Cinéma, Compositeurs, Shakespeare

Henry PURCELL (1659 – 1695)

Henry PURCELL est né à Londres le 10 septembre 1659. Son père appartient à la Chapelle Royale. Le jeune Henry entre comme enfant de chœur à la Chapelle Royale, où il commence son éducation musicale.

image d'oreille pour liste de lectureCliquez sur l’oreille pour accéder directement à la liste de lecture

Purcell entre ensuite à l’école de l’abbaye de Westminster. Il poursuit ses études musicales avec John Blow et compose diverses musiques de scène, dont une ouverture pour le Timon d’Athènes, de Shakespeare (1678).

En 1679, il prend le poste d’organiste de l’abbaye de Westminster, tenu jusqu’ici par son maître John Blow, poste qu’il gardera jusqu’à sa mort. Il se consacre alors à l’écriture de cantates et de musique de chambre.

Il se marie en 1681. L’année suivante il devient organiste de la Chapelle Royale. Il ajoute à sa palette musicale la composition de musiques pour la famille du roi.

En 1686, soucieux de créer un théâtre musical dégagé de l’influence italienne qui régnait alors, il compose, dans l’ancien style des masques élisabéthains, Didon et Énée (1689) et King Arthur (1691), sur des livrets de John Dryden,

 Purcell King Arthur How happy the loversCliquez sur l’image

ainsi que The Fairy Queen (1692), une adaptation du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare.

Il écrit de nombreux airs,

Purcell O solitude DellerCliquez sur la partition

ainsi que de la musique solennelle, Ode à Sainte Cécile (1692), Musique pour les funérailles de la reine Marie (1694).

Purcell Musique pour les funérailles de la reine MaryCliquez sur l’image

(Les cinéphiles reconnaîtront un thème de la bande originale du film Orange mécanique [a Clockwork orange] de Stanley Kubrick).

Il meurt le 21 novembre 1695 en laissant inachevé The Indian Queen, et sera le dernier grand compositeur anglais avant une relève qui mettra deux siècles à venir, avec Britten.

Le masque élisabéthain : Cette forme est héritée des représentations que la noblesse donnait en l’honneur du roi ou de la reine, et qui mélangeaient théâtre et musique. Elle s’est ensuite popularisée.

Divers, Elle voulait qu'on l'appelle..., Grandes villes, littérature, Shakespeare, Théâtre

ELLE VOULAIT QU’ON L’APPELLE VENISE…

… quelle drôle d’idée ! comme l’a chanté Julien CLERC.

Parmi les villes qui ont tenu une place importante à l’opéra, Venise figure en bonne place, et ce dès le début de l’opéra.

En effet, le père fondateur du genre, Claudio MONTEVERDI est appelé à Venise en 1613. Et dès 1637, Venise cède à la passion pour l’opéra en ouvrant son premier théâtre dédié à l’opéra. C’est aussi le premier à être payant. C’est pour Venise que Monteverdi écrit le Retour d’Ulysse dans sa patrie (1640) et le Couronnement de Poppée (1642).

Lors de son apprentissage en Italie, Haendel y écrit Agrippina pour la saison 1709-1710.

Cliquez sur l’image

Le Vénitien prolifique, Antonio VIVALDI, y est né en 1678. Il aborde l’opéra en 1713 avec Ottone in villa, et c’est pour Venise qu’il écrit ses quelques dizaines d’opéras.

Vivaldi Ottone in villaCliquez sur l’image

Un autre Vénitien d’importance était le dramaturge Carlo GOLDONI (1707 – 1793) qui, parmi les quelque 200 pièces qu’il a écrites, a également produit des livrets d’opéra, dont Griselda (1735) mis en musique par Vivaldi.

Au siècle suivant, Venise prendra une place importante pour Franz LISZT et son gendre Richard WAGNER, puisque c’est dans cette ville que ce dernier est mort en 1883. Liszt écrira alors à sa mémoire la pièce pour piano Gondole funèbre. C’est ensuite lors d’un voyage en train entre Venise et Bayreuth que Liszt prendra froid, ce qui causera sa mort en 1886.

