littérature, Mes opéras préférés

DON QUICHOTTE, de MASSENET (1910)

Les habitués de ce blog connaissent mon goût pour l’œuvre de Cervantès, et son fameux héros Don Quichotte. Parmi les adaptations musicales de ce livre fondateur du roman contemporain, celle de Massenet est particulièrement intéressante.

Dernier opéra de Massenet, Don Quichotte est une commande de l’opéra de Monte-Carlo. Le rôle-titre a été écrit pour la basse russe Chaliapine.

Acte I : Un jour de feria en Espagne, les prétendants se pressent autour de Dulcinée et lui donnent la sérénade. Dulcinée apparaît au balcon et dit qu’être aimée ne suffit pas (Air : « Quand la femme a vingt ans »).

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Don Quichotte et son écuyer Sancho Pança paraissent au milieu d’une foule de mendiants, qui les acclament. Don Quichotte demande à Sancho de leur faire l’aumône. À son tour, Don Quichotte donne la sérénade à Dulcinée (Air : « Quand apparaissent les étoiles »).

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Juan, un des amants de Dulcinée est jaloux et provoque Don Quichotte en duel. Dulcinée s’interpose et arrête les deux hommes. Elle est touchée par les déclarations hors d’âge de Don Quichotte, et lui demande d’aller récupérer un collier qui lui a été volé par le brigand Ténébrun.

Acte II : Don Quichotte et son écuyer s’avancent dans la brume, à la recherche des voleurs. Il compose un nouveau poème pour Dulcinée alors que Sancho tente de le dissuader de risquer sa vie pour les beaux yeux d’une femme (Air : « Comment peut-on penser du bien de ces coquines ? »)

La brume se dissipe, révélant des moulins à vent que Don Quichotte prend pour des géants. Il les charge et se retrouve accroché à une aile d’un moulin. Les ailes du géant l’empêchent de charger.

Acte III : Don Quichotte et Sancho sont à la recherche des voleurs. Ceux-ci font prisonnier le chevalier à la triste figure, alors que Sancho réussit à prendre la fuite. Les voleurs veulent tuer Don Quichotte, qui fait preuve d’équanimité (Air : « Seigneur, reçois mon âme »).

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Don Quichotte explique son errance sur terre (Air : « Je suis le chevalier errant »). Ému, Ténébrun décide de le libérer et lui rend le collier de Dulcinée.

Cliquez sur le chevalier errant

Acte IV : Lors d’une fête, Dulcinée s’ennuie au milieu de ses courtisans (Air : « Lorsque le temps d’amour a fui »).

Elle prend sa guitare et chante (Air : « Ne pensons qu’au plaisir d’aimer »).

Don Quichotte et Sancho arrivent, et le chevalier lui rend son collier. Dulcinée l’embrasse et Don Quichotte la demande en mariage. Les courtisans s’esclaffent et Dulcinée lui explique qu’elle est une courtisane et qu’elle ne cherche pas le mariage. (Air : « Oui, je souffre votre tristesse »).

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Elle l’embrasse sur le front et sort. Les courtisans se moquent à nouveau de Don Quichotte, ce que leur reproche Sancho en emmenant un Don Quichotte brisé au loin (Air : « Riez, allez, riez du pauvre idéologue »).

Cliquez sur l’air de Sancho

Acte V : Une nuit, dans la montagne, Don Quichotte se meurt. Il offre à Sancho, pour récompense de son dévouement, une île de rêves (Air : Prends cette île »).

Puis il lève les yeux vers les étoiles et croit entendre la voix de Dulcinée qui l’appelle dans l’autre monde. Il meurt.

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Mes opéras préférés, Mythologie

MÉDÉE, de CHARPENTIER (1693)

Médée est une tragédie lyrique de Marc-Antoine Charpentier, sur un livret de Thomas Corneille (le frère de l’autre). Elle a été créée le 4 décembre 1693 à l’Académie royale de musique, mais les libertés que Charpentier s’est données par rapport aux normes définies par Lully ont choqué un certain nombre de puristes, qui l’ont fait chuter.

Chaque acte met en lumière un des protagonistes, Jason pour l’acte I, Créuse pour l’acte II, Médée pour l’acte III et Créon pour l’acte IV. (Il n’y a pratiquement plus de vivants à l’acte V.)

Le pitch : Médée, petite fille d’Hélios, s’éprend de Jason, parti à la conquête de la Toison d’or. Grande magicienne, elle aide Jason dans sa quête, puis prend la fuite avec lui. Arrivés à Corinthe, Jason s’éprend de Créuse, la fille du roi Créon. Jalouse, Médée fait périr Créuse, avant de tuer les deux fils issus de son union avec Jason.

Avant l’histoire : Jason, à la recherche de la Toison d’or, est arrivé en Colchide. Médée, la princesse de Colchide, tombe amoureuse de Jason et, à l’aide de sa magie, l’aide dans sa quête. Pour cela, elle tue Pélias, qui avait usurpé le trône d’Eson (le père de Jason) et avait imposé à Jason sa quête de la Toison d’or dans l’espoir de le faire mourir. Médée et Jason sont bannis par Acaste, le fils de Pélias et doivent prendre la fuite avec leurs deux enfants. Ils arrivent à Corinthe, le royaume de Créon.

Prologue : À la gloire de Loulou XIV, comme il était d’usage à l’époque pour s’attirer les grâces du roi.

Acte I : Médée confie à Nérine, sa suivante, les soupçons qu’elle éprouve à propos de l’amour de Jason. Elle rappelle ce qu’elle a fait pour aider Jason dans sa quête et que, pour ces méfaits, elle doit fuir toujours.

