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PELLÉAS ET MÉLISANDE, de DEBUSSY (1894-1902)

… calme bloc ici bas chu d’un désastre obscur…

En 1893, DEBUSSY assiste à une représentation de Pelléas et Mélisande, de MAETERLINCK. Dès 1894, il se met à la mise en musique de ce drame lyrique, qui est enfin créé à l’Opéra-Comique en 1902. Debussy avait obtenu l’autorisation de l’auteur à condition que Georgette LEBLANC, sœur de Maurice Leblanc (l’auteur des Arsène Lupin) et compagne de Maeterlinck, tienne le rôle de Mélisande. Mais à la création, le rôle est confié à Mary GARDEN, une jeune soprano écossaise, ce que Maeterlinck prend pour une trahison.

Debussy a dû rajouter ou allonger les interludes orchestraux entre scènes, les changements de décor durant plus longtemps qu’il ne l’avait prévu.

La trame générale de l’histoire est celle de Tristan et Iseult.

Cette œuvre symboliste, presque exclusivement composée en parler/chanter, tient une place à part dans l’histoire de l’opéra, par son refus du lyrisme propre à ce genre. On est dans une atmosphère mortifère, sans lumière, où tout va vers le bas (grotte, souterrain).

Le pitch : Golaud recueille Mélisande. Ils se marient. Mélisande rencontre Pelléas, ils tombent amoureux. Golaud jaloux tue Pelléas. Mélisande meurt.

Acte I : Au royaume d’Allemonde, Golaud à la poursuite d’une bête blessée s’est perdu dans la forêt. Il rencontre Mélisande en pleurs à côté d’une fontaine. Elle a fait tomber sa couronne dans l’eau. Golaud cherche à consoler la jeune fille, craintive, qui demande qu’on ne la touche pas. Elle dit qu’on lui a fait du mal. Il l’emmène avec lui dans son château.

Geneviève, la mère de Golaud et de son demi-frère Pelléas, lit une lettre de Golaud où il annonce à son grand-père presque aveugle, le roi Arkel, son retour avec sa nouvelle femme, Mélisande. Il n’a pas percé son secret après six mois de mariage. Arkel qui destinait une autre femme à Golaud accède à sa requête. Pelléas paraît et demande à Arkel l’autorisation d’aller au chevet de son ami Marcellus, mourant. Le roi refuse et lui ordonne de rester pour veiller sur son père, lui-même malade.

À son arrivée, Geneviève a emmené Mélisande dans les jardins qui surplombent la mer. Mélisande a peur de la forêt, si sombre qu’elle cache le soleil. Geneviève interpelle Pelléas qui passe, puis part s’occuper du petit Yniold, le fils d’un premier mariage de Golaud. Pelléas tend la main à Mélisande, mais celle-ci commence par refuser, avant d’accepter. Pelléas lui annonce qu’il doit partir le lendemain, Mélisande lui demande pourquoi.

Acte II : Pelléas conduit Mélisande près de la fontaine des Aveugles, où ils discutent. Mélisande regardant ses mains, semble découvrir l’anneau de son mariage. Pelléas demande si c’est près d’une fontaine que Golaud l’a trouvée. Elle enlève sa bague et joue avec dans le soleil, quand elle le fait tomber dans la fontaine. Elle la déclare perdue, déjà si loin d’eux.

Debussy Pelléas et Mélisande Scène de la fontaineCliquez sur Mélisande et Pelléas

Au moment précis où Mélisande faisait tomber son anneau dans la fontaine, Golaud a eu un accident de cheval, et on le retrouve alité, soigné par Mélisande. Mélisande déclare qu’elle se sent malade dans ce château. Cherchant à comprendre Mélisande, il remarque qu’elle ne porte plus sa bague. Elle prétend l’avoir perdue dans une grotte près de la mer. Golaud lui ordonne d’aller la rechercher. Il demande à Pelléas de l’accompagner.

pelléas anneauCliquez sur Golaud et Mélisande

Pelléas et Mélisande se rendent donc à la grotte. Pelléas lui tend la main. Ils ne trouvent (évidemment) pas l’anneau, mais ils y rencontrent des pauvres qui y habitent, car il y a une famine dans le pays. Mélisande demande à partir.

Acte III : Mélisande, à sa fenêtre, peigne ses longs cheveux dénoués. (Air : mes longs cheveux descendent.)

