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RAYMOND QUENEAU (1903 – 1976) Partie 1

Raymond QUENEAU était assurément polymathe. En effet, écrivain, poète, dramaturge, éditeur, parolier, scénariste, traducteur, linguiste, peintre, mathématicien, philosophe, surréaliste, pataphysicien, il a également contribué à acclimater le genre science-fiction en France.

Raymond Queneau est né au Havre en 1903.

« Je naquis au Havre un vingt et un février
en mil neuf cent et trois.
Ma mère était mercière et mon père mercier :
ils trépignaient de joie. »

En 1913, il prend des cours de piano et de solfège, et a l’occasion d’entendre le jeune HONEGGER jouer du violoncelle chez le marchand de musique voisin.

Honegger Concerto pour violoncelleCliquez sur l’image

Après son bac, il « monte » à Paris et s’inscrit à la Sorbonne en philosophie et en mathématiques (et en logique). En 1924, il entre dans le groupe des surréalistes où il se lie d’amitié avec Jacques PRÉVERT et Michel LEIRIS.

En 1929, il quitte ce groupe pour des raisons de famille (André BRETON s’étant séparé de sa femme avait interdit aux membres du groupe de la revoir, mais Queneau, marié à la sœur de la femme de Breton et ne voyant pas pourquoi il ne devait plus voir sa belle-sœur préféra quitter les surréalistes).

En 1932, il publie son premier roman, le Chiendent, qui remporte le prix des Deux-Magots, prix créé à cette occasion. Fin 1935, il se réunit souvent avec ses amis dont le peintre Élie LASCAUX et Max JACOB, avec qui ils chantent des airs d’OFFENBACH !

En 1936, il va régulièrement au concert avec Michel Leiris. L’Art de la fugue de J.S.BACH entendu à la Salle Pleyel lui donne l’idée d’une écriture où la forme serait privilégiée. Il s’agit là des prémices des Exercices de Style (une même histoire, assez mince, racontée de 99 manières différentes) et de l’OuLiPo.

Bach l'art de la fugueCliquez sur l’image

De 1936 à 1938, il tient une rubrique « Connaissez-vous Paris ? » dans « l’Intransigeant », tout en travaillant à son roman en vers Chêne et chien. En feuilletant ce volume, on peut quand même découvrir que:

  • WAGNER logea de Décembre 1861 au 1er février 1862 au 19 quai Voltaire.
  • Les premiers essais importants d’utilisation de la lumière électrique eurent lieu en 1878 place et avenue de l’Opéra.
  • Le théâtre de la Porte-Saint-Martin fut construit en 75 jours en 1781 pour abriter l’Opéra, qui venait de brûler.

En 1942, il fait paraître le roman Pierrot mon ami.

lully au clair de la luneCliquez sur l’image

En 1943 se crée le studio d’Essai de la Radiodiffusion française sous la direction de Pierre SCHAEFFER, studio dont Queneau deviendra vite un pilier. 1943 est aussi l’année où il fait la connaissance du mathématicien François LE LIONNAIS et où paraît son recueil de poèmes Les Ziaux. Il fait également la connaissance de Boris VIAN, dont il sera le premier éditeur avec Vercoquin et le plancton (1946).

Ses activité éditoriales chez Gallimard le mènent à lancer l’Encyclopédie de la Pléiade, et il collabore aux concerts de la Pléiade, où il peut entendre son poème « L’explication des métaphores » mis en musique par René LEIBOWITZ.

Queneau l'explication des métaphoresCliquez sur Raymond Queneau lisant son poème

En 1949, c’est Juliette GRÉCO qui chante un de ses poèmes « Si tu t’imagines (fillette fillette) » sur une musique de KOSMA. Cette même année, il réfléchit à une collection de « romans scientifiques ». Finalement, c’est le terme « Science-fiction » qui s’imposera.

Queneau Si tu t'imaginesRedécouvrez « Si tu t’imagines » en cliquant sur l’image

En 1950, il part à New York où triomphait Roland PETIT, qui a une idée pour lui : « Un mélange de l’opéra de quat’sous, d’Offenbach et de Pierrot mon ami. » Le résultat sera La Croqueuse de diamants, un ballet avec une musique de Jean-Michel DAMASE.

Queneau la croqueuse de diamantsCliquez sur la croqueuse de diamants

Cette même année, il entre au Collège de pataphysique.

En 1954 a lieu la, parution d’un disque des Frères Jacques avec adaptation des Exercices de style. Écoutons l’exercice « Onomatopées« .

Queneau Exercices de styleCliquez sur la plateforme de l’autobus S

Retrouvez ici la suite des palpitantes aventures de Raymond Queneau.

(Source : Album QUENEAU de la Pléiade, éditions Gallimard, 2002)

17 réflexions au sujet de “RAYMOND QUENEAU (1903 – 1976) Partie 1”

  1. Super intéressant ce billet (aussitôt partagé s/fb). J’ai appris pas mal de choses sur la bio et le parcours de Raymond Queneau – comme par exemple le Prix des deux magots créé à l’occasion de son roman « Le Chiendent » -« et tout ce beau monde qu’il côtoyait…. Pour l’histoire de famille ( les deux sœurs mariées à Breton et Queneau), oui ça, je le savais ( qqu’un m’avait raconté). Bref, un billet très riche. Et encore, tu as dû sûrement concentrer, autrement dit te limiter. Mais il y en aura un deuxième, non ?
    Je vais profiter de la pause déjeuner pour finir d’écouter les vidéos. J’ai commencé par J-S B, « L’art de la fugue » ( j’ai adoré), Gréco, « si tu t’imagines » et Zizi Jeanmaire, « la croqueuse de diamant »…🎼👍
    Merci J-L pour ce bon moment. Bel après-midi à toi.
    PS: j’enregistre le billet car une relecture s’impose. Et pour les liens aussi.

    Aimé par 2 personnes

    1. Merci SOlène pour tes commentaires motivés.
      Et aussi pour le partage sur Facebook; qui semble avoir porté ses fruits puisqu’à l’heure où je te fais cette réponse, j’ai déjà 16 connexions FB (ce qui pour moi est beaucoup).
      Oui il y aura une suita aux aventures palpitantes de Raymond QUENEAU. Je me suis arrêté dans ce premier billet à l’année 1956, et il est mort en 1976, donc il y a encore des choses à raconter.

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  2. L’explication des métaphores m’a donné quelques frissons … magnifique poème !!
    André Breton avait vraiment une âme de dictateur … quelle bêtise de vouloir brouiller les gens entre eux ou de les excommunier … Mais j’ai le sentiment aussi que l’art de Queneau est finalement assez éloigné du surréalisme.

    Aimé par 1 personne

    1. J’adore ce poème de QUENEAU, qui est un des rares que j’ai mis en musique (dans ma tête uniquement).
      au moment de composer mon billet, j’ai hésité entre cette version, lue par Queneau lui-même, et une autre, lue part Philippe NOIRET, qui est également bouleversante.

      Bonne soirée, Marie-Anne !

      Aimé par 1 personne

      1. Ah oui ! Très belle version également ! Le débit de P. Noiret est plus lent. Et il me semble que le fond sonore est « The unanswered question », que j’aime bien …
        Merci Jean-Louis ! Bonne journée 🙂

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