Écrivains, littérature, Théâtre, Uncategorized

Lorenzo DA PONTE (1749-1838)

image Da Ponte

Lorenzo da Ponte (Manuelo Conegliano) est né le 10 mars 1749 dans la province de Venise. Son père était d’origine juive, mais après la mort de sa femme, il se remarie avec une jeune catholique et change son nom et adopte celui de Da Ponte. Manuelo Conegliano devient donc Lorenzo Da Ponte.

Lorenzo entre au séminaire et est ordonné prêtre en 1773. Pourtant, après s’être installé à Venise, il mène une vie peu compatible avec la dignité de la prêtrise, et est condamné par les autorités.

En 1781, Da Ponte part à Vienne où il est nommé poète impérial par Joseph II, succédant ainsi à Métastase. Il écrit des livrets pour Salieri (adaptation du Tarare de Beaumarchais, sous le nom de Axur, Re d’Ormus).

Salieri Axur, re d'Ormus come fuggir... Son queste le speranzeCliquez sur l’image

Il a travaillé pour un autre compositeur important à son époque, l’Espagnol Martin y Soler, avec notamment una Cosa rara (1786) ou l’Arbre de Diane (l’Arbori di Diana). Cosi fan Tutte

Martiny Soler Una cosa rara Dolci mi parve un diCliquez sur l’image

S’il reste universellement connu aujourd’hui, c’est pour sa collaboration avec Mozart, puisqu’ils signeront ensemble les Noces de Figaro (1786), Don Giovanni (1787) et Cosi fan Tutte (1789).

Mozart Les Noces de Figaro Non so piuCliquez sur l’image

Mozart Don Giovanni Air du catalogueCliquez sur l’image

Cosi fan Tutte avait été initialement écrit pour Salieri mais celui-ci, n’ayant pas le temps de mettre ce livret en musique, l’a proposé à Mozart.

Mozart Cosi fan tutte Ah, che tutta in un momentoCliquez sur l’image

Après la mort de Joseph II en 1790, Da Ponte se rend à Prague et à Dresde, où il retrouve son camarade Casanova, qu’il avait connu à Venise.

En 1792, son cosmopolitisme le mène à Londres où il écrit des livrets en italien pour le King’s Theatre.

En 1805, il fuit en Amérique avec sa femme pour échapper à ses créanciers où il tient différents commerces avant d’enseigner l’italien et sa littérature. Mais son goût pour l’opéra subsiste et en 1833, il cherche à monter un Opéra italien à New York, après avoir assuré la création américaine de Don Giovanni en 1826.

Sur la fin de sa vie, il écrit, tel Casanova, ses Mémoires.

Da Ponte meurt à New York le 17 août 1838, âgé de 89 ans.

Écrivains, littérature, Philosophie

VOLTAIRE (FRANÇOIS-MARIE HAROUET) (1694-1778)

François-Marie AROUET, dit Voltaire, est né à Paris le 21 novembre 1694.

À l’âge de dix ans, il entre au Collège Louis-le-grand, tenu par les Jésuites, où il restera sept ans. À sa sortie du collège, il entreprend des études de droit pour faire plaisir à son père, mais sans renoncer à sa vocation d’écrivain.

En 1715, au début de la Régence, Voltaire prend position contre le Régent, ce qui lui vaut des ennuis. C’est ainsi qu’il est embastillé en 1717 pour avoir produit des écrits satiriques. Libéré au bout de onze mois, à l’âge de 23 ans, il décide de se consacrer exclusivement à la littérature et prend le pseudonyme de Voltaire.

En 1718, il publie sa première tragédie, Œdipe, qui connaît un beau succès.

En 1723, il publie la Henriade, un long poème en vers à la mémoire de Henry IV, qui connaît un grand et durable succès.

En 1726, suite à une dispute avec un noble, Voltaire est humilié publiquement, passe deux semaines à la Bastille puis contraint de partir en exil. Voltaire se retrouve donc en Angleterre, où il a l’occasion de comparer les deux régimes qui règnent en France et en Angleterre. Il en tirera son premier essai philosophique : les Lettres philosophiques, qui remporte un beau succès en Angleterre, mais aucun en France. En 1728, il est autorisé à rentrer en France, mais doit éviter Paris (et Versailles).

Voltaire reprend sa vie littéraire. Sa pièce Zaïre (1732) connaît un grand succès dans toute l’Europe. Le Zaïre de Voltaire a été abondamment utilisé pour des sujets d’opéra. On peut noter par exemple le Zaïde (1780) de MOZART, ou le Zaïra (1829) de BELLINI.

En 1733, il devient l’amant de madame du Châtelet, auprès de qui il s’intéresse aux sciences et à la philosophie. Dès lors commence pour l’écrivain une double vie. Aux pièces officielles reconnues par lui s’ajoutent des satires ou polémiques qu’il ne reconnaît pas. Il écrit pour RAMEAU un livret d’opéra, Samson, qui victime de la censure ne sera jamais représenté. (Quand SAINT-SAËNS, déjà connu pour ses talents de pianiste virtuose, voudra se faire reconnaître à l’opéra, passage obligé pour être reconnu comme un VRAI musicien, il se servira du livret de Samson comme sujet de son premier projet d’opéra. Bien lui en prit, puisque cette adaptation nous donnera Samson et Dalila, qui connaîtra un très grand succès.)

En 1736 Voltaire commence une correspondance avec Frédéric, le futur roi de Prusse, qui l’invitera régulièrement à Berlin. 1736 est l’année où il écrit la tragédie Alzire, qui sera adaptée par VERDI avec sa peu connue Alzira (1845).

