Cinéma, Woody Allen

TO ROME WITH LOVE, de Woody ALLEN (2012)

To Rome with Love (2012) est un film de la période européenne de Woody ALLEN. Après Match Point et Scoop (Angleterre), Vicky Cristina Barcelona (Espagne) et Minuit à Paris (France), Woody pose donc ses caméras en Italie.

Il y a quatre histoires qui se passent en parallèle dans ce film.

Allen To Rome with love (bande annonce)Cliquez sur la Bande annonce

Celle de Hayley et Michelangelo. Hayley est une jeune touriste américaine qui tombe amoureuse d’un beau romain. Ses parents dont Jerry, le personnage joué par Woody Allen, un impresario et metteur en scène d’opéras à la retraite, prennent l’avion pour rencontrer la famille de leur futur gendre. Il se trouve que le père de Michelangelo, un croque-mort, a un talent inné pour l’opéra, mais il ne chante que sous sa douche.

Celle de Antonio et Milly, deux provinciaux venus passer leur voyage de noces à Rome. Pendant que Sally se perd dans Rome et croise un de ses acteurs favoris, Jack est victime d’une méprise, une call-girl faisant irruption dans sa chambre d’hôtel pour satisfaire tous ses désirs. Sa famille les trouvant ensemble dans la chambre d’hôtel, il se résout à faire passer la call-girl pour sa femme légitime.

Celle de John, un architecte âgé revenu à Rome retrouver le quartier de sa jeunesse, et qui croise Alec un jeune romain qui lui servira de guide. Alec vit avec Sally, qui a invité chez elle Monica, une jeune femme un peu paumée qui draguera Jack.

Et enfin, celle de Pisanello, un employé au quotidien bien ordinaire, qui se retrouve sous les feux de l’actualité télévisée, et qui devient célèbre du jour au lendemain, sans comprendre ce qui lui arrive, dans une satire féroce de la télévision des années Berlusconi.

Jerry, donc, ce metteur en scène d’opéra qui se vante d’avoir monté Rigoletto de VERDI dans une production où les personnages étaient des souris blanches, a l’occasion d’entendre Giancarlo, le père de Michelangelo, chanter sous sa douche. Il réussit, non sans mal, à le convaincre de passer une audition, qui échoue lamentablement. Il invente alors une douche sur roulettes où le ténor peut s’exprimer avec ses dons innés pour l’opéra. Dès lors, le succès arrive pour celui qui s’ignorait ténor.

Avec une telle histoire, il ne faut pas s’étonner que la BOF soit riche en airs classiques.

Le personnage de Giancarlo est chanté par un vrai ténor, Fabio Armiliato, et il interprète « E lucevan le stelle » de Tosca de PUCCINI.

Puccini Tosca E lucevan le stelleCliquez sur Cavaradossi

« Nessun Dorma » de Turandot du même Puccini.

Puccini Turandot Nessun dormaCliquez sur Calaf

Il y a toute la scène où l’on voit une représentation de Paillasse de LEONCAVALLO.

Leoncavaloo Pagliacci Son qua, son quaCliquez sur l’image

Bien sûr, l’air « Vesti la giubba »

Leoncavaloo Pagliacci Vest la giubbaCliquez sur Paillasse

On peut aussi entendre « Amor ti Vieta », extrait de l’opéra vériste  Fedora de GIORDANO.

Giordano Fedora Amor ti vietaCliquez sur l’image

Et si voulez encore un peu de musique extraite de To Rome with Love, cliquez donc sur le bonus qui pourrait vous réserver une surprise.

point-dinterrogationCliquez donc sur le bonus surprise si vous voulez encore un peu de musique

Elle voulait qu'on l'appelle..., Grandes villes, Maria Callas, Woody Allen

ELLE VOULAIT QU’ON L’APPELLE ROME…

Voleva essere chiamata Roma…

… comme ne l’a pas chanté Julien CLERC.

L’opéra est né en Italie à l’aube du XVIIe siècle, avec l’Orfeo de MONTEVERDI (1607). Très vite, ce genre se répand dans toute l’Italie. À Rome on ouvre des théâtres dès les années 1620. On y donne des représentations où les chœurs prennent une grande importance, notamment à la fin des actes, et où les airs solistes permettent d’exprimer l’émotion des personnages. Parmi les compositeurs romains, citons LANDI (1586 – 1639) avec la morte d’Orfeo (1619) et Il San’ Alessio (1632) et ROSSI (1597 –1653). L’opéra romain disparaît vers les années 1660, supplanté par l’opéra vénitien.

Landi Il Sant'AlessioCliquez sur l’image

En 1642, Monteverdi écrit le Couronnement de Poppée (L’incoronazione di Poppea) dont l’action se passe dans la Rome antique de Néron et Poppée.

monteverdi couronnement de Poppée SénèqueCliquez sur Sénèque à l’heure de sa mort

Durant ses années de « formation », HAENDEL se rend en Italie, et c’est à Rome qu’il écrit, en 1707, son fameux Dixit Dominus.

Haendel Dixit DominusCliquez sur l’exubérant Dixit Dominus

Environ un siècle plus tard, c’est à Rome qu’a lieu en 1816 la création d’un des opéras les plus connus du répertoire, le Barbier de Séville (Il Barbiere di Siviglia) de ROSSINI.

rossini largo al factotumCliquez sur le factotum

Retour à la Rome antique en 1831 avec Norma de BELLINI, œuvre qui se déroule sur le conflit des Gaulois et des Romains, avec une histoire d’amour entre Norma, la prêtresse gauloise et Pollione, un soldat romain.

callas casta divaCliquez sur Norma Callas

En 1837, c’est encore à Rome que se déroule le Benvenuto Cellini de BERLIOZ, qui relate les relations difficiles entre le génial sculpteur Benvenuto Cellini et le pape, qui lui a commandé une statue. Une des pages les plus célèbres de cet opéra est le Carnaval romain.