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Jason entre et assure Médée que leurs enfants sont en sécurité à Corinthe. La princesse Créuse s’occupera d’eux. Il ajoute qu’il compte se servir de l’influence que Créuse a sur son père Créon pour qu’il leur assure sa protection. Jason demande à Médée d’offrir à Créuse une robe somptueuse, pour achever d’obtenir son aide. Médée accepte, mais répand un poison sur la robe.

Médée sortie, Jason avoue à son confident Arcas qu’il aime Créuse. (Air : « Que je serais heureux si j’étais moins aimé ».) Arcas lui conseille d’être très prudent, car Médée est une redoutable magicienne. Air de Jason : « Que me peut demander la gloire ? »

Créuse est promise à Oronte, prince d’Argos dont les armées seront nécessaires à Créon dans son combat contre Acaste, le fils de Pélias. Mais Créon promet à Jason la main de sa fille une fois la guerre gagnée. Oronte et son armée arrivent à la cour de Corinthe et font allégeance à Créon. À la fin de l’acte, les Corinthiens célèbrent l’union de Vénus et de Mars. (Chœur : « Courez au Champ de Mars, volez, jeune héros ».)

Acte II : Créon annonce à Médée que le peuple gronde contre sa présence à Corinthe et lui demande de partir. Médée répond qu’elle est prête à partir avec Jason, mais Créon lui dit que Jason doit rester, car il permettra la victoire. (Duo : « S’il m’ose abandonner/s’il m’ose abandonner ».) Médée confie ses enfants à la princesse Créuse et sort.

Créon confie à Créuse que la voix est libre pour Jason. Créuse et Jason s’avouent leur amour (duo : « goûtons l’heureux plaisir »), mais leur duo est interrompu par Oronte, qui a préparé un divertissement prouvant son amour sincère pour Créuse. (Chœur : « Qu’elle est charmante, qu’elle est belle » et air (en italien « Chi t’eme d’amore ».)

Cliquez sur l’Amour

Acte III : Oronte demande à Médée de favoriser son mariage avec Créuse. Médée lui confie alors ses doutes sur Jason et Créuse. Ils décident de s’entraider (Duo : « Qui aurait cru, que tant d’ingratitude ».)

Jason vient faire ses adieux à Médée. Elle le supplie de ne pas la laisser seule, mais Jason lui répond que pour le bien de leurs enfants et les nécessités de la guerre, il doit rester à Corinthe. Devant les serments de Jason, Médée veut encore y croire (Air : « Quel prix de mon amour, quel fruit de mes forfaits »),

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mais quand Néride lui dévoile la trahison de son amant, sa colère et son désir de vengeance augmentent. (Air : « C’en est fait, on m’y force ».) Elle invoque alors les divinités infernales (Air : Noires filles du Styx ».)

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L’acte se termine par un ensemble réunissant la Jalousie, la Vengeance et les démons (Ensemble : « Naissez, monstres, naissez. »)

Acte IV : Médée a offert une robe magnifique à Créuse. Jason et Cléone, la confidente de Créuse l’admirent. (Air : « Ah ! Que d’attraits ! ».)

Cliquez sur Jason et Créuse

Mais Oronte arrive et Créuse sort, alimentant les soupçons d’Oronte, qui se met en colère. Médée l’assure alors que Créuse ne sera jamais la femme de Jason. Toutefois, il lui reste un peu de remords (Air : « D’où me vient cette horreur ».)

Cliquez sur Médée

Créon vient prier Médée de partir. Celle-ci accepte, à condition que Créuse soit mariée à Oronte. Devant tant d’insolence, Créon ordonne à ses gardes de se saisir de Médée, mais la magicienne les désarme. Médée plaint Créon qui se croyait si puissant et est si démuni. Elle invoque des fantômes (Air et chœur : « Objets agréables, fantômes aimables ».)

Cliquez sur Médée

Créon devenu fou prend la fuite (Air : « Noires divinités, que voulez-vous de moi ».)

Cliquez sur Créon

Acte V : Nérine rapporte à Médée que Créon est en plein délire. Médée répond que tout dans sa vengeance vise à atteindre Jason. Elle est prête à sacrifier ses fils pour le faire souffrir.

Créuse supplie Médée de libérer son père de son enchantement. Médée accepte à la condition que Créuse se marie avec Oronte. Terrifiée, celle-ci accepte de quitter Jason pour sauver Créon.

Cliquez sur Créuse agonisant

Bouleversé, jason cherche à punir Médée. Mais Médée arrive sur un char tiré par des dragons ailés qu’Hélios a mis à sa disposition. Elle présente à Jason les corps sans vie de leurs enfants. Médée déclare sa vengeance accomplie et part. Le palais est détruit.

(Sources principales : Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la direction de Marcelle Benoit, éditions Fayard, 1992, et la production de l’Opéra de Paris en 2024, avec le programme associé).

Compositrices, littérature, Mes opéras préférés, Théâtre

LA ESMERALDA, de Louise BERTIN (1836)

Parmi les dizaines d’opéras adaptés d’œuvres de Victor Hugo, il y en a un seul dont le livret a été écrit par VH lui-même. Il s’agit de La Esmeralda, écrit d’après Notre-Dame de Paris pour Louise Bertin. L’œuvre, créée le 14 novembre 1836 à Paris, est tombée assez vite, non pour des raisons musicales, mais pour des raisons politiques, Bertin étant la fille du directeur du Journal des Débats dont les positions politiques conservatrices étaient critiquées. La musique en a pourtant été jugée suffisamment bonne pour qu’on l’attribue à Berlioz.

On peut noter que ce livret a servi plus tard à Dargomijski.

