Écrivains, Cinéma, littérature, Woody Allen

Féodor DOSTOÏEVSKI (1821 – 1881)

(c) Adrian Mercure 2021

Féodor DOSTOÏEVSKI est un des plus grands écrivains russes du XIXe siècle. Il est né à Moscou il y a deux cents ans, le 11 novembre 1821. Lors de sa jeunesse dans la Russie tsariste, il fréquente les milieux progressistes, ce qui lui vaut une arrestation et une condamnation à mort, à l’âge de 18 ans. Après un simulacre d’exécution, il est déporté au bagne en Sibérie pour une période de quatre ans. Plus tard, il relatera ses souvenirs dans Souvenirs de la maison des morts. À son retour du bagne, il quitte l’armée (il avait un grade de sous-officier, mais avait été rétrogradé au rang de simple soldat) pour se consacrer à la littérature.

On peut distinguer trois périodes dans son œuvre. Les années romantiques, qui se terminent avec son séjour au bagne, les années où son socialisme est prêt à remplacer Dieu, et enfin le retour aux racines russes et à l’orthodoxie.

Dostoïevski meurt à Saint-Pétersbourg le 9 février 1881.

Ses œuvres principales sont Souvenirs de la Maison des morts (1860 – 1862), Crime et Châtiment (1866), le Joueur (1866), l’Idiot (1868 – 1869), et les Frères Karamazov (1880). La plupart de ces romans ont été adaptés à l’opéra.

Ainsi, Souvenirs de la Maison des morts a été porté à l’opéra par JANACEK sous le titre de la Maison des morts (Z Mrtvého Domu) en 1928.

Janacek De la maison des morts (Z mrtveho domu)Cliquez sur l’image

Dans Crime et Châtiment, le héros, Raskolnikov est un étudiant qui vit dans la misère. Il décide de tuer, presque au nom de la morale, une riche veuve qui prête avec usure de l’argent pour les gens comme lui. Mais, alors qu’il se croyait tout puissant, il doit vivre désormais avec le poids de son crime. Avec ses questions métaphysiques, c’est certainement un des romans de Dostoïevski qui a suscité le plus d’œuvres dérivées, que ce soit au cinéma ou en musique.

En 1942, le compositeur allemand Boris BLACHER écrit un oratorio, le grand Inquisiteur d’après ce roman.

Blacher le grand InquisiteurCliquez sur l’image

Il a aussi fait l’objet d’une adaptation sous le titre Raskolnikov par le compositeur suisse SUTERMEISTER en 1948, d’un ballet de Ronaldo CADEU en 2009,

Cadeu Crime et ChâtimentCliquez sur l’image

et d’un opéra rock russe en 1984. On trouve ainsi son influence chez Woody ALLEN dans son film Crimes et Délits (1990).

Polymedia Crime et ChâtimentCliquez sur l’image

Le joueur est un roman en partie autobiographique, puisque Dostoïevski était un joueur invétéré, qui a perdu beaucoup d’argent pour satisfaire sa passion du jeu. PROKOFIEV s’y est pris à deux fois pour l’adaptation du Joueur, avec une première version en 1916, remaniée en 1927.

Prokofiev le JoueurCliquez sur la bande-annonce

Le prince Mychkine, le personnage principal de L’Idiot, est un être fondamentalement bon, sa bonté confinant même à l’idiotie. À travers Mychkine, Dostoïevski nous dépeint un personnage quasiment christique. L’Idiot a fait l’objet d’un opéra écrit en 2013 par le compositeur russe WEINBERG.

