Une fois, par un minuit lugubre, comme je m’appesantissais faible et fatigué
Sur maint curieux et bizarre volume de savoir oublié…
Edgar Allan POE (Trad. MALLARMÉ)
Minuit : une journée qui finit, une journée qui commence. C’est l’heure favorable pour le dénouement des actions, ou au contraire pour le début de nouvelles. Aussi n’est-ce pas un hasard si de nombreuses scènes d’opéra se déroulent à minuit.
Dans Le Freischütz (1821) de WEBER, la fameuse scène de la fonte des balles maudites à la Gorge aux Loups se déroule à minuit.
Dans Gustave III (1833) d’AUBER, la devineresse Arvedson donne rendez-vous à l’héroïne Amélie à minuit au pied d’un gibet pour y cueillir une plante maléfique dont les racines la délivreront d’un amour coupable.
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On retrouve l’intrigue de Gustave III dans Le Bal masqué (1859) de VERDI, puisque c’est le même livret de SCRIBE qui a été adapté pour Verdi. La censure qui sévissait en Italie rendant impossible de montrer un régicide sur scène, l’action a été transposée aux Amériques. La devineresse s’appelle alors Ulrica, et Amélie Amélia.
Dans Le Songe d’une nuit d’été (1850) d’Ambroise THOMAS, qui met en scène Falstaff et la reine Elizabeth I en amoureuse secrète de SHAKESPEARE (sic), on trouve une scène dans la forêt royale de Richmond, avec un chasseur maudit qui apparaît à minuit. (Air: dans l’ombre de la nuit).
En 1868, dans Hamlet, Thomas fait intervenir le spectre du père du héros à minuit, pour lui demander de venger son assassinat.
Verdi était un habitué des douze coups de minuit puisque dans Rigoletto (1851), c’est dans une auberge que se noue le sort de Gilda, la fille cachée de Rigoletto. Celui-ci a commandité l’assassinat du duc à minuit, mais les assassins décident de lui laisser la vie sauve si un voyageur se présente à la porte avant l’heure fatale. Gilda, amoureuse du duc, se sacrifie et entre dans l’auberge où elle meurt sous les coups des reîtres payés par son père.
Cliquez sur la scène finale de Rigoletto
Verdi récidive dans Don Carlos (1867), où le héros a rendez-vous à minuit avec Elisabeth de Valois, pour lui déclarer sa flamme. Et dans son dernier opéra, Falstaff (créé en 1892), on joue une farce à Falstaff en lui donnant un rendez-vous galant à minuit dans le parc royal. Mais c’est un coup monté qui l’attend quand sonnent les douze coups de minuit, les villageois déguisés provoquent un sabbat destiné à le punir en lui faisant peur (Air et chœur: Sul fil d’un soffio etesio).
Dans La Chauve-souris (1874) de J.STRAUSS, ce ne sont pas les douze coups de minuit que l’on entend, mais les six coups qui marquent six heures du matin, et qui signifient que la folle fête est terminée.
Dans Midnight in Paris (2011) de Woody ALLEN, on peut entendre la barcarolle des Contes d’Hoffmann, ainsi qu’un french cancan de La Vie parisienne, d’OFFENBACH.
Que c’est beau tout ça ! Chuut, je m’en vais visionner et écouter les videos sur YouTube.
Merci pour la joie qui remplit mon petit coeur 😉❤🌹
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Si la joie remplit ton petit cœur, voilà qui va embellir ma journée !
Excellent écoute 😉❤🌹, et à plus tard.
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Sublime !
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Les 12 coups de minuit, fatidiques et dramatiques
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Comme on disait, enfants, dans le histoires pour nous faire peur : « Minuit, l’heure du crime ! »
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