Acte I : De nuit, à la Cour des Miracles. C’est le jour des fous. Le chœur des truands acclame Clopin, le roi de Thune. (chœur des truands « vive Clopin, roi de Thune »). Esmeralda, une orpheline qui vit parmi eux, chante son chant (Air : « Je suis orpheline »).

Frollo, déguisé sous une cape, se cache parmi eux. Il souffre car il est amoureux d’une bohémienne, Esmeralda, ce que son statut de prêtre de Notre-Dame de Paris ne permet pas. (Air : « Ô ciel, avoir donné ma pensée aux abîmes »).

Les truands élisent « pape des fous » Quasimodo, une créature difforme qui vit dans le clocher de la cathédrale. Quand celui-ci arrive vêtu d’habits pontificaux, Frollo se jette sur lui pour lui arracher ce costume sacrilège. Les truands grondent quand Clopin arrive, se mettant au service de Frollo pour le sauver. La foule partie, Frollo demande à Clopin et Quasimodo d’enlever Esmeralda.

Le capitaine Phœbus intervient, sauvant Esmeralda. Esmeralda le regarde avec admiration, mais quand Phœbus demande un baiser, elle le lui refuse. (Duo: « Un beau capitaine/Pour un capitaine »).

Air de Quasimodo « L’amour conseille »

Acte 2 : Quasimodo a été mis au pilori sur la place de grève. Les truands le vilipendent (Chœur des truands « Il enlevait une fille ») quand Esmeralda s’avance et , prise de pitié, lui donne à boire.

Chez madame Aloïse, qui s’apprête à célébrer le mariage de sa fille Fleur-de-Lys avec le capitaine Phœbus. Mais Fleur-de-Lys se doute bien que Phœebus aime ailleurs. (Duo Phoebus Fleur-de-Lys « Comme ma belle fiancée gronde aujourd’hui/Me trahir, moi, sa fiancée »). Fleur-de-Lys sortie, Phœbus chante son amour pour Esmeralda (Air : « Fille ravissante ! À toi mes amours ! »).

La fête bat son plein quand, par la fenêtre, de jeunes femmes voient Esmeralda danser sur la place. Elles reconnaissent la bohémienne que Phœbus a sauvée la veille. Phœbus lui fait signe de venir le rejoindre à la fête. Esmeralda arrive tout intimidée. (Ensemble Phoebus Esmeralda monsieur de Chevreuse « O la divine créature »).

Cliquez sur les actes 1 et 2

Acte 3 : Dans un cabaret. Phoebus et le chœur chantent une chanson à boire. Phœbus laisse entendre qu’il a rendez-vous avec une belle quand le couvre-feu sonne. Les buveurs sortent.

Phœbus + Chœur « Sois ma dame »

Frollo arrive et interroge Phœbus sur l’identité de celle qu’il aime. Quand Phœbus lui dit qu’il s’agit d’Esmeralda, Frollo lui prédit sa mort ! (Duo : « Il m’étonne, il me donne / Je l’étonne je lui donne »).

Esmeralda et Phœbus se sont donné rendez-vous (Duo : « Ô fille adorée »). Ils s’avouent leur amour mais dans l’ombre sont cachés Clopin et quelques sicaires payés par Frollo. Le prêtre poignarde Phœbus avant de prendre la fuite. (Trio : Phoebus Esmeralda Frollo « Fée ou femme sois ma dame »). Esmeralda tombe sur le corps sans vie de Phœbus et les sicaires se précipitent pour l’arrêter.

Acte 4 : En prison. Esmeralda ne comprend pas ce qui se passe, elle enfermée et Phœbus mort ! (Air : « Quoi, lui dans un sépulcre »).

Frollo entre et se dévoile. Il révèle son amour infâme pour Esmeralda (Duo Frollo Esmeralda : « Détresse extrême/Moment suprême »).

Sur le parvis de Notre-Dame. On entend les cloches. Quasimodo chante son bonheur simple de vivre dans les tours de Notre-Dame. (Air des cloches : « Mon Dieu, j’aime »).

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Frollo et Clopin entrent. Clopin annonce que Phœbus n’est pas mort. Frollo compte sur Clopin pour posséder Esmeralda. (Ensemble Frollo Esmeralda peuple: « C’est mon Phœbus qui m’appelle »).

Le cortège au supplice avance vers l’église. Frollo annonce à Esmeralda qu’il peut encore la sauver si elle se donne à lui, mais celle-ci refuse. Frollo prononce alors sa condamnation quand Quasimodo, qui assistait à la scène, se précipite sur Esmeralda et la conduit dans l’église, réclamant asile. La foule reprend le cri d’Asile ! (Chœur : « Asile, asile, asile »).

Frollo refuse. Esmeralda n’est pas chrétienne, elle ne peut pas bénéficier de la protection de l’église. Soudain, Phœbus intervient. Il s’est traîné jusqu’au parvis de Notre-Dame et accuse Frollo d’être son agresseur, innocentant Esmeralda. Mais Phœbus a présumé de ses forces, et il meurt. Esmeralda tombe sur son corps sans vie et le rejoint dans la mort.

Cliquez sur les actes III et IV

(Source principale : le livret.)

Maria Callas, Mes opéras préférés, vérisme

ADRIENNE LECOUVREUR, de CILEA (1902)

Adapté d’une pièce de Scribe, Adrienne Lecouvreur (Adriana Lecouvreur) de Cilea s’inspire de la tragédienne Adrienne Lecouvreur, très célèbre à son époque (elle débute à la Comédie-Française en 1717), qui collectionna les amants (Voltaire, le maréchal de Saxe,…) et mourut dans des circonstances étranges. On dit qu’elle fut empoisonnée par la duchesse de Bouillon, qui s’intéressait également au maréchal de Saxe.