Cliquez sur l’image

Les chefs-d’œuvre de VERDI que sont Rigoletto et la Traviata ont été créés au théâtre de la Fenice, à Venise.

Venise est aussi une ville qui a servi de décor à des opéras. Parmi ceux-ci, citons par exemple la Gioconda (1876) de PONCHIELLI, adaptée de Angelo, tyran de Padoue de VH.

Le troisième acte des Contes d’Hoffmann (1881) d’OFFENBACH, avec sa célèbre « Barcarolle » est appelé l’acte vénitien puisqu’il se passe à Venise.

barcarolleCliquez sur l’image

Au XXe siècle, on a pu voir Venise dans le rare Marchand de Venise (1935) de Reynaldo HAHN, d’après Shakespeare.

Hahn le Marchand de VeniseCliquez sur l’image

Surtout, Venise est le lieu du roman crépusculaire La Mort à Venise, de Thomas MANN, roman superbement adapté à l’opéra par Benjamin BRITTEN en 1972.

britten mort à VeniseCliquez sur l’image

Et pour finir sur une note plus légère, écoutons les Gondoliers (il Gondolieri), de l’ami ROSSINI, une pièce toujours si agréable à chanter.

Rossini il GondolieriCliquez sur l’image

Retrouvez d’autres grandes villes d’opéra en sélectionnant la catégorie « Elle voulait qu’on l’appelle… » dans le bandeau à droite ! Et pour commencer : Prague !

Cinéma, Divers, littérature, Mythologie, Shakespeare

ROMÉO & JULIETTE

La tragique histoire des amants de Vérone, racontée au théâtre par ShakespeareE en 1597, a inspiré bien des compositeurs, de Bellini à Bernstein. Le thème des deux jeunes gens issus de familles rivales, voire ennemies, est très ancien, et on le retrouve, comme celui de Cendrillon, dans à peu près toutes les civilisations et à toutes les époques. La légende de Pyrame et Thisbé, narrée par OVIDE dans les Métamorphoses, en est un exemple.

L’Italien Bellini, donc, a écrit un I Capuletti e i Montecchi en 1830. Mais c’est Gounod avec son Roméo et Juliette de 1867 qui connaîtra le plus grand succès.

gounod roméo et juliette o nuit divineCliquez sur Roméo

L’allemand Sutermeister a écrit un très beau (et rare) Romeo und Julia en 1939.

Une autre adaptation intéressante est celle de Bernstein qui transpose la rivalité dans le Brooklyn du XXe siècle, avec sa comédie musicale West Side Story (1957). Les deux « familles » rivales d’où viennent les deux jeunes qui s’aiment, Tony et Maria, sont alors les Portoricains et les Italiens. Le film qui en a été tiré est resté célèbre, avec ses 11 oscars.

bernstein WSS TonightCliquez sur Tony et Maria

Plus près de nous encore, la comédie musicale (2001) de Presgurvic a connu un beau succès.

La richesse du thème de Roméo et Juliette a également inspiré des compositeurs comme Berlioz avec sa symphonie lyrique en 1837, Tchaïkovski et son ouverture-ballet en 1869 ou Prokofiev et son ballet en 1938.

Tchaikovski roméo et julietteCliquez sur l’image

Prokofiev Roméo et JulietteCliquez sur l’image

Plus près de nous, le Juliet et Romeo du groupe Dire Straits est un de leur plus gros succès.

dire straits juliet and romeoCliquez sur Mark KNOPFLER

Mes opéras préférés, Shakespeare

OTELLO, de VERDI (1887)

Après 10 ans de silence opératique, VERDI revient en 1884 à son genre de prédilection avec un de ses auteurs favoris, SHAKESPEARE, qu’il a déjà mis en musique avec Macbeth.

Drame de la jalousie (je l’aimais, je l’ai tué…), Otello est le fruit d’une collaboration avec le librettiste Boïto, et sera créé en 1887 à la Scala de Milan.

