Bande dessinée, littérature, Mythologie

EN RELISANT LES AVENTURES D’ASTÉRIX LE GAULOIS

Qu’elle est dure, la vie de blogueur ! Après avoir relu tous les albums des aventures de Tintin, de HERGÉ, et ceux de Blake et Mortimer, de JACOBS, ce sont les aventures d’Astérix le Gaulois que je viens de relire, en y cherchant les citations musicales que GOSCINNY et UDERZO ont pu glisser. En fait, elles sont moins nombreuses que ce que j’attendais, mais il y a quand même quelques évocations musicales, sans même parler du barde Assurancetourix, dont le répertoire est plus proche de notre chanson musicale populaire.

Dans Astérix gladiateur, justement, Assurancetourix entonne dans l’arène de Rome « Salut, o mon dernier latin », référence directe au « Salut, o mon dernier matin » du Faust de GOUNOD.

Astérix Salut o mon dernier latinCliquez sur Assurancetourix

Dans le Tour de Gaule d’Astérix, quand nos héros passent à Massiglia, ils rencontrent César Labeldecadix.

César LabeldecadixCliquez sur César Labeldecadix

Je n’ai pas trouvé de citation musicale directe dans Astérix et Cléopâtre, mais comment ne pas penser à Jules César en Égypte, de HAENDEL ?

Astérix, César et CléopatreCliquez sur Cléopâtre et César (Jules)

Dans La Zizanie, on trouve un sénateur nommé Stradivarius, qui parle « de sa voix bien modulée habituée à faire vibrer les foules ».

Astérix et StradivariusCliquez sur le sénateur Stradivarius

Dans Astérix en Helvétie, les auteurs font un clin d’œil à la légende de Guillaume Tell.

Astérix et Guillaume TellCliquez sur le petit garçon à la pomme sur la tête

Dans Astérix en Corse, le chef corse s’appelle Ocatarinabellatchitchix, alors que d’autres s’appellent Symphonix ou Violoncellix.

Astérix et OcatarinetabellatchixtchixCliquez sur les chefs corses

Dans Astérix en Hispanie, on voit passer Don Quichotte et Sancho Pança.

Astérix et Don QuichotteCliquez sur l’image

Dans la grande Traversée, une femme s’appelle Gudrun, et on trouve des allusions à la petite sirène et à Hamlet (il y a quelque chose de pourri dans mon royaume).

Astérix et HamletCliquez sur l’image

Dans Astérix chez les Belges, le légat s’appelle Wolfgangamadeus et un légionnaire SaintLouisblus !

Astérix et WolfgangamadeuxCliquez sur l’image

Dans Astérix et la Traviata (ça ne s’invente pas), il y a un romain qui s’appelle Romeomontaigus.

astérix et la traviataCliquez sur l’alboum

On retrouve la légende de Roméo et Juliette dans le grand Fossé, alors que l’héroïne nommée Fanzine menace de se faire vestale !

Astérix et la VestaleCliquez sur Fanzine

Enfin dans l’Odyssée d’Astérix, les légionnaires de César chantent « Pour faire un brave légionnaire », transposition directe de l’air « Pour faire un bon mousquetaire », extrait des Mousquetaires au couvent.

Les Mousquetaires au couvent Pour faire un brave mousquetaireCliquez sur l’image

(P.S. toutes les illustrations extraites des albums sont sous copyright Dargaud ou les éditions Albert René.)

Écrivains, Bande dessinée, littérature, Poésie, Politique, Théâtre

Alphonse de LAMARTINE (1790 – 1869)

Alphonse de LAMARTINE est un poète romantique, écrivain et homme politique français, né à Mâcon le 21 octobre 1790.

Il commence très jeune à écrire de la poésie et, à 21 ans, fait son « voyage en Italie » au cours duquel il rencontre une jeune fille qui lui inspirera plus tard son roman Graziella.

À 21 ans, son père la fait nommer maire de sa commune et en 1814, il fait partie des gardes du corps de Louis XVIII et doit se réfugier en Suisse pendant les Cent jours. Rentré chez lui, il mène une vie de gentilhomme campagnard.

