Mes opéras préférés, Mythologie

ATYS, de LULLY (1676)

Alors que l’on fête ces jours-ci les 40 ans des Arts Florissants de William CHRISTIE, j’ai voulu m’associer à cet hommage avec Atys de LULLY.

Tragédie lyrique créée en 1676, Atys est le quatrième fruit de la collaboration de Lully et QUINAULT. Il a certainement été un des opéras favoris de Louis XIV, qui le fait donner à plusieurs reprises.

Quel choc j’ai rencontré quand j’ai eu l’occasion de le découvrir à l’Opéra comique à la fin des années 80, dans la merveilleuse production des Arts Florissants de William Christie (à l’époque pas encore très connus), de Jean-Marie VILLÉGIER à la mise en scène et de Francine LANCELOT pour la reconstitution des ballets tels qu’on les montait sous le règne de Loulou XIV.

Atys commence par un prologue à la gloire du Roi Soleil, comme il était de coutume à l’époque. Il n’y a pas beaucoup de grands airs, mais surtout des récitatifs et des ensembles, duos, trios, chœurs, le tout soutenu par une orchestration très subtile. Ah les flûtes de l’air du sommeil du second acte !

Prologue : à la gloire du roi Louis XIV, que l’on compare à un dieu.

Lully Atys préludeCliquez sur William Christie

Acte I : Atys invite les Phrygiens à préparer l’arrivée de la déesse Cybèle. Sangaride apparaît, joyeuse, car aujourd’hui on fête son mariage avec le roi de Phrygie, Célénus. Cybèle, reine des dieux, va venir en personne donner du lustre à cette cérémonie. Restée seule avec sa confidente, la joie de Sangaride disparaît : en réalité, c’est « l’indifférent Atys » qu’elle aime. Atys surprend sa détresse, et lui avoue un amour dont on le croyait incapable. Sangaride lui répond qu’elle l’aime en retour. La cour s’avance, Cybèle va désigner son grand prêtre et sacrificateur.

Acte II : Le roi Célénus et Atys se disputent la gloire d’être choisi par Cybèle comme Grand Sacrificateur. Mais derrière leurs propos, c’est bien à Sangaride qu’ils pensent tous les deux. Cybèle vient faire son choix en faveur d’Atys, qu’elle aime en secret. Atys reçoit les honneurs de sa nouvelle charge.

Lully Atys danse des ZéphirsCliquez sur les Zéphirs

Acte III : Face à Idas et sa sœur, envoyés par Sangaride, Atys renonce peu à peu à son amitié d’avec Célénus et se résigne à trahir le roi. À peine sa décision prise, un sommeil profond l’envahit. C’est un artifice que Cybèle a choisi pour lui dévoiler son amour. Les allégories du sommeil chantent les joies de l’amour, mais les songes funestes viennent prévenir l’indifférent des dangers qu’il y a à trahir les dieux (Chœur : « L’amour qu’on outrage ».)

Lully Atys songes funestesCliquez sur les songes funestes

Atys se réveille en sursaut, devant Cybèle qui le rassure. Sangaride arrive et implore Cybèle, elle n’aime pas Célénus et ne veut pas l’épouser. Atys, troublé, intervient auprès de Cybèle, qui finit par deviner la passion qui les anime tous deux. Cybèle donne libre cours à son chagrin (Air : « Espoir si cher ».)

Acte IV : Sangaride voit en Cybèle une rivale heureuse et se lamente sur l’ingratitude d’Atys (Air : « Revenez ma raison ».) Pour se venger d’Atys, elle confirme son amour à Célénus qui veut presser le mariage. Resté seul avec Sangaride, Atys s’explique, et les deux amants se jurent fidélité (Duo : « Aimons en secret »). Le père de Sangaride arrive pour le mariage (Air & chœur : « Que l’on chante ») mais Atys se sert des pouvoirs de sa charge de Grand Sacrificateur pour interrompre la cérémonie nuptiale, déclarant que Cybèle ne veut pas de ce mariage.

Acte V : Célénus vient se plaindre à Cybèle. Comprenant qu’ils ont été trahis tous les deux par Atys, ils décident de se venger. Atys, rendu fou par un charme de Cybèle, croit voir en Sangaride un monstre affreux, et lui plonge son poignard dans le cœur.

Lully Atys Toi qui portes partout et la rage et l'horreurCliquez sur l’image

Libéré de son charme par Cybèle, il découvre que c’est Sangaride qu’il vient de tuer. (Chœur : « Atys lui-même fait périr ce qu’il aime ».) Il se frappe avec son poignard mais Cybèle le métamorphose en pin pour pouvoir l’aimer toujours. La déesse pleure alors celui qu’elle a vaincu, mais qui lui échappe à jamais (Air & chœur : « Que le malheur d’Atys afflige tout le monde »).

Lully Atys que le malheur d'Atys afflige tout le mondeCliquez sur l’image

Retrouvez tous mes « opéras préférés » en cliquant sur le lien.

7 réflexions au sujet de “ATYS, de LULLY (1676)”

  1. Encore un très très bel article. Comme j’aimerais pouvoir visionner ces vidéos, écouter ces morceaux., comme ça, a partir de mon Smartphone. Pendant mes pauses café, par exemple.
    Et même pas je peux dire « vivement la retraite » l ( déjà qu’on n’est pas sûr d’en avoir une un jour, au train où vont les choses, le chemin est encore long )
    Belle journée à toi, Jean- Louis, et merci, un tout grand MERCI du ❤ pour l’ensemble de ces superbes articles.

    Aimé par 2 personnes

Laisser un commentaire