Acte I : Sur le port de Chypre, la foule observe le bateau d’Otello, général vénitien qui revient vainqueur d’une bataille contre les Turcs. La tempête fait rage, et le peuple prie pour que le bateau arrive à bon port. Otello débarque et annonce sa victoire (Air : Esultate). Il rentre dans le palais rejoindre Desdémone, sa femme.

Deux hommes ne participent pas à la liesse générale. Iago, sous-lieutenant d’Otello, qui le déteste parce qu’il n’a pas eu l’avancement qu’il souhaitait, et Roderigo, qui est amoureux de Desdémone.

La foule joyeuse vient fêter le retour de leur chef vainqueur. Pendant la fête, Iago fait boire Cassio et déclenche une querelle entre Cassio, le capitaine a qui on a donné la place que Iago convoitait, et Roderigo. Montano, le prédécesseur d’Otello à Chypre veut les séparer, mais Cassio, ivre, se bat avec lui et le blesse.

Acte II : Iago fait croire à Cassio qu’il est de son côté, et qu’il va l’aider à retrouver les bonnes grâces d’Otello. Il lui suggère d’aller demander l’aide de Desdémone, qui règne sur le cœur d’Otello. Resté seul, il avoue dans un Credo blasphématoire (Air : « Credo in un Dio crudel ») qu’il compte se servir de Cassio et Desdémone pour atteindre Otello.

otello credi un un dio crudeleCliquez sur Iago

(Suite à ce credo blasphématoire, Boïto suggéra à Verdi d’écrire un « Ave Maria » expiatoire. Cet « Ave Maria » sera la première des Quatre pièces sacrées, la dernière œuvre composée par Verdi.)

Desdémone arrive et Cassio va lui parler. Lorsqu’Otello entre, Iago fait semblant d’être troublé par leur rencontre. Il lui fait remarquer perfidement que sa femme discute dans le jardin avec Cassio et suggère qu’ils se connaissent peut-être mieux qu’on ne le croit. Le peuple arrive chantant la beauté et la bonté de Desdémone (Chœur : Dove guardi splendono raggi). À leur départ, celle-ci demande à son mari le retour en grâce de Cassio ce qui, après les insinuations de Iago, alimente ses soupçons et sa fureur. Desdémone voulant lui éponger le front, fait tomber son mouchoir brodé. Alors qu’Émilia, la femme de Iago et la confidente de Desdémone, le ramasse, Iago s’en empare et ordonne à sa femme de se taire (quatuor).

Le poison de la jalousie fait son œuvre et Otello demande à Iago des preuves de la trahison de sa femme. Iago lui dit qu’il a surpris Cassio en train de rêver à Desdémone et à son amour pour elle (Air : « Era la notte, Cassio dormia »), et qu’il garde chez lui le mouchoir brodé qu’Otello avait offert à sa femme, mais que celle-ci a à son tour donné à Cassio. Furieux, Otello jure de se venger (Duo : « Dio vindicator »).

otello final acte IICliquez sur l’image

Otello et Desdémone, dérangés par le bruit, arrivent. Otello, furieux, fait cesser la querelle et dégrade Cassio, avant de renvoyer tout le monde. Quand ils se retrouvent seuls, ils chantent leur amour dans un des plus beaux duos de Verdi (Duo : « Gia nella notte densa ».)

otello gia nella notteCliquez sur Otello et Desdémone

ACTE III : Alors que l’on annonce l’arrivée d’ambassadeurs de Venise, Iago dit à Otello qu’il saura faire avouer Cassio et part le chercher. Comme Desdémone arrive, Otello lui demande de lui montrer le mouchoir brodé qu’il lui avait offert. Desdémone répond qu’elle ne l’a pas sur elle. Elle demande à nouveau la grâce de Cassio, ce qui provoque la colère d’Otello, qui l’accuse d’adultère ! Desdémone s’enfuit, ne comprenant rien à la fureur de son mari. Otello resté seul regrette ses conquêtes vaines face à la trahison de la femme qu’il aime.