En 1816, pour des raisons de santé, il va prendre les eaux à Aix-les-Bains. Là, il fait la connaissance de Julie CHARLES, une femme mariée atteinte de phtisie galopante. Julie meurt en 1817, et son souvenir inspire à Lamartine son premier recueil de poésie, les Méditations poétiques (1820) qui rencontrent un grand succès. C’est en songeant à elle qu’il écrit un de ses poèmes les plus fameux, le Lac. (« Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence », ou encore « Ô temps, suspends ton vol ».)

Niedermeyer Lamartine le LacCliquez sur le pianiste et le ténor

Il se marie à une artiste peintre anglaise, Mary-Ann et est nommé attaché à l’ambassade de France à Naples. Il publie les nouvelles Méditations poétiques (1823), la Mort de Socrate (1823), et le dernier chant du pèlerinage d’Harold (1825).

Liszt les préludesCliquez sur l’image

C’est dans les nouvelles Méditations poétiques que figure le poème les Préludes, qui inspirera LISZT pour son poème symphonique du même nom.

En 1825, il publie les Harmonies poétiques et religieuses, qui influenceront également Liszt.

Liszt Harmonies poétiques et religieusesCliquez sur la pochette de disque

En 1830, il se rallie à la Monarchie de Juillet. En 1832, il effectue un voyage en Orient, mais la mort de sa fille Julia (née en 1822) l’affecte profondément.

En 1833, il est élu député de Bergues, dans le Nord. Humaniste profond, il appartiendra à la Société française pour l’abolition de l’esclavage, et militera pour l’abolition de la peine de mort. Lors des élections de 1837, il devient député de Mâcon, siège où il sera réélu en 1842. Entre-temps, en 1836, il publie son roman Jocelyn.

Godard Jocelyn berceuseCliquez sur le ténor

En 1848, il fait partie du premier gouvernement de la 2nde république où, en tant que ministre des Affaires étrangères, il signe le décret abolissant l’esclavage. À la fin de cette année, il est candidat à l’élection présidentielle, mais c’est Louis-Napoléon BONAPARTE qui emporte ce scrutin.

Il cesse alors sa carrière politique pour ne plus se consacrer qu’à la littérature. Il écrit son roman Graziella en 1849, ainsi que des recueils de poésie, des livres d’histoire ou de politique.

Lamartine meurt à Paris le 28 février 1869.

Représentant des romantiques, ses poésies ont été abondamment mises en musique.

BIZET le Grillon

Bizet Lamartine le grillonCliquez sur la partition

BERLIOZ Prière du matin

Berlioz Lamartine Prière du matinCliquez sur la pochette de disque

GOUNOD Au Rossignol

Gounod Lamartine Au RossignolCliquez sur le pianiste et le ténor

SAINT-SAËNS le Matin

Saint-Saëns Lamartine le MatinCliquez sur la pochette de disque

Bande dessinée, Cinéma, Compositrices, Elle voulait qu'on l'appelle..., Grandes villes

ELLE VOULAIT QU’ON L’APPELLE LILLE

… comme ne l’a pas chanté Julien CLERC.

Après Séville, je vous propose un nouveau billet consacré à une grande ville. Aujourd’hui Lille.

L’opéra de Lille a été construit juste avant la Révolution française. Si vous voulez en savoir plus sur son histoire, je vous invite à consulter le site de Nemorino, qui la raconte très bien.

En 1790, Le Chevalier de SAINT-GEORGES part à Lille, et c’est pour cette ville qu’il compose son dernier opéra Guillaume tout cœur.

Le compositeur Pierre BAUMANN (1796 – 1872) fut altiste et professeur de composition au conservatoire de Lille.

Nettement plus connu est son élève le compositeur Édouard LALO (1823 – 1892). Entré au conservatoire de Lille à l’âge de dix ans, il part ensuite à Paris pour parfaire sa formation musicale. Ses œuvres les plus connues restent probablement la Symphonie espagnole, son Concerto pour violoncelle, son opéra le Roi d’Ys et la musique du ballet Namouna.