Weinberg l'IdiotCliquez sur l’image

(P.S. Comme pour mes récents articles consacrés à un écrivain ou à un compositeur, j’ai fait appel pour le portrait de Dostoïevski à un jeune artiste qui peut réaliser à la demande vos portraits, ceux des gens que vous aimez, ou de vos animaux familiers, à des prix tout à fait raisonnables. Si vous voulez leur faire une surprise, un cadeau, illustrer vos cartes de vœux, c’est ici : Adrian Mercure (adrian- )

Cinéma, Films, Maria Callas, Woody Allen

MATCH POINT, de Woody ALLEN (2005)

Match Point est un film de Woody ALLEN de la décennie 2000 – 2010, sa période européenne, tourné en Angleterre en 2005.

On y entend beaucoup d’airs d’opéra, car le héros, un jeune homme pauvre et ambitieux, cherche à entrer dans une riche famille anglaise, dont la culture classique fait partie de l’ADN. Dès lors, pour courtiser la jeune fille de la maison, il se voit obligé de la suivre à l’opéra, où on le voit s’ennuyer profondément. Il cherche également à se doter d’une culture qui lui ouvrirait la porte de la haute société, aussi le voit-on essayer de lire Crimes et Châtiments, de Dostoïevski, avant que de se rabattre sur Ce qu’il faut savoir de Crimes et Châtiments. Ce choix n’est pas innocent, puisqu’il s’agit presque d’un remake du célèbre roman de Dostoïevski.

Le pitch : Chris est un professeur de tennis qui, par ambition, cherche à entrer dans une famille riche. Il parvient à ses fins en épousant Chloé, la fille de cette famille, mais éprouve une passion violente pour Nola, l’ancienne fiancée de Tom, le frère de Chloé (et donc le fils de famille). Écartelé entre les deux femmes, il décide de s’en sortir en tuant Nola, qui menace de révéler sa liaison à Chloé.

Dès le début, on peut entendre l’air « Una furtiva lagrima » extrait de l’Élixir d’amour de Donizetti, interprété par Caruso. Par la suite, cet air servira de fil conducteur en réapparaissant de manière récurrente.

Donizetti l'Élixir d'amour Una furtiva lagrima CarusoCliquez sur la scène d’ouverture

Chris est un professeur de tennis qui se fait embaucher dans un club huppé de Londres. Il rencontre Tom, jeune homme de bonne famille avec qui il se lie d’amitié (pour pouvoir s’introduire dans sa famille). Il se fait passer pour un amateur d’opéra, alors que le père de Tom est un des mécènes de Covent Garden, et Tom l’invite à une représentation de la Traviata de Verdi dans la loge familiale.

Verdi la traviata Un di felice, etereaCliquez sur Alfredo et Violetta

Chris séduit Chloé, la jeune fille de la famille, et se fait embaucher par le père dans sa société. Lors d’une réception de la famille, on peut entendre l’air « Mal reggendo all’aspro assalto » du Trouvère de Verdi.

Verdi Il Trovatore Mal reggendo all'aspro assaltoCliquez sur l’image

Tom a une fiancée, Nola, une actrice américaine qui rate tous ses castings, mais cette fréquentation n’est pas du goût de la mère. Très vite, Chris est attiré par Nola (normal, le rôle est joué par Scarlett Johansson).

Allen Match Point un jeu agressifCliquez sur Chris et Nola

L’idylle continue entre Chris et Chloé, celle-ci lui proposant de lui faire découvrir le monde des galeries et des expositions, et lui lui proposant des cours de tennis. À la sortie d’une exposition chez Saatchi, on peut entendre l’air « Mia piccirella » de Salvatore Rosa de Gomez. Cet air léger sert à chaque fois qu’il s’agit de montrer les moments heureux du couple.

Gomes Salvator Rosa Mia piccirellaCliquez sur le célèbre ténor français

La vie continue pour le quatuor : repas au restaurant, parties à la campagne et séance de ball-trap, sorties à l’opéra. On peut alors entendre l’air « Caro nome » du Rigoletto de Verdi.

