie, il entreprend de transcrire musicalement le chant de tous les oiseaux de France, et de 1953 à 1958, il publie Réveil des oiseaux (1953), Oiseaux exotiques (1955) et son Catalogue d’oiseaux (1956, 1957, 1958).

En 1964, Messiaen honore une commande de MALRAUX, à la mémoire des victimes des deux premières guerres mondiales, son « Requiem » : Et expecto resurrectionem mortuorum.

Messiaen Et expecto resurrectionem mortuorum 5 Et j'entendis la voix d'une foule immenseCliquez sur l’image

En 1970, il publie encore la Fauvette des jardins dans sa série des oiseaux.

De 1971 à 1974, il écrit des Canyons aux étoiles, une commande d’une mécène américaine lors d’un voyage en Utah.

Messiaen Des Canyons aux étoiles 3 Ce qui et écrit sur les étoilesCliquez sur l’image

En 1983, on crée enfin à Paris son opéra Saint-François d’Assise, commencé en 1975 pour une commande de cette institution.

Messiaen Saint-François d'Assise J'ai peur sur la routeCliquez sur l’image

Olivier Messiaen meurt à Clichy le 27 avril 1992, à l’âge de 83 ans.

(Source principale : le programme de la création de Saint-François d’Assise, plus deux ou trois choses que je connais sur Olivier Messiaen.)

Compositrices

MEL BONIS (1858-1937)

Mel Bonis par Adrian

Mélanie BONIS est née à Paris le 21 janvier 1858. Issue des classes moyennes, elle apprend seule la musique sur le piano qui était chez elle. À 18 ans, elle entre au Conservatoire de Paris où elle a comme professeur César FRANCK et Charles KOECHLIN (et est condisciple de DEBUSSY et Gabriel PIERNÉ). Las, elle tombe amoureuse d’un chanteur, mais sa famille voit cette liaison d’un mauvais œil.

En 1881, alors qu’elle signe son opus 1, un Imprompu, Mel doit quitter et son chanteur, et le Conservatoire, et deux ans plus tard, alors qu’elle a 25 ans, sa famille la marie à un homme deux fois veuf et qui a déjà 5 enfants. Commence alors un tunnel musical de 10 ans, occupée qu’elle est à remplir ses tâches de bonne épouse et de mère de famille. En effet, outre ses cinq beaux-enfants, elle a eu avec son mari trois autres enfants.

Heureusement (!), quelques années plus tard, elle retrouve son chanteur chéri, qui lui fait la cour et la pousse à reprendre la musique. Elle entame une liaison avec lui, et a alors un quatrième enfant, Madeleine, qui n’est pas de son mari. Mel Bonis, imprégnée d’une forte culture religieuse, vit mal cette situation. Elle se fera passer pour la marraine de cette petite Madeleine.

Consciente que son prénom, Mélanie, pouvait poser un problème pour la diffusion et l’exécution de sa musique, elle préférera signer son œuvre Mel Bonis, pour ne pas attirer l’attention sur le fait qu’elle était femme, et ce dès son opus 1.

Sous l’impulsion de son amant, Mel renoue alors avec la composition. Son œuvre comporte beaucoup de pièces de piano,

Bonis il pleutCliquez sur la pianiste

Bonis Femmes de légende MélisandeCliquez sur Mélisande

mais on y trouve aussi de la musique de chambre,

Bonus Quatuor avec piano finalCliquez sur le très fauréen Quatuor avec piano

Bonis SoirCliquez sur le trio

des mélodies,

Bonis Ave MariaCliquez sur l’image

des pièces symphoniques,

Bonis Trois femmes de légende CléopâtreCliquez sur l’orchestre

ainsi que des pièces pour la jeunesse.

Bonis Album pour les tout petits la PuceCliquez sur l’image

Mel deviendra en 1910 la seule femme à être secrétaire de la Société des Compositeurs !

Son activité musicale se déroulera des années 1890 aux années 1910 environ, avant que l’évolution de la musique ne déroute cette grande post-romantique, qui s’isole alors et retourne à ses préoccupations mystiques.