Cassio arrive avec Iago. Otello, caché, les écoute. Iago demande à Cassio de lui parler de ses amours avec sa maîtresse Bianca, mais il se débrouille pour qu’Otello pense que ce discours galant a pour sujet Desdémone. Enfin, Cassio sort un mouchoir brodé qu’il a trouvé chez lui. Iago insinue que c’est peut-être Desdémone qui l’y a mis.

Cassio sort et Otello annonce à Iago qu’il va en finir avec Desdémone. Iago répond qu’il en fera de même avec Cassio. Pour le récompenser, Otello lui donne la place de capitaine de Cassio. Les ambassadeurs arrivent. Le doge demande à Otello de rentrer à Venise, Cassio devant prendre sa place en tant que gouverneur de Chypre. Desdémone en est heureuse pour lui, ce qui rend Otello furieux. Il jette sa femme au sol. Perdant toute contenance, Otello renvoie tout le monde et maudit Desdémone, qui quitte la salle. Otello s’évanouit. Iago commence à savourer sa victoire.

Acte IV : Dans sa chambre, Desdémone confie son trouble à Émilia. Elle lui demande de disposer sa robe de mariée sur le lit, avant de chanter la romance du Saule, une chanson triste que chantait autrefois une servante séduite, puis abandonnée (Air : « Piangea cantando nell’erma landa »). Elle fait ses adieux et prie la Vierge Marie de veiller sur elle dans un émouvant « Ave Maria ».

otello ave mariaCliquez sur Desdémone

Elle se couche et s’endort. Otello entre dans la chambre et contemple sa femme endormie. Il la réveille avec des baisers et lui demande si elle a fait ses prières, car elle va mourir. Desdémone proteste encore une fois de son innocence, mais Otello l’étrangle. On frappe à la porte. C’est Émilia qui annonce que Cassio a tué Roderigo en duel. Voyant sa maîtresse étendue, soupirant qu’elle meurt innocente, elle se met à crier. Ses cris font accourir Cassio, Iago, Montano et un ambassadeur. Émilia révèle la trahison de Iago, qui s’enfuit. Comprenant qu’il a accusé (et tué !) à tort son épouse (Air : « Niun mi tema »), il prend son poignard et se l’enfonce dans le cœur. Il meurt sur le corps de sa femme, qu’il embrasse une dernière fois.

otello nun mi temaCliquez sur l’image

Bande dessinée, Divers, Géographie, histoire, Shakespeare

L’ÉGYPTE ET L’OPÉRA

Après le billet consacré à Aïda de VERDI, je vais faire un zoume sur la représentation que l’Occident s’est faite de l’Égypte antique à l’opéra. J’en ai eu l’idée en écoutant une passionnante émission sur l’Égypte et l’opéra sur la chaîne Canal Académie.

En 1723, HAENDEL met en musique Jules César en Égypte, qui raconte la rencontre entre Jules César et Cléopâtre, et en 1737, alors qu’il avait abandonné la production d’opéras pour se consacrer à l’écriture d’oratorios, il écrit Israël en Égypte.

Haendel Jules César Son nata lagrimar Jaroussky StutzmannCliquez sur Cornélie et Sextus

Si le livret de SCHIKANEDER ne mentionne pas explicitement que l’action de La Flûte enchantée (1791) de MOZART se passe en Égypte, la question ne se pose pas pour de nombreux metteurs en scène, surtout à cause du fameux air de basse « O Isis und Osiris ».

Mozart La Flûte enchantée O Isis und OsirisCliquez sur Zarastro

En 1807, MÉHUL écrit La légende de Joseph en Égypte, opéra tiré d’un sujet biblique racontant la fuite en Égypte.

joseph laurence daleCliquez sur l’image

En 1818, ROSSINI écrit son Moïse en Égypte. Cet opéra sera adapté en français par Rossini en 1827 sous le titre Moïse et Pharaon, le passage de la mer Rouge.