Verdi Rigoletto Caro nome (Callas)Cliquez sur Gilda

Chris et Chloé se marient, et Tom rompt avec Nola pour choisir une femme de son rang. Un jour, Chris rencontre dans une galerie d’art Nola. Une liaison s’installe très vite entre eux, et Chris doit jouer entre sa femme Chloé, qui voudrait qu’il lui fasse un enfant, et Nola, qui voudrait qu’il laisse tomber Chloé pour partager sa vie. L’enfant qu’il ne réussit pas à faire avec Chloé, il le conçoit avec Nola, qui refuse d’avorter comme le lui demande Chris. (Air : « Mi par d’udir ancora » [« Je crois entendre encore »] des Pêcheurs de perles de Bizet.)

Bizet les Pêcheurs de perles Mi par d'udir ancora (Caruso)Cliquez sur Chris et Nola

Elle menace alors d’aller voir Chloé et de tout lui raconter. Chris, acculé, conçoit un plan diabolique, il simule un cambriolage chez la voisine de Chloé, tue la voisine, puis attend le retour de Chloé pour la tuer également, comme l’aurait fait un cambrioleur surpris à l’œuvre. Puis, il jette dans la Tamise les bijoux volés (sauf une bague tombée au sol) et reprend sa vie normale auprès de sa femme et de sa belle-famille.

La police le soupçonne, car Nola tenait un journal intime, dans lequel on retrouve bien évidemment sa trace en permanence.

Je ne vous raconterai pas la fin, ne voulant pas espoiler cette histoire. 🙂

Parmi les airs qui constituent la B.O. de ce film figurent, outre les airs déjà cités, le « Arresta ! », extrait du Guillaume Tell de Rossini,

Rossini Guillaume Tell Arresta... Quali sguardi !Cliquez sur l’image

l’air « Desdemona rea », extrait d’Otello de Verdi,

Verdi Otello Desdemona rea !Cliquez sur Otello

l’air « O figli, o figli mio » du Macbeth, toujours de Verdi, ainsi qu’un air plus léger quand Chris emmène Chloé voir une des comédies musicales préférées, « I believe my heart » air extrait de The Woman in white de Lloyd Weber.

Bande dessinée, Cinéma, littérature

LE SPACE OPERA

​Voilà déjà trois ans et demi que je cherche un prétexte pour écrire un billet sur le space opera (en écrirai-je un jour sur le soap-opéra ?)

La sortie de l’adaptation par Denis VILLENEUVE de Dune, le roman culte de Franck HERBERT, me fournit aujourd’hui ce prétexte.

Le space opera est un sous-genre de la science-fiction, où l’on trouve des épopées se passant à des échelles (inter-)galactiques. Parmi les auteurs de romans, on trouve Isaac ASIMOV et son cycle Fondation, lui-même un décalque de l’Histoire de la décadence et de la chute de l’empire romain, de GIBBON, transposé en S.F.

Dans les grands classiques S.F. du space opera on peut donc citer le cycle de Dune de Franck HERBERT, ou encore un de mes préférés, Jack VANCE et son cycle de TSCHAÏ. Citons encore le cycle de la Culture de Iain M. BANKS, que j’ai découvert récemment.

Au cinéma, la nonologie des Star Wars est évidemment une référence absolue pour le space opera. La saga des Star Treck en est une autre.

En B.D., nous avons les aventures des agents spatio-temporels Valérian et Laureline ou l’univers de Lone Sloane, de Philippe DRUILLET. Pour mémoire, j’ai déjà évoqué le space opera (et Druillet) dans le billet consacré à Gustave FLAUBERT.

Druillet, fondateur historique du magazine Métal Hurlant, qui ressort en kiosque aujourd’hui même, a beau coup travaillé sur la Tétralogie, et spécialement sur l’Or du Rhin (Rheingold) de WAGNER. Il a aussi mis en image des spectacles comme les Carmina Burana de Carl ORFF ou le Requiem de VERDI aux chorégies d’Orange.

