Pietro METASTASIO (MÉTASTASE pour les Français) est né à Rome le 3 janvier 1698. Né Trapassi, c’est un de ses mécènes qui, ayant remarqué ses dons d’improvisation manifestés dès son plus jeune âge, l’adopte et change son nom par sa traduction en grec.
Métastase suit des études de droit, s’installe à Naples, et en parallèle écrit des pièces de poésie et de théâtre. En 1721, à l’occasion de l’anniversaire de l’impératrice, il compose les Jardins des Hespérides (Gli Orti Esperidi), qui sera mis en musique par PORPORA et chanté par le castrat FARINELLI.
Rapidement, ce coup d’essai sera transformé avec Didon abandonnée (Didone Abandonnata) en 1724. Dès lors, il enchaîne les succès à l’opéra, et ses 27 livrets donneront lieu à plus de 1000 opéras, chaque compositeur du milieu du XVIIIe siècle se devant d’adapter ces livrets, et ce jusqu’à MOZART ! En 1728, Métastase écrit Catone in Utica.
En 1729, on lui propose la place de poète officiel de la cour à Vienne, avec des conditions financières beaucoup plus intéressantes que celle qu’il avait à Naples. Il s’installe à Vienne en 1730, et c’est dans cette ville qu’il écrira ses œuvres les plus populaires.
Parmi celles-ci, on peut citer Semiramide riconosciuta (1729), Artaserse (1730), la Clemenza di tito (1734), Ipermestra (1744) ou encore Il re pastore (1750).
Ceux qui se souviennent de Consuelo, de George SAND, se souviennent peut-être que quand la cantatrice arrive à Vienne, elle rencontre dans un salon Porpora, HOLZBAUER et BONONCINI. Holzbauer a mis en musique l’Isola disabitata (1754), l’Isspile (1754), I Cinesi (1756), la Clemenza di Tito (1757), Nitetti (1758), Alessandro nell’Indie (1759) et la Morte di Didone (1759).
Dans le même temps, GALUPPI mettait en musique Artaserse (1749), la Clemenza di Tito (1760) ou Il Re pastore (1762).
Outre l’opéra, Métastase écrit aussi des livrets pour des oratorios, comme Betulia liberata, qui sera mis en musique par REUTTER. (De nos jours, le Betulia liberata qui est connu est celui que Mozart a composé sur ce même livret de Métastase.)
Parmi les compositeurs ayant travaillé sur les livrets de Métastase, on peut citer Leonardo VINCI, HASSE, BONNO, CALDARA ou HOLZBAUER, mais aussi HAYDN avec l’Isola Disabitata (1779).
Sur la fin de sa vie, le succès de ses œuvres, remarquablement écrites pour le style opera seria, avec force vocalises et effets, commence à passer, et Métastase décline jusqu’à sa mort à Vienne le 12 avril 1782, à l’âge de 84 ans.
Son aura brillera encore, de plus en plus faiblement, notamment grâce à Mozart, qui a écrit Il Re pastore en 1775 et la Clemenza di Tito en 1791, mais aussi à STENDHAL qui a écrit Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase (1854).
Ici à Francfort, nous avons vu un certain nombre de ces œuvres, comme l’Isola Disabitata de Haydn et Betulia liberata de Mozart.
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Décidément, la programmation de l’opéra de Francfort à l’air très intéressante ! 🙂
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Connais pas. A découvrir. Merci 🙏
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Encore un de ces, non pas compositeurs, mais librettistes qui, après avoir été hyper connus à leur époque, sont tombés dans un oubli presque total de nos jours. Bah, il faut se dire que J.S.Bach n’a été redouvert qu’un siècle après sa mort, par Schumann et Mendelssohn, et les génialissimes « Suite pour violoncelle seul » deux siècles après sa mort, grâce à Pau Casals. Ou encore Vivaldi, compositeur (re) découvert vers les années 1950, après deux siècles de purgatoire.
(re) bonne SOirée, SOlène.
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Oui pour moi aussi c’était jusqu’à ce matin un parfait inconnu. Faut dire que la consonance de son nom m’était plus familière dans un tout autre domaine que celui de la musique 🙂 Belle semaine
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Belle semaine, Mijo. 🙂
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Eh bien, comme quoi ! En tout cas, pour J-S Bach, on aurait perdu énorme. Comme pour Vivaldi d’ailleurs.
Grand merci pour cette nouvelle découverte musicale. De beaux et grands moments à venir de musique et lecture. Du bonheur encore et toujours 🙏😊🌞
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