Verdi Alzira Da Guzman su fragil barcaCliquez sur l’image

En 1744, il peut enfin se rapprocher de Louis XV, et écrit avec Rameau La Princesse de Navarre qui sera créé en 1745 à l’occasion du mariage du Dauphin (le fils du roi). À la fin de cette même année, les deux hommes écrivent un opéra à la gloire du roi, Le Temple de la Gloire, à l’occasion de la victoire de Fontenoy.

Rameau la Princesse de NavarreCliquez sur l’image

En 1746, Voltaire entre à l’Académie française, mais 1746 est aussi l’année de publication de Zadig, un ouvrage qu’il désavoue.

En 1748, Voltaire écrit la tragédie Sémiramis, qui sera adaptée par CATEL en 1802 et par ROSSINI en 1823 (sous le titre de Semiramide).

Rossini Semiramide scène et air d'AssurCliquez sur Assur

En 1750, Voltaire part à Berlin où il travaillera à la cour de Frédéric pendant plus de deux ans. C’est là qu’il écrit son conte Micromégas. Micromégas sera mis en musique par Paul MÉFANO en 1978.

Méfano MicromégasCliquez sur l’image

Suite à une brouille avec Frédéric, Voltaire doit prendre la fuite et finit par se retrouver à Genève, où il écrit Candide. PAÏSIELLO écrira en 1787 le Roi Théodore à Venise d’après cette pièce et près de deux siècles plus tard, BERNSTEIN écrit l’opérette Candide en 1956.

Bernstein Candide Make our Garden GrowCliquez sur Lenny

Voltaire travaille aussi à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert et, pour fuir le puritanisme protestant genevois, achète en 1758 le château de Ferney-Voltaire, situé sur le territoire français, mais proche de Genève.

En 1760, il écrit la tragédie Tancrède, qui sera adaptée par Rossini en 1813.

En 1762, Voltaire écrit la tragédie l’Olympie, qui sera mise en musique par SPONTINI en 1818.

Spontini OlympieCliquez sur le Concertgebouw d’Amsterdam

En 1764, il publie le Dictionnaire philosophique portatif, destiné à faire réfléchir le lecteur sur des sujets d’ordre philosophique, contre le fanatisme et l’intolérance.

En 1767 paraît le conte satyrique l’Ingénu, qui sera adapté par GRÉTRY l’année suivante, sous le titre le Huron.

Grétry le HuronCliquez sur Grétry

En 1778, Voltaire est autorisé à revenir à Paris pour la création de sa pièce Irène. Le tout Paris (mais pas l’Église) se presse pour le rencontrer, mais il est déjà malade depuis quelques années, et meurt d’un cancer de la prostate le 30 mai 1778 à Paris et à l’âge de 83 ans.

Et pour mémoire, vous pouvez retrouver les liens entre Voltaire et ROUSSEAU dans le billet « Voltaire et Rousseau, les joyeux duettistes« .

Écrivains, littérature

Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778)

Jean-Jacques ROUSSEAU est né à Genève le 28 juin 1712. Sa mère meurt le 7 juillet de la même année et Jean-Jacques est élevé par sa tante.

À dix ans, il est mis en pension.

À douze ans, on le place en apprentissage chez un greffier, ce qui ne lui plaît guère, et l’année suivante, il entre en apprentissage chez un graveur.

En 1728, il voyage et part à Annecy puis à Turin.

En 1730, à Lausanne, il se fait passer pour un maître de musique parisien.

En 1732, Rousseau donne des cours de musique et en 1742, il travaille à un nouveau système de notation musicale, qu’il présente devant l’Académie des Sciences.

En 1743, il publie sa Dissertation sur la musique moderne et commence l’opéra les Muses galantes. RAMEAU l’accuse d’avoir copié des passages chez un musicien italien. Rousseau quitte Paris pour un emploi de secrétaire de l’ambassadeur de France à Venise.

JJ.ROUSSEAUCliquez sur JJ Rousseau

En 1744, après une dispute avec l’ambassadeur, il revient à Paris où on l’introduit chez le fermier général le RICHE de la POUPLINIÈRE.

En 1745, il se lie avec Thérèse LEVASSEUR, une lingère. Il finit les Muses galantes, qui est représenté devant le roi. Il entre en relation avec DIDEROT et D’ALEMBERT. À la fin de l’année, il retouche les Fêtes de Ramire, de VOLTAIRE et Rameau.

En 1746, c’est la naissance du premier enfant de Jean-Jacques et Thérèse, enfant qui est déposé à l’hospice des Enfants-Trouvés. Rebelote en 1748 avec la naissance de leur second enfant, qui est également déposé à l’hospice des Enfants-Trouvés.

En 1749, D’Alembert confie à Rousseau la rédaction des articles sur la musique de l’Encyclopédie. Ces articles, qui critiquent le système harmonique de Rameau, contribueront plus tard à la Querelle des Bouffons. Jean-Jacques se met en ménage avec Thérèse.

En 1752, Rousseau compose le Devin du village, qui est représenté avec succès devant le roi. C’est à cette occasion qu’éclate la Querelle des Boufons.

rouffeau devinCliquez sur JJ Rousseau

La querelle des Bouffons. Déclenchée à l’occasion d’une représentation de la Servante maîtresse de PERGOLÈSE en 1752, elle oppose les partisans du drame lyrique français, respectueux de l’harmonie chère à Rameau et ceux de l’opéra-bouffe italien, valorisant la mélodie. Elle est alimentée par Rousseau, auteur de l’opéra le Devin du village (1752), qui n’a pas apprécié les critiques de Rameau. Il décrète que le français n’est pas une langue faite pour le chant, à l’inverse de l’italien. La querelle des Bouffons marque la limite entre l’opéra baroque et l’opéra classique.