ORff Carmina Burana DruilletCliquez sur l’image

Verdi requiem DruilletCliquez sur ce montage du Requiem de Verdi à Orange

À propos de Flaubert et Druillet, je pourrais encore vous parler de Salaambô, mais je ne voudrais pas espoiler le billet que je consacrerai (un jour) à ce dessinateur.

Le dessinateur Jean-Claude MÉZIÈRES a travaillé avec Luc BESSON, sur les décors du 5e élément. On trouve dans ce film une diva galactique, Plavalaguna, qui chante « l’air de la folie » de Lucia de Lammermoor, de Gaetano DONIZETTI. Ce même air qui impressionna tant Emma Bovary au Théâtre des Arts de Rouen.

donizetti Lucia air de la folie le 5e élémentCliquez sur la diva galactique Plavalaguna

Et voici une petite dédicace de l’album qui donne son titre au film de Besson :

dédicace Valérian

Pour la musique de son film, Luc Besson a fait appel à la coqueluche d’Hollywood, Alexandre DESPLAT. Ce compositeur multirécompensé (César, Oscar, Bafta, Golden Globes…) pour sa cinquantaine de musiques de film est notamment l’auteur de la musique du film Florence Foster JENKINS.

Mozart la Flûte enchantée massacrée par F; Foster JenkinsCliquez sur l’image

Enfin, en ante bonus, découvrez ici une planche originale de Valérian, extraite de ma collection personnelle :

planche Valérain

Et si vous avez été sages, vous avez gagné le droit de cliquer sur le bonus surprise.

Point d'interrogationCliquez sur le bonus surprise si vous avez été sages

Cinéma, littérature, Mythologie, Théâtre

ÉLECTRE, ELEKTRA, ELECTRA, ELLETRA

Électre, fille d’Agamemnon et de Clytemnestre, est un des personnages importants de la mythologie grecque, et le dernière représentante de la famille des Atrides. (Ce n’est pas un hasard si Franck Herbert donné le nom d’Atréis au héros de son space opera Dune, héros dont le second prénom est Oreste, comme le frère d’Électre !)

Le pitch : Électre est la fille d’Agamemnon et de Clytemnestre, la sœur d’Iphigénie et d’Oreste (et aussi de Chrysothémis, moins connue). Clytemnestre ayant tué son mari avec l’aide d’Egisthe, son amant, Électre mettra son frère à l’abri, avant de le pousser à venger leur père quelques années plus tard en tuant leur mère.

Cette tragédie a été racontée par les trois grands tragiques grecs que sont ESCHYLE, SOPHOCLE et EURIPIDE. Plus près de nous, Racine puis Voltaire s’en sont emparée. En Italie Alfieri, en Irlande O’Neill, en Autriche HOFMANNSTHAL se sont également emparé du mythe, alors qu’en France au XXe siècle, Giraudoux, Anouilh, Sartre et Yourcenar l’ont également transposé.

Devant la force dramatique du personnage, il n’est donc pas surprenant de retrouver Électre à l’opéra.

Ainsi, en 1712, André Campra écrivait son Idoménée, dont le livret servira largement à Mozart soixante-dix ans plus tard pour son Idomeneo. Dans cet opéra Électre s’est réfugiée en Crète, et est amoureuse d’Idamante, le fils du roi. Or, Idoménée demande à son fils de reconduire Électre chez elle à Argos, ce qui déclenche la fureur de Neptune.

Campra Idoménée Laissez nous sortir d'esclavageCliquez sur l’image

Et donc en 1780, MOZART écrit son Idomeneo, re di Creta (Idoménée) qui s’inspire de l’Idoménée de Campra.

Mozart Idoménée Tutte nel cor vi sentoCliquez sur Électre (pas très contente)

Le compositeur (méconnu) Christian Cannabich écrira son Electra dans la foulée de Mozart.

Cannabich Electra (Bernius)Cliquez sur le génial chef de chœur

En 1782, Jean-Baptiste MOYNE écrit Électre, une tragédie lyrique de Moyne (1782).