Lalo Le roi d'Ys Vainement ma bien aiméeCliquez sur l’image

Gustave NADAUD, chansonnier roubaisien (1820 – 1893), membre du Caveau et auteur de Pandore et les deux gendarmes.

Nadaud Pandore et les deux gendarmesCliquez sur les deux gendarmes

Parmi les compositeurs nés dans la métropole lilloise, il y a en a un qui me plaît particulièrement. Albert ROUSSEL (1869 – 1937) est né à Tourcoing. Marin de formation, il décide de quitter la marine pour se consacrer à la musique. Au début influencé par DEBUSSY ou d’INDY, il trouve vite sa voix et sa voie, pour écrire des compositions aux rythmes hardis et aux orchestrations subtiles. Dans le domaine de l’opéra, il a écrit Padmâvatî, influencé par l’Inde et pour le ballet : le Festin de l’araignée.

Roussel Padmâvatî préludeCliquez sur l’image

Le baryton belge Edgard P. JACOBS, plus connu pour son rôle dans l’histoire de la bande dessinée franco-belge, entre à l’opéra de Lille en 1929. Las, la crise de 1929 – 1930 font que les Français restreignent drastiquement les emplois occupés par des étrangers, et il doit retourner en Belgique.

jacobs méphisto

Roubaix a vu naître le poète symboliste Albert SAMAIN (1858 – 1900). Très célèbre à son époque, ses poèmes ont inspiré de nombreuses mises en musique, dont l’opéra Polyphème du breton Jean CRAS

Cras Polyphème Elle dort...Cliquez sur l’image

ou encore FAURÉ ou Nadia BOULANGER.

Boulanger (NAdia) Ilda (Samain)Cliquez sur Nadia

Un autre roubaisien mondialement connu est Georges DELERUE (1925 – 1992). Certes, ce ne sont pas ses quatre opéras qui lui ont valu cette notoriété, ce sont ses musiques de films, pour lesquelles il reçut trois Césars et un Oscar. Il a travaillé avec des cinéastes comme RESNAIS, TRUFFAUT, LAUTNER ou de BROCA.

Delerue La Nuit américaineCliquez sur l’image

Enfin, Lille continue sa tradition de ville musicale puisque le 21 janvier 2022 a vu la création de Like Flesh, un opéra de Sivan ELDAR.

Eldar Like Flesh Teaser Opéra de LilleCliquez sur l’image

Et si vous voulez plus de musique d’un de ses compositeurs, cliquez sur le bonus surprise.

point-dinterrogationCliquez sur le bonus surprise si vous voulez plus de musique d’un de ces compositeurs

Bande dessinée, Cinéma, littérature

LE SPACE OPERA

​Voilà déjà trois ans et demi que je cherche un prétexte pour écrire un billet sur le space opera (en écrirai-je un jour sur le soap-opéra ?)

La sortie de l’adaptation par Denis VILLENEUVE de Dune, le roman culte de Franck HERBERT, me fournit aujourd’hui ce prétexte.

Le space opera est un sous-genre de la science-fiction, où l’on trouve des épopées se passant à des échelles (inter-)galactiques. Parmi les auteurs de romans, on trouve Isaac ASIMOV et son cycle Fondation, lui-même un décalque de l’Histoire de la décadence et de la chute de l’empire romain, de GIBBON, transposé en S.F.

Dans les grands classiques S.F. du space opera on peut donc citer le cycle de Dune de Franck HERBERT, ou encore un de mes préférés, Jack VANCE et son cycle de TSCHAÏ. Citons encore le cycle de la Culture de Iain M. BANKS, que j’ai découvert récemment.

Au cinéma, la nonologie des Star Wars est évidemment une référence absolue pour le space opera. La saga des Star Treck en est une autre.

En B.D., nous avons les aventures des agents spatio-temporels Valérian et Laureline ou l’univers de Lone Sloane, de Philippe DRUILLET. Pour mémoire, j’ai déjà évoqué le space opera (et Druillet) dans le billet consacré à Gustave FLAUBERT.