En 1934, elle écrit le Cantique de Jean Racine, à la mémoire d’un de ses fils mort en 1932.

Bonis Cantique de Jean RacineCliquez sur l’image

Mel Bonis meurt à Sarcelles le 18 mars 1937, à l’âge de 79 ans.

Et si vous avez aimé cette courte biographie de Mel Bonis, retrouvez donc le podcast de la sémillante Aliette de Laleu :

Bonis par AlietteCliquez sur la sémillante Aliette de Laleu

Source principale : le site internet à elle consacré : https://www.mel-bonis.com/FR/Accueil/

(P.S. comme pour mes récents articles consacrés à un écrivain ou à un compositeur, j’ai fait appel pour le portait de Debussy à un jeune artiste qui peut réaliser à la demande vos portraits, ceux des gens que vous aimez, ou de vos animaux familiers, à des prix tout à fait raisonnables. Si vous voulez leur faire une surprise, un cadeau, c’est ici : Adrian Mercure (adrian-mercure.carrd.co ).

Compositrices, Divers, Uncategorized

LES PIANOS AQUEUX

Depuis l’invention du piano, il n’est pas rare que les pianistes cherchent à reproduire au clavier les sensations ou impressions laissées par l’eau.

Par exemple CHOPIN, lors de son séjour à la chartreuse de Valdemosa avec George SAND, nous a laissé ce Prélude à la goutte d’eau (le toit de la chartreuse était percé et l’eau tombait dans les pièces) avec son ostinato (mouvement obstiné) figurant la chute des gouttes de pluie.

Chopin Prélude à la goutte d'eauCliquez sur le pianiste

Quittons Chopin l’introverti pour retrouver LISZT l’extraverti qui, pour célébrer l’eau, évoque dans ses Années de pèlerinage les « Jeux d’eau de la villa d’Este ».

Liszt les Jeux d'eau à la villa d'EsteCliquez sur la pianiste

Retournons sous la pluie avec la troisième Estampe de DEBUSSY, « Jardins sous la pluie ».

Debussy Estampes Jardins sous la pluieCliquez sur le pianiste

L’atmosphère évoquée par RAVEL en 1901 se rapproche de celle de Liszt, avec Jeux d’eau.

Ravel Jeux d'eauCliquez sur la pianiste

Les compositeurs n’ont pas le monopole du piano à queue. Parmi les compositrices à qui la pluie a plu, on peut citer Marie JAËLL et ses Jours pluvieux (1894).

Jaell les Jours pluvieuxCliquez sur l’image

Ou encore Mel BONIS avec Il pleut (1913).

Bonis il pleutCliquez sur la pianiste

Et pour faire plaisir à Hélène, vous pouvez cliquer sur le bonus surprise mystère.

point-dinterrogationCliquez sur le bonus surprise mystère pour faire plaisir à Hélène

Compositrices, Divers

MON ANNÉE LYRIQUE 2022

En cette fin d’année, je vous propose un petit retour sur les spectacles lyriques que j’ai pu voir en 2022.

L’année a commencé très fort avec la création mondiale de Like Flesh de Sivan ELDAR le 21 janvier à l’opéra de Lille.

Création Like Flesh saluts (1)Cliquez sur les saluts des artistes

Elle s’est poursuivie en février avec La Khovantchina de MOUSSORGSKI le 9 février à Bastille. L’occasion de nous rappeler avec cet opéra que de tout temps, les Russes ont adoré massacrer les Ukrainiens.

Saluts la Khovantchina 2022 02 09Cliquez sur les saluts

J’ai poursuivi avec un classique, Manon de MASSENET à Bastille le 14 février.

Saluts Manon 2022 02 14Cliquez sur les saluts

Il y a eu ensuite la création française du pénible A quiet Place, de BERNSTEIN le 10 mars à Garnier.

A quiet Place 2022 03 10

Retour à Bastille avec Wozzeck de BERG le 24 mars.

Saluts Wozzeck 2022 03 24Cliquez sur les saluts

Il y a eu ensuite le pur enchantement qu’est Le Songe d’une nuit dété de BRITTEN le 6 mai à Lille.