La même année 1782 voit l’Électre de l’infatigable GRÉTRY 1782 Électre, d’après Euripide.

Parmi les œuvres issues de la collaboration de Hugo von Hofmannsthal et Richard STRAUSS figurent Elektra.

Strauss ElektraCliquez sur Elektra

Enfin, le compositeur grec, récemment disparu, Mikis THEODORAKIS a écrit son opéra Electra en 1993. (À noter qu’il avait déjà écrit la musique du film la Mort d’Agamemnon (1962) de Michael CACOYANNIS).

Theodorakis Electra Woe is me, the wrtechedCliquez sur l’image

Agenda Ironique, Cinéma

CALME BLOC ICI-BAS CHU D’UN DÉSASTRE OBSCUR

Ceci est ma contribution à l’agenda Ironique de septembre 2021, dont le thème nous a été proposé par Tout l’Opéra (ou presque) (c’est moi). Voici donc le thème, détaillé ici.

Votre AI devra tourner autour de soit « Calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur », soit « Aboli bibelot d’inanité sonore » (c’est vous qui choisissez votre thème). De plus, il vous sera demandé que votre texte comporte une amphibolie (ou une hypallage si l’amphibolie vous fait trop peur).

Vous pouvez écrire dans tous les styles que vous voulez : récit épique, essai philosophique, critique littéraire, roman d’amour, thriller, poésie… et faire intervenir tous les personnages récurrents qu’il vous plaira. C’est avec plaisir que nous aurions des nouvelles d’Onésime, d’Anna Podoton, de Dupin et Lilly, des trois (plus une) petites pommes ou de la mystérieuse pianiste chinoise (liste non limitative, évidemment).

Une légende urbaine prétend qu’en 1968, l’écrivain de S.F. Arthur C. CLARK s’était rendu à Baltimore avec le réalisateur Stanley KUBRICK pour discuter d’un projet de film d’animation qu’ils avaient ensemble. Passant devant le tombeau d’un de leur héros, l’écrivain Edgar Allan POE, ils se recueillirent devant l’étrange monolithe que les humains avaient déposé sur sa tombe, pour leur tranquillité que son esprit n’en ressorte jamais. C’est alors que l’écrivain fantastique instilla dans leur esprit, l’histoire suivante.

Il y a de cela fort longtemps, avant que l’homme ne devienne l’animal sage et avisé que l’on connaît aujourd’hui, vivait sur Terre une tribu d’hominidés, qui subsistaient comme ils pouvaient en cherchant la rare nourriture qu’ils trouvaient. David Guetteur de Lune était leur « chef ».

La tribu était régulièrement la proie d’un léopard, bestiole contre laquelle ils étaient mal armés. Une nuit, un aboli bibelot d’inanité sonore se fit entendre. Au matin, en sortant de la grotte où la tribu se réfugiait pendant la nuit, ils se trouvèrent en présence d’un calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur.

Kubrick le monolithe (début)Cliquez sur le calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur

David Guetteur de lune fixa alors l’étrange bloc, sans savoir qu’en face, le monolithe le scrutait attentivement. Après ce contact avec une intelligence extraterrestre, David Guetteur eut l’idée de se servir d’os d’animaux pour massacrer ses ennemis. On peut considérer qu’il s’agissait là de l’acte fondateur de la civilisation.

Brel les SingesCliquez sur le grand artiste belge

Mais retrouvons nos amis humains quelques millions d’années plus tard. L’Homme s’est lancé dans la conquête de l’espace, mais v’là t’y pas qu’il a trouvé une anomalie magnétique sur le cratère de Tycho, sur la Lune. En creusant, il a trouvé un étrange monolithe noir qui, lors de son excavation, a émis un mystérieux signal vers Jupiter (pour les habitués de mon blog, je dois préciser que par Jupiter, je ne désigne pas le dieu grec déjà mainte fois mentionné ici, mais d’une planète de notre système solaire).