Rossini Moïse en ÉgypteNe cliquez pas sur l’image

En 1869, VERDI reçoit d’Égypte une commande pour un opéra, à l’occasion de l’ouverture du canal de Suez et de l’inauguration de l’opéra du Caire en 1869. Écrit sur un livret de l’égyptologue MARIETTE, Verdi compose une de ses œuvres les plus connues, l’opéra péplum Aïda, qui ne sera finalement créé qu’en 1871.

Verdi Aïda O terra addioCliquez sur la scène finale d’Aïda

MASSENET y est allé de son opéra égyptien, avec Thaïs (1894), dont on joue encore la célèbre méditation pour violon.

En 1914, les Ballets russes montent La Légende de Joseph, une œuvre commandée à Richard STRAUSS. Celui-ci reviendra en Égypte en 1925 – 1926 avec Hélène d’Égypte.

1914 est aussi l’année de composition de Mârouf, savetier du Caire, un opéra-comique de Henri RABAUD, d’après un conte des Mille et une nuits.

En 1920, le compositeur Florent SCHMITT écrit une musique de scène pour la pièce Antoine et Cléopâtre de SHAKESPEARE.

Arnold SCHOENBERG commence en 1932 un opéra, Moïse et Aaron, qui restera inachevé et ne sera créé qu’en 1954.

Le baryton et auteur de bande dessinée E.P.JACOBS s’est servi de l’imaginaire égyptien dans un de ses chefs d’œuvre : Le secret de la grande pyramide au début des années 50, soit à peine 30 ans après la découverte du tombeau de Toutankhamon.

Et le pape du minimalisme Philip GLASS écrit Akhnaten (Akhénaton) en 1983.

Glass Akhnaten The Window of AppearancesCliquez sur l’image

Divers, Nature, Shakespeare

LES QUATRE SAISONS (1) : L’HIVER.

Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n’ont pas fui

Stéphane Mallarmé, Le Vierge, le vivace et le bel aujourd’hui

Aujourd’hui c’est l’hiver qui commence, au jour le plus court de l’année et à partir duquel les jours vont rallonger jusqu’à l’été. À cette occasion, j’ai imaginé une série de 4 billets qui illustreront les 4 saisons. Voici le premier.

Évidemment, quand on dit 4 saisons et musique, on pense aussitôt à VIVALDI. (Si on disait 4 saisons et nourriture, on penserait aussitôt « pizza », mais ça, je le laisse à d’autres blogueurs. 😉)

Vivaldi l'hiver 1Cliquez sur l’image

Avant Vivaldi, PURCELL avait déjà évoqué un génie du froid dans son King Arthur, avec son fameux Cold Song.

purcell king arthur cold song OrlinskiCliquez sur le génie du Froid

Un peu à la lisière de l’opéra, il y a le fabuleux Voyage d’hiver (Winterreise) de SCHUBERT. Ce presqu’opéra est en fait un cycle de 24 lieders narrant l’errance d’un voyageur, qui se remémore différentes étapes de sa vie avant d’avoir des hallucinations (Drei Nebensonnen) puis de croiser sur sa route un étrange vieillard qui vient le chercher, mais pour aller où (Der Leiermann) ?

… Wunderlicher Alter, mit dir soll ich gehn?
Merveilleux vieillard, avec toi dois-je aller?

Schubert Winterreise der LeiermannCliquez sur l’image

Au début de La Damnation de Faust (1846) de BERLIOZ, Faust chante le changement de saison (Le vieil hiver a fait place au printemps).

Berlioz Damnation le vieil hiverCliquez sur l’image

Dans l’opéra Snegourotchka (la Fille de neige) (1881) de RIMSKI-KORSAKOV, l’héroïne se trouve être la fille de l’Hiver et du Printemps, menacée de mort par le soleil. Son sort est proche de celui de Rusalka puisqu’elle part vivre chez les humains, et finit par déclarer son amour à l’un d’entre eux, et là, paf ! un rayon de soleil apparaît et la fille de neige s’évanouit.