Bien que ne répondant pas au cahier des charges du vérisme, les héros et héroïnes ne sont pas des gens « comme nous », mais des princes et princesses, des comtes et comtesses) Adriana Lecouvreur fait partie de ce mouvement musical, Cilea étant même un des représentants de ce mouvement.

Le pitch : Adrienne est courtisée par le comte de Saxe, incognito. Le prince de Bouillon croit que sa maîtresse, la Duclos, le trompe avec le comte. La princesse de Bouillon rompt avec son amant, le comte de Saxe. Quand les deux femmes se rendent compte qu’elles aiment le même homme, la princesse délaissée veut se venger. Elle fait porter un bouquet de violettes empoisonnées à Adrienne qui, l’humant, meurt.

Acte I : Avant le lever de rideau, le prince de Bouillon et son abbé sont avec Michonnet, le régisseur du théâtre. Adrienne Lecouvreur entre. Complimentée, elle chante qu’elle n’est que la servante du théâtre (Air : « Io son l’umile ancella »).

Cliquez sur Adrienne Netrebko

Adrienne Lecouvreur dit à Michonnet, le metteur en scène, qu’elle aime le jeune Maurizio. Maurizio n’est autre que le comte de Saxe qui a pris ce pseudonyme pour approcher Adrienne. Michonnet, secrètement amoureux d’Adrienne, la met en garde contre ce genre d’aventure. Maurizio arrive et offre un bouquet de violettes à Adrienne. Ils décident de se voir après le spectacle.

Cliquez sur Maurizio

Pendant la représentation, le prince de Bouillon intercepte une lettre écrite par sa maîtresse, la Duclos, une autre actrice. Il y lit que sa maîtresse a rendez-vous avec Maurizio. En fait cette lettre a été écrite par la Duclos à la demande de la princesse, qui aime Maurizio. Le prince invite tout le monde au pavillon où doit avoir lieu le rendez-vous, afin d’y voir plus clair sur ce qui se trame.

Acte II : Au pavillon de la Grange batelière. La princesse et Maurizio se retrouvent. (Air de la princesse : « Acerba voluttà ».)

Cliquez sur la princesse

Maurizio annonce la fin de leur liaison et offre, par galanterie, le bouquet de violettes d’Adrienne à la princesse. Les invités du prince arrivent. La princesse se retire discrètement, aidée par Adrienne. Mais lorsqu’elles se rendent compte qu’elles sont rivales, elles se disputent violemment. La princesse s’échappe, mais elle oublie son bracelet qu’Adrienne ramasse.

Acte III : Le prince donne une grande réception dans son palais.

Cliquez sur Maurizio

La princesse provoque Adrienne en révélant que c’est la nouvelle maîtresse du comte. Adrienne montre alors le bracelet de la princesse, bracelet que le prince reconnaît comme étant celui de sa femme. La tragédienne récite la tirade de Phèdre, de Racine, révélant ainsi l’attitude coupable de la princesse, qui jure alors de se venger.

Cliquez sur la tragédienne

Acte IV : Adrienne souhaite rester seule chez elle pour son anniversaire, mais ses amis arrivent. Michonnet tente une déclaration d’amour maladroite quand on apporte, de la part de Maurizio, une boîte contenant un bouquet de violettes fanées. Comprenant que c’est la fin de sa liaison avec le comte de Saxe, Adrienne embrasse le bouquet avant de le jeter au feu.

Cliquez sur Adriana Callas

Le comte de Saxe arrive alors, et demande sa main à Adrienne, qui est folle de bonheur avant de s’effondrer dans d’atroces douleurs.

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On comprend alors que le bouquet, empoisonné, a été envoyé par la princesse qui voulait se venger de sa rivale. Adrienne meurt dans le bras de son amant.

Maria Callas, Mes opéras préférés

LE TURC EN ITALIE, de ROSSINI (1814)

Le Turc en Italie (Il Turco in Italia) de Rossini est le fruit d’une commande de la Scala de Milan, dont le sujet est proche d’un autre opéra de Rossini, l’Italienne à Alger, créé l’année précédente. Le livret de Romani est une adaptation d’un autre livret, Il Musulmano a Napoli, mis en musique par Süssmayer en 1794. L’ouvrage ne rencontrera pas le succès, les spectateurs croyant que Rossini avait dupliqué son ouvrage précédent.

Le pitch : Chassé-croisé amoureux pour Fiorilla qui n’hésite pas entre Geronio, Don Narciso et le Turc Selim, et Selim qui hésite entre Fiorilla et Zaida.

Ouverture :

Cliquez sur l’ouverture

Acte I : Le poète Prosdocimo cherche un sujet de comédie quand il rencontre une troupe de bohémiens.

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Geronio, époux de Fiorilla, se fait dire la bonne aventure par Zaida. Celle-ci fait des prédictions fumeuses, où il est question d’un mari cornu, ce qui inquiète Geronio.

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Prosdocimo interroge Zaida, qui lui raconte que quelques années auparavant, elle faisait partie du sérail du sultan Selim Damelec. Selim, amoureux, voulait se marier avec elle mais ses rivales du harem ont trompé le sultan en lui faisant croire que Zaida était infidèle. Selim la condamna à mort, mais elle échappa à l’exécution grâce à son ami Albazar. À la fin de son histoire, le Prosdocimo lui dit qu’un prince turc doit arriver au soir pour étudier les mœurs européennes.

Fiorilla revendique son statut de femme libre.

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Le navire turc accoste et le dignitaire turc entonne un hymne à la belle Italie (et aux belles Italiennes). Il fait une cour enflammée à Fiorilla qui, charmée, semble en oublier son mari Geronio ainsi que son amant, Don Narciso, qui part se plaindre au poète.