Le Songe d'une nuit d'été 2022 05 06Cliquez sur les saluts

A suivi une version intéressante d’Elektra de STRAUSS à Bastille le 26 mai.

Salurs Elektra 22 05 26Cliquez sur les saluts

Nouvel enchantement lillois avec Sémélé de HAENDEL les 6 et 16 octobre.

Sémélé 22 10 06Cliquez sur les saluts

Encore un opéra contemporain, Freitag aus Licht de STOCKHAUSEN le 8 novembre à Lille.

Freitag aus Licht 2022 11 07

Je n’ai heureusement pas raté l’Armide de GLUCK le 15 novembre à l’opéra comique.

Armide 2022 11 15Cliquez sur les saluts

Et enfin, l’année s’est terminée comme elle avait commencé, par une création mondiale, avec On purge bébé de BOESMANS à la Monnaie (De Munt) à Bruxelles, le 15 décembre. (Vous pouvez encore y aller jusqu’au 29 décembre !)

On purge bébé 2022 12 15

Compositeurs, Compositrices, littérature

César FRANCK (1822-1890)

image César Franck

César FRANCK est né le 10 décembre 1822 à Liège. Son père rêve d’en faire un enfant prodige, à l’instar d’un MOZART ou d’un LISZT, et le fait entrer à 8 ans au Conservatoire de Liège. César y remporte les grands prix de piano et d’harmonie à l’âge de 12 ans.

En 1835, sa famille vient à Paris, mais il doit attendre d’être naturalisé pour entrer au Conservatoire de cette ville. Ce sera chose faite fin 1837, et en 1838, il emporte un grand prix extraordinaire de piano. Sous la férule de son père, il donne des concerts au cours desquels il rencontre d’autres virtuoses comme Liszt ou ALKAN.

Il écrit son opus 1 en 1941 : trois Trios concertants que son père fera publier en 1843.

En 1843, il écrit un opéra, Stradella et l’année suivante Ruth, un oratorio. Son amitié avec GOUNOD, dont on connaît l’aspect mystique, le poussera à œuvrer dans ce genre de l’oratorio. (Rappel, un oratorio est une espèce d’opéra dont le sujet, tiré de la bible, empêche la représentation sur la scène d’un théâtre.) De ces musiques d’inspiration religieuses, il lui restera le surnom amical de Pater Seraphicus.

En 1846, Franck s’éprend de Félicité, une de ses élèves, ce que son père ne voit pas d’un bon œil. César quitte alors la maison paternelle et deux ans plus tard, en 1848, il épouse Félicité (ils auront quatre enfants, dont deux mourront en bas âge). Entre-temps, en 1847, il avait composé le poème symphonique Ce qu’on entend sur la montagne, d’après Victor HUGO. Il reviendra à Hugo avec les Djinns, en 1884. (Il peut être intéressant de noter que ce poème a été écrit deux ans avant celui de Franz Liszt, qui est pourtant considéré comme étant le créateur du genre.)

Franck Ce qu'on entend sur la montagneCliquez sur l’image

Après la création de ce poème symphonique, il écrit les brillantes Variations symphoniques pour piano et orchestre (1885).

Franck Variations symphoniquesCliquez sur le pianiste

En 1856, César Franck devient titulaire des grandes orgues de Sainte-Clotilde à Paris. Une part importante de sa production musicale sera réservée à cet instrument.

En 1870, il fait partie des fondateurs de la Société nationale de musique avec SAINT-SAËNS et FAURÉ.

Entre 1871 et 1872, il écrit Rédemption, une œuvre hybride entre l’opéra, l’oratorio et le poème symphonique.

Franck RédemptionCliquez sur l’image

En 1872, César Franck dirige la classe d’orgue au Conservatoire de Paris. Parmi ses élèves, outre Henri DUPARC, Ernest CHAUSSON et Vincent d’INDY, on peut aussi citer les compositrices Augusta HOLMES et Mel BONIS.

En 1879, Franck achève son oratorio les Béatitudes, sur lequel il a travaillé près de dix ans, et en 1880, il compose son Quintette.