1753 : représentations du Devin du Village à l’Opéra. Rousseau publie la Lettre sur la musique en France, qui est une charge contre la musique française et on refuse l’entrée de l’Opéra à Rousseau !

En 1754, Rousseau séjourne à Genève où il travaille au Discours sur l’inégalité.

En 1755, il s’installe à l’Ermitage, à Montmorency.

En 1756, Rousseau commence la Nouvelle Héloïse.

En 1760, il travaille à l’Émile, commencé l’année précédente et au Contrat-Social.

En 1762, parution du Contrat-Social. Suite à la censure de l’Émile, Rousseau prend la fuite à Genève, mais à Genève l’Émile est également condamné. Rousseau demande sa protection à Frédéric II de Prusse. Rousseau écrit sa pièce Pygmalion.

En 1763, Rousseau travaille à son Dictionnaire de la musique, une reprise de ses articles écrits pour l’Encyclopédie.

En 1764, Rousseau commence à écrire les Confessions.

Le 30 août 1768, il se marie avec Thérèse.

En 1770, lors de son passage à Lyon, on joue le Devin du village ainsi qu’une de ses pièces, le mélodrame Pygmalion, avec une musique de COIGNET. Rousseau a écrit lui-même la musique de 2 des 22 parties musicales. Rousseau achève ses Confessions. Une autre mise en musique de Pygmalion est celle de DUBUGNON en 1972.

Dubugnon Pygmalion (Rousseau)Cliquez sur Pygmalion et sa créature

En 1774, GLUCK lui demande des copies de son opéra Paride ed Elena et Rousseau écrit la musique de Daphnis et Chloé, sur des paroles de CORANCEL.

Rousseau Daphnis et ChloéCliquez sur JJ Rousseau

En 1775, Pygmalion est représenté à la Comédie française.

En 1778, début des Rêveries d’un promeneur solitaire. En juin, Rousseau retourne à Ermenonville. Le 2 juillet, il est pris de violentes douleurs et meurt, à l’âge de 66 ans.

En 1794, ses restes sont transférés au Panthéon, la Convention ayant reconnu en lui un des précurseurs des idées qui ont porté la Révolution française. Ironie de l’histoire, il y a repose juste en face de son adversaire Voltaire.

Outre ses activités théoriques, ses opéras et ses chansons, Rousseau est également l’auteur de deux motets ecce sedes hic tonantis (1757) et Quam dilecta tabernaciula (1767).

Rousseau Quam dilectaCliquez sur l’image

On l’a vu, donc, Rousseau s’est intéressé à la musique toute sa vie. N’écrit-il pas, dans les Confessions, « Les accents de la voix passent jusqu’à l’âme; car ils sont l’expression naturelle des passions, et en les peignant il les excitent » ?

Et pour en savoir (un peu) plus sur les rapports tumultueux entre Voltaire et Rousseau, retrouvez-ici le billet original.

Écrivains, littérature

Hugo von HOFMANNSTHAL (1874-1929)

Hugo von HOFMANNSTHAL naît à Vienne le 1er février 1874, dans une famille de la bourgeoisie viennoise (son père était banquier).

Il suit ses études dans un des lycées les plus réputés de Vienne de 1884 à 1892, se forgeant une solide formation littéraire, et il publie en 1890 ses premiers poèmes, à l’âge de seize ans.

L’année suivante, il rencontre le poète allemand Stefan GEORGE qui le publie dans sa revue « Blätter für die Kunst » (des Feuilles pour l’art).

À sa sortie du lycée, Hofmannsthal commence des études de droit, tout en poursuivant son activité littéraire. À côté de ses poèmes, il publie en 1892 le drame la Mort de Titien (der Tod des Tizian).

Il sort de l’université en 1901, et décide de poursuivre sa carrière littéraire. Cette même année, il se marie avec Gertrud SCHLESINGER. Le couple aura trois enfants.

En 1902, il publie un bref essai, la Lettre à Lord Chandos. où il défend une littérature se rapprochant de l’idéal mallarméen.

Sous l’influence des récents travaux de Sigmund FREUD, il s’attache à réinventer les mythes de la tragédie antique. Ainsi en 1903, il fait d’Électre (Elektra) une hystérique. Richard STRAUSS, qui avait déjà écrit son opéra Salomé d’après WILDE, demande à Hofmannstahl d’écrire une adaptation d’Elektra pour l’opéra. La création d’Elektra en 1909 sera le début d’une riche collaboration entre les deux hommes, avec Le Chevalier à la Rose (Der Rosenkavalier) (1910-1911), Ariane à Naxos (1912), la Femme sans ombre (1919), Hélène d’Égypte (1928), d’après Hélène d’EURIPIDE et enfin Arabella, créé en 1933 (Hofmannsthal est mort en 1929).

Strauss Elektra FinalCliquez sur l’image

Une autre œuvre d’Hofmannsthal rapprochant les apports de la psychanalyse dans la littérature est Œdipe et la Sphinge (1905), d’après SOPHOCLE, qui explore la psyché d’Œdipe, meurtrier de son père et époux de sa mère.