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Geronio arrive et raconte qu’il a trouvé sa femme en train de boire le café avec un homme enturbanné, qui s’est présenté sous le nom de Selim Damelec (eh oui, il y a de tels hasards dans les livrets d’opéra.)

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Geronio rentre chez lui, et Selim le menace de son sabre. Fiorilla réussit à le convaincre que son mari est inoffensif. Selim retourne au rivage pour préparer sa fuite nocturne avec Fiorilla. Là, il rencontre Zaida, avec qui il se réconcilie. Le poète est content car il tient là une belle fin d’acte. Mais Fiorilla arrive à son tour et se prend de querelle avec sa rivale Zaida.

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Acte II : À l’auberge, Selim propose à Geronio de régler le problème « à la turque », en rachetant sa femme. Geronio préférerait la méthode italienne, soit une bonne correction. Selim menace d’enlever Fiorilla mais Geronio répond qu’il la défendra. Le poète se demande comment cette histoire va évoluer. On demande à Selim de choisir entre les deux femmes, mais devant son hésitation, Zaida décide de partir.

Le poète a imaginé un habile stratagème pour réunir les couples légitimes. Lors d’un bal masqué qui sera donné en l’honneur de l’étranger, Fiorilla et Zaida porteront le même déguisement, alors que Geronio, lui, sera coiffé d’un turban turc. Don Narciso décide de profiter de cette occasion. Il se déguise lui aussi en Turc pour rejoindre son amante Fiorilla alors que Selim fait la cour à Zaida qu’il prend pour sa rivale.

Cliquez sur don Narciso

Lorsque Geronio arrive, il trouve déjà deux couples et ne comprend plus rien. Il commence un esclandre avant de retourner à l’auberge où le poète lui explique son plan, et lui conseille de se séparer de sa femme.

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Fiorilla apprend donc que Selim veut repartir avec Zaida alors que son mari demande le divorce. Magnanime, Geronio lui pardonne, persuadé qu’il est qu’elle réussira à se corriger. Tout est bien qui finit bien pour le poète qui peut ainsi achever sa pièce.

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Cinéma, Mes opéras préférés

L’ANGE EXTERMINATEUR d’ADÈS (2016)

L’Ange exterminateur (The exterminating Angel) est le troisième opéra du compositeur anglais Thomas Adès (né en 1971). Créé en 2016 au Festival de Salzbourg, son argument est tiré du film (presque) surréaliste de Luis Buñuel datant de 1962, film que le compositeur avoue avoir connu et apprécié très tôt. Il a été repris dès 2017 par le MET. Dans cette œuvre, Adès a confié le chant de l’Ange exterminateur (que l’on ne voit jamais) aux ondes Martenot, ce qui donne un contrepoint très intéressant aux parties chantées.

Le pitch : Huis clos dans un intérieur bourgeois.

La musique commence avant même le début du spectacle, par des cloches que l’on entend dans le théâtre.

Acte I : À l’issue d’une représentation de Lucia di Lammermoor, un groupe de bourgeois sont invités à dîner chez Edmundo et Lucia Nobile, un marquis et son épouse. Avant que les invités n’arrivent, les domestiques quittent la maison.

Parmi les invités figurent Leticia, la cantatrice, Silvia, une duchesse veuve, Francisco, son frère, Blanca, une pianiste, et Alberto, son mari et chef d’orchestre. Beatriz et Eduardo son fiancé, un explorateur, un colonel et un docteur et le senor Russell.

Edmundo lève son verre à la cantatrice, mais Silvia et Francisco se moquent de la « fiancée vierge de Lammermoor ». Tout ce petit monde plaisante et s’amuse. Blanca se met au piano, Leonora flirte avec le docteur qui confie à un des hôtes que Leonora n’a plus que quelques heures à vivre. Quand Blanca a fini de jouer du piano, on demande à Silvia de chanter quelque chose.

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La soirée se termine et quelques invités s’apprêtent à partir. Lucia retrouve son amant, le colonel. Bizarrement, malgré l’heure tardive, personne ne part. Edmundo offre un couchage à ceux qui veulent rester. Eduardo et Beatriz s’apprêtent à passer leur première nuit ensemble.

Acte II : Le lendemain matin, tout le monde se réveille. Silvia raconte un cauchemar qu’elle a fait. Le docteur se rend compte qu’un des invités est à l’agonie. Julio, le maître d’hôtel (le seul domestique à être resté) à qui on demande de servir le petit-déjeuner annonce que les fournisseurs ne sont pas passés. Lucia veut conduire les femmes dans sa chambre pour une petite toilette matinale, mais elles ne parviennent pas à franchir le seuil de la pièce. Bianca s’inquiète pour ses enfants, mais n’arrive pas pour autant à partir.

Julio arrive avec du café, mais Francisco se plaint : il n’y a pas de cuillère à café, seulement des cuillères à thé, et comment pourrait-il touiller son café avec une cuillère à thé ? Julio, qui voudrait retourner à l’office, n’arrive pas lui non plus à franchir le seuil du salon.

Cliquez sur Francisco

Blanca se met au piano et commence une chanson étrange et envoûtante.

Cliquez sur un air étrange et envoûtant

Le soir, Russell est tombé dans le coma, et le docteur n’a pas de médicament pour le soigner. Les invités commencent à avoir peur : il n’y a plus rien à boire et l’extérieur semble les avoir oubliés. Soudain, Russel sort de son coma, soulagé de n’avoir pas été victime d’une « extermination ».

