Dans l’arbre phylogénétique de l’opéra, les œuvres de PURCELL occupent un rameau à part. En effet, King Arthur est un semi-opéra, un genre qui dérive du masque de cour élisabéthain, qui consistait à donner des représentations chantées et dansées par les nobles de la cour de la reine Élisabeth 1re, environ un siècle avant Purcell. Les héros ne chantent pas eux-mêmes, ce sont plutôt des génies ou des divinités qui chantent, soutenus par un chœur omniprésent.
Pour avoir chanté King Arthur il n’y a guère, et dans de très bonnes conditions artistiques, je peux affirmer que c’est un vrai bonheur pour un choriste que de chanter cette œuvre (voir l’affiche du concert en tête de ce billet).
King Arthur, donc, a été créé en 1691, deux ans après Didon et Enée et ressort de l’épopée arthurienne.
Acte I : L’armée saxonne offre à ses dieux, Wotan et Freïa, un sacrifice avant la bataille. Mais alors que les saxons se livrent à une beuverie, les bretons les provoquent avec un Come if you dare (Viens si tu l’oses en français).
Acte II : Le roi Arthur et ses troupes poursuivent les saxons. À une croisée de chemins, ils doivent choisir entre les indications de Philidel, qui les mèneraient en lieu sûr, et celles de Grimbold, qui les perdraient dans les marécages. Ils font le bon choix, et la musique s’adoucit (We brethren of air).
Les villageois donnent une fête pour distraire Emmeline, la fiancée d’Arthur (ensemble et chœur : How blest are shepherds).
Acte III : Le génie du froid veut geler les hommes (célébrissime Cold Song: What power art thou), mais Cupidon fait de la résistance et réclame que son empire règne sur tous les cœurs.
Acte IV : Un duo de sirènes cherche à vamper Arthur, suivi d’un magnifique air célébrant les délices suprêmes de l’amour (How happy the lovers). Alors qu’aucun mortel ne peut résister au chant des sirènes, Arthur résiste.
Acte V : L’enchanteur Merlin invoque Éole. Le dieu du vent calme la mer déchaînée tandis qu’une île surgit des flots, où trône Britannia.
Un chœur exalte la pêche et l’agriculture, sources de richesses dans un pays enfin pacifié (Round thy coasts).
Enfin, Vénus arrive qui personnifie la beauté parfaite de l’Angleterre (Fairest Isle).
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