Comme pour Strauss, l’hystérie se calme avec les opéras qui suivent Elektra. Le Chevalier à la Rose (1909-1910) est un retour vers la Vienne de MOZART, les auteurs reconnaissant leur dette envers les Noces de Figaro.

strauss act II mir ist die Ehre widerfahrenCliquez sur l’image

En 1912, Hofmannstahl adapte une pièce anglaise pour écrire Jedermann (Chacun), œuvre qui sera mise en musique en 1946 par Franck MARTIN.

Martin Jedermann n 3Cliquez sur l’image

En 1914, Strauss et Hofmannstahl signent le ballet la Légende de Joseph (Josefs legend), créé à Paris par les Ballets russes.

L’effondrement de l’Autriche en 1918 va changer son regard sur le monde, et son humanisme devient désenchanté.

En 1920, il fonde le festival de Salzburg avec son ami Max REINHARDT.

En 1921, il écrit l’argument de Achilles auf Skyros, et en 1923, celui de Alketis (Alceste) des ballets mis en musique par WELLESZ.

De 1918 à 1927, il travaille à la Tour, une adaptation de la Vie est un Songe de CALDERON.

Son fils se suicide le 13 juillet 1929, et c’est en préparant ses funérailles qu’Hugo von Hofmannsthal décède à son tour le 15 juillet, victime d’une attaque d’apoplexie, à l’âge de 55 ans.

(Sources principales : Encyclopedia Universalis)

Écrivains, littérature, Théâtre

MÉTASTASE (METASTASIO) (1698-1782)

image Métastase

Pietro METASTASIO (MÉTASTASE pour les Français) est né à Rome le 3 janvier 1698. Né Trapassi, c’est un de ses mécènes qui, ayant remarqué ses dons d’improvisation manifestés dès son plus jeune âge, l’adopte et change son nom par sa traduction en grec.

Métastase suit des études de droit, s’installe à Naples, et en parallèle écrit des pièces de poésie et de théâtre. En 1721, à l’occasion de l’anniversaire de l’impératrice, il compose les Jardins des Hespérides (Gli Orti Esperidi), qui sera mis en musique par PORPORA et chanté par le castrat FARINELLI.

Rapidement, ce coup d’essai sera transformé avec Didon abandonnée (Didone Abandonnata) en 1724. Dès lors, il enchaîne les succès à l’opéra, et ses 27 livrets donneront lieu à plus de 1000 opéras, chaque compositeur du milieu du XVIIIe siècle se devant d’adapter ces livrets, et ce jusqu’à MOZART ! En 1728, Métastase écrit Catone in Utica.

Vinci (Metastase) Didone abandonnataCliquez sur l’image

En 1729, on lui propose la place de poète officiel de la cour à Vienne, avec des conditions financières beaucoup plus intéressantes que celle qu’il avait à Naples. Il s’installe à Vienne en 1730, et c’est dans cette ville qu’il écrira ses œuvres les plus populaires.

Parmi celles-ci, on peut citer Semiramide riconosciuta (1729), Artaserse (1730), la Clemenza di tito (1734), Ipermestra (1744) ou encore Il re pastore (1750).

Vinci (Métastase) ArtaserseCliquez sur Artaserse

Caldara (Metastase) la Clemenza di titoCliquez sur l’image

Hasse (Métastase) Ipermestra Figlia, se un dolce affettoCliquez sur la partoche

Ceux qui se souviennent de Consuelo, de George SAND, se souviennent peut-être que quand la cantatrice arrive à Vienne, elle rencontre dans un salon Porpora, HOLZBAUER et BONONCINI. Holzbauer a mis en musique l’Isola disabitata (1754), l’Isspile (1754), I Cinesi (1756), la Clemenza di Tito (1757), Nitetti (1758), Alessandro nell’Indie (1759) et la Morte di Didone (1759).

Dans le même temps, GALUPPI mettait en musique Artaserse (1749), la Clemenza di Tito (1760) ou Il Re pastore (1762).

Galuppi (Métastase) La clemenza di Tito Ah perdonaCliquez sur l’image

Outre l’opéra, Métastase écrit aussi des livrets pour des oratorios, comme Betulia liberata, qui sera mis en musique par REUTTER. (De nos jours, le Betulia liberata qui est connu est celui que Mozart a composé sur ce même livret de Métastase.)

Reutter (Métastase) la Betulia liberataCliquez sur l’image

Parmi les compositeurs ayant travaillé sur les livrets de Métastase, on peut citer Leonardo VINCI, HASSE, BONNO, CALDARA ou HOLZBAUER, mais aussi HAYDN avec l’Isola Disabitata (1779).

Haydn (Métastase) l'Isola disabitataCliquez sur l’image

Sur la fin de sa vie, le succès de ses œuvres, remarquablement écrites pour le style opera seria, avec force vocalises et effets, commence à passer, et Métastase décline jusqu’à sa mort à Vienne le 12 avril 1782, à l’âge de 84 ans.

Son aura brillera encore, de plus en plus faiblement, notamment grâce à Mozart, qui a écrit Il Re pastore en 1775 et la Clemenza di Tito en 1791, mais aussi à STENDHAL qui a écrit Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase (1854).

Écrivains, littérature, Théâtre

Philippe QUINAULT (1635-1688)

image Quinault

Philippe QUINAULT était contemporain de MOLIÈRE, RACINE ou CORNEILLE et, à son époque, connaissait les mêmes succès qu’eux. Pourtant il n’est plus guère connu de nos jours, sauf par les amateurs de lyrique.

