L’événement semble passer largement inaperçu, c’est pourtant ce soir (1er avril 2023) que sera créé, en direct du CERN sous les yeux des spectateurs, le dernier opéra de Stephen HAWKING, et le premier opéra quantique de l’histoire.
On se souvient de la catastrophique production de l’Opéra de Paris, convoquant Stephen Hawking dans une mise en scène de la Damnation de Faust de BERLIOZ (avec l’approche simpliste suivante, Faust = savant et savant = Hawking).
Mais ce n’est pas de cet « hommage » raté que je vais vous parler aujourd’hui, mais bien de la création du premier opéra quantique de l’histoire, sous-titré « Des Trous de vers au cœur des trous noirs« .
Suivant le classement de G.B.SHAW, nous sommes ici dans une configuration originale (S+B / TdV ), puisqu’une étoile (soprano) est attirée par un trou noir (basse), alors qu’un trou de vers (TdV) cherche à les séparer.
Le pitch : Les trous noirs sont des régions singulières de l’espace-temps, créées par l’effondrement d’une étoile supermassive sur elle-même, créant un champ gravitationnel si intense que la matière qui l’approche ne peut s’en échapper. Mieux, la lumière elle-même, composée de photons, est attirée inéluctablement par le trou noir. Dès lors, aucune lumière ne peut en provenir, d’où le nom de trou noir.
Cliquez sur la coalescence de deux trous noirs
Acte I : En 1974, le physicien Stephen Hawking, dans le cadre de ses travaux sur la thermodynamique des trous noirs a suggéré que les trous noirs détruisent l’information contenue dans les objets qu’ils absorbent, ce qui est contraire aux lois les plus élémentaires de la physique quantique.
Cliquez sur Stephen Hawking interprétant le Galaxy song des Monthy Python
Acte II : Hawking a montré que les trous noirs ne sont pas si noirs que ça. En fait, ils s’évaporent suivant le « rayonnement de Hawking », jusqu’à disparaître complètement (bon, d’accord, le temps qu’ils s’évaporent, l’univers aura largement eu le temps de disparaître, donc on n’est pas près d’observer ce phénomène.) Il a aussi montré que lors de la création de deux particules virtuelles de part et d’autre de l’horizon du trou noir, une de ces particules reste en dehors alors que l’autre est absorbée par le trou noir. Là où ça se complique, c’est que ces particules sont physiquement intriquées, c’est-à-dire que toute l’information de l’une est partagée par l’autre, alors que l’une des deux est phagocytée par le trou noir, et que son information est donc perdue.
Cliquez sur l’accélérateur du CERN
L’œuvre précédente s’appelle Protonic Game, de Fabien WAKSMAN. Ce compositeur a également écrit un cycle de 9 mélodies intitulées Hawking Songs, sur des poèmes de Jean-Philippe UZAN. Vous pouvez en entendre 3 d’entre eux en cliquant sur le lien suivant (de la minute 24 à la minute 39,5) :
Cliquez sur l’émission de France Musique
Acte III : Pour résoudre cet amusant paradoxe, les physiciens en sont venus à l’idée que deux trous noirs pouvaient être reliés entre eux par un « trou de vers », et que de l’information pouvait ainsi circuler d’un trou noir à l’autre. Ils ont nommé l’île la région intérieure du trou noir pouvant ainsi être échangée.
(Source : Une île au cœur des trous noirs, Pour la Science n°542, décembre 2022.)
Le livret ayant été écrit en partie à partir de la Petite Cosmogonie portative de Raymond QUENEAU, il n’est pas surprenant que l’Opéra de Saint-Glinglin ait d’ores et déjà planifié une reprise de cette œuvre le 1er avril 2024.
P.S. J’avais déjà bien avancé sur la préparation de ce billet quand je suis tombé sur le podcast « Astrophysique et musique avec Jean-Pierre Uzan« , qui m’a permis de trouver quelques idées supplémentaires. Vous pouvez cliquer pour arriver sur le podcast complet.
Et si vous voulez un peu plus de zizique, vous pouvez toujours cliquer sur le bonus surprise mystère.
Cliquez donc sur le bonus surprise mystère si vous voulez un peu plus de zizique
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Bravo pour cette musique de trou noir qui met plein de rires malicieux dans les oreilles !
🙂
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Merci !
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J’ai aimé ce billet 🎶🎶🎶
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Et moi, j’ai aimé concevoir ce billet !
Buona serata, Luisa !
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Buona serata! Bisou 💋
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Un billet très particulier mais très intéressant ! et qui termine en apothéoe pour moi avec les Floyd !!! Merci Jean-Louis bon dimanche
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Complètement inventé, comme tous mes billets du 1er avril !
Bon dimanche à toi aussi, Hélène.
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lol mais les Floyd ne sont pas une invention 😀 et Varèse (ionisation) était le mentor de Frank Zappa, excuse-moi du peu 😀 et son travail sur le rythme reste incroyable….. c’est donc une vraie réflexion malgré tout sur ce billet ludique ❤
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Bien sûr qu’il y a une vraie réflexion, ça fait au moins 3 mois que je suis sur ce billet (l’article de Pour la Science date de décembre 2022) !
C’est parfois plus dur d’inventer une histoire crédible (et de l’illustrer musicalement, de surcroît) que de raconter une vraie histoire.
J’ai eu un peu de mal pour trouver les « Hawking Songs » de Fabien Waksman, car mis à part l’émission de France Musique, il n’y en a pas d’autre trace.
Pour le bonus, j’ai hésité entre les punks fluides et ça : https://www.youtube.com/watch?v=pXSGocWifAg !
Bon soirée, Hélène.
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merci du tit cadeau, bon dimanche
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PS Bowie est une sacrée pointure aussi !
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Il y a quelques années, notre chef de chœur a essayé de nous faire chanter « Space Oddity » mais, comment dire,… le résultat n’était pas très probant.
Bon dimanche, Hélène.
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A l’impossible nul n’est tenu 😉 bisous
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Ca plane pour moimoimoi.
Jolies musiques, très belles images illustratives aussi
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J’ai beaucoup aimé écrire ce billet.
Juste quelques diffiucltés pour trouver les musiques zidoines.
Bonne journée, John Duff.
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J’avais manqué ce billet du 1er avril, c’est une sacrée prouesse !
Géniaux, ces Monty Python et Varèse… et puis tu t’es sérieusement documenté sur les trous noirs et la physique quantique – avec toute la fantaisie voulue.
Merci pour le sourire ! Bonne journée 🙂
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En fait, les trous noirs et la physique quantique, ça vient de très loin ! En 1980, en deuxième année de mon école d’ingénieur, j’avais choisi comme sujet pour un travail d’étude à faire « la thermodynamique des trous noirs », et j’avais épluché toutes les numéros de la revues « Physical Review » où Stephen Hawking exposait ses travaux sur ce sujet ô combien passionnant !
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Ah je me disais aussi que tu étais drôlement calé 🙂 Joyeuses fêtes de Pâques à toi Jean Louis
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Merci Marie-Anne, joyeuses fêtes de Pâques à toi aussi.
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