Debussy Pelléas et MélisandeCliquez sur Mélisande

Par jeu, Pelléas s’enroule dedans, et les noue aux branches du saule. Il demande la main de Mélisande, qui la lui tend en se penchant par la fenêtre. Soudain, il se rend compte qu’il ne peut plus démêler les cheveux. Golaud surprend la scène, et leur dit qu’ils ne sont que des enfants.

Golaud conduit Pelléas dans les souterrains. Il évoque l’odeur de la mort qui émane de l’eau stagnante. Pelléas manque d’y tomber. Remontant au jour, ils voient Geneviève et Mélisande sur la terrasse. Il demande à Pelléas de ne plus jouer avec Mélisande, qui est enceinte.  

Sous les fenêtres de Mélisande, Golaud demande à Yniold, fils d’un premier mariage, de lui dire ce que font Pelléas et Mélisande quand ils sont ensemble, est-ce qu’ils se disputent, est-ce qu’ils s’embrassent ? Sentant monter la jalousie de son père, Yniold prend peur et s’enfuit. 

Acte IV : Le père de Pelléas est guéri et envoie son fils à l’étranger. Pelléas donne rendez-vous à Mélisande le soir près de la fontaine des Aveugles. Il semble présager que la séparation à venir sera définitive. (Je serai si loin que tu ne pourras plus me voir)

Arkel s’entretient avec Mélisande, et lui confie sa compassion de la voir vivre dans l’ambiance mortifère du château. Golaud arrive, blessé au front. Il refuse que Mélisande le soigne, et, fou de jalousie, la brutalise en la jetant à terre. Quand il sort, Arkel les plaint (Si j’étais Dieu, j’aurais pitié du cœur des hommes).

Le jeune Yniold essaie de déplacer une pierre derrière laquelle sa balle est tombée, mais il est trop faible. Il voit un berger conduire son troupeau de moutons. Ceux-ci cherchant à suivre le chemin connu de l’étable, le berger les en empêche en les envoyant sur une autre voie (à l’abattoir). Les moutons passent (on ne les entend déjà plus).

Près de la fontaine, Pelléas arrive, conscient que c’est le dernier soir. Il voudrait fuir, mais veut voir Mélisande encore une fois. Pelléas et Mélisande s’avouent leur amour.

Debussy Pelléas acte 4 scène 4Cliquez sur Pelléas et Mélisande

Le soir venu, on ferme les portes de la ville, et ils sont enfermés dehors. (tout est perdu, tout est sauvé ce soir. Ce n’est plus nous qui le voulons). Ils échangent un baiser quand Golaud arrive et frappe Pelléas. Mélisande s’enfuit, mais Golaud la frappe aussi et la blesse.

Acte V : Mélisande a donné naissance à une fille. Golaud explique son geste, fait malgré lui. Quand Mélisande se réveille, très affaiblie, elle trouve Arkel à son chevet avec le médecin. Elle demande qu’on ouvre la fenêtre, pour voir le soleil couchant. Elle a le sentiment que quelque chose lui échappe. Arkel lui dit que Golaud est là, dans un coin. Elle lui dit de venir. Golaud demande à rester seule avec elle. Il lui demande de lui pardonner, mais elle ne sait pas de quoi elle doit le pardonner. Toujours jaloux, il cherche à lui faire avouer qu’elle l’a trompé. Arkel rentre avec le médecin et sent qu’elle est en train de partir (elle est déjà si loin de nous). Il présente à Mélisande la petite fille qu’elle vient de mettre au monde. Elle meurt en silence sans avouer (Je n’ai rien entendu, elle s’en va sans rien dire).

Et si vous aimez les bonus surprise mystère, vous pouvez cliquer sur l’image.

point-dinterrogationCliquez sur l’image si vous aimez les bonus surprise mystère

9 réflexions au sujet de “PELLÉAS ET MÉLISANDE, de DEBUSSY (1894-1902)”

    1. Bonjour. Je n’ai pas (encore) écrit d’article sur Ariane et Barbe-Bleue, mais j’en ai déjà parlé sur mon blog, notamment dans l’article conscré à Maeterlinck : https://toutloperaoupresque655890715.com/2022/08/29/maurice-maeterlinck-1862-1949/
      ou encore dans le billet, plus original, sur Jeanne d’Arc et Barbe-Bleue : https://toutloperaoupresque655890715.com/2018/08/17/jeanne-darc-et-barbe-bleue/
      Et si tu n’es pas trop pressé, je peux planifier une mise en ligne prochaine de ce billet. Il est écrit, mais je n’ai pas encore fait l’habillage musical.
      Bonne journée !

      J’aime

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