Berlioz le Carnaval romainCliquez sur l’image

En 1845, WAGNER envoie son héros Tannhäuser faire pardonner ses péchés par la pape à Rome, avec d’autres pèlerins

Wagner Tannhäuser Chœur des pélerinsCliquez sur l’image

VERDI a écrit pour à peu près tous les opéras d’Italie (et d’Europe) et c’est Rome qu’il a créé le Trouvère (Il Trovatore) en1853.

Verdi Il trovatore Vedi le fosche notturneCliquez sur l’image

Même chose en 1859 pour Un ballo in maschera (Un Bal masqué).

L’action de Tosca (1899) de PUCCINI se passe à Rome pendant l’occupation napoléonienne. Cet opéra est doublement romain, puisqu’il a été créé à Rome en 1900. Le prélude du 3e acte nous permet d’écouter l’extraordinaire lever du soleil sur la ville éternelle, avec les sonneries des cloches des différentes églises.

Puccini Tosca prélude acte IIICliquez sur l’image

Le compositeur Ottorino RESPIGHI (1879 – 1936) a été inspiré par Rome dans ses œuvres symphoniques les Pins de Rome (Pini di Roma) ou les Fontaines de Rome (Fontane di Roma.)

Respighi Fontane di RomaCliquez sur l’image

Retour dans la Rome antique avec le Viol de Lucrèce (The Rape of Lucrecia) (1946) de BRITTEN. Dans cet opéra, les soldats de Tarquin en campagne doutent de la fidélité de leurs femmes restées à Rome. Seule Lucrèce serait restée chaste. Tarquin le dépravé viole Lucrèce à son retour à Rome. Accablée par la honte, Lucrèce se suicide.

Britten le Viol de LucrèceCliquez sur l’image

J’aurais aussi pu vous parler du « Prix de Rome », mais je crois que, vu les compositeurs ayant obtenu ce prix, et donc le droit de vivre à la villa Médicis pendant 3 ans, ce Prix de Rome mérite à lui seul un billet complet (à suivre donc…)

Woody ALLEN a situé un des films de sa période européenne à Rome. Dans To Rome with love, un des héros est un chanteur prodigieux, mais qui n’est capable de chanter que sous sa douche. Aussi, son impresario est obligé d’inventer un système de douche à roulettes sur la scène des opéras où le chanteur se produit, pour qu’il puisse exprimer tout son talent. On peut l’entendre dans l’air « Vesti la giubba » de Paillasse de LEONCAVALLO.

Allen To Rome with loveCliquez sur le ténor sous sa douche

Retrouvez une autre grande ville musicale avec Leipzig.

Cinéma, littérature, Woody Allen

GUERRE ET AMOUR, de Woody ALLEN (1975)

Guerre et amour (Love and Death), qui date de 1975, est le premier film de Woody Allen que j’ai vu, et je considère qu’il reste, quarante-cinq ans après, parmi les plus drôles de ses films.

Très librement inspiré de Guerre et Paix de TOLSTOÏ et de DOSTOÏEVSKI, ce film se passe en grande partie pendant l’invasion de la Russie par Napoléon et ses troupes.

Boris (Woody Allen) est amoureux de sa cousine Sonja (Diane KEATON). Quand les troupes de Napoléon envahissent l’Autriche, Boris se trouve enrôlé dans l’armée russe. Il est désespéré quand sa cousine se marie avec un riche marchand de harengs, qu’elle trompera allègrement. On la voit ainsi jouer la sonate le Printemps de BEETHOVEN avec un de ses amants.

Beethoven Sonate le PrintempsCliquez sur l’image

Avant de partir au combat, les soldats ont droit à une permission. Boris va ainsi à l’opéra écouter la Flûte enchantée de MOZART avec son oncle et sa tante (les parents de Sonja). Pendant l’ouverture, il esquisse une scène de flirt avec une belle comtesse qui est dans la salle.

Mozart_magic_fluteCliquez sur l’image

Les hasards de la guerre font de Boris un héros (bien involontaire). Il retrouve la comtesse lors d’un bal, mais ayant offensé le mari de la comtesse, il doit se battre en duel contre lui.

Boccherini quintette op 13 menuetCliquez sur l’image

Devenu veuve, Sonja accepte de se marier avec lui, pensant qu’il serait tué le lendemain lors du duel.

Le hasard faisant décidément bien les choses chez Woody Allen, il s’en sort, et le couple doit désormais partager une vie commune.

Napoléon envahit la Russie, et Sonja échafaude un plan, celui de faire tuer Napoléon par Boris alors qu’elle fera semblant de séduire l’empereur des Français. Suite à cette tentative ratée, Sonja réussit à s’échapper alors que Boris est condamné à mort, ce qui permet à Woody Allen de parodier la fameuse scène avec la Mort du Septième Sceau de BERGMAN.

La plus grande partie de la musique est donc de PROKOFIEV (qui au passage a lui-même adapté le Guerre et Paix de Tolstoï sous forme d’un opéra). Dès le générique, on peut ainsi entendre la Suite du Lieutenant Kijé,

Prokofiev Lieutenant Kijé

suivie dans la première scène par la musique que Prokofiev a écrite pour Alexandre Nevski, le formidable film d’EISENSTEIN. On peut également entendre la marche de l’Amour des trois oranges.