Druillet, fondateur historique du magazine Métal Hurlant, qui ressort en kiosque aujourd’hui même, a beau coup travaillé sur la Tétralogie, et spécialement sur l’Or du Rhin (Rheingold) de WAGNER. Il a aussi mis en image des spectacles comme les Carmina Burana de Carl ORFF ou le Requiem de VERDI aux chorégies d’Orange.

ORff Carmina Burana DruilletCliquez sur l’image

Verdi requiem DruilletCliquez sur ce montage du Requiem de Verdi à Orange

À propos de Flaubert et Druillet, je pourrais encore vous parler de Salaambô, mais je ne voudrais pas espoiler le billet que je consacrerai (un jour) à ce dessinateur.

Le dessinateur Jean-Claude MÉZIÈRES a travaillé avec Luc BESSON, sur les décors du 5e élément. On trouve dans ce film une diva galactique, Plavalaguna, qui chante « l’air de la folie » de Lucia de Lammermoor, de Gaetano DONIZETTI. Ce même air qui impressionna tant Emma Bovary au Théâtre des Arts de Rouen.

donizetti Lucia air de la folie le 5e élémentCliquez sur la diva galactique Plavalaguna

Et voici une petite dédicace de l’album qui donne son titre au film de Besson :

dédicace Valérian

Pour la musique de son film, Luc Besson a fait appel à la coqueluche d’Hollywood, Alexandre DESPLAT. Ce compositeur multirécompensé (César, Oscar, Bafta, Golden Globes…) pour sa cinquantaine de musiques de film est notamment l’auteur de la musique du film Florence Foster JENKINS.

Mozart la Flûte enchantée massacrée par F; Foster JenkinsCliquez sur l’image

Enfin, en ante bonus, découvrez ici une planche originale de Valérian, extraite de ma collection personnelle :

planche Valérain

Et si vous avez été sages, vous avez gagné le droit de cliquer sur le bonus surprise.

Point d'interrogationCliquez sur le bonus surprise si vous avez été sages

Agenda Ironique, Bande dessinée, Mes opéras préférés

GLORIANA, de BRITTEN (1953)

Gloriana est un opéra écrit par Benjamin BRITTEN en 1953, pour les célébrations du couronnement de la reine Elizabeth II. Son sujet avait déjà été traité par DONIZETTI plus d’un siècle plus tôt, dans son Roberto Devereux (1837).

Britten Gloriana PremièreCliquez sur la reine Elizabeth (II) à la première de Gloriana

Ce billet s’inscrit dans le cadre de l’Agenda Ironique de décembre 2020, piloté de main de maître par « Le retour du Flying Bum« . Le thème, très général, est un retour sur l’Annus Horribilis de la reine Elizabeth II, 2020 pouvant être considéré comme une année particulièrement horrible ! Les participants devront utiliser au moins une fois le mot « régionalisme », au moins une expression ou locution régionale et un juron régional.

Je savais depuis longtemps que Britten avait écrit cet opéra, mais devant le caractère pompeux, voire pompier de la commande, j’avais jusqu’ici différé le moment de le regarder, craignant qu’il ne s’agisse ici d’un opus horribilis, malgré l’admiration profonde que j’ai pour Britten. En fait, ça va comme on dit par chez nous, vous pouvez y aller (si vous en avez l’occasion, car c’est loin d’être l’opéra le plus joué de ce compositeur.) On peut toutefois considérer que dans sa carrière musicale presque sans faute, il s’agisse là d’un régionalisme difficilement exportable hors des îles britanniques. 1953, c’est l’année où E.P. JACOBS commence un de ses chefs-d’œuvre, la Marque jaune. On sait que Blake et Mortimer, anoblis par la reine pour services rendus à la patrie, étaient présents à la création de Gloriana. À la sortie, Blake s’est même exclamé, « By Jove, c’est trop bien ! »

Le pitch : Robert Devereux (Lord Essex) et Lord Mountjoy se disputent les faveurs de la reine Elizabeth I. Celle-ci a un faible pour Essex. Mais Essex, ambitieux et fougueux est accusé de trahison par ses ennemis, qui convainquent la Reine de le condamner à mort.