Beatriz ne veut pas mourir au milieu des autres, elle préférerait le faire seule avec son fiancé. Russell meurt pendant la nuit. Le docteur et le colonel cherchent à dissimuler le cadavre pendant qu’Eduardo et Beatriz les observent.

Cliquez sur Blanca, Silvia et Leticia

Acte III : À l’extérieur, une foule se presse devant la maison, surveillée par la police? Ils ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent entrer.

Lucia et Blanca creusent des trous dans le salon pour puiser de l’eau dans les tuyaux de la maison. Les invités se bousculent sans ménagement pour boire. Les relations entre les protagonistes se tendent et Raul accuse Francisco d’avoir une relation incestueuse avec sa sœur.

On commence à s’en prendre à Nobile, disant que tout ce qui se passe est de sa faute. Après tout, n’est-ce pas lui qui a eu l’idée de les inviter chez lui ?

Cliquez sur Lucia et le colonel

Leonora qui souffre de violentes douleurs demande au docteur de l’aider. Dans sa fièvre, elle est prise d’hallucinations et voit une main géante qui cherche à l’étrangler.

Le chef d’orchestre harcèle Leticia, mais détourne les soupçons sur le colonel.

Soudain, Yoli, le fils de Silvia, apparaît avec son précepteur, le père Sanson, et les domestiques disparus.

Edmundo essaye de faire griller de la viande dans son salon. Leonora cherche à accomplir un rituel avec Blanca et Letitia, mais celui-ci échoue. Leonora déclare qu’il faut du sang innocent. On découvre les cadavres d’Eduardo et de Beatriz.

Silvia croit bercer son garçon pour l’endormir et lui chante une berceuse étrange.

Cliquez sur Silvia

Petit à petit, l’idée d’un sacrifice humain se répand dans l’assemblée. Edmundo, l’hôte, est désigné comme coupable. Le docteur cherche à les faire changer d’avis, mais Edmundo se dit prêt pour le sacrifice.

Soudain, Leticia a une intuition, elle s’aperçoit que chacun se retrouve exactement à la place qu’il occupait au début. Elle demande à la pianiste de rejouer, à la chanteuse de rechanter. Quand celle-ci s’exécute, la situation redevient normale et les convives peuvent enfin se diriger vers le seuil du salon, au son d’un requiem. Mais parviendront-ils à sortir ?

(Source principale : la production de l’opéra de Paris de 2024, et le programme associé.)

Mes opéras préférés

BEATRICE DI TENDA, de BELLINI (1833)

Vu récemment à l’opéra de Paris qui a exhumé cette partition non jouée depuis près de 190 ans, Beatrice di Tenda (Béatrice de Tende) est le dernier opéra écrit par Bellini pour l’Italie. La faiblesse de son livret (son librettiste, Romani, était trop occupé pour soigner son travail), peut expliquer son échec à Venise où il ne connaîtra que trois représentations. Fatigué par la censure que l’occupant autrichien faisait régner en Italie et blessé par cet échec, Bellini décidera de quitter son pays pour tenter sa chance en France.

Le pitch : À Milan où règne un tyran, Filippo (baryton), la femme de celui-ci, Béatrice (soprano) est aimée d’un révolutionnaire, Orombello (ténor). Filippo n’aime plus Beatrice et lui préfère Agnese (mezzo). Agnese aime Orombello. Se rendant compte que lui ne l’aime pas, elle va par jalousie trahir Orombello et Beatrice pour se rapprocher de Filippo.

On est donc en plein dans le schéma (S+T/B+M) de l’opéra vu par G.-B. Shaw où une soprano et un ténor s’aiment, mais leur amour est contrarié par un baryton et une mezzo.

Acte I : Filippo quitte une fête qu’il donne dans son palais. Il n’aime plus sa femme Beatrice, qui lui a pourtant apporté sa richesse en dot, quand il était encore idéaliste. Il lui reproche de s’intéresser aux beaux jeunes hommes qui constituent les forces vives de son duché. Filippo aime à présent Agnese, une jeune progressiste qu’il entend chanter dans le lointain, accompagnée par Orombello.

Agnese attend près du palais quand arrive Orombello qui cherche Beatrice pour traiter d’affaires. Agnese, qui aime Orombello, fait parler le jeune homme qui finit par lui avouer qu’il aime Béatrice. Jalouse, furieuse, Agnese va se venger.

Cliquez sur Agnese et Orombello

Dans ses jardins, Beatrice sait que Filippo va la faire arrêter pour se débarrasser d’elle. Ses femmes de compagnie essaient de lui remonter le moral. Beatrice s’excuse d’être la cause de leurs souffrances et de celles du peuple, victimes de la tyrannie de Filippo qui a oublié les idéaux de sa jeunesse. Elle chante un chant de résistance et de solidarité.

Cliquez sur Beatrice et les demoiselles

Quand Filippo entre, Beatrice se retire. Rizzardo, le frère d’Agnese souligne son manque de respect. Agnese apporte à Filippo ce qu’elle présente comme des preuves de la trahison de Beatrice. Filippo ordonne à ses gardes de lui amener sa femme. En larmes, celle-ci lui reproche les années de souffrance que lui a valu sa jalousie. Filippo veut traîner sa femme devant le tribunal pour la faire condamner.

Cliquez sur Filippo et Beatrice

Beatrice, seule dans le jardin, pense à son premier mari. Elle se sent si seule. Orombello arrive et lui dit que non, elle n’est pas seule. Un mouvement populaire se prépare contre le tyran, et il lui propose d’en prendre la tête. Il finit par avouer son amour à Beatrice qui, d’abord horrifiée, finit par s’avouer qu’elle aussi aime Orombello. Filippo, caché, a tout entendu et les fait arrêter.