Prokofiev Alexandre NevskiCliquez sur une scène du formidable film de Sergeï Eisenstein

Outre ces citations musicales, c’est dans ce film qu’on trouve le dialogue suivant entre le héros et son père, dialogue qui cite à peu près tous les romans de Dostoïevski.

Tu te rappelles notre jeune voisin, Raskolnikov ?

Oui.

Il a tué deux femmes.

Non, quelle terrible histoire !

C’est Bobick qui me l’a dit. Les frères Karamazov le lui ont dit.

Il a dû être possédé !

Il était immature.

Immature ! C’était un idiot.

Et il a joué la carte de l’offensé.

C’était un joueur.

Allen War and Death the EndCliquez sur l’image finale

Écrivains, Cinéma, littérature, Woody Allen

Féodor DOSTOÏEVSKI (1821 – 1881)

(c) Adrian Mercure 2021

Féodor DOSTOÏEVSKI est un des plus grands écrivains russes du XIXe siècle. Il est né à Moscou il y a deux cents ans, le 11 novembre 1821. Lors de sa jeunesse dans la Russie tsariste, il fréquente les milieux progressistes, ce qui lui vaut une arrestation et une condamnation à mort, à l’âge de 18 ans. Après un simulacre d’exécution, il est déporté au bagne en Sibérie pour une période de quatre ans. Plus tard, il relatera ses souvenirs dans Souvenirs de la maison des morts. À son retour du bagne, il quitte l’armée (il avait un grade de sous-officier, mais avait été rétrogradé au rang de simple soldat) pour se consacrer à la littérature.

On peut distinguer trois périodes dans son œuvre. Les années romantiques, qui se terminent avec son séjour au bagne, les années où son socialisme est prêt à remplacer Dieu, et enfin le retour aux racines russes et à l’orthodoxie.

Dostoïevski meurt à Saint-Pétersbourg le 9 février 1881.

Ses œuvres principales sont Souvenirs de la Maison des morts (1860 – 1862), Crime et Châtiment (1866), le Joueur (1866), l’Idiot (1868 – 1869), et les Frères Karamazov (1880). La plupart de ces romans ont été adaptés à l’opéra.

Ainsi, Souvenirs de la Maison des morts a été porté à l’opéra par JANACEK sous le titre de la Maison des morts (Z Mrtvého Domu) en 1928.

Janacek De la maison des morts (Z mrtveho domu)Cliquez sur l’image

Dans Crime et Châtiment, le héros, Raskolnikov est un étudiant qui vit dans la misère. Il décide de tuer, presque au nom de la morale, une riche veuve qui prête avec usure de l’argent pour les gens comme lui. Mais, alors qu’il se croyait tout puissant, il doit vivre désormais avec le poids de son crime. Avec ses questions métaphysiques, c’est certainement un des romans de Dostoïevski qui a suscité le plus d’œuvres dérivées, que ce soit au cinéma ou en musique.

En 1942, le compositeur allemand Boris BLACHER écrit un oratorio, le grand Inquisiteur d’après ce roman.

Blacher le grand InquisiteurCliquez sur l’image

Il a aussi fait l’objet d’une adaptation sous le titre Raskolnikov par le compositeur suisse SUTERMEISTER en 1948, d’un ballet de Ronaldo CADEU en 2009,

Cadeu Crime et ChâtimentCliquez sur l’image

et d’un opéra rock russe en 1984. On trouve ainsi son influence chez Woody ALLEN dans son film Crimes et Délits (1990).

Polymedia Crime et ChâtimentCliquez sur l’image

Le joueur est un roman en partie autobiographique, puisque Dostoïevski était un joueur invétéré, qui a perdu beaucoup d’argent pour satisfaire sa passion du jeu. PROKOFIEV s’y est pris à deux fois pour l’adaptation du Joueur, avec une première version en 1916, remaniée en 1927.

Prokofiev le JoueurCliquez sur la bande-annonce

Le prince Mychkine, le personnage principal de L’Idiot, est un être fondamentalement bon, sa bonté confinant même à l’idiotie. À travers Mychkine, Dostoïevski nous dépeint un personnage quasiment christique. L’Idiot a fait l’objet d’un opéra écrit en 2013 par le compositeur russe WEINBERG.

Weinberg l'IdiotCliquez sur l’image

(P.S. Comme pour mes récents articles consacrés à un écrivain ou à un compositeur, j’ai fait appel pour le portrait de Dostoïevski à un jeune artiste qui peut réaliser à la demande vos portraits, ceux des gens que vous aimez, ou de vos animaux familiers, à des prix tout à fait raisonnables. Si vous voulez leur faire une surprise, un cadeau, illustrer vos cartes de vœux, c’est ici : Adrian Mercure (adrian- )

Cinéma, Films, Maria Callas, Woody Allen

MATCH POINT, de Woody ALLEN (2005)

Match Point est un film de Woody ALLEN de la décennie 2000 – 2010, sa période européenne, tourné en Angleterre en 2005.

On y entend beaucoup d’airs d’opéra, car le héros, un jeune homme pauvre et ambitieux, cherche à entrer dans une riche famille anglaise, dont la culture classique fait partie de l’ADN. Dès lors, pour courtiser la jeune fille de la maison, il se voit obligé de la suivre à l’opéra, où on le voit s’ennuyer profondément. Il cherche également à se doter d’une culture qui lui ouvrirait la porte de la haute société, aussi le voit-on essayer de lire Crimes et Châtiments, de DOSTOÏEVSKI, avant que de se rabattre sur Ce qu’il faut savoir de Crimes et Châtiments. Ce choix n’est pas innocent, puisqu’il s’agit presque d’un remake du célèbre roman de Dostoïevski.

