La liste des sept péchés capitaux : l’orgueil, la gourmandise, la luxure, l’avarice, la jalousie, la colère et la paresse a été fixée par Saint-Thomas d’Aquin (1224 – 1274) dans sa Somme théologique.
Après l’orgueil et la gourmandise, la luxure est donc le troisième péché capital. Comme la gourmandise, on pourrait la qualifier de péché capiteux.
La luxure, c’est la recherche sans retenue du plaisir sexuel.
En 1746, l’Anglais FIELDING publie Tom Jones, enfant trouvé dans lequel on trouve deux lords luxurieux. Ce roman très riche a été adapté par PHILIDOR dès 1765 dans son opéra-comique Tom Jones.
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Il précède de peu MOZART et son héros libertin, Don Giovanni. Au XVIIe siècle, le libertin, c’était le libre penseur, celui qui s’affranchissait de Dieu. Au XVIIIe siècle, le sens avait déjà évolué vers une personne qui cherchait le plaisir, et s’était donc rapproché de la luxure.
Cliquez sur Leporello lisant le catalogue des conquêtes de son maître à Dona Elvira
Le duel entre l’amour physique et l’amour courtois est au cœur du dilemme qui s’impose à Tannhaüser, le héros de WAGNER. En effet, ayant succombé à l’ivresse de la luxure au Mont de Vénus, comment pourra-t-il, revenu chez les humains, retrouver l’amour d’Élisabeth ?
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MASSENET semble s’être fait une spécialité des femmes luxurieuses, avec Manon qui veut « vivre pleinement sa jeunesse », ou Thaïs, la prostituée qui fait perdre la tête au moine Abigaïl.
Le XXe siècle n’est pas avare non plus en scène de luxure. Ainsi du personnage de Lulu mis en musique par Alban BERG.
BRECHT et WEILL ont écrit, outre le ballet les sept Péchés capitaux, l’opéra Grandeur et Décadence de la ville de Mahagonny. Retrouvons Lotte LENIA, la créatrice de la chanson « Alabama song ».
Pour écrire son Rake’s progress (la Carrière d’un libertin), STRAVINSKY s’est inspiré d’une série de peintures de HOGARTH.
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Enfin, la Lady Macbeth de Mzensk de CHOSTAKOVITCH, insatisfaite avec son mari, trouve le plaisir dans les bras d’un autre.
Et pour finir, je vous propose un petit bijou d’Erik SATIE, « Je te veux ».
À bientôt pour un nouveau péché capital, l’avarice.