Quinault naît à Paris le 3 juin 1635. Fils d’un boulanger, il fait des études de droit, avant de fréquenter les salons parisiens. Il écrit sa première comédie, les Rivales, en 1653 qui signe le début de son succès.

En 1660, il se marie avec une jeune veuve avec la dot de laquelle il achète la charge de « valet de chambre ordinaire du roi », charge qui lui confère un titre de noblesse et lui permet de s’approcher de Louis XIV. Ceci ne l’empêche pas de poursuivre sa carrière d’écrivain jusqu’à sa pièce Bellérophon (1671).

En parallèle de cette carrière, Quinault écrit des arguments pour des ballets ou des mascarades (on se souvient que Loulou XIV était friand de ballet.) Dès 1656, il écrit Armide et Renaud pour une comédie mise en musique par Michel LAMBERT. Il collabore aussi avec Molière pour le Ballet des muses (1666-1667) ainsi que pour Psyché (1671) de LULLY.

Lully Psyché Plainte italienneCliquez sur l’image

En 1670, Quinault entre à l’Académie française (un an avant PERRAULT).

En 1672, quand Lully rachète le privilège de l’Académie royale de musique, c’est vers Quinault qu’il se tourne pour l’écriture de ses livrets, après sa brouille avec Molière. Cette collaboration démarre avec les Fêtes de l’Amour et de Bacchus (1672) suivi par la tragédie en musique Cadmius et Hermione (1673). En 1674, c’est Alceste, qui désarçonne le public. La FONTAINE, Racine et BOILEAU tentent alors de prendre sa place, et Quinault est mis sous la tutelle artistique de la « petite académie », un cercle restreint de poètes mis en place par COLBERT pour gérer le mécénat artistique du roi.

Dès lors, Lully et Quinault produisent une tragédie lyrique par an, avec Thésée (1675), Atys (1676), Isis (1677). L’insuccès de cette dernière le fait remplacer par Thomas Corneille, mais après la disgrâce de la Maintenon, l’attelage Lully / Quinault peut redémarrer.

Lully Atys songes funestesCliquez sur l’image

Suivent alors Proserpine (1680), Persée (1682), Phaëton (1683), Amadis (1684), Roland (1685) et Armide (1686) ainsi que des ballets.

Lully Armide enfin il est en ma puissanceCliquez sur Armide

Quand Louis XIV commence à s’occuper plus de son salut que de la vie mondaine, laissant ces plaisirs au Dauphin, Quinault, malade, décide de prendre sa retraite et de songer à son salut.

Quinault meurt à Paris le 26 novembre 1688, à l’âge de 53 ans, mais ses livrets, de par la perfection de leurs constructions, connaîtront encore une vie longtemps après sa mort, et c’est ainsi que Jean-Chrétien BACH (un des fils de Jean-Sébastien) écrira son propre Amadis des Gaules en1779.

Bach J.-C. Amadis de Gaule Venez, dans de plus doux asilesCliquez sur l’image

Lors de la querelle des gluckistes et des piccinnistes, GLUCK sera amené à écrire son Armide en 1777 alors que l’année suivante PICCINNI reprendra le livret de Roland (et en 1780 celui d’Atys.)

Gluck Armide enfin il est en ma puissanceCliquez sur l’image

Piccinni Atys OuvertureCliquez sur Piccinni

(Sources principales : Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la direction de Marcelle BENOIT, Fayard 1992).

Écrivains

EUGÈNE SCRIBE (1791-1861)

image Scribe

Eugène SCRIBE, né à Paris le 24 décembre 1791, est un des dramaturges français les plus connus et les plus joués du XIXe siècle.

Passionné de théâtre dès son plus jeune âge, il écrit des pièces avec ses amis, pièces qui ne rencontrent pas le succès. C’est à partir de 1815 que sa carrière de dramaturge débute réellement avec Une nuit de la garde nationale. Assez vite, il s’attache les services de collaborateurs, ce qui lui permet de produire plusieurs centaines de pièces et de livrets d’opéras ou d’opéras-comiques. Après avoir fait le succès du théâtre du Gymnase pour lequel il écrivait, il se met à écrire des livrets d’opéra vers 1825.

Son génie a été de trouver d’écrire des intrigues qui se résolvent petit à petit par des enchaînements logiques de faits que le spectateur découvre, avec un sens du suspens assez novateur pour son époque.

Si ses pièces ne sont plus guère montées aujourd’hui, la liste des compositeurs avec qui il a travaillé et de chefs-d’œuvre de l’art lyrique auxquels ila collaboré est impressionnante.

Ainsi, en 1819, il écrit la Somnambule, dont HÉROLD tirera en 1827 un ballet, quatre ans avant la reprise de ce même sujet par BELLINI.

En 1825, il écrit pour BOÏELDIEU ce qui reste l’opéra le plus célèbre de ce compositeur : la Dame blanche, d’après Walter SCOTT. La Dame blanche est considéré comme un des premiers opéras gothiques.

Boïeldieu la Dame blanche D'ici voyez ce beau domaineCliquez sur la Dame blanche

En 1827, il rencontre MEYERBEER et les deux hommes entament une collaboration qui s’inscrira dans la durée. Cette collaboration débute avec Robert le Diable, créé en 1831 à l’Opéra, et qui est un véritable triomphe. Cette œuvre est considérée comme à l’origine du Grand opéra à la française (le Gof), un genre nouveau caractérisé par un drame bâti sur une trame historique, avec des décors grandioses et un ballet obligatoire.