Le pitch : Chris est un professeur de tennis qui, par ambition, cherche à entrer dans une famille riche. Il parvient à ses fins en épousant Chloé, la fille de cette famille, mais éprouve une passion violente pour Nola, l’ancienne fiancée de Tom, le frère de Chloé (et donc le fils de famille). Écartelé entre les deux femmes, il décide de s’en sortir en tuant Nola, qui menace de révéler sa liaison à Chloé.

Dès le début, on peut entendre l’air « Una furtiva lagrima » extrait de l’Élixir d’amour de DONIZETTI, interprété par CARUSO. Par la suite, cet air servira de fil conducteur en réapparaissant de manière récurrente.

Donizetti l'Élixir d'amour Una furtiva lagrima CarusoCliquez sur la scène d’ouverture

Chris est un professeur de tennis qui se fait embaucher dans un club huppé de Londres. Il rencontre Tom, jeune homme de bonne famille avec qui il se lie d’amitié (pour pouvoir s’introduire dans sa famille). Il se fait passer pour un amateur d’opéra, alors que le père de Tom est un des mécènes de Covent Garden, et Tom l’invite à une représentation de la Traviata de VERDI dans la loge familiale.

Verdi la traviata Un di felice, etereaCliquez sur Alfredo et Violetta

Chris séduit Chloé, la jeune fille de la famille, et se fait embaucher par le père dans sa société. Lors d’une réception de la famille, on peut entendre l’air « Mal reggendo all’aspro assalto » du Trouvère de Verdi.

Verdi Il Trovatore Mal reggendo all'aspro assaltoCliquez sur l’image

Tom a une fiancée, Nola, une actrice américaine qui rate tous ses castings, mais cette fréquentation n’est pas du goût de la mère. Très vite, Chris est attiré par Nola (normal, le rôle est joué par Scarlett JOHANSSON).

Allen Match Point un jeu agressifCliquez sur Chris et Nola

L’idylle continue entre Chris et Chloé, celle-ci lui proposant de lui faire découvrir le monde des galeries et des expositions, et lui lui proposant des cours de tennis. À la sortie d’une exposition chez SAATCHI, on peut entendre l’air « Mia piccirella » de Salvatore Rosa de GOMEZ. Cet air léger sert à chaque fois qu’il s’agit de montrer les moments heureux du couple.

Gomes Salvator Rosa Mia piccirellaCliquez sur le célèbre ténor français

La vie continue pour le quatuor : repas au restaurant, parties à la campagne et séance de ball-trap, sorties à l’opéra. On peut alors entendre l’air « Caro nome » du Rigoletto de Verdi.

Verdi Rigoletto Caro nome (Callas)Cliquez sur Gilda

Chris et Chloé se marient, et Tom rompt avec Nola pour choisir une femme de son rang. Un jour, Chris rencontre dans une galerie d’art Nola. Une liaison s’installe très vite entre eux, et Chris doit jouer entre sa femme Chloé, qui voudrait qu’il lui fasse un enfant, et Nola, qui voudrait qu’il laisse tomber Chloé pour partager sa vie. L’enfant qu’il ne réussit pas à faire avec Chloé, il le conçoit avec Nola, qui refuse d’avorter comme le lui demande Chris. (Air : « Mi par d’udir ancora » [« Je crois entendre encore »] des Pêcheurs de perles de BIZET.)

Bizet les Pêcheurs de perles Mi par d'udir ancora (Caruso)Cliquez sur Chris et Nola

Elle menace alors d’aller voir Chloé et de tout lui raconter. Chris, acculé, conçoit un plan diabolique, il simule un cambriolage chez la voisine de Chloé, tue la voisine, puis attend le retour de Chloé pour la tuer également, comme l’aurait fait un cambrioleur surpris à l’œuvre. Puis, il jette dans la Tamise les bijoux volés (sauf une bague tombée au sol) et reprend sa vie normale auprès de sa femme et de sa belle-famille.

La police le soupçonne, car Nola tenait un journal intime, dans lequel on retrouve bien évidemment sa trace en permanence.

Je ne vous raconterai pas la fin, ne voulant pas espoiler cette histoire. 🙂

Parmi les airs qui constituent la B.O. de ce film figurent, outre les airs déjà cités, le « Arresta ! », extrait du Guillaume Tell de ROSSINI,

Rossini Guillaume Tell Arresta... Quali sguardi !Cliquez sur l’image

l’air « Desdemona rea », extrait d’Otello de Verdi,

Verdi Otello Desdemona rea !Cliquez sur Otello

l’air « O figli, o figli mio » du Macbeth, toujours de Verdi, ainsi qu’un air plus léger quand Chris emmène Chloé voir une des comédies musicales préférées, « I believe my heart » air extrait de The Woman in white de LLOYD WEBER.

Cinéma, Woody Allen

MON NOM EST BOND, James BOND

In memoriam Sean CONNERY

Pour les millions de spectateurs qui ont vu au moins une fois un James BOND dans leur vie, la musique de ces films, c’est d’abord ça :

Norman James Bond ThemeCliquez sur l’image

En presque 60 ans, le personnage de James Bond a été incarné par différents acteurs, le premier étant Sir Sean CONNERY. Suivront, parmi ceux qui ont marqué le rôle, Roger MOORE, Timothy DALTON et Daniel CRAIG. 

