Philippe QUINAULT était contemporain de MOLIÈRE, RACINE ou CORNEILLE et, à son époque, connaissait les mêmes succès qu’eux. Pourtant il n’est plus guère connu de nos jours, sauf par les amateurs de lyrique.
Quinault naît à Paris le 3 juin 1635. Fils d’un boulanger, il fait des études de droit, avant de fréquenter les salons parisiens. Il écrit sa première comédie, les Rivales, en 1653 qui signe le début de son succès.
En 1660, il se marie avec une jeune veuve avec la dot de laquelle il achète la charge de « valet de chambre ordinaire du roi », charge qui lui confère un titre de noblesse et lui permet de s’approcher de Louis XIV. Ceci ne l’empêche pas de poursuivre sa carrière d’écrivain jusqu’à sa pièce Bellérophon (1671).
En parallèle de cette carrière, Quinault écrit des arguments pour des ballets ou des mascarades (on se souvient que Loulou XIV était friand de ballet.) Dès 1656, il écrit Armide et Renaud pour une comédie mise en musique par Michel LAMBERT. Il collabore aussi avec Molière pour le Ballet des muses (1666-1667) ainsi que pour Psyché (1671) de LULLY.
En 1670, Quinault entre à l’Académie française (un an avant PERRAULT).
En 1672, quand Lully rachète le privilège de l’Académie royale de musique, c’est vers Quinault qu’il se tourne pour l’écriture de ses livrets, après sa brouille avec Molière. Cette collaboration démarre avec les Fêtes de l’Amour et de Bacchus (1672) suivi par la tragédie en musique Cadmius et Hermione (1673). En 1674, c’est Alceste, qui désarçonne le public. La FONTAINE, Racine et BOILEAU tentent alors de prendre sa place, et Quinault est mis sous la tutelle artistique de la « petite académie », un cercle restreint de poètes mis en place par COLBERT pour gérer le mécénat artistique du roi.
Dès lors, Lully et Quinault produisent une tragédie lyrique par an, avec Thésée (1675), Atys (1676), Isis (1677). L’insuccès de cette dernière le fait remplacer par Thomas Corneille, mais après la disgrâce de la Maintenon, l’attelage Lully / Quinault peut redémarrer.
Suivent alors Proserpine (1680), Persée (1682), Phaëton (1683), Amadis (1684), Roland (1685) et Armide (1686) ainsi que des ballets.
Quand Louis XIV commence à s’occuper plus de son salut que de la vie mondaine, laissant ces plaisirs au Dauphin, Quinault, malade, décide de prendre sa retraite et de songer à son salut.
Quinault meurt à Paris le 26 novembre 1688, à l’âge de 53 ans, mais ses livrets, de par la perfection de leurs constructions, connaîtront encore une vie longtemps après sa mort, et c’est ainsi que Jean-Chrétien BACH (un des fils de Jean-Sébastien) écrira son propre Amadis des Gaules en1779.
Lors de la querelle des gluckistes et des piccinnistes, GLUCK sera amené à écrire son Armide en 1777 alors que l’année suivante PICCINNI reprendra le livret de Roland (et en 1780 celui d’Atys.)
(Sources principales : Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la direction de Marcelle BENOIT, Fayard 1992).
Ils ont bien fait de se quereller ! ça nous donne des œuvres à écouter. Piccinni je ne connaissais absolument pas. Belle journée à toi, m’en vais voir l’éphéméride 😉
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C’est sûr que si leurs contemporains n’avaient pas monté cette querelle des piccinnistes et des gluckistes , le nom de Piccinni srerait encore plus inconnu de nos jours. Mais qu’importe, cela fait de la bien belle zizique à écouter.
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Merci pour cette découverte.
C’est bizarre comme le monde est petit. Dans mon dernier AI je parle également de la Maintenon, et pas non plus à son avantage.
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Il faudra que j’aille voir ton A.I. !
Bonne journée, John Duff.
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