En 1828, il écrit pour son complice AUBER la Muette de Portici, un des opéras à grand spectacle qui contribuera à fonder le Grand opéra à la française. Avec Auber, ils co-signeront trente-sept ouvrages, presque tous des succès.

Auber la Muette de Portici amour sacréCliquez sur l’image

Toujours en 1828, c’est pour ROSSINI qu’il écrit le livret du Comte Ory.

Rossini le Comte Ory duo Ory IssolierCliquez sur Ory

En 1830, Scribe écrit pour Auber Fra Diavolo et en 1831, pour MEYERBEER, Robert le Diable. Avec Meyerbeer, il écrira notamment les Huguenots en 1836, le Prophète en 1849 et l’Étoile du nord en 1854.

Meyerbeer les HuguenotsCliquez sur Marguerite de Valois

1831 est aussi l’année de la Sonnambula de Bellini, opéra dont le livret est tiré d’un vaudeville de Scribe datant de 1819.

En 1832, c’est l’autre compositeur phare du bel canto, DONIZETTI, qui écrit l’Élixir d’amour, d’après un livret écrit pour Auber, le Filtre. Suivront avec ce même compositeur La Fille du régiment et La Favorite (1840), ainsi que Don Pasquale (1843).

Donizetti la Favorite O mon FernandCliquez sur la Favorite

Donizetti Don Pasquale (Pretty Yende)Cliquez sur Norina

En 1834, Scribe est élu à l’Académie française, et les chefs d’œuvre continuent avec en 1835, la Juive pour HALÉVY (le beau-père de BIZET).

En 1854, c’est GOUNOD qui met en musique une pièce initialement écrite pour BERLIOZ, la Nonne sanglante.

Gounod La Nonne sanglante 2Cliquez sur la Nonne

Et quand en 1855, l’Opéra de Paris commande une œuvre à VERDI, c’est tout naturellement à Scribe que l’on s’adresse pour écrire le livret des Vêpres siciliennes.

Verdi les Vêpres siciliennes Mercé, dillette amicheCliquez sur l’image

On retrouve Verdi en 1859 avec le Bal masqué, directement inspiré de Gustave III ou le bal masqué écrit pour Auber en 1833.

Eugène Scribe meurt le 20 février 1861 à Paris, à l’âge de 69 ans.

Ses pièces continuent à inspirer les compositeurs puisque Adrianna Lecouvreur, de Ciléa, est inspiré d’une pièce écrite par Scribe en 1849.

Écrivains, littérature, Poésie

Pierre de RONSARD (1524-1585)

image Ronsard

Pierre de RONSARD est né en septembre 1524 dans le Vendômois. On ne connaît pas la date exacte de sa naissance. Il est considéré comme un des poètes les plus importants du XVIe siècle.

Son père, fait chevalier pour ses services pendant les guerres d’Italie (celles de François 1er) travaillait au service du Dauphin. Il essaiera d’ailleurs d’attacher son fils Pierre au service du Dauphin, puis à la mort de celui-ci à son frère Charles, duc d’Orléans. Au mariage de leur sœur Madeleine avec le roi Jacques d’Écosse, Ronsard est attaché à son service, puis après la mort de Madeleine à l’âge de 16 ans, à celui du roi Jacques, ce qui lui valut de passer 3 ans en Écosse ou à Londres.

En 1539, il revient en France et se met au service du duc d’Orléans.

À la suite d’une maladie qui le rend à moitié sourd, il arrête sa carrière diplomatique pour se consacrer aux études.

En 1547, il rencontre du BELLAY avec qui il va fonder, avec quelques autres poètes, la Pléiade qui avait pour but de surpasser les auteurs italiens (DANTE, BOCCACE, PÉTRARQUE).

En 1549, il publie quelques poèmes, mais c’est surtout avec ses Odes, à partir de 1550, qu’il commence à se fait connaître. Il est intéressant de noter que dès cette époque, Ronsard concevait sa production poétique pour être chantée.

Sa première ode à avoir été mise en musique est Ma petite Colombelle, par MURET, en 1552.

Muret ma petite colombelle (Ronsard)Cliquez sur l’image

En 1552, ce sont les Amours de Cassandre et il est nommé « prince des poètes ». Surtout, cette année-là, la parution des Amours de Pierre de Ronsard vandomoys est accompagnée d’un « supplément musical » de dix œuvres à 4 voix, signées par les meilleurs compositeurs de l’époque, comme JANEQUIN, GOUDIMEL ou CERTON. L’éditeur donne même les indications pour que des sonnets d’une même structure puissent être chantés sur la même musique que celle du poème d’origine. C’est de l’OuLiPo avant la lettre !

Ronsard Mignonne allons voir si la roseCliquez sur l’image

Goudimel Quand j'aperçois (Ronsard)Cliquez sur l’image

Le succès de ses poésies, le pousse à chercher une place de poète à la cour et il devient poète du roi Charles IX. En 1565, le roi lui offre le prieuré de Saint-Cosme. Ronsard écrit la Franciade, une fresque historique relatant l’Histoire de France.

En 1585, il publie encore les Sonnets pour Hélène, mais miné par la maladie, il finit par mourir le 25 décembre 1586 dans son prieuré de Saint-Cosme.

Dès lors, il tombera dans l’oubli pendant environ deux siècles avant qu’on ne redécouvre son œuvre.

Par exemple, le jeune WAGNER mettra en musique le fameux « Mignonnes, allons voir si la rose ».