Acte I : À l’issue d’un tournoi (que l’on ne voit pas), Mountjoy est récompensé par la reine, suscitant l’ire et la jalousie d’Essex. Ils se battent en duel et Mountjoy blesse Essex. La reine arrive et leur rappelle qu’il est interdit de se battre à la Cour. Elle leur demande de se réconcilier. La foule acclame Elizabeth.

Britten Gloriana Long may she keep this realmCliquez sur Elizabeth (I)

Britten Gloriana Acte I scène I (fin)Cliquez sur royal carrosse

La reine s’entretient avec Robert Cecil, son conseiller, de la rivalité qui oppose Mountjoy et Essex. Elle admire ce dernier, mais Cecil la met en garde. Il prévient que l’armada espagnole menace la Grande-Bretagne. Essex survient. À la demande de la reine, il chante pour la distraire la reine, avant que de lui demander à être envoyé en Irlande pour mater la rébellion qui s’y trame.

Britten Gloriana The Lute SongCliquez sur Essex

Elizabeth demande à réfléchir. Restée seule, elle prie Dieu de lui donner la force d’être une bonne reine.

Acte II : La reine assiste à un masque* donné sur le thème du Temps et de l’Harmonie.

Essex, sa sœur Lady Rich, Lord Mountjoy et la femme d’Essex, Frances, discutent. Essex se plaint de ce que la reine ne veut pas le laisser partir en Irlande. Ils voudraient prendre plus de pouvoir alors que la reine vieillit. Frances leur recommande d’être prudents.

Lors d’un bal à la cour, la femme d’Essex porte une robe magnifique. La reine entre et fait jouer une danse énergique aux musiciens, puis elle demande aux femmes de sortir changer de tenue.

Britten Gloriana Choral Dances (acte II scène III)Cliquez sur Benjamin Britten

Lady Essex change de robe et revient en se plaignant qu’on ait volé sa robe. La reine apparaît, portant la robe volée, ce qui cause la colère d’Essex.

Elizabeth entre à nouveau et donne son accord pour envoyer Essex en Irlande.

Acte III : Dans les appartements de la reine, les servantes parlent du manque de réussite d’Essex face à la rébellion irlandaise. Essex arrive et exige de parler immédiatement à la reine. La reine s’agace en l’écoutant se plaindre de ses ennemis à la cour. Il sort et les servantes habillent la reine. Sir Cecil entre et la met en garde contre le comportement d’Essex, de plus en plus insubordonné.

Dans une rue de Londres, on entend un chanteur de rue décrire l’insubordination d’Essex. Le crieur public annonce qu’il a été déclaré traître !

La garde rapprochée de la reine essaie de la convaincre de signer la condamnation à mort d’Essex. Elizabeth hésite à cause de l’affection qu’elle garde pour lui. Lord Mountjoy, lady Rich et lady Essex viennent demander la grâce d’Essex. La reine leur répond avec sympathie, mais lady Rich la met en colère en lui disant qu’au fond, elle a besoin d’Essex pour bien régner. La reine signe la condamnation d’Essex.

Restée seule, elle songe à sa relation avec Essex, et qu’il lui faut maintenant désigner un successeur au trône, avant une mort qu’elle sent prochaine.

Britten Gloriana Act III scene III conclusionCliquez sur Elizabeth (I)

(Source principale : le DVD de la production du Royal Opera House de 2013, paru chez Opus Arte)

Retrouvez ici une autre participation à l’Agenda Ironique.

* le masque élisabéthain est une forme de spectacle mêlant musique, chant et danse, auquel participaient les membres de la cour.

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ALCESTE (et ADMÈTE)

Avant que d’être un gros garçon qui passe son temps à manger des tartines de confiture dans Le Petit Nicolas, de SEMPÉ et GOSCINNY, Alceste était une tragédie d‘EURIPIDE. Sa trame a inspiré beaucoup d’opéras, dont bon nombre se sont dissipés dans les méandres du temps et de l’oubli.