Franck Les BéatitudesCliquez sur l’image

Franck quintetteCliquez sur le quintette

En 1881, il écrit un nouvel oratorio, Rebecca, et un poème symphonique, le Chasseur maudit.

Franck le Chasseur mauditCliquez sur l’image

En 1886, c’est Psyché et la Symphonie en ré mineur.

Franck Symphonie en ré mineur 2ème partieCliquez sur l’image

La même année, César Franck écrit sa Sonate pour piano et violon, qui servira de modèle à PROUST pour la Sonate de Vinteuil de la Recherche du temps perdu. Cette sonate est dédiée au compositeur et violoniste Eugène ISAYE et lui est offerte en cadeau de mariage.

Franck Sonate piano violonCliquez sur le violoniste et la pianiste

Sur la fin de sa vie, il travaille encore à deux opéras, Hulda et Ghiselle, restés inachevés à sa mort.

César Franck meurt à Paris le 8 novembre 1890, à l’âge de 67 ans.

Compositeurs

Heinrich SCHÜTZ (1585 – 1672)

Le nom de SCHÜTZ n’apparaît pas spontanément quand on pense opéra, pourtant ce compositeur a écrit le premier opéra en allemand avec Daphné en 1627. Malheureusement, la musique de cet opéra s’est perdue, et on n’en connaît plus que le livret.

Quand j’ai eu l’occasion de chanter des œuvres de Schütz, notamment le Magnificat allemand (Meine Seele), il m’est aussitôt apparu que l’on avait en lui le chaînon manquant entre MONTEVERDI (1567 – 1643) et J.S. BACH (1685 – 1750). Et en effet, Schütz a été l’élève de Monteverdi dans les années 1630.

Le pitch : Schütz est un compositeur allemand qui a fait ses études à Venise auprès de Gabrieli et de Monteverdi. Après avoir abordé la musique profane et l’opéra, il se tourne vers la musique religieuse.

Heinrich Schütz est né à Köstritz (entre la Thuringe et la Saxe) le 14 octobre 1585. Dans sa jeunesse, il est soliste d’un chœur de garçons quand il se fait remarquer par le landgrave Maurice de Hesse pour sa belle voix. On l’envoie alors faire des études assez complètes à Kassel.

En 1609, son protecteur l’envoie poursuivre ses études à Venise, où il peut étudier le contrepoint auprès de GABRIELI. Il publie son opus 1, un recueil de madrigaux, en 1611.

En 1613, il revient en Allemagne, où il reprend des études de droit. À Leipzig, il rencontre SCHEIN. Il prend le poste de deuxième organiste de Kassel, tout en étant chargé de l’éducation des enfants du margrave. Il se fait engager à la cour du prince électeur de Saxe en tant que maître de chapelle à Dresde.

En 1619, il écrit ses Psaumes de David (Davids Psalmen).

Schütz Alleluja Lobet den HerrenCliquez sur l’image

Attiré par la musique sacrée, il compose en 1625 ses Cantiones sacrae.

En 1627, il écrit son seul opéra, Daphné, dont la partition est malheureusement perdue.

En 1629, il retourne à Venise, ville qui a découvert l’opéra sous l’implusion de MONTEVERDI. Il y écrit ses Symphoniae Sacrae.

Schütz Symphniae Sacrae Der Herr ist mein HirtCliquez sur l’image

En 1630, il rentre à Dresde, en pleine guerre de Trente Ans. En 1633, il se rend au Danemark où il compose des musiques pour le prince Christian IV.

Il revient à Dresde en 1635, année où il compose ses Musikaliesche Exequien (Obsèques en musique) pour les obsèques du prince. Il retourne au Danemark en 1637, revient en Allemagne en 1639 avant de repartir à la cour de Christian IV.

Schütz Musikalische ExequienCliquez sur l’image

En 1648, il écrit sa Geistliche Chormusik (Musique sacrée pour chœur).

Vers la fin de sa vie, malade, il compose des œuvres religieuses et/ou mystiques et en 1671, il attaque son œuvre ultime, le Deutches Magnificat à 8 voix (Magnificat allemand).

Schütz Magnificat allemandCliquez sur l’image

Schütz meurt à Dresde le 6 novembre 1672, à l’âge de 87 ans, une vingtaine d’années avant la naissance du cantor de Leipzig (J.-S. Bach).