Wagner Mignonne allons voir si la rose (Ronsard)Clqiuez sur Wagner

Il sera suivi au XIXe siècle par GOUNOD, BIZET, ou GOUVY.

Le XXe siècle continuera les hommages musicaux à Ronsard, avec notamment, à l’occasion du 400e anniversaire de sa naissance, la publication d’un numéro spécial de la Revue musicale qui lui est entièrement consacré. Le 15 mai aura alors eu lieu un concert Ronsard, dont les musique étainet signées DUKAS, ROUSSEL, AUBERT, CAPLET, HONEGGER, MANUEL, DELAGE et RAVEL.

Roussel Ciel, aer et vens (Ronsard)Cliquez sur l’image

Ravel Ronsard à son âme (Ronsard)Cliquez sur l’image

Plus tard, ce sera POULENC qui écrira « Cinq mélodies de Ronsard ».

Poulenc Je n'ai plus les os (Ronsard)Cliquez sur l’image

Et la mise en musique de Ronsard continue encore de nos jours…

(Sources: un texte aimablement fourni par Pascal BERGERAULT, professeur d’histoire de l’art à l’Université de Tours.)

Écrivains, Compositrices, littérature, Poésie, Théâtre

Maurice MAETERLINCK (1862-1949)

image Maeterlinck

Maurice MAETERLINCK est né le 29 août 1862 à Gand. Poète et surtout dramaturge, il est considéré comme étant le chef de file des symbolistes.

Comme d’autres poètes de son époque, il suit des études de droit avant de se consacrer à la littérature. Dès 1885, il publie des poèmes d’inspiration parnassienne, ce mouvement poétique qui a suivi le romantisme, visant à promouvoir « l’art pour l’art » comme l’écrivait GAUTIER.

Il décide de partir à Paris où il fait la connaissance de MALLARMÉ ou VILLIERS de L’ISLE-ADAM. Il découvre les idéalistes allemands, HEGEL et SCHOPENHAUER ainsi que SCHLEGEL, préfigurateur du symbolisme.

En 1889, il publie Serres chaudes, un recueil de poèmes qui sera mis en musique par CHAUSSON et Lili BOULANGER.

Chausson Serres chaudesCliquez sur l’image

Boulanger Lile RefletsCliquez sur l’image

En 1889, il publie sa première pièce de théâtre, la Princesse Maleine. Lili Boulanger en a tiré un opéra, dont le manuscrit est perdu.

Suivront en 1890 l’Intruse, portée à l’opéra par RIEMANN, et les Aveugles, qui a inspiré trois opéras, et en 1891 les Sept princesses.

1892 est l’année de son œuvre peut-être la plus connue, Pelléas et Mélisande, qui a fait l’objet d’au moins cinq adaptations musicales signées DEBUSSY, FAURÉ, SCHÖNBERG, SIBELIUS, WALLACE et Mel BONIS.

En 1894, ce sera une série de trois petites pièces : Alladine et Palomides, pièce qui fera l’objet de trois opéras et Intérieurs (deux opéras), ainsi que la Mort de Tintagiles (trois opéras). Je reviendrai dans un billet spécifique à ces mises en musique de Pelléas et Mélisande.

En 1895, il fait la connaissance de l’actrice Georgette LEBLANC (la sœur de Maurice LEBLANC, le créateur du personnage d’Arsène Lupin.) Ils s’installent en concubinage notoire à Passy, près de Paris, au grand dam de leurs familles respectives, toutes les deux très catholiques. Ensemble, ils tiendront un salon fort couru où on pouvait rencontrer Oscar WILDE, Stéphane Mallarmé, Auguste RODIN ou encore Camille SAINT-SAËNS. Maurice et Georgette vivront ensemble jusqu’en 1918.

En 1896, Maeterlinck publie un second recueil de poésies, Douze chansons, dont certaines seront mises en musique par ZEMLINSKY. Pour le théâtre, il écrit Aglavaine et Sélysette (mis en musique par HONEGGER) et le Trésor des humbles.

Honegger Aglavaine et SélysetteCliquez sur l’image

En 1901, ce sera Ariane et Barbe bleue, mis en musique par DUKAS et par BARTOK (Le Château de Barbe bleue) et Sœur Béatrice (quatre opéras). Dans cet opéra, on retrouve les prénoms de Mélisande, Sélysette et Alladine pour les premières femmes de Barbe bleue.

Dukas Ariane et Barbe bleueCliquez sur les cinq premières femmes de Barbe bleue

Bartok le Château de Barbe bleueCliquez sur la pauvre Judith

En 1902, il écrit Mona Vanna qui sera porté quatre fois à l’opéra, dont un opéra inachevé de RACHMANINOV. En 1908, ce sera l’Oiseau bleu, porté à l’opéra par WOLFF.

Rachmaninov Monna VannaCliquez sur l’image

En 1911, Maeterlinck est lauréat du prix Nobel de littérature.

En 1918, il se marie avec une autre actrice, Renée DAHON.

En 1930, il rachète un bâtiment de luxe, conçu pour être un casino, et en fait sa villa qu’il appelle Orlamonde (comme dans Ariane et Barbe bleue ou une des Douze chansons.)

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie aux États-Unis. Il revient à Nice en 1947 et c’est dans sa villa d’Orlamonde qu’il meurt, le 6 mai 1949.

Outre ses poésies et ses pièces de théâtre, Maeterlinck a aussi écrit des essais sur la biologie tels que la Vie des abeilles, la Vie des termites ou la Vie des fourmis, ainsi que des écrits mystiques.