Le pitch : La tragédie d’Euripide peut être résumée ainsi – Admète, roi de Thessalie, est en train de livrer son dernier combat, celui contre la mort. Apollon, qui avait trouvé refuge chez lui après avoir été chassé de l’Olympe pour avoir tué les Cyclopes, a obtenu des trois Parques qu’à l’heure de sa mort, Admète puisse rester en vie si une personne se dévoue pour mourir à sa place. Sa femme Alceste se sacrifie pour lui et meurt. Hercule, l’ami d’Admète parvient à arracher Alceste à la mort et à la rendre à son époux (d’après CALZABIGI, le librettiste de GLUCK pour la version italienne).

Parmi les adaptations à l’opéra de ce mythe figure l’Antigona delusa da Alceste, de AURELIS, dont HAENDEL se servira pour son Admeto re di Tessaglia (1727).

Haendel Admeto, Re di TessagliaCliquez sur l’image

Dans les versions encore jouées de nos jours figurent l’Alceste de LULLY (1673), et celles de Gluck (version italienne en 1767 et version française en 1776).

Lully Alceste Alceste vous pleurezCliquez sur l’image

Par rapport à la version italienne, relativement fidèle à Euripide, la version française a été très resserrée sur les drames intérieurs d’Alceste et de son mari Admète, ce qui n’a pas contribué au succès de cette œuvre. Peu de temps après, on a rajouté le personnage d’Hercule (présent chez Euripide) pour pimenter un peu l’action et la rendre plus agréable au public, mais c’est GOSSEC (un des maîtres de BERLIOZ), qui a fait ces rajouts ultérieurs dans la partition de Gluck.

Gluck Alceste divinités du StyxCliquez sur Alceste

Au XXe siècle, on peut encore noter l’Alceste (Alkestis) (1922) de BOUGHTON et celui de WELLESZ (1924) sur un livret de Hugo von HOFMANNSTHAL.

Boughton Alceste (Alkestis)Cliquez sur Rutland Boughton

En 1960 encore, la compositrice Vivian FINE écrira l’œuvre pour orchestre en quatre mouvements Alcestis.

Fine AlcestisCliquez sur l’image

Un très grand merci à l’ami Totor Berlioz qui m’a donné l’idée de ce billet (il a consacré de très belles pages à l’Alceste de Gluck dans son ouvrage À travers chant).

Bande dessinée, Compositrices, Le MET s'invite chez vous, littérature, Oulipo

LE MET S’INVITE CHEZ VOUS – semaine du 4 au 10 mai

Le Metropolitan Opera de New York (MET) vient de communiquer la liste des opéras qu’il mettra à disposition sur son site pour la semaine du 4 au 10 mai 2020.

Au sommaire quelques classiques, de Don Giovanni de MOZART à La Bohème de PUCCINI, mais aussi un opéra contemporain avec L’Amour de loin, de la compositrice finlandaise Kaija SAARIAHO sur un livret d’Amin MAALOUF, et une rareté : Hamlet d’Ambroise THOMAS.

Pour vous connecter, c’est ici :

https://www.metopera.org/

Lundi 4 Mai Mozart Le Nozze di Figaro

Mozart Les Noces de Figaro Sull aria

Mardi 5 Mai Thomas Hamlet

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Mercredi 6 mai Kaija Saariaho L’Amour de Loin.

Saariaho L'Amour de loinCliquez sur l’image

Jeudi 7 mai STRAUSS Capriccio

Strauss Cappriccio METCliquez sur l’image

Vendredi 8 mai Puccini La Bohème

Puccini la Bohème O soave fanciullaCliquez sur l’image

Samedi 9 mai un documentaire sur l’histoire du MET.

