Adapté d’une pièce de Scribe, Adrienne Lecouvreur (Adriana Lecouvreur) de Cilea s’inspire de la tragédienne Adrienne Lecouvreur, très célèbre à son époque (elle débute à la Comédie-Française en 1717), qui collectionna les amants (Voltaire, le maréchal de Saxe,…) et mourut dans des circonstances étranges. On dit qu’elle fut empoisonnée par la duchesse de Bouillon, qui s’intéressait également au maréchal de Saxe.
Bien que ne répondant pas au cahier des charges du vérisme, les héros et héroïnes ne sont pas des gens « comme nous », mais des princes et princesses, des comtes et comtesses) Adriana Lecouvreur fait partie de ce mouvement musical, Cilea étant même un des représentants de ce mouvement.
Le pitch : Adrienne est courtisée par le comte de Saxe, incognito. Le prince de Bouillon croit que sa maîtresse, la Duclos, le trompe avec le comte. La princesse de Bouillon rompt avec son amant, le comte de Saxe. Quand les deux femmes se rendent compte qu’elles aiment le même homme, la princesse délaissée veut se venger. Elle fait porter un bouquet de violettes empoisonnées à Adrienne qui, l’humant, meurt.
Acte I : Avant le lever de rideau, le prince de Bouillon et son abbé sont avec Michonnet, le régisseur du théâtre. Adrienne Lecouvreur entre. Complimentée, elle chante qu’elle n’est que la servante du théâtre (Air : « Io son l’umile ancella »).
Adrienne Lecouvreur dit à Michonnet, le metteur en scène, qu’elle aime le jeune Maurizio. Maurizio n’est autre que le comte de Saxe qui a pris ce pseudonyme pour approcher Adrienne. Michonnet, secrètement amoureux d’Adrienne, la met en garde contre ce genre d’aventure. Maurizio arrive et offre un bouquet de violettes à Adrienne. Ils décident de se voir après le spectacle.
Pendant la représentation, le prince de Bouillon intercepte une lettre écrite par sa maîtresse, la Duclos, une autre actrice. Il y lit que sa maîtresse a rendez-vous avec Maurizio. En fait cette lettre a été écrite par la Duclos à la demande de la princesse, qui aime Maurizio. Le prince invite tout le monde au pavillon où doit avoir lieu le rendez-vous, afin d’y voir plus clair sur ce qui se trame.
Acte II : Au pavillon de la Grange batelière. La princesse et Maurizio se retrouvent. (Air de la princesse : « Acerba voluttà ».)
Maurizio annonce la fin de leur liaison et offre, par galanterie, le bouquet de violettes d’Adrienne à la princesse. Les invités du prince arrivent. La princesse se retire discrètement, aidée par Adrienne. Mais lorsqu’elles se rendent compte qu’elles sont rivales, elles se disputent violemment. La princesse s’échappe, mais elle oublie son bracelet qu’Adrienne ramasse.
Acte III : Le prince donne une grande réception dans son palais.
La princesse provoque Adrienne en révélant que c’est la nouvelle maîtresse du comte. Adrienne montre alors le bracelet de la princesse, bracelet que le prince reconnaît comme étant celui de sa femme. La tragédienne récite la tirade de Phèdre, de Racine, révélant ainsi l’attitude coupable de la princesse, qui jure alors de se venger.
Acte IV : Adrienne souhaite rester seule chez elle pour son anniversaire, mais ses amis arrivent. Michonnet tente une déclaration d’amour maladroite quand on apporte, de la part de Maurizio, une boîte contenant un bouquet de violettes fanées. Comprenant que c’est la fin de sa liaison avec le comte de Saxe, Adrienne embrasse le bouquet avant de le jeter au feu.
Le comte de Saxe arrive alors, et demande sa main à Adrienne, qui est folle de bonheur avant de s’effondrer dans d’atroces douleurs.
On comprend alors que le bouquet, empoisonné, a été envoyé par la princesse qui voulait se venger de sa rivale. Adrienne meurt dans le bras de son amant.