Compositeurs

Félix MENDELSSOHN-BARTOLDY (1809-1847)

Felix Mendelssohn par Adrian

Félix MENDELSSOHN-BARTHOLDY est né le 3 février 1809 à Hambourg, dans une famille de juifs convertis au luthérianisme. Son père était banquier. En 1811, la famille s’installe à Berlin, où le jeune Félix peut jouir d’une éducation de qualité. Sa mère était musicienne, ainsi que sa grande sœur Fanny. Le dimanche, les parents organisent des concerts que fréquentent les artistes de passage à Berlin. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que Félix montre très jeune ses talents de compositeur. Ainsi, à l’âge de 14 ans, il a déjà écrit douze symphonies, la plupart pour orchestre à cordes, ainsi que quatre opéras.

En 1825, il écrit son Octuor opus 20, et l’année suivante une de ses œuvres les plus connues, l’Ouverture pour le Songe d’une nuit d’été de SHAKESPEARE.

Mendelssohn Le Songe d'une nuit d'été Marche nuptialeCliquez sur la marche nuptiale

En 1829, après ses études, Félix voyage en Angleterre et en Écosse. On trouve des traces de ces voyages dans sa Symphonie Écossaise ou dans l’Ouverture de la grotte de Fingal.

Mendelssohn Symonie ÉcossaiseCliquez sur l’image

L’année suivante, c’est en Italie qu’il voyage, ce qui nous vaudra sa Symphonie Italienne.

Mendelssohn Symphonie ItalienneCliquez sur l’image

Il voyage ensuite dans toute l’Europe, à la fois comme pianiste et comme chef d’orchestre. Il fait (re)découvrir les œuvres de J.-S. BACH, joue les symphonies de BEETHOVEN. Se liant d’amitié avec Robert et Clara SCHUMANN, il crée la neuvième symphonie de SCHUBERT en 1839, onze ans après la mort de celui-ci.

En 1837, Félix se marie avec Cécile JEANRENAUD, avec qui il aura quatre enfants.

En tant que compositeur, il écrit ses cinq « grandes » symphonies, deux concertos pour piano, son célébrissime concerto pour violon, des oratorios (Elias, Paulus) ou encore la Première nuit de Walpurgis, d’après GOETHE.

Mendelssohn Concerto pour violonCliquez sur la violoniste

Mendelssohn La première nuit de Walpurgis Es lacht der MaiCliquez sur l’image

Parmi ses nombreuses œuvres, j’ai un gros faible pour celles pour chœur, accompagnées ou a capella (et je ne peux m’empêcher de verser une larme à l’écoute de ces œuvres, parmi les premières que j’ai chantées.)

Mendelssohn Hör mein Bitten, Herr

Reconnu partout en Europe, Mendelssohn dirige le théâtre de Düsseldorf, puis le fameux Gewandhaus de Leipzig, avant de partir en 1840 à Belin, appelé par le roi de Prusse pour réorganiser le secteur musical.

Très affecté par la mort de sa sœur Fanny, il meurt quelques mois plus tard, le 4 novembre 1847 à Leipzig, à l’âge de 38 ans.

Et si vous voulez entendre quelques-uns de ses œuvres chorales, yakacliquer sur le lien.

 

Compositrices

ETHEL SMYTH (1858-1944)

image Ethel Smyth

Ethel SMYTH est née à Londres le 22 avril 1858.

À l’âge de 12 ans, Ethel veut devenir compositrice, ce que ses parents refusent. Pourtant, à 19 ans, elle réussit à intégrer l’école de musique de Leipzig. C’est pour elle l’occasion de rencontrer Clara SCHUMANN, Johannes BRAHMS ou encore Piot Illitch TCHAÏKOVSKI, qui l’encourage et lui reconnaît un grand talent, louant sa sonate pour violon.

Smyth Sonata for Violin and PianoCliquez sur la pianiste et la violoniste

Poursuivant son voyage en Europe, c’est à Florence qu’elle rencontre Henbry BREWSTER, un écrivain qui lui écrira plusieurs livrets d’opéra.

