En ce jour du printemps, quoi de plus naturel que de vous parler du vert, couleur assez facilement associée à cette saison ?
Avant d’aller plus loin, voyons ce que nous en dit le grand spécialiste en couleurs Arthur Arc-en-ciel RIMBAUD, dans son Sonnet des voyelles :
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Pour Rimbaud, donc, la lettre associée au vert est le U, et dans son sonnet, il y a associé le vert de la mer ainsi que celui des pâtures.
Revenons à ce terme : viride. Selon le CNRTL, il signifie « qui tire sur le vert, verdissant ». On le retrouve dans la notion de « viriditas », la force de la germination, omniprésente dans l’œuvre d’Hildegarde von BINGEN.
Le vert de la nature est chanté par Ruggiero dans Alcina de HAENDEL, avec l’air « Verdi pratti » (Vertes prairies).
Cliquez sur Bradamante, Morgana et Ruggiero
Le vert, c’est aussi la couleur de l’espérance. Ainsi, si vous mélangez le bleu et le jaune qui composent le drapeau de l’Ukraine, vous obtenez le vert de l’espérance, espérance que ce pays se sorte de l’agression ignoble dont il est en ce moment victime.
Pierre HENRY, la mort verte.
Dans la symbolique chrétienne, le vert est la couleur de l’espoir de la délivrance, et le Graal est réputé être vert émeraude. Je vous propose ici d’écouter « l’enchantement du Vendredi saint, extrait du Parsifal de WAGNER.
Cliquez sur le prélude de l’acte III et l’enchantement du Vendredi saint
Le vert est la couleur de Vénus, la déesse de l’Amour comme le rouge est la couleur de Mars, le dieu de la guerre. Son surnom « anadyomène » signifie « celle qui sort de l’eau », d’où la couleur verte qui lui est associée.
Cliquez sur Vénus et son Adonis
Le vert, symbole de la renaissance et de la vigueur de la nature, se trouve également associé à la vigueur du sexe, ainsi le surnom de « Vert galant » donné au roi Henry IV. Mais vous souveniez-vous que dans l’histoire de l’opéra, c’est le mariage d’Henry IV et de Marie de Médicis en 1600 qui a donné le la (415) à l’opéra ? ce mariage fut l’occasion de représentations fastueuses données à Florence, avec la création musicale d’une œuvre de Giacopo PERI, l’Euridice. De retour à Mantoue, le duc de cette ville, employeur de MONTEVERDI, demanda à ce dernier une œuvre capable de rivaliser en faste avec l’Euridice. Monteverdi répondra avec son Orfeo, considéré comme le premier opéra de l’histoire.
(Source principale pour la partie symbolique : Encyclopédie des symboles, le livre de poche, collection la Pochothèque, 1996).
Retrouvez d’autres nuances de VERT sur le blog « Nervures et entailles » de Joséphine.
Et retrouvez mes autres billets consacrés aux couleurs :