Vous ne vous y attendez pas forcément en regardant les films de James BOND, mais vous avez parfois l’occasion d’entendre aussi quelques extraits de musique classique.

C’est le cas par exemple de L’espion qui m’aimait (The Spy who loved me) (1977), où on peut entendre quelques mesures de la Suite pour orchestre BWV 1068 de J.S. BACH, du 21e Concerto de piano de MOZART, ainsi qu’une citation de la « Méditation » de Thaïs, de MASSENET.

Mozart 21e concerto andanteCliquez sur le pianiste

Dans Moonraker (1979), la rencontre entre James Bond et le méchant (joué par Michael LONSDALE) se fait au son du prélude opus 28 n° 15 de CHOPIN, et un peu plus tard la partie de chasse s’ouvre au son de Also spracht Zarathoustra, de Richard STRAUSS.

Chopin prélude op 28 n 15Cliquez sur le champion du monde de piano toutes catégories

On peut aussi entendre la Tritsch-tratsch Polka de Johann STRAUSS, un extrait de Pagliacci de LEONCAVALLO, tandis que la rencontre du grand méchant Jaws et de sa future se fait au son du Roméo et Juliette de TCHAÏKOVSKI.

Dans Dangereusement vôtre (A View to a kill) (1983), toute la partie qui se joue au château de Chantilly se passe au son des Quatre saisons de VIVALDI. Plus tard, la rencontre amoureuse entre James Bond et la belle espionne russe se fera au son du Lac des Cygnes, de Tchaïkovski.

Tchaïkovski le Lac des cygnesCliquez sur les danseuses

Tuer n’est pas jouer (The living Daylights) (1987) s’ouvre sur un concert où est jouée la 40e symphonie de MOZART. Un peu plus tard, Kara, la belle espionne de l’Est, qui est violoncelliste, joue le 2e quatuor de BORODINE.

Borodine 2e quatuorCliquez sur le quatuor d’élite

Et quand James Bond et la belle Kara s’enfuient à Vienne, on a évidemment droit à une valse de Vienne. Le soir, ils vont à l’Opéra de Vienne écouter les Noces de Figaro. Le film s’achève comme il a commencé, par un concert où Kara joue les Variations sur un thème Roccoco de Tchaïkovski.)

Dans Quantum of Solace (2008), une scène d’action se déroule à l’opéra de Bregen (en Autriche) pendant une représentation de Tosca, de PUCCINI (et plus précisément, pendant le « Te Deum ».)

Puccini Tosca Te DeumCliquez sur Scarpia

Dans Permis de tuer (A license to kill)(1989), une scène de méditation se passe au son de la lettre à Élise de BEETHOVEN.

Beethoven für EliseCliquez sur le pianiste

Enfin, dans le dernier opus (à ce jour), Spectre (2015), on peut entendre le « Cum Dederit » extrait du Nisi Dominus de VIVALDI, l’air « Una furtiva lagrima » extrait de l’Élixir d’amour de DONIZETTI, et enfin le fameux « libiamo« , extrait de la Traviata de VERDI.

Vivaldi Nisi Dominus cum dederitCliquez sur l’image

Il y a un autre James Bond qui ne fait pas partie de la série connue. Il s’agit de Casino Royale (1967), le premier roman de Ian FLEMING. Traité sous une forme humoristique, voire délirante, il réunit une distribution assez ahurissante : Peter SELLERS, Ursula ANDRESS, David NIVEN, Orson WELLS, Woody ALLEN, Deborah KERR, Charles BOYER, Jean-Paul BELMONDO et John HUSTON ! La musique en est de Burt BACCARACH. On y apprend que James bond est lui même pianiste, et qu’il aime jouer DEBUSSY (je n’ai toutefois pas réussi à identifier le morceau qu’on l’entend jouer).

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Sergeï PROKOFIEV (1891 – 1953)

Né en Ukraine en 1891, le petit Sergeï (Serge) est issu d’une famille modeste. Il est initié très jeune à la musique par sa mère, et donne son premier opéra à l’âge de neuf ans !

image d'oreille pour liste de lectureCliquez sur l’oreille pour accéder directement à la liste de lecture

Génie précoce, à 12 ans, il a déjà écrit 4 opéras, une symphonie et 2 sonates.

Il entre au Conservatoire de Saint-Pétersbourg en 1904 où il a pour professeurs RIMSKY-KORSAKOV et LIADOV. Il obtient un grand prix de piano en 1913 en jouant son propre Concerto n°1.

En 1908, il collabore aux soirées musicales de DIAGHILEV à Moscou, où il rencontre STRAVINSKY et DEBUSSY.

En 1915, il écrit des ballets pour les ballets russes de Diaghilev, dont Chout le bouffon créé en 1921 et Ala et Lolli, un ballet qui ne sera finalement jamais monté et dont il tirera la Suite scythe.

Prokofiev suite ScytheCliquez sur le chef d’orchestre

En 1917, il écrit la Symphonie Classique, brillante parodie des symphonies classiques. Il écrit aussi un opéra, Le Joueur, une commande d’après le roman de DOSTOÏEVSKI qui n’aboutit pas.

Prokofiev Symphonie classiqueCliquez sur la cheffe d’orchestre

À la suite de la révolution de 1917, Prokofiev part en exil de 1918 à 1933.

Arrivé en Amérique, les créations américaines de son Concerto de piano et de la Suite scythe connaissent un tel succès que l’Opéra de Chicago lui commande un opéra. Ce sera L’amour des trois oranges écrit en 1919 et créé à Chicago en 1921.