Autre présence de l’hiver dans l’opéra Jenufa (1903) de JANACEK. Dans cet opéra dont le sujet aurait pu être vériste s’il avait été italien, l’héroïne Jenufa a conçu un enfant en dehors des liens du mariage. L’existence de cet enfant caché ruine les projets de mariage entre Jenufa et son fiancé officiel, ce pour quoi la future belle-mère enlève l’enfant et le jette dans la rivière gelée. Au printemps suivant, on retrouve au moment du mariage le cadavre du bébé gelé lors de la fonte des neiges, révélant le scandale au grand jour.

DEBUSSY a mis en musique l’hiver dans son Yver vous n’estes qu’un villain extrait des 3 Chansons de Charles d’Orléans. Il a également écrit dans ses préludes « impressionnistes » le n° 6, Des pas sur la neige.

Debussy Yver vous n'êtes qu'un vilainCliquez sur Debussy

Autre compositeur français du XXe siècle à avoir gâté les chœurs avec ses très belles pièces, POULENC a écrit La blanche neige, dans ses 7 chansons pour chœur a cappella.

Dernier avatar de l’hiver, l’adaptation à l’opéra par BOESMANS en 2000 du conte d’hiver de SHAKESPEARE.

P.S. : pour mes lecteurs de l’hémisphère Sud, vous pouvez considérer que ce billet s’applique à l’été. Retournez le voir le 21 juin, quand je publierai un billet sur l’été dans l’hémisphère Nord. (D’accord, les références à Noël ne seront plus d’actualité 😉🍾)

P.P.S. : Retrouvez d’autres musiques sur le thème de l’hiver en cliquant sur le lien.

Cinéma, Divers, Poésie, Shakespeare, Woody Allen

LES DOUZE COUPS DE MINUIT

Une fois, par un minuit lugubre, comme je m’appesantissais faible et fatigué
Sur maint curieux et bizarre volume de savoir oublié…
Edgar Allan POE (Trad. MALLARMÉ)

Minuit : une journée qui finit, une journée qui commence. C’est l’heure favorable pour le dénouement des actions, ou au contraire pour le début de nouvelles. Aussi n’est-ce pas un hasard si de nombreuses scènes d’opéra se déroulent à minuit.

Dans Le Freischütz (1821) de WEBER, la fameuse scène de la fonte des balles maudites à la Gorge aux Loups se déroule à minuit.

Dans Gustave III (1833) d’AUBER, la devineresse Arvedson donne rendez-vous à l’héroïne Amélie à minuit au pied d’un gibet pour y cueillir une plante maléfique dont les racines la délivreront d’un amour coupable.

Auber Gustave III minuitCliquez sur la pochette du disque

On retrouve l’intrigue de Gustave III dans Le Bal masqué (1859) de VERDI, puisque c’est le même livret de SCRIBE qui a été adapté pour Verdi. La censure qui sévissait en Italie rendant impossible de montrer un régicide sur scène, l’action a été transposée aux Amériques. La devineresse s’appelle alors Ulrica, et Amélie Amélia.

Dans Le Songe d’une nuit d’été (1850) d’Ambroise THOMAS, qui met en scène Falstaff et  la reine Elizabeth I en amoureuse secrète de SHAKESPEARE (sic), on trouve une scène dans la forêt royale de Richmond, avec  un chasseur maudit qui apparaît à minuit. (Air: dans l’ombre de la nuit).

En 1868, dans Hamlet, Thomas fait intervenir le spectre du père du héros à minuit, pour lui demander de venger son assassinat.

Thomas Hamlet le spectreCliquez sur l’image

Verdi était un habitué des douze coups de minuit puisque dans Rigoletto (1851), c’est dans une auberge que se noue le sort de Gilda, la fille cachée de Rigoletto. Celui-ci a commandité l’assassinat du duc à minuit, mais les assassins décident de lui laisser la vie sauve si un voyageur se présente à la porte avant l’heure fatale. Gilda, amoureuse du duc, se sacrifie et entre dans l’auberge où elle meurt sous les coups des reîtres payés par son père.

