
Léon TOLSTOÏ est un des plus fameux écrivains russes du XIXe siècle. Il est né le 9 septembre 1828 à Iasnaïa Poliana. Il est issu d’une famille de l’aristocratie russe et grandit à la campagne. Sa mère meurt alors qu’il a à peine 2 ans.
Alors qu’il est âgé d’environ 8 ans, sa famille s’installe à Moscou, mais son père meurt d’un coup de sang dans la rue alors que Léon n’a que 9 ans. Il est alors mis sous tutelle d’une de ses tantes, qui elle-même meurt quatre ans plus tard.
À 16 ans, Tolstoï s’inscrit à l’université étudiant les langues orientales, puis le droit, mais il n’a pas réellement de goût pour des études qu’il interrompt rapidement.
Après un passage dans l’armée (il se bat au Caucase), il rédige en 1852 ses souvenirs d’enfance, Enfance, qui connaissent le succès. Enfance est suivi par Adolescence (1854) et Jeunesse (1855).
Après ces succès littéraires, il rejoint l’armée et participe à la bataille de Sébastopol, en Crimée.
Fin 1855, il est envoyé à Saint-Pétersbourg, où il fait la rencontre de TOURGUÉNIEV, qui lui fait rencontrer son cercle littéraire.
Il fait ensuite le tour de l’Europe : France, Suisse, Allemagne, Italie, Angleterre. En 1858, il écrit la nouvelle un Musicien déchu, où il compare les émotions que peuvent apporter la musique ou la littérature.
En 1862, il rencontre Sophie BEHRS, une jeune femme qui avait seize ans de moins que lui, et le (presque) vieil homme solitaire tombe amoureux à 34 ans. Ils se marient en septembre de cette même année.
Ils se retirent alors à Iasnaïa Poliana, et Tolstoï peut se consacrer à l’écriture. Après les Cosaques (1863), il s’attelle à Guerre et Paix, vaste fresque historique qui l’occupera de 1863 à 1869, qui se passe pendant l’invasion de la Russie par les armées de Napoléon. Ce roman a inspiré Woody ALLEN pour son film Guerre et amour.
En 1873, il commence Anna Karénine, roman qu’il terminera en 1877. Sa rédaction a été retardée par une succession de drames familiaux, puisqu’il perd un de ses fils à l’âge de dix-huit mois, et le suivant à l’âge d’un an. Anna Karénine fera l’objet d’un ballet de CHTCHEDRINE.
En 1876, il fait la connaissance de TCHAÏKOVSKI et au cours d’un concert, éclate en sanglots pendant l’andante du quatuor en ré majeur de celui-ci.
En 1879, il se tourne vers un christianisme non violent, ce qui l’amènera à correspondre avec GANDHI ou Romain ROLLAND.
En 1889, il publie la Sonate à Kreuzer, roman sur les rapports hommes / femmes dans le couple, qui reflète des positions que l’on qualifierait aujourd’hui de machistes. Sa femme Sophie qui, en effet, est restée à la maison pour s’occuper des tâches domestiques et élever ses 13 enfants répondra à cette vision par À qui la faute et Romance sans paroles.
Si le titre est directement inspiré de la Sonate à Kreuzer de BEETHOVEN, œuvre que jouent deux des protagonistes du roman, il a également inspiré le titre du premier quatuor de JANACEK.
En 1899, il écrit le roman Résurrection, qui servira d’argument à Albert ROUSSEL en 1903 pour sa première œuvre symphonique.
Résurrection fera également l’objet d’un opéra d’ALFANO en 1904.
Tolstoï meurt d’une pneumonie le 20 novembre 1910, à l’âge de 82 ans.
Tolstoï, un écrivain torturé, qui considérait que la musique représentait un danger. Mais quel talent ! Anna Karenine est inoubliable.
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, un écrivain torturé.
Et encore, je n’ai pas insisté sur l’aspect « anarchiste chrétien » qui le poussait à affranchir ses serfs et redistribuer le produit de ses terres à leur collectivité !
Bonne journée, Nemoditur.
J’aimeJ’aime
Quel fatum !
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, c’est un personnage très extraordinaire, par ses écrits comme par ses pensées, qu’il a cherché à mettre en pratique dans sa vie personnelle (même si pour lui, la place de la femme était de rester à la maison pour s’occuper de la vie domestique et de l’élevage des enfants. Pauvre Sophie 🙂).
Bonne journée, Hélène.
J’aimeAimé par 2 personnes
en même temps, elle a accepté d’être une machine à reproduire, même si sur les 13 5 sont décédés en bas âge !!! il est vrai qu’à l’époque les femmes subissaient le joug marital dans bien des cas ! Belle journée à toi.
J’aimeAimé par 2 personnes
C’est bien, je trouve, l’elevage de bambins
J’aimeAimé par 1 personne
Merci du portrait d’un écrivain qui a laissé une empreinte indélébile avec Anna Karenine ainsi que la fresque de l’aristocratie russe dans Guerre et Paix.
Au passage je suis fan de Yuya WANG comme de Khatia Buniatishvili
J’aimeAimé par 2 personnes
Merci Mijoroy, pour le commentaire et pour la vidéo de Katia Buniatishvili !
Moi aussi, je suis fan d’ycelle et de Yuja Wang. Je mets toujours Yuja dans les vidéos quand l’occasion se présente, parce que je sais que ça fait plaisir à John Duff. Maintenant, je saurai que ça te fait aussi plaisir.
J’aimeJ’aime
La Russie est vraiment un grand peuple, plein d’artistes de grands talents. Quel dommage que leurs dirigeants soient si souvent des psychopathes.
À propos de la susnommée, j’ai été l’écouter vendredi à la Philharmonie de Paris, un récital génial !
J’aimeJ’aime
Lu l’article, mais pas encore tout ecouté. En tout cas, tu m’as donné envie de relire monsieur Tolstoï.
J’aimeAimé par 1 personne
Après avoir rédigé cet article, j’étais parti pour relire Anna Karénine, mais je crois plutôt que je vais lire (pour la première fois) le troisième de ses « grands romans », Résurrection.
J’aimeAimé par 1 personne
Bonne idée !
J’aimeAimé par 1 personne
Re-bonjour Jean-Louis ! J’ai beaucoup aimé le Quatuor de Tchaïkovski, vraiment superbe, mais n’ai pas éclaté en sanglots comme Tolstoï. J’avais lu « la sonate à Kreutzer » de luï parce que j’adorais cette sonate de Beethoven et que je l’écoutais tout le temps. Mais sa vision très négative de la musique m’avait déçue. Il disait que cette sonate pousse les gens à la débauche 😀 Un peu excessif, ce Tolstoï ! Bonne journée Jean-Louis 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour Marie-Anne.
Contrairement à l’idée que l’on pet se faire, notamment peut-être à la lecture de « la Sonate à Kreutzer », Tolstoï était sensible à la musique.
Seulement, sa soif d’absolu lui faisait rejeter tout ce qui était « facile » à ses yeux.
Dans un autre domaine, il révérait Dostoïevski, alors qu’il ne voyait chez Tourguéniev que de la facilité.
JE te souhaite une bonne journée. 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour Jean-Louis, je ne critiquerai sûrement pas l’opinion de Tolstoï.
Je ne me rendais pas compte que « la sonate à Kreutzer » de Beethoven était facile mais je ne connais rien à la composition musicale…
Bonne soirée 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que Tolstoï était entier dans tout ce qu’il faisait ou disait !
Bonne fin de journée, Marie-Anne.
J’aimeAimé par 1 personne