Quand j’étais petit enfant, j’entendais dire que janvier était le mois du blanc, sans comprendre ce que ça signifiait. Maintenant que je suis un grand enfant, je me dis que poursuivre ma série d’articles sur les couleurs en musique avec le blanc (qui n’est d’ailleurs scientifiquement pas une couleur) peut être une bonne idée pour le mois de janvier, après avoir déjà parlé du bleu.
Le blanc n’est pas une couleur, puisqu’il n’est associé à aucune longueur d’onde. C’est le mélange de toutes les couleurs qui produit le blanc (+ notion de bruit blanc). (Son exact opposé est le noir qui lui absorbe toutes les longueurs d’onde et n’en réfléchit aucune.) La transposition en acoustique nous donne la notion de « bruit blanc », qui est un bruit qui comporte toutes les fréquences du spectre sonore.
Dans beaucoup de cultures, le blanc représente la pureté, et les prêtres portent souvent du blanc. De même dans la tradition occidentale, la mariée se devait d’être en blanc, symbole de sa pureté, le jour de son mariage.
Voyons un peu ce que nous dit du blanc le spécialiste des couleurs, Arthur « Arc-en-ciel » RIMBAUD. D’après son Sonnet des voyelles le « E » serait accordé à la couleur blanche. Écoutons ce qu’il nous en dit : « E, candeurs des vapeurs et des tentes, Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles;«
Dans la mythologie grecque, la rose rouge, symbole de l’amour, aurait été créée par Vénus elle-même qui, voulant secourir Adonis, se blessa à une rose blanche, la colorant ainsi de son sang. Ceci nous est relaté par OVIDE dans le livre X de ses Métamorphoses.
À l’opéra, on retrouve cette symbolique d’une part dans le Freischütz de WEBER, où quand on prépare Agathe pour son mariage, au lieu d’une couronne de mariée tressée de roses blanches, on trouve une couronne faite de roses noires, nettement plus funestes.
Il y a aussi la très belle scène de Iolanta de TCHAÏKOVSKI, quand Godefroid, qui aime Iolanta, doit partir, et lui demande de lui cueillir une rose rouge de son jardin. Mais Iolanta, qui est aveugle, ne distingue pas les couleurs et à plusieurs reprises lui cueille une rose blanche.
Cliquez sur Godefroid et Iolanta
Le blanc, c’est aussi celui de la colombe, symbole de pureté. On trouve une très belle blanche tourterelle dans le Roméo et Juliette de GOUNOD (Air : « Que fais-tu blanche tourterelle ».)
Cliquez sur le pageEnfin, et mois de janvier oblige, on peut signaler le blanc reposant de la neige qui recouvre campagnes ou montagnes. Ce blanc a été mis en musique par POULENC dans la blanche Neige, sur un poème d’APOLLINAIRE.
Blanche est par ailleurs le nom de l’héroïne du Dialogue des Carmélites du même Poulenc.
Mais le blanc peut aussi avoir un côté sombre, si j’ose cet oxymore. Dans les civilisations orientales, en Chine notamment, le blanc est la couleur du deuil. Et les fantômes, un peu partout dans le monde, sont revêtus d’un suaire blanc.
Un bel exemple en est La Dame blanche de BOÏELDIEU. Le mythe de la dame blanche est très ancien. Il s’agit d’une femme habillée en blanc qui apparaît la nuit, et qui peut être annonciatrice de mort. Fort amusamment, cette légende s’est transformée récemment en légende urbaine avec les apparitions d’auto-stoppeuses fantômes !
Dans Le Château de Barbe bleue de BARTOK, la sixième porte s’ouvre sur un lac blanc et gelé, c’est le lac des larmes versées par les différentes femmes de Barbe bleue (et la quatrième sur un jardin aux roses blanches rougies par le sang de ces femmes.)
Cliquez sur JudithEt que dire encore de l’angoisse de la plage blanche du blogueur face à un Agenda Ironique dont il se demande en se grattant l’occiput comment il va bien pouvoir remplir le cahier des charges ?
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Tout l'opéra (ou presque) 
Bel écho au texte de Joséphine aussi !
On en redemande.
🙂
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Regardez bien (pardon de vous enjoindre un peu) dans vos livrets si attrayants. Je suis sûre que vous y trouverez un soupir de sicaire, des rondes bien galets, des courroucés qui se revanchent -ou pas- et des anges qui s’attachent. Et puis une céphéide, une célérité rythmée en douceur … bref, sans m’étendre davantage, j’espère* ardemment un revif de votre confiance !
* j’dois pas être la seule sur ce coup là 🙂
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En version acoustique, Stockhausen a également décliné le blanc dans son cycle LICHT de sept opéras pour les sept jours de la semaine 🙂 un peu allumé le mec quand même !
Pour la page blanche personne n’est inquiet pour toi dans le coin. Belle journée Jean-Louis
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Merci Hélène. Je connaissais le cycle LICHT, qui est probablement l’opéra le plus long de l’histoire, mais je n’avais pas noté le thème du blanc (je dois avouer n’avoir jamais écouté Licht dans son entier 😉).
Bonne journée, Hélène.
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Je te comprends 😀 belle soirée à toi
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Chapeau bas ! Très belle présentation 🙂
J’ai participé à l’agenda, de la seule manière en cas de perplexité, en plongeant d’un coup, sans réflexion 🙂
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Merci Joséphine.
Plonger d’un coup et sans réflexion peut être une excellente façon de participer à l’AI. 🙂
Bone journée.
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C’est en effet la meilleure méthode pour l’AI
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J’ai particulièrement aimé « la blanche neige » de Poulenc, ça m’a émue…
Merci Jean-Louis pour ce billet plein de pureté et de grâce qui fait écho aux textes colorés de Joséphine !
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Merci Marie-Anne.
J’ai chanté plusieurs fois les « Sept chansons » de Poulenc, dont « la blanche Neige » est extraite, et c’est toujours merveilleux!
Pour les remerciements, il ne faut pas oublier Lazuli Biloba ( https://wordpress.com/read/blogs/164777818/posts/2859 ) comme source d’inspiration pour ce billet sur le blanc.
Bonne soirée.
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Ah oui, c’est un très joli article, j’aime beaucoup ! Danielle fait toujours de superbes billets, féeriques. Merci à elle, et à toi !
Bonne journée Jean-Louis !
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Un très bel article et présentation, comme toujours
Bon après-midi! 🤍🤍🤍
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Mille grazie, Luisa !
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🙏😘🙏
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Coucou cher Jean-Louis 😀.
J’espére que tu vas bien.
Moi ça va comme un week-end 😁.
Et c’est surtout à ce moment-là que j’ai un peu plus de temps devant moi… Et notamment pour visiter ton blog musical…
J’ai bien aimé la dernière vidéo avec cet opéra très original… La scène, le décor… très moderne…
Le blanc à Madagascar (mon île natale) est considéré avant tout comme une couleur mortuaire… Elle est utilisée à chaque enterrement car c’est une tradition Malgache…
Mais bien évidemment elle est aussi utilisée pour les mariages un peu comme toutes les cultures dans le monde…
Merci encore pour ce partage cher Jean-Louis. Passe un agréable ouikènde !! 😀😀
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Coucou Cécilou.
Je suis bien content que tu aies un peu de temps à toi pour le ouikènde. 😀😀
La dernière vidéo (le Château de Barbe-bleue), correspond à un opéra que j’ai à vu à l’Opéra de Paris il y a quelques années. C’est un spectacle très sombre et un peu étrange.
Bon ouikènde, petit suricate.
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