Après l’Amérique, il s’installe à Paris où il révise Chout et où il achève son 3e Concerto de piano.

Prokofiev 3e concerto pour pianoCliquez sur la pianiste

En 1933, il décide de revenir en URSS, et il compose de la musique labellisée soviétique. Il écrit son ballet Roméo et Juliette (1935).

Prokofiev Roméo et JulietteCliquez sur l’image

En 1936, il écrit le célèbre conte pour enfants Pierre et le Loup.

Prokofiev Pierre et le loupCliquez sur Pierre

Il fait la connaissance du cinéaste Sergeï EISENSTEIN, pour qui il écrit les musiques d’Alexandre Nevski (1938) et Ivan le Terrible (1946). Ceci ne l’empêche pas d’être accusé de « formalisme bourgeois », et d’être mis sur les listes noires d’artistes, à côté notamment de CHOSTAKOVITCH. Son monumental opéra Guerre et Paix (1941 – 1943), d’après TOLSTOÏ, ne sera pas monté de son vivant.

Il rentre en grâce en 1951 avec son oratorio La Garde de la Paix, qui lui vaut le prix Staline.

Il décède d’une hémorragie cérébrale en 1953, le même jour que Staline, ce qui fait que le monde mettra plusieurs jours à apprendre sa mort.

Outre les œuvres déjà citées, Prokofiev est surtout connu pour sa musique pour piano : 9 sonates et cinq concertos dont le Concerto pour la main gauche, écrit comme celui de RAVEL pour le pianiste Paul WITTGENSTEIN (le frère de l’autre) qui avait perdu son bras droit à la guerre, et encore deux opéras, l’Ange de feu (1922 – 1927) et les Fiançailles au couvent (1940 – 1946).

Prokofiev concerto pour la main gaucheCliquez sur l’image

Opéra et cinéma : Woody ALLEN a illustré son film Guerre et Amour avec des musiques de Prokofiev, notamment l’amour des trois oranges .

Et pour finir ce billet, je vous propose cette Toccata par Yuja WANG :

Prokofiev toccata Wang
Cliquez sur la pianiste

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ELLE VOULAIT QU’ON L’APPELLE NEW YORK…

… quelle drôle d’idée, comme ne l’a pas chanté Julien CLERC.

Après Paris, je vous propose un nouveau billet consacré à une grande ville. Aujourd’hui New York.

Pays jeune, les États-Unis d’Amérique n’ont pas une longue tradition d’opéras ou de musique dite classique.  Toutefois, de nombreux compositeurs européens ont été invités à diriger aux U.S.A.

Un des premiers « grands » compositeurs à traverser l’Atlantique a été TCHAÏKOVSKI, qui a été invité au Carnegie HALL de New York pour son inauguration. Il y a dirigé, le 5 mai 1891, sa Marche solennelle du couronnement.

Tchaïkovski Marche solenelle du couronnementCliquez sur l’image

Le Tchèque Antonin DVORAK l’a suivi de peu. On lui a confié la direction du Conservatoire de New York, où il sera également professeur de composition de 1892 à 1895. La découverte des musiques et rythmes américains lui inspirera sa neuvième symphonie, dite « du nouveau Monde », ou son Quatuor américain

Dvorak Quatuor américain lentoCliquez sur le quatuor

En 1907, Giacomo PUCCINI vient en Amérique où il assiste à la création américaine de Madame Butterfly au Metropolitan Opera (le MET). Il a l’occasion de voir la pièce The Girl of the Golden West de David BELASCO (également l’auteur de la pièce dont il s’était inspiré pour Butterfly), ce qui lui donne l’idée d’écrire un opéra-western. Ce sera La Fanciulla del West (la Fille du Far West) dont la création mondiale aura lieu au MET en 1910, sous la direction de TOSCANINI.

Puccini la fanciulla del west Ch'ella mi creda libero (MET)Cliquez sur Dick Johnson (Jonas Kaufmann)

L’autrichien Gustav MAHLER a été chef du MET de New York en 1908, mais il est reparti à Vienne au bout d’un an.

Suite à la révolution russe de 1917, on voit partir aux Amériques les deux Sergeï, PROKOFIEV (en 1918) et RACHMANINOV. L’exil de Rachmaninov, coupé de ses racines slaves, tarira une partie de sa verve créatrice. Prokofiev, lui, fera le choix de retourner en URSS au début des années ’30. Son opéra l’Amour des trois oranges est une commande de l’opéra de Chicago.

Maurice RAVEL fera une tournée à travers tous les États-Unis. Ce sera pour lui l’occasion de faire la connaissance de Georges GERSHWIN. Cette tournée aux États-Unis occupe une bonne partie du Ravel de Jean ECHENOZ.

Côté austro-allemand, nombreux sont les musiciens, souvent d’origine juive, qui ont été chassés par le régime nazi comme des artistes dégénérés. Ne pouvant se faire jouer, presque tous ont dû fuir l’Allemagne.

Ainsi, Alexandre ZEMLINSKY (1871 – 1942), digne héritier de Richard STRAUSS, Arnold SCHÖNBERG (1874 – 1951), Erich KORNGOLD (1897 – 1957) et le Tchèque Ernst KRENEK (1900 – 1991) ont dû migrer aux U.S.A, et leur production musicale (hormis celle de Schönberg), pourtant reconnue avant 1933, est aujourd’hui pratiquement inconnue.

