Christoph Willibald GLUCK est né à Erasbach en Bohème le 2 juillet 1714.
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Fils d’un garde-chasse, Gluck étudie la musique comme enfant de chœur dans un collège de jésuites, où il apprend le chant, le clavecin, l’orgue et le violon. Il se rend à Prague en 1732, où il complète ses études et gagne sa vie comme violoniste.
En 1736, il part à Vienne, où il se fait remarquer par le prince MELZI, qui l’emmène à Milan. Il fait ses débuts au théâtre en 1741 avec Artaserse, qui est un grand succès suivi d’autres commandes. Il écrit alors une vingtaine d’opéras serias (dans le style italien) pour Londres, Copenhague, Prague, Vienne, Rome, etc., œuvres qui n’ont pas été conservées.
Gluck est appelé à Londres en 1745. Il passe par Paris, où il entend des opéras de RAMEAU, et arrive à Londres alors qu’y triomphe HAENDEL.
Il quitte Londres pour Vienne où il donne Semiramide (1748) et où il se marie en 1750. En 1754, il obtient un poste de Kappelmeister à Vienne. Son style évolue alors vers l’opéra-comique français, ses livrets lui étant envoyés de Paris par FAVART. C’est ainsi qu’en 1760, il écrit l’Ivrogne corrigé d’après LA FONTAINE. En 1761, il fait la connaissance du librettiste CALZABIGI. De leur collaboration naîtra Orfeo ed Euridice (1762) qui est une révolution pour l’époque, la primauté étant donnée à l’action et l’expression des sentiments plutôt qu’à la virtuosité des chanteurs. Orfeo est suivi par Alceste en 1767.
Mais Gluck veut triompher à Paris. (Comme Haendel, musicien allemand ayant composé en Angleterre des opéras écrits en italien, Gluck musicien bohème est parti en France écrire des opéras en français, après avoir composé des opéras en italien à Vienne). L’ambassadeur de France à Vienne lui propose un livret sur Iphigénie en Aulide, d’après RACINE, et recommande Gluck à Antoine DAUVERGNE, le directeur de l’Académie royale de musique. En fin politique, Gluck demande également sa protection à sa compatriote MARIE-ANTOINETTE, qui l’appelle à Paris en 1773. Iphigénie en Aulide est créé en 1774, la même année que sa réécriture d’Orphée en français. En 1776 paraît la version française d’Alceste, opéra que Gluck avait créé pour Vienne en 1767.
Après des débuts laborieux, le succès va croissant. En 1777 paraît Armide, que Gluck a écrit sur le même livret que LULLY un siècle auparavant. C’est un immense succès. En 1779, c’est le triomphe d’Iphigénie en Tauride, qui avait été mis en compétition entre Gluck et son rival PICCINI. Ce triomphe fut terni par l’échec de son opéra suivant, Écho et Narcisse (1779). Il se retire à Vienne, et n’écrira plus pour le théâtre. Victime de plusieurs attaques cérébrales, il meurt à Vienne le 15 novembre 1787.
On peut noter que ses différentes déclarations sur la musique dramatique, opposant la conception française et la conception italienne de l’art dramatique contribueront à la naissance de la querelle des bouffons.
Dans les 30 ans qui séparent RAMEAU de Gluck, la philosophie des Lumières est passée par là, et on passe du baroque de Rameau au préromantisme de Gluck, dont l’influence s’exercera sur les compositeurs à venir tels que BERLIOZ ou WAGNER. On considère ainsi qu’il est le premier compositeur à s’être servi des deux langages, musique et texte, pour raconter simultanément deux histoires différentes (cf. l’air : « Le calme rentre dans mon cœur » de Iphigénie en Tauride), presque un siècle avant Wagner, qui révérait Gluck. Il faut noter aussi le resserrement de l’action, et l’importance redonnée aux chœurs, qui sont là pour souligner et commenter l’action, comme dans le théâtre antique.
Bon billet sur le « chanceux » Gluck et l’opéra au 18e et les Lumières. On peut croiser Rameau, Marie-Antoinette et « les autres ». Cette philosophie est née au 17e avec notamment Spinoza et le philosophe français Pierre Bayle.
Bonne journée à toi.
John
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Merci John.
Excellente journée à toi. 😀🎼
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Bon jour Jean-Louis,
J’apprends à chaque article. 🙂
Merci pour le partage.
Max-Louis
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Merci Max-Louis, c’est gentil.
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C’est sincère.
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Coucou Jean-Louis.
Je viens te souhaiter un très bon week-end de Pentecôte.
J’ai aimé écouter la dernière vidéo… Le spectacle était beau également…
Je te fais de gros bisous. À très bientôt 💋
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Coucou Cécilou, c’est gentil de passer.
Des trois vidéos que j’ai mis, moi c’est la première que je préfère, la voix si particulière, presque fragile de Philippe Jaroussky me touche toujours.
Je te souhaite également un très bon ouikènde de Pentecôte, et à bientôt. 💋
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Ton billet est magnifique, Jean-Louis. Oui, encore une fois. Et Philippe Jaroussky, excellent choix. Qu’est-ce que j’ai pu l’ecouter à certaines périodes ! Et là, je l’ai reécouter avec bonheur. Merciiiiiii ❤
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Oups ! réécouté, cela s’entend 😉
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