Verdi Rigoletto scène finaleCliquez sur la scène finale de Rigoletto

Verdi récidive dans Don Carlos (1867), où le héros a rendez-vous à minuit avec Elisabeth de Valois, pour lui déclarer sa flamme. Et dans son dernier opéra, Falstaff (créé en 1892), on joue une farce à Falstaff en lui donnant un rendez-vous galant à minuit dans le parc royal. Mais c’est un coup monté qui l’attend quand sonnent les douze coups de minuit, les villageois déguisés provoquent un sabbat destiné à le punir en lui faisant peur (Air et chœur: Sul fil d’un soffio etesio).

Dans La Chauve-souris (1874) de J.STRAUSS, ce ne sont pas les douze coups de minuit que l’on entend, mais les six coups qui marquent six heures du matin, et qui signifient que la folle fête est terminée.

Dans Midnight in Paris (2011) de Woody ALLEN, on peut entendre la barcarolle des Contes d’Hoffmann, ainsi qu’un french cancan de La Vie parisienne, d’OFFENBACH.

Compositeurs, Shakespeare

Ambroise THOMAS (1811 – 1896)

Enfant prodige, Ambroise THOMAS (1811 – 1896) est contemporain de Franz LISZT (1811 – 1886).

image d'oreille pour liste de lectureCliquez sur l’oreille pour accéder directement à la liste de lecture

Il est né le 5 août 1811 à Metz..

Au Conservatoire, il a comme professeur LE SUEUR, un des maîtres de BERLIOZ. Prix de Rome en 1832, il a l’occasion de rencontrer Berlioz (1802 – 1869) à la villa Médicis (Berlioz avait obtenu le prix de Rome en 1830).

De retour à Paris, le petit Ambroise se tourne vers le genre à succès de son époque : l’Opéra. Il compose notamment une des dernières adaptations de La Jérusalem délivrée de l’ARIOSTE avec Angélique et Médor (1843). Il écrira également un Songe d’une nuit d’été (1850), d’après SHAKESPEARE. (J’ai eu l’occasion de chanter dans les chœurs une reprise de cette œuvre, d’où est tirée la vidéo qui suit.)

Thomas SongeCliquez sur l’image

En 1851, il est élu à l’Académie des Beaux-Arts, devant Berlioz qui n’obtient pas une seule voix. Sa célébrité au XIXe siècle n’a d’égal que l’oubli où il est tombé aujourd’hui.

Ses plus grands succès seront Mignon (1866), d’après l’œuvre de GOETHE,

Thomas Mignon connais-tu le paysCliquez sur l’image

et Hamlet (1868) d’après Shakespeare, très grand succès à son époque mais un peu oublié depuis, et que l’on a pu voir récemment à l’Opéra-Comique.

Thomas Hamlet chanson d'OphélieCliquez sur Ophélie

Nommé professeur au Conservatoire de Paris (1856), il a comme élève MASSENET.

En 1871, le directeur du Conservatoire Daniel François Esprit AUBER, un des fondateurs du GOf, meurt dans ses bras et Thomas le remplace à la Direction du Conservatoire. Ainsi, Thomas fait le lien entre Auber qui fut son prédécesseur et Massenet qui fut son élève. Mettant alors de côté sa carrière de compositeur, il écrira encore un Françoise de Rimini (1874), d’après DANTE et un ballet, La Tempête (1889), toujours d’après Shakespeare. (Le Francesca da Rimini de Tchaïkovski date de 1876).

Ambroise Thomas meurt le 12 février 1896.

Écrivains, Divers, Maria Callas, Shakespeare

Centième billet du blog

Et oui, voici déjà sept mois que j’ai ouvert ce blog, et ceci est le centième billet que je publie !

En sept mois, j’ai écrit dix-neuf billets consacrés à mes opéras préférés, de l’Orfeo de MONTEVERDI à The Turn of the screw de BRITTEN, seize billets consacrés aux compositeurs, de Monteverdi à Britten et quinze billets consacrés à des écrivains, de SHAKESPEARE à PEREC.