Écrivains, Compositrices, littérature, Poésie

Paul VERLAINE (1844 – 1896)

Paul VERLAINE est né à Metz le 30 mars 1844.

Son père était militaire, d’où de nombreux déménagements de la famille pendant la jeunesse de Paul. Sa mère, qui avait fait deux fausses couches, adorera son fils et lui passera tout. Ses parents adopteront aussi une cousine orpheline, Élisa, qui sera le premier amour du jeune homme.

Verlaine père démissionne de l’armée avec le grade de capitaine, et la famille s’installe à Paris, où Paul suit ses études dans une pension privée et au lycée Condorcet. Peu intéressé par les études, il semble plus attiré par certains de ses jeunes condisciples.

Il publie son premier recueil de poésie, les Poèmes saturniens, à l’âge de 22 ans, en 1866. On peut y lire une certaine influence baudelairienne.

Brassens Chanson d'automneCliquez sur la Chanson d’automne

À l’occasion de cette sortie, un jeune poète, un certain MALLARMÉ, lui écrit pour lui signifier l’admiration qu’il porte à ses poèmes.

Peu intéressé par les études, Verlaine fréquente les cafés littéraires, et commence à boire (beaucoup) d’alcool, notamment de l’absinthe, boisson qui, selon les procédés de fabrication de l’époque, recélait du méthanol, un alcool attaquant le cerveau.

Dans le groupe des Vilains Bonshommes, lié aux Parnassiens, il fait la connaissance de Charles de SIVRY, un compositeur ami de CHABRIER avec qui ils ont des projets d’opérettes, Vaucochard et Fils 1er et Fisch-ton-Kan. Et c’est de Sivry qui présentera sa sœur Mathilde à Verlaine. Plus étonnant encore, après la commune, de Sivry se retrouva emprisonné, et en prison c’est lui qui donnera l’adresse de sa mère à un garde national qui cherchait un professeur de piano pour son fils. Ce fils s’appelait Claude Achille DEBUSSY, et fait partie des nombreux compositeurs qui ont déposé de la musique sous les vers de Verlaine.

Inquiet pour l’avenir de son fils, Verlaine père le fait entrer en 1864 comme employé de bureau à l’Hôtel de ville de Paris. Entretemps, son amour de jeunesse, Élisa s’est mariée à un riche industriel sucrier. en 1869, il publie le recueil Fêtes galantes, inspiré par une exposition des peintres du XVIIIe siècle qui avait eu lieu au Louvre.

Fauré Clair de LuneCliquez sur l’image

Debussy Colloque sentimentalCliquez sur le Colloque sentimental

Après la mort de son père, Verlaine continue de vivre chez sa mère qui le pousse à se marier avec Mathilde de neuf ans sa cadette. Le mariage se fera en 1870 et ils auront un fils, Georges, en 1871. Son amour pour Mathilde inspirera plusieurs poèmes de la bonne Chanson, qui paraîtra en 1871 après la guerre de 1870 et la Commune.

Hahn l'Heure exquiseCliquez sure l’Heure exquise

En 1871, justement, Verlaine reçoit une lettre qui bouleversera sa vie. Un jeune homme de Charleville, Arthur RIMBAUD, lui écrit qu’il souhaite quitter sa ville de province où il s’ennuie mortellement pour rejoindre la capitale. Après quelques hésitations, Verlaine l’invite à Paris. Cette rencontre est capitale tant il retrouve chez le jeune homme de 17 ans des idées qu’il porte en lui depuis longtemps. Dès lors, il se désintéresse de sa jeune femme pourtant enceinte. Verlaine et Rimbaud partent ensemble en Angleterre et en Belgique. Un jour, Verlaine tirera un coup de feu sur Rimbaud, ce qui lui vaudra une condamnation à deux ans de prison. Les poèmes écrits pendant cette période figurent dans les Romances sans paroles (1874).

Fauré SpleenCliquez sur l’image

En prison, il retrouve la foi catholique de son enfance et compose le recueil Sagesse (1880).

Boulanger (Nadia) un grand Sommeil noirCliquez sur le grand Sommeil noir

À sa sortie de prison, il retrouve brièvement, Rimbaud qui lui confie le manuscrit des Illuminations, que Verlaine fera imprimer quelques années plus tard.

En 1875, il est professeur à Londres avant de rentrer en France, où il enseigne dans un collège de jésuites. Il se prend d’affection pour un de ses jeunes élèves, Lucien. Quelques années plus tard, ils se retrouvent à Londres, avant de s’installer chez les parents de Lucien. La mort de celui-ci en 1883 bouleversera Verlaine qui écrira plusieurs poèmes que l’on trouve dans le recueil Amour.

Il rentre à Paris en 1882 et renoue avec le milieu littéraire. en 1884, Il publie son essai sur les Poètes maudits ainsi que le recueil Jadis et naguère, dans lequel on trouve son fameux « Art poétique ».

Mais son alcoolisme est toujours là, provoquant chez lui des épisodes de grande violence, il ira même jusqu’à essayer d’étrangler sa mère. Après un nouveau séjour en prison, il finira dans la déchéance, presque clochard, et meurt de pneumonie le 8 janvier 1896 à Paris.

Malgré son côté « asocial » ses talents de poètes ont été reconnus par les siens, et il a porté le titre de « prince des poètes », titre que portera Mallarmé après sa mort.

Liste des œuvres

(Source principale : Henri TROYAT – Verlaine – Flammarion 1993.)