Le Hongrois Béla BARTÓK (1881 – 1945) a lui aussi dû migrer aux States en 1940. Il vit, pauvrement, des commandes que ses confrères admiratifs lui passent, et c’est ainsi qu’il crée la sonate pour violon seul, une commande de Yehudi MENUHIN, le 3e concerto pour piano ou encore son concerto pour orchestre. Il meurt à New York en 1945.

Bartok sonate pour violon seulCliquez sur l’image

Enfin, je ne peux pas écrire un billet sur New York sans mentionner la comédie musicale West Side Story, ce Roméo et Juliette contemporain dont la musique est signée Léonard BERNSTEIN.

Bernstein West Side Story PrologueCliquez sur l’image

Et puisque je suis au cinéma, je ne peux pas résister à l’ouverture du génial Manhattan (1979) de Woody ALLEN.

Gershwin Rhapsody in blue ManhattanCliquez sur Manhattan

Cinéma, Mes opéras préférés, Woody Allen

RIGOLETTO, de VERDI (1851)

Rigoletto est un des nombreux opéras inspiré par Victor HUGO. Il a été créé en 1851 à La Fenice de Venise. Rigoletto est le premier opéra de l’impressionnante trilogie de VERDI, puisqu’en 1852 Verdi écrit Le Trouvère, et en 1853 La Traviata. Trois chefs-d’œuvre en trois ans !

Rigoletto, donc, a été écrit sur un livret de PIAVE, d’après la pièce le Roi s’amuse de VH. Victime de la censure autrichienne, son action a été transposée à la cour du duc de Mantoue.

À propos de l’air « La donna e mobile », Verdi, qui avait peur du piratage de son œuvre (déjà!), n’a remis sa partition au soliste et aux instrumentistes que la veille de la création. L’histoire lui a donné raison puisque dès le lendemain, tout le monde chantait cet air dans les rues, qui est devenu depuis un des plus connus de Verdi.

Suivant la classification de G.B.SHAW, on peut dire qu’on est dans le schéma classique (S+T/B), puisque Gilda (Soprano) et le duc (Ténor) s’aiment et que Rigoletto (Baryton) cherche à empêcher cet amour.

Acte I : Lors d’un bal chez le duc de Mantoue, le duc confie à son ami Borsa qu’il a des vues sur une belle femme qu’il voit à la messe depuis trois mois, et à qui un mystérieux inconnu rend visite tous les soirs (Air : « Questa o quella per me pari sono »).

Verdi Rigoletto Questa o quella per me pari sonoCliquez sur l’image

À Borsa qui lui fait remarquer les beautés présentes au bal, le duc répond avec cynisme qu’il est prêt à les aimer toutes, et qu’il n’est pas fait pour la constance. Voyant la comtesse Ceprano, il sort avec elle, devant son mari furieux. Rigoletto, le bouffon bossu du duc ridiculise alors le comte Ceprano. Arrive Marrulo, porteur d’une nouvelle : Rigoletto aurait une maîtresse ! Rigoletto rentre avec la comtesse et le duc, et il lui suggère différentes manières de se débarrasser du comte Ceprano. Le comte crie vengeance, et donne rendez-vous le lendemain à ses amis pour exercer cette vengeance. Arrive alors le comte de Monterone, dont la fille a été déshonorée par le duc de Mantoue. Au lieu de lui répondre, le duc envoie Rigoletto se moquer du comte, qui maudit le duc et son bouffon. Les gardes du duc arrêtent le comte et Rigoletto reste seul, horrifié par la malédiction.

Dans le fond d’une impasse, Rigoletto rentre chez lui, encore très affecté par la malédiction qu’il a reçue. Un spadassin, Sparafucile, vient lui offrir ses services, mais Rigoletto lui répond qu’il n’en a pas besoin pour le moment, mais lui demande où on peut le trouver, à l’occasion. Rigoletto entre chez lui où l’attend sa fille Gilda (Duo : Figlia, mio padre »).

Verdi rigoletto Figlia, mio PadreCliquez sur Gilda

Il lui recommande bien de ne pas sortir, mais Gilda répond qu’elle ne sort que pour aller à la messe.

Entendant du bruit dans la ruelle, Rigoletto va voir à la porte. Le duc en profite pour entrer dans la cour et se cacher. En écoutant parler Gilda et Rigoletto, il comprend que Gilda est la fille de Rigoletto. Rigoletto sorti, il se déclare à Gilda, se faisant passer pour un jeune homme pauvre et amoureux, Gualtier Maldé. Gilda, qui l’avait déjà remarqué à l’église en est déjà amoureuse (Air : « Caro nome »)

Verdi Rigoletto Caro nome

Une troupe arrive, guidée par Ceprano. Ils viennent pour se venger de Rigoletto en enlevant celle qu’ils croient être sa maîtresse, mais Rigoletto étant revenu, ils lui font croire que c’est la comtesse Ceprano qu’ils viennent enlever. Rigoletto se mêle à eux, on lui bande les yeux pendant qu’il tient l’échelle qui servira à l’enlèvement. Ils enlèvent Gilda, et l’emportent, mais celle-ci laisse tomber son écharpe. Quand, resté seul, Rigoletto enlève son bandeau et trouve l’écharpe, il comprend le début de sa malédiction.

Acte II : Dans son palais, le duc est désespéré, on a enlevé l’objet de son amour. Borsa et la petite troupe arrivent, et racontent qu’ils ont enlevé la maîtresse de Rigoletto, et qu’ils l’ont emmenée au palais. Le duc comprend qu’il s’agit de Gilda et sort pour la retrouver. Survient Rigoletto, cherchant partout sa fille. Entendant un page dire qu’il ne faut pas déranger le duc, il comprend qu’il est occupé avec sa fille. Il tombe en pleurs et s’humilie devant les courtisans (Air: « Cortigiani, vil razza danata »).