Strauss zarathustra kubrickCliquez sur l’alignement des astres

Il (l’Homme) décide alors d’envoyer une mission tout là-haut, pour trouver la cible de ce mystérieux signal. Deux astronautes sont envoyés vers Jupiter, accompagnés d’un ordinateur doté d’une Intelligence Artificielle, HAL. (Pour le fun, essayez de translater d’une place chacune des lettres du mot HAL, et vous trouverez l’origine du nom de l’ordinateur.)

Les choses se gâtent vite quand l’ordinateur estime que les deux hommes qui l’accompagnent dans sa mission vont plus le gêner qu’autre chose. Il se débarrasse habilement de l’un deux, l’envoyant dans l’espace pour réparer une (fausse) panne qu’il a signalée. Quand le deuxième astronaute voit son collègue passer par le hublot, il décide de sortir pour essayer de le secourir.

Strauss le beau Danube bleu (Kubrick)Cliquez sur l’image d’un célèbre film

Il n’y parvient pas, mais heureusement pour lui, il réussit à déconnecter HAL, carte après carte (et l’on voit alors l’ordinateur perdre la tête, retomber en enfance, avant que de s’éteindre définitivement.)

Le cosmonaute restant poursuit alors son voyage vers Jupiter, où se trouve un autre monolithe en orbite autour de la planète. Comme il s’en approche, il se sent aspiré et part pour un fabuleux voyage dans le temps et dans l’espace. Malheureusement, la communication télépathique entre Poe et Clarke et Kubrick s’est arrêtée là, et on ne comprend donc pas très bien la fin de l’histoire.

En tout cas, cette rencontre ne fut pas vaine, car Arthur C. Clarke a relaté cet événement dans un de ses livres les plus connus, 2001, Odyssée de l’espace (2001, a Space Odyssey), alors que Stanley Kubrick en a tiré un de ses films, portant le même nom.

Cinéma, Maria Callas

James IVORY (né en 1928)

James IVORY, le plus anglais des cinéastes américains, a toujours autant soigné la musique de ses films qu’il en a soigné l’image, en utilisant souvent de la musique classique ou de l’opéra dans les B.O.F. de ses films.

Il a réalisé une vingtaine de longs métrages, dont plusieurs récompensés dans les festivals internationaux. Ses principaux films, dont la musique classique occupe une part importante de la B.O.F., sont :

Dans Quartett (1981), qui se passe dans le Paris des années 1920, on se trouve dans une ambiance de cabaret ou de café-concert. Pourtant, si vous tendez l’oreille, vous pourrez entendre l’air des bijoux, extrait du Faust de Gounod.

Gounod Faust Bijoux CallasCliquez sur l’air des bijoux

Dans les Bostoniennes (The Bostonians) (1984), un film sur les féministes de la fin du XIXe siècle, on peut entendre l’ouverture Poète et paysan de SUPPÉ, ainsi que le prélude de Lohengrin, de Wagner.

Ivory the bostoniansCliquez sur l’affiche du film

Le générique du somptueux A room with a view (Chambre avec vue) se déroule sur le « O mio babbiono caro », extrait de Gianni Schicchi de Puccini, somptueusement chanté par Kiri Te Kanawa.

Puccini Gianni Schicchi O mio babbino caro a Room wtrh a viewCliquez sur Bellatrix Lestrange et le professeur Mac Gonnagal (jeunes)

La jeune héroïne, Lucy, une jeune anglaise qui fait son « Voyage en Italie », y découvre la chaleur de l’Italie et des Italiens avant de rencontrer l’amour. On l’entend interpréter Beethoven au piano.)

Le film Maurice date de 1987. Il y est question de la difficulté d’être homosexuel en Angleterre au début du XXe siècle.

Ivory Maurice afficheCliquez sur l’affiche

On y trouve cette définition de la musique de Wagner : « Wagner, une foutaise, de grosses femmes encornées hurlent à tue-tête le bonheur de mourir ».