Mon objectif au travers de ce blog est de parler de tout sujet (ou presque) en rapport avec l’opéra ou la musique, même si ces rapports peuvent paraître lointains.

Ainsi, les autres billets peuvent se ranger sous différentes catégories telles que Histoire, Nature, Mythologie, BD, Cinéma, Poésie, animation,… ce qui me permet de vous parler aussi bien de MALLARMÉ que de Walt DISNEY, ou de passer des mythes d’Orphée ou de Faust à une invitation à flâner dans le quartier de l’Opéra (à Paris), en passant par le studio GHIBLI ou les Pokémons.

J’ai encore plein d’idées en réserve, mais vous pouvez aussi vous manifester si vous le souhaitez en m’indiquant vos billets préférés, ou en me demandant de traiter tel ou tel point que vous voudriez voir aborder.

Et comme l’opéra c’est du théâtre, de la musique, du chant, des émotions, voici une petite sélection, très subjective, de quelques-uns de mes airs préférés.

LULLY – Atys (1676) – Les songes funestesatys danseurs.png

PURCELL – Didon & Enée (1689) – When I am laid.

HAENDEL – Serse (1738) – Ombra mai fu.

RAMEAU – Platée (1745) – Air de la Folie.

MOZART – Les Noces de Figaro (1786) – Voi que sapete.

DONIZETTI – L’élixir d’amour (1832) – Una furtiva lacrima.

BERLIOZ – La Damnation de Faust (1846) – D’amour l’ardente flamme.

VERDI – La Traviata (1853) – Addio del passato.

WAGNER- Tristan und Isolde (1859) – Mort d’Isolde.

MOUSSORGSKI – Boris Godounov (1872) – Mort de Boris.

SAINT-SAËNS – Samson et Dalila (1877) – Mon cœur s’ouvre à ta voix.

PUCCINI – Tosca (1899) – Vissi d’artemaria callas.png

DVORAK – Rusalka (1900) – Hymne à la lune.

Et voilà, je vais m’arrêter ici, même si c’est frustrant de laisser de côté encore tant et tant de merveilles. Je devrai refaire un florilège pour le 200e billet.

Vive l’opéra, vive la musique.

3 - Liste des écrivains, Mallarmé, Shakespeare

ÉCRIVAINS

Après Mes opéras préférés et Compositeurs, méta-billets vous permettant d’accéder directement aux billets de ces catégories par simple clic sur les liens proposés, voici un troisième méta-billet qui vous permettra de retrouver les billets classés dans la catégorie Écrivains. Pour retrouver facilement ces méta-billets, j’ai créé les catégories « 1 – mes opéras préférés« , « 2 – compositeurs » et « 3 – écrivains » qui apparaissent au début de la liste des catégories.

image Homère

eschyle-par-adrian

sophocle

Euripide

dante-alighieri-par-adrian

L'Arioste

image Ronsard

Le Tasse

Cervantes par Adrian

Shakespeare par Adrian

corneille et corneille

La Fontaine

Molière par Adrian

Perrault Adrian Mercure 2021

image Quinault

Jean RACINE

image Fontenelle

Voltaire

image Métastase

image Goldoni

image-favart

JJ.ROUSSEAU

Beaumarchais par Adrian

image Da Ponte

Johann-Wolfgang-von-Goethe

Schiller

HOFFMANN

walter scott

lord-byron-par-adrian

Lamartine image

image Scribe

image-heinrich-heine

Pouchkine

VH le pouet

image Alexandre Dumas

image-merimee

Georges SAND

edgar-allan-poe-par-adrian

image Piave

image-musset

Baudelaire

dostoicc88evski-par-adrian

flaubert

Ostrovski

image Tolstoï

mallarmé

image Verlaine

nietzche

image Pierre Loti

image Boïto

image Maeterlinck

thomas-mann-portrait

Rostand image

image Hofmannsthal

Guillaume Apollinaire

Cocteau

queneau

Jankékévitch portrait

jacobs un opéra de papier

Hergé

image Ionesco

Boris VIAN

perec 1