Acte II : Alors que les hommes sortent d’une séance de torture d’Orombello, les femmes leur demandent ce qu’ils ont vu. Ils sont très gênés de dire qu’on lui a crevé les yeux et rompu les os. Sous la souffrance, Orombello a fini par avouer son adultère avec Beatrice.

Cliquez sur le chœur

Filippo veut croire que ses actes sont faits au nom de la justice. Anichino, le frère d’Orombello l’avertit du soulèvement populaire qui s’annonce. Filippo ordonne qu’on ferme les issues du palais.

Le procès truqué de Béatrice commence. Agnese y assiste sans pouvoir se réjouir du tout qu’ont pris les choses. On fait venir Orombello qui, devant Beatrice, crie son innocence, que ses aveux lui ont été arrachés sous la torture. Beatrice lui chante une chanson tendre, le suppliant de ne pas mourir. Devant cette scène, Filippo commence à être pris de compassion, mais les jurés, qu’il a payés pour faire condamner sa femme, ne veulent pas céder, et ordonne que l’on torture Beatrice à son tour.

Agnese, honteuse, tente de fléchir Filippo mais celui-ci, qui ne pense qu’à elle, lui répond que la couronne de Beatrice lui appartiendra bientôt.

On entend dans les coulisses les cris de Beatrice, qui n’avouera rien. Quand on demande à Filippo de signer la condamnation à mort de sa femme, il ne peut pas. Mais la révolte qui couvait éclate. Filippo signe alors la condamnation de Beatrice.

On fait venir Beatrice brisée, mourante, mais qui se réjouit que des jours meilleurs vont bientôt arriver. Émue, Agnese se précipite et avoue son forfait et demande son pardon. Beatrice ne veut pas lui pardonner. On entend au loin la voix d’Orombello mourant, mais qui a encore la force de chanter la force du pardon. Beatrice pardonne à son tour à Agnese.

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Beatrice meurt.

(Source principale : la production de l’Opéra de Paris en 2024 et le programme associé.)

Contes et légendes, Mes opéras préférés

ZÉMIRE ET AZOR, de GRÉTRY (1771)

Zémire et Azor est une comédie-ballet de Grétry, composée sur un livret de Marmontel. Elle a été créée en 1771 devant le roi (Louis XV) et la Dauphine (Marie-Antoinette). Cette pièce a connu un grand succès et a été jouée un peu partout en Europe.

Le pitch : la Belle et la Bête au pays des mille et une nuits. Un riche marchand, Sander, a trois filles : Fatmé, Lisbé et Zémire. Avant de partir en voyage sur la mer, il a promis à ses filles des bijoux et des parures. Zémire, elle, n’a demandé à son père qu’une rose. Après un naufrage, le marchand a tout perdu. Il est jeté sur la côte avec son serviteur, Ali, et se retrouve dans un palais aussi étrange qu’inquiétant. Voyant un rosier, il cueille la rose promise à Zémire quand un être affreux apparaît, en colère, lui demandant pourquoi il a volé une de ses roses. C’est Azor, qu’une fée a transformé en être hideux et repoussant. Il ne pourra reprendre forme humaine que s’il réussit à inspirer un amour sincère à une jeune fille, et croyez-moi, c’est mal parti pour lui !

Acte I : Après avoir été jetés sur la côte, Sander et Ali sont pris dans un orage. Ils se réfugient dans un palais, où un festin somptueux apparaît comme par magie. Voyant un rosier, Sander cueille une rose pour sa fille Zémire quand apparaît un monstre. C’est le prince Azor, maître de ce château. Sander explique qu’il ne pensait pas à mal et qu’il a cueilli cette rose pour sa fille. (Air: « la pauvre enfant »).

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Sander doit payer ce vol de sa vie, mais il obtient d’Azor de revoir ses filles, et si l’une d’elles veut prendre sa place, il aura la vie sauve.

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Acte II : Les trois sœurs attendent leur père et les cadeaux qui vont avec. Sander arrive, et leur annonce qu’il est ruiné.

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Alors que Fatmé et Lisbé se désolent, Zémire reçoit avec bonheur la rose promise par son père (Air : « Rose chérie »).

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Elle comprend que quelque chose le tracasse et, interrogeant habilement Ali, lui fait avouer le funeste pacte qui lie à Sander à Azor. Elle profite du sommeil de son père pour partir avec Ali chez Azor.

Acte III : Dans son palais, Azor se plaint du sort qu’une fée lui a infligé : seul un vrai amour pourra le délivrer de son apparence monstrueuse. Mais comment se faire aimer quand on est si laid ? Zémire arrive dans le palais, mais la vue d’Azor la fait frémir d’horreur. Pourtant, elle est prête à l’écouter si elle ne le regarde pas. Elle se laisse convaincre par la dignité et la douceur de son discours (Air : « du moment qu’on aime »),

Cliquez sur Azor

Zémire, émue, accepte de chanter pour lui (Air : « la Fauvette et ses petits »).

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Alors qu’elle s’inquiète de sa famille, Azor la fait apparaître dans un tableau magique, et Zémire peut constater que son père meurt d’inquiétude pour elle. Azor accepte de la laisser partir pour revoir son père, et lui confie un anneau magique. Elle doit revenir avant la nuit et si elle retire cet anneau, elle sera transportée dans le château d’Azor. Sinon, elle restera parmi les siens, et Azor, trahi, n’aura plus qu’à mourir.

Acte IV : Zémire rassure son père, et lui annonce son intention de retourner chez Azor, qu’elle appelle son ami. Son père, redoutant quelque diablerie, essaye de la retenir. Pendant ce temps, Azor se morfond en son château (Air : « le soleil s’est caché »).