En 1890, elle regagne l’Angleterre où l’on crée sa Sérénade en ré majeur.

Smyth Sérénade en ré majeurCliquez sur l’image

En 1893, elle fait jouer sa Messe en ré au Royal Albert Hall.

Smyth Messe en ré majeur GloriaCliquez sur l’image

En 1898, elle donne son premier opéra, Fantasio, d’après l’œuvre d’Alfred de MUSSET. Suivront en 1902 La Forêt (Der Wald) qui deviendra l’année suivante le premier opéra écrit par une femme monté au Metropolitan Opera. En 1909, le grand chef d’orchestre Sir Thomas BEECHAM monte The Wreckers (les Naufrageurs), créé à Leipzig en 1906.

Smyth The WreckersCliquez sur l’image

En 1910, Ethel Smyth se rapproche des mouvements féministes anglais et elle devient suffragette. Elle écrit pour ce mouvement la Marche des femmes (The March of the Women).

Smyth March of the WomenCliquez sur la suffragette

En 1912, suite à une manifestation de rue où on lui reproche d’avoir cassé la fenêtre d’un secrétaire d’État, elle est condamnée à deux mois de prison, ce qui nous vaut l’anecdote d’Ethel Smyth faisant chanter sa Marche des femmes par un chœur de prisonnières, elle-même dirigeant de la fenêtre de sa cellule avec une brosse à dents.

En 1922, ses talents musicaux sont récompensés par le grade de Dame Commandeur de l’ordre de l’Empire britannique.

Elle cesse de composer et se met à l’écriture vers 1930, quand elle se rend compte qu’elle devient sourde. En 1939, elle tombe amoureuse de Virginia WOOLF avec qui elle correspondra jusqu’au suicide de cette dernière en 1941.

Ethel Smyth est morte à Wokey le 8 mai 1944, à l’âge de 86 ans.

Compositeurs

MANUEL DE FALLA (1876-1946)

image De Falla

Manuel DE FALLA est l’un des compositeurs espagnols les plus importants. Il est né le 23 novembre 1876 à Cadix.

Manuel commence l’apprentissage du piano à l’âge de 8 ans. En 1896, il entre au Conservatoire de Madrid, d’où il ressortira deux ans plus tard. Il a comme professeur de composition le catalan Felipe PEDRELL.

En 1904, il écrit son premier succès, l’opéra la Vie brève (la Vida breva).

De Falla La vida breveCliquez sur l’image

En 1907, il part en France où il côtoie DEBUSSY, RAVEL et son compatriote Isaac ALBENIZ. En 1910, il écrit Trois mélodies sur des poèmes de Théophile GAUTIER.

Au début de la guerre, en 1914, il rentre en Espagne. Pendant la tournée espagnole des Ballets russes de DIAGHILEV, De Falla fait la connaissance de STRAVINSKY. C’est pour les ballets russes qu’il écrit l’Amour sorcier (El Amor brujo) (1915) et le Tricorne (El Sombrero de tres picos) (1917).

De Falla Danse rituelle du feuCliquez sur l’image

De Falla le TricorneCliquez sur l’image

En 1921, il écrit ses Nuits dans un jardin d’Espagne (Noches en los jardines de Espana), pour piano et orchestre.

De Falla Nuits dans un jardin d'EspagneCliquez sur l’image

En 1922, c’est l’opéra de chambre les Tréteaux de Maître Pierre (El retablo de Maese Pedro), d’après le Don Quichotte de CERVANTÈS. En 1926, il écrit pour la claveciniste Wanda LANDOWSKA son Concerto pour clavecin et cinq instruments. (Deux ans plus tard, c’est son ami POULENC qui écrira un concerto pour clavecin pour cette même claveciniste.)

De Falla Concerto pour clavecinCliquez sur l’image

Pendant la guerre civile (d’Espagne), ce catholique pratiquant penche du côté de FRANCO, mais après l’assassinat en 1936 de son ami GARCIA LORCA, il décide de partir en Argentine. Il ne reviendra plus en Espagne et il mourra le 14 novembre 1946, à Alta Gracia.