Verdi rigoletto Cortigiani, vil razza dannataCliquez sur Rigoletto

Gilda rentre et se précipite dans les bras de son père. Elle lui confesse son amour pour le duc (Ensemble « : Mio Padre ! Tutte le feste »).

Verdi Rigoletto Mio Padre Tutte le festeCliquez sur Rigoletto

Rigoletto est effondré. Passe le comte de Monterone que l’on conduit en prison. Monterone déclare que puisque sa malédiction n’a pas eu d’effet sur le duc, que celui-ci vive heureux, mais Rigoletto déclare qu’il sera, lui, le bras de la vengeance du comte (Air : « Si, vendetta, tremenda vendetta »).

Verdi rigoletti Si vendetta tremenda vendetta

Acte III : Rigoletto conduit Gilda près d’une taverne qui sert de repère à Sparafucile. Il montre à sa fille le duc qui vient d’arriver et chante son mépris des femmes (Air : « La Dona e mobile ».)

Verdi rigoletto La donna è mobile

Puis vient la sœur de Sparafucile, à qui le duc déclare son amour. Gilda réalise que le duc ne l’aimait pas, contrairement à ses belles paroles. Rigoletto l’envoie chercher un sac d’or à la maison, et lui recommande d’aller l’attendre à Vérone. Quand Gilda sort, Rigoletto commande l’exécution du duc auprès du tueur, dix pièces d’or à la commande, le solde à la remise du cadavre. La jeune femme et son frère conduisent le duc dans une chambre, mais elle trouve le duc trop beau garçon et essaie de convaincre son frère de ne pas le tuer. Ils se mettent d’accord : si quelqu’un se présente avant minuit à l’auberge, ils tueront ce passant à la place du duc. Gilda, qui était revenue et a tout entendu, décide de se sacrifier pour sauver le duc, qu’elle aime malgré tout. Elle frappe à la porte et entre, et c’est elle qui tombe sous les coups du reître. Rigoletto veut alors jeter au fleuve le corps dissimulé dans un sac, mais il entend au loin la voix du duc. Effrayé, il ouvre le sac, et y trouve Gilda mourante qui lui révèle son sacrifice (Duo : « V’ho ingannato, colpevole fui« .)

Verdi Rigoletto V'ho ingannato, colpevole fui

Rigoletto comprend alors la deuxième partie de sa terrible malédiction.

On peut entendre l’air « Caro nome » dans la BOF du film de Woody ALLEN Match Point.

Match pointCliquez sur l’affiche

Et puisque je suis dans les bonus, je ne peux résister à cette version alternative de l’air « Caro nome »

salvador juanita banana

Cinéma, Divers, Grandes maisons d'Opéra, Woody Allen

LE MET S’INVITE CHEZ VOUS

Vous avez (toujours) rêvé d’assister à un opéra au MET, le Metropolitan Opéra de New-York, sans avoir pu réaliser ce rêve, pour des raisons de budget ou d’organisation. Suivant le site du MET, une série de représentations, originellement transmises dans les salles de cinéma, sera mise à disposition à partir de ce soir, et commencera avec Carmen.

https://www.metopera.org/

Le MET, institution culturelle de premier ordre, a été inauguré en 1883 avec le Faust de GOUNOD (chanté en italien !).

En 1908, c’est au MET que sera donnée la première représentation du Parsifal de WAGNER en dehors de Bayreuth. En effet, par volonté testamentaire, Wagner voulait que les seules représentations du dernier de son opéra soient celles de son théâtre de Bayreuth, mais les Américains ont décidé que cette disposition testamentaire ne s’appliquait pas aux États-Unis.

En 1935, c’est au MET que se passe le film des Marx Brothers, Une nuit à l’opéra, pour une représentation du Trouvère de VERDI d’anthologie (humoristique.)

Le bâtiment actuel, sis au Lincoln Center, date de 1966. Il a été inauguré avec Antoine et Cléopâtre, de Samuel BARBER. On le voit souvent dans les films de Woody ALLEN. Par exemple, dans Small times Crooks (Escrocs mais pas trop), le rêve de cette famille de nouveaux riches est d’assister à une représentation à l’opéra. On y voit une soirée caritative destinée à lever des fonds pour l’opéra.

Parmi les grands chefs qui ont dirigé le MET, on peut mentionner Gustav MAHLER (1908) et Arturo TOSCANINI (1908 – 1915). Les années récentes ont été celles de James LEVINE (1973 – 2016).

Le programme des opéras qui seront mis en ligne est :

16 mars : Carmen de BIZET.

Bizet Carmen METCliquez sur Carmen et Don José

17 mars : La Bohème de PUCCINI.

Puccini La Bohème METCliquez sur l’image

18 mars: Il Trovatore (le Trouvère) de VERDI.

Verdi Il trovatore METCliquez sur Léonora et De Luna

19 mars : La Traviata de Verdi.

Verdi la traviata METCliquez sur Violetta et Germont

20 mars : La Fille du régiment de DONIZETTI.

Donizetti la fille du régiment MET

21 mars : Lucia di Lammermoor de Donizetti.

Donizetti Lucia di Lammermoor METCliquez sur la scène de la folie

22 mars : Eugène Onéguine de Tchaïkovsky.

Tchaïkovsky Eugène Onéguine METCliquez sur Onéguine