Hugo von HOFMANNSTHAL naît à Vienne le 1er février 1874, dans une famille de la bourgeoisie viennoise (son père était banquier).
Il suit ses études dans un des lycées les plus réputés de Vienne de 1884 à 1892, se forgeant une solide formation littéraire, et il publie en 1890 ses premiers poèmes, à l’âge de seize ans.
L’année suivante, il rencontre le poète allemand Stefan GEORGE qui le publie dans sa revue « Blätter für die Kunst » (des Feuilles pour l’art).
À sa sortie du lycée, Hofmannsthal commence des études de droit, tout en poursuivant son activité littéraire. À côté de ses poèmes, il publie en 1892 le drame la Mort de Titien (der Tod des Tizian).
Il sort de l’université en 1901, et décide de poursuivre sa carrière littéraire. Cette même année, il se marie avec Gertrud SCHLESINGER. Le couple aura trois enfants.
En 1902, il publie un bref essai, la Lettre à Lord Chandos. où il défend une littérature se rapprochant de l’idéal mallarméen.
Sous l’influence des récents travaux de Sigmund FREUD, il s’attache à réinventer les mythes de la tragédie antique. Ainsi en 1903, il fait d’Électre (Elektra) une hystérique. Richard STRAUSS, qui avait déjà écrit son opéra Salomé d’après WILDE, demande à Hofmannstahl d’écrire une adaptation d’Elektra pour l’opéra. La création d’Elektra en 1909 sera le début d’une riche collaboration entre les deux hommes, avec Le Chevalier à la Rose (Der Rosenkavalier) (1910-1911), Ariane à Naxos (1912), la Femme sans ombre (1919), Hélène d’Égypte (1928), d’après Hélène d’EURIPIDE et enfin Arabella, créé en 1933 (Hofmannsthal est mort en 1929).
Une autre œuvre d’Hofmannsthal rapprochant les apports de la psychanalyse dans la littérature est Œdipe et la Sphinge (1905), d’après SOPHOCLE, qui explore la psyché d’Œdipe, meurtrier de son père et époux de sa mère.
Comme pour Strauss, l’hystérie se calme avec les opéras qui suivent Elektra. Le Chevalier à la Rose (1909-1910) est un retour vers la Vienne de MOZART, les auteurs reconnaissant leur dette envers les Noces de Figaro.
En 1912, Hofmannstahl adapte une pièce anglaise pour écrire Jedermann (Chacun), œuvre qui sera mise en musique en 1946 par Franck MARTIN.
En 1914, Strauss et Hofmannstahl signent le ballet la Légende de Joseph (Josefs legend), créé à Paris par les Ballets russes.
L’effondrement de l’Autriche en 1918 va changer son regard sur le monde, et son humanisme devient désenchanté.
En 1920, il fonde le festival de Salzburg avec son ami Max REINHARDT.
En 1921, il écrit l’argument de Achilles auf Skyros, et en 1923, celui de Alketis (Alceste) des ballets mis en musique par WELLESZ.
De 1918 à 1927, il travaille à la Tour, une adaptation de la Vie est un Songe de CALDERON.
Son fils se suicide le 13 juillet 1929, et c’est en préparant ses funérailles qu’Hugo von Hofmannsthal décède à son tour le 15 juillet, victime d’une attaque d’apoplexie, à l’âge de 55 ans.
(Sources principales : Encyclopedia Universalis)
Quel destin pour Gertrude qui perd à deux jours d’intervalle l’un de ses fils et son époux !
Je ne le connaissais absolument pas. Je retiens donc qu’il a institué le Festival de Salzbourg, ce qui n’est déjà pas si anodin ! bon dimanche J Louis
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Hofmannstahl faisait partie de l’intelligentsia viennoise d’avant la première guerre mondiale, et il cotoyait des gens comme Freud ou Schnitzler.
Il a quand même écrit le livret du chevalier à la Rose, ce qui n’est pas mal non plus.
Sa femme, elle, a totalement disparu des radars, et j’ai dû chercher pas mal pour retrouver sa trace.
Bonne soirée, Hélène.
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pauvre Gertrude, comme tu dis, et pauvres Raymond et Christiane, qui perdent frère et père en deux jours (et juste après la fête nationale française mais, ça, ils ne devaient pas trop s’en inquiéter)
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Pôv tous alors !
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Je trouve le mot « hystérique » un peu désobligeant. Est-ce que cela ne marcherait pas avec « déchirée » ?
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Il faut lire « hystérique » au sens freudien du terme. Hofmannstahl a écrit son Elektra après avoir lu les « Études sur l’hystérie » de Freud, dont il était proche.
J’aurais dû citer l’Encyclopedia Uuniversalis dans mes sources, je vais corriger ça tout de suite.
Bonne soirée, John Duff.
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Musique un peu trop tourmentée pour mon mardi matin, je réécouterai un soir, pour voir (enfin, pour mieux entendre) à quelle heure ça passe mieux. Bonne journée à toi, Jean-Louis.
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Hihihi, tu peux au moins écouter le chevalier à la Rose. Zéro tourment, mais le charme crépusculaire du temps qui passe.
Bonne journée, Jérôme.
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Bonjour Jean-Louis. Je connais un peu Elektra car c’est l’un des opéras préférés de mon compagnon. J’aime bien, à petites doses. Je comprends bien ton qualificatif d' »hystérique » à son sujet.
Sinon, je trouve ça triste de mourir en préparant l’enterrement de son fils… les poètes sont des êtres sensibles et fragiles.
Merci ! Bonne journée !
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Merci, bonne journée, Marie-Anne.
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