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Dimanche 10 mai deux opéras véristes MASCAGNI Cavalleria Rusticana et LEONCAVALLO Pagliacci

Leoncavallo Pagliacci METCliquez sur l’image

Enfin, je m’en voudrais de quitter le MET sans mentionner la passionnante étude de Georges PEREC consacrée à Marcel GOTLIB, parue dans Cantatrix Sopranica sous le titre  « Une amitié scientifique et littéraire : Léon BURP et Marcel GOTLIB », article écrit à l’occasion de l’attribution du prix Nobel de botanique expérimentale à Marcel Gotlib. On y apprend notamment que Gotlib a été nommé à la tête du Metropolitan Opera de New York, où il a créé notamment les opéras Gault et Millau au Far West et surtout The Law of gravitation, monumentale saga retraçant la vie prodigieuse d’Isaac NEWTON.

Bande dessinée, Cinéma, Grandes maisons d'Opéra, Le MET s'invite chez vous, Oulipo

LE MET S’INVITE CHEZ VOUS, SEMAINE DU 27 AVRIL AU 3 MAI

Le Metropolitan Opera de New York (MET) vient de communiquer la liste des opéras qu’il mettra à disposition sur son site pour la semaine du 27 avril au 3 mai 2020.

On y trouve la trilogie des STUART, de DONIZETTI, mais aussi VERDI et surtout le Prince Igor de BORODINE !

Pour vous connecter, c’est ici :

https://www.metopera.org/

Lundi 27 avril Donizetti Anna Bolena

Donizetti Anna Bolena METTuesday, April 28 Donizetti Maria Stuarda

Donizetti Maria Stuarda MET

Mercredi 29 avril Donizetti Roberto Devereux

Donizetti Roberto Devereux MET

Jeudi 30 avril Nico Muhly Marnie
Cette œuvre est une adaptation à l’opéra du roman qui avait déjà été adapté au cinéma par HITCHCOCK sous le titre français Pas de Printemps pour Marnie. Elle a été créée à Londres en 2017, et il s’agit ici de la reprise de 2018.

Muhly Marnie I see Forio

Vendredi 1er mai Le choix des regardeurs : Verdi Aïda

Verdi Aïda Price Cossoto MET

Samedi 2 mai Verdi Luisa Miller

Verdi Luisa Miller MET

Dimanche 3 mai Borodine Le Prince Igor

Borodine Prince Igor MET

Enfin, je m’en voudrais de quitter le MET sans rappeler qu’une partie des études recensées par PEREC dans la bibliographie de son étude sur l’influence tomatotopique sur le hurlement des sopranos a été faite dans cette maison d’Opéra :

Marks, C.N.R.S. & Spencer, D.G.R.S.T. About the frightening reactions that accompanied first performances of Il Trovatore at the Metropolitan.

Verdi Trovatore Di quella piraCliquez sur l’image

Bande dessinée, Grandes maisons d'Opéra, histoire, Histoire de l'opéra

LA MONNAIE / DE MUNT DE BRUXELLES S’INVITE CHEZ VOUS

Comme Paris, Londres, Vienne, Berlin ou New York, Le Théâtre Royal de la Monnaie / De Munt de Bruxelles nous offre, pendant la période de confinement liée au coronavirus, une riche sélection de ses spectacles, disponibles sur son site internet.

https://www.lamonnaie.be/fr/sections/388-mm-channel

Sont ainsi disponibles, jusqu’au 19 avril :

  • Aïda de Verdi

Verdi Aïda De Munt Celeste AÏdaCliquez sur l’image

  • Lucio SILLA de MOZART
  • La Gioconda de PONCHIELLI
  • Frankenstein de Mark GREY, création d’après le roman gothique de Mary SHELLEY.

Grey Frankenstein De MuntCliquez sur l’image

Rimsky le tsar Saltan De MuntCliquez sur l’image

  • Macbeth underworld de Pascal DUSAPIN (création)

Dusapin Macbeth underworldCliquez sur l’image

+ + +

« Maison fédérale d’Opéra au sein de la capitale de l’Europe », la tradition d’opéra de Bruxelles remonte à 1700, quand on y a représenté Atys de Lully.

En 1818, on construit une nouvelle salle, qui est inaugurée avec une représentation de La Caravane du Caire, de GRÉTRY.