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La nuit approche et Azor ne voit pas revenir Zémire. Soudain, celle-ci arrive, et Zémire finit par lui avouer son amour. Désormais, le charme est rompu, Azor redevient un prince tout à fait charmant, et offre à Zémire son amour et son trône. La fée fait revenir auprès d’elle sa famille, tout en proclamant la supériorité de la bonté sur la beauté.

(Source principale : la production de 2023 de l’Opéra-Comique, et le livret qui va avec.)

Cinéma, Mes opéras préférés

QUADROPHENIA, by The WHO (1973)

Écrit 4 ans après leur premier opéra rock, Tommy, Quadrophenia est à l’origine un double album concept, à la pochette richement illustrée de photos en noir et blanc, racontant la vie de Jimmy, un jeune mod*, qui a du mal à trouver sa place dans la société anglaise des années 1960, sur fond de rivalités entre mods et rockers.

*Mod : MOD est l’abréviation de jeune, beau et con. Nous sommes tous passés par là (Pete Townshend).

Un film a été réalisé en 1979 sous le titre Quadrophenia.

En fait, Jimmy est schizophrène, et a du mal à faire cohabiter ses différentes personnalités. Musicalement, cela se traduit par quatre leitmotivs différents, portés par chacun des 4 membres des Who. Le titre Quadrophenia s’explique donc par l’utilisation de la quadriphonie, qui venait d’apparaître, et les quatre personnalités qui sont dans la tête de Jimmy le schizophrène.

Ainsi, le thème de Pete Townshend se retrouve dans les titres A beggar, an hypocrite, love, reign o’er me.

Le thème de Roger Daltrey se trouve dans les titres A tough guy, Helpless dancer

Le thème de John Entwistle est présent dans les titres A romantic, is it me for a moment?

Et le thème de Keith Moon sous-tend les titres A bloody lunatic, I’ll even carry your bags, Bell boy.

La première partie décrit la vie solitaire de Jimmy au milieu de sa famille, de son travail, de son psy et de son groupe de mods. (Titre the real me)

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Quand ses parents trouvent dans sa chambre des pilules d’amphétamines, ils le chassent de la maison. Jimmy prend alors une forte dose et monte dans le train de 5 h 15 pour Brighton (Titre 5:15).

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À Brighton, il rencontre dans un hôtel un ancien leader des mods, qu’il admirait, et qui est devenu simple groom (Titre Bell Boy).

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C’est une grande déception pour Jimmy qui, après avoir perdu ses parents et sa petite amie voit ainsi disparaître ses idéaux. Il vole un scooter et part sur la falaise sous la pluie (Titre Love reign o’er me).

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Mes opéras préférés

LA PÉRICHOLE, d’OFFENBACH (1868)

La Périchole est une opérette d’Offenbach écrite sur un livret des joyeux duettistes Meilhac et Halévy. L’argument en est tiré d’une comédie de Prosper Mérimée, le Carosse du Saint-Sacrement, contenue dans le Théâtre de Clara Gazul.

Initialement composée de deux actes, un troisième acte a été rajouté à la reprise en 1874.

Le pitch : À Lima, un chanteur et une chanteuse de rues réussissent à duper le vice-roi du Pérou, coureur de jupons impénitent.

Acte I : Le vice-roi du Pérou sort incognito de son palais, pour savoir ce que son peuple pense de lui. Il espère bien ausi pouvoir s’occuper d’une p’tite femme dans un petit pied-à-terre qu’il possède en ville.

Cliquez sur le vice-roi incognito

Pendant ce temps, la Périchole et son amant Piquillo chantent sur la place, mais ne rencontrent guère de succès. Dommage, car ils auraient besoin d’argent pour se marier.

Cliquez sur la Périchole et Piquillo

Pendant que Piquillo fait la quête, la Périchole s’endort. Le vice-roi de retour est frappé par la beauté de la jeune femme et lui propose de devenir demoiselle d’honneur de la vice-reine. La Périchole accepte, et écrit une lettre à Piquillo pour l’assurer de son amour.

Cliquez sur la Périchole un peu grise

Désespéré, Piquillo veut se pendre, mais heureusement, un gentilhomme de la Cour, qui cherchait un mari pour la (future) favorite du vice-roi, lui propose ce mariage. Piquillo, qui a trop bu, accepte et le voilà marié à la Périchole, sans même qu’il s’en soit rendu compte.

Acte II : Le lendemain, Piquillo annonce qu’il aime une autre femme que celle qu’on lui a fournie, mais avant de retrouver la Périchole, il doit présenter officiellement sa femme au vice-roi. Quand il se rend compte que la Périchole est la maîtresse du vice-roi, il se met en colère et se retrouve illico au « cachot des maris récalcitrants ».

Cliquez sur le vice-roi et la Périchole

La Périchole réussit toutefois à le faire libérer. Réunis, ils chantent leur malheur devant le vice-roi qui, ému, les laisse partir ensemble.

Cliquez sur la Périchole

Acte III (variante de 1874) : La Périchole rend visite à Piquillo dans son cachot. Elle informe son mari que son honneur est sauf et qu’elle va soudoyer le geôlier. Quand celui-ci arrive, on se rend compte que c’est le vice-roi déguisé. Il fait enfermer la Périchole avec son mari et s’en va. Un vieux prisonnier les aide à s’évader par un tunnel qu’il a creusé.

En ville, les trois évadés sont repérés par la garde qui prévient le vice-roi. Nos deux héros lui chantent leurs malheurs et le vice-roi, ému, les laisse se marier et avoir des enfants qui grandiront car ils sont espagnols (gnols gnols gnols).

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