En 1830, lors d’une représentation de la Muette de Portici de D.F.E. AUBER, l’air « Amour sacré de la patrie » fit se lever la foule qui sortit dans la rue, donnant le la à la révolution qui aboutira à l’indépendance de la Belgique.

Auber la Muette de Portici amour sacréCliquez sur l’image

Le bâtiment actuel date de 1855, après l’incendie qui avait détruit le précédent.

En 1921, un jeune baryton, Edgar P. JACOBS, entre comme choriste à la Monnaie / De Munt. Il se fera plus un nom dans la Bande dessinée en tant que créateur de Blake et Mortimer.

 

Bande dessinée, Divers, Fantaisie, Mythologie

LA BOUGIE DU SAPEUR

Aujourd’hui 29 février 2020 est paru le nouveau numéro de la Bougie du Sapeur, seul périodique à paraître tous les quatre ans, à chaque 29 février. Comme je n’avais pas fini les mots croisés du numéro d’il y a quatre ans, je vais donc pouvoir avoir enfin la solution d’yceux.

Le titre de cette revue tétraïennale a été choisi en hommage au Sapeur Camember, héros d’un ancêtre de la bande dessinée créé par le dessinateur CHRISTOPHE.

Pour rendre hommage à cette louable initiative, je vous propose un billet autour du feu, les sapeurs-pompiers ayant pour rôle, notamment, d’éteindre le feu. (Oui, je sais, Camembert était un sapeur soldat, pas un sapeur-pompier, mais je n’ai pas trouvé suffisamment de matière pour écrire un billet sur l’opéra à partir des sapeurs soldats.)

En 1807, SPONTINI met en scène une vestale (i.e. une gardienne du feu sacré) dans son opéra judicieusement intitulé la Vestale.

Spontini la Vestale Hymne du soirCliquez sur la Vestale

À la fin de Guillaume Tell (1829) de ROSSINI, la femme de Guillaume met le feu à sa maison, pour donner le signe de la révolte contre l’occupant autrichien.

Rossini Guillaume Tell final acte IVCliquez sur l’image

Plus cruelle est l’évocation du feu dans Le Trouvère (Il Trovatore) (1853) de VERDI, puisqu’on y trouve une gitane condamnée au bûcher, et la fille de celle-ci qui pour se venger veut jeter le fils don son bourreau au feu, et dans un moment de folie, y jette son propre fils. (Air : « Condotta ell’era in ceppi ».)

Verdi il trovatore Condotta ell'era in ceppiCliquez sur l’image

Le feu a beaucoup d’importance dans la tétralogie de WAGNER. Dans l’Or du Rhin (Rheingold), Loge le dieu du feu aide Wotan à s’emparer de l’or du Rhin pour bâtir son Walhalla. À la fin de la Walkyrie (Die Walküre), Wotan endort sa fille Brünnhilde sur un rocher, protégée par un cercle de feu que seul un héros qui ne connaît pas la peur pourra franchir.

Wagner die Walküre final

À la fin de Siegfried, le héros franchit ce cercle de feu et réveille la Walkyrie endormie. Enfin, à la fin du Crépuscule des dieux (Götterdammerung), Brünnhilde dresse un bûcher pour y mettre le corps de son Siegfried défunt. En allumant ce bûcher, c’est tout le Walhalla qui s’embrase, mettant ainsi fin au règne des dieux sur terre, laissant la place aux hommes.

Jeanne d’Arc, on le sait, est morte sur le bûcher à Rouen en 1431. Son destin a été porté à l’opéra par VERDI et par TCHAÏKOVSKI. Dans l’opéra de Verdi, Giovanna d’Arco, elle échappe à cette fin, alors que dans celui de Tchaïkovski, la Pucelle d’Orléans, elle meurt brûlée.

Tchaïkovsky Jeanne d'Arc (La Pucelle d'Orléans) Adieu forêtsCliquez sur Jeanne d’Arc

Dans l’Enfant et les Sortilèges de RAVEL, le feu fait partie des objets qui se révoltent contre la méchanceté de l’enfant. (Air : « Je réchauffe les bons, je brûle les méchants ».)

Ravel l'enfant et les sortilèges le feu