Wagner la Walkyrie (Die Walküre) chevauchéeCliquez sur les walkyries (avec casque mais sans cornes)

On y entend aussi la symphonie pathétique de Tchaïkovski, ainsi que le Miserere d’Allegri.

Allegri miserereCliquez sur l’envoûtant Miserere d’Allegri

Dans Howards end (Retour à Howards end), l’audition de la cinquième Symphonie de Beethoven tient une place importante dans l’histoire.

ivory howards end afficheCliquez sur l’affiche

Beethoven 5e symphonie 1er mouvementCliquez sur l’image

Enfin dans Jefferson à Paris (1995), qui évoque la vie de Jefferson, ambassadeur à Paris de 1785 à 1789, on peut entendre des extraits de Dardanus de Rameau, et aussi des musiques de Marc Antoine Charpentier et de Corelli.

Rameau Dardanus mostre affreux monstre redoutableCliquez sur un extrait de Dardanus

Il existe un autre lien entre l’univers d’Ivory et la musique. En effet, plusieurs de ces films sont des adaptations de l’écrivain E.M. Forster (A Room with a View, Howards End, Maurice). Or, c’est cet écrivain qui a écrit pour Britten le livret de son opéra Billy Budd (1951).

Animation 1, Contes et légendes, Films

PONYO SUR LA FALAISE, d’Hayao MIYAZAKI (2008)

Ponyo sur la falaise est le dixième anime (long métrage d’animation) d’Hayao MIYAZAKI, sorti en 2008 et produit par le studio Ghibli. C’est, comme souvent chez le maître japonais, une fable écologique mettant en opposition la nature et la folie destructrice de l’homme, comme dans Nausicaä de la Vallée du vent (1984) ou Princesse Mononoke (1997).

L’héroïne en est un poisson rouge, Ponyo, fille de Granmamare, la déesse de la mer et de Fujimoto, un sorcier homme.

Hisaichi Ponyo sur la falaise génériqueCliquez sur Ponyo

Pour sa fable, Miyazaki s’est inspiré du mythe de la petite Sirène, qui nous est connu au travers du conte d’Andersen. Dans le conte d’Andersen, en effet, la sirène tombe amoureuse d’un homme et est prête à renoncer à sa sirénitude pour obtenir une âme éternelle. Elle va voir une sorcière qui transforme sa queue de poisson en jambes humaines, mais pour cela, il y a un prix à payer : la perte de sa voix, et des souffrances terribles quand elle marche. De plus, si elle ne réussit pas à se faire aimer par l’homme de son choix, elle sera condamnée à n’être plus que de l’écume sur la mer.

On reconnaît là évidemment le thème de Rusalka de Dvorak.

Ponyo, donc, a quitté sa maison sous la mer et se trouve jetée sur une plage, emprisonnée dans un bocal qui traînait. Un petit garçon de cinq ans, Sosuke la trouve et la libère, mais il se coupe.

Hisaichi Ponyo sur la falaise Ponyo dans le bocalCliquez sur Ponyo dans son bocal

Hisaichi Ponyo sur la falaise première rencontre Sosuke PonyoCliquez sur Sosuke

Ponyo lui lèche sa plaie qui guérit immédiatement, mais se faisant, elle absorbe du sang humain qui transforme son ADN. Fujimoto réussit à récupérer Ponyo, au grand désespoir de Sosuke.

Hisaichi Ponyo sur la falaise rencontre Sosuke PonyoCliquez sur Ponyo

Fujimoto fait la leçon à Ponyo, dont on apprend que le vrai nom est Brünnehilde (comme la Walkyrie), mais celle-ci déclare qu’elle aime Sosuke et qu’elle veut devenir humaine. Elle commence à se faire pousser des bras et des jambes à partir de ses nageoires.

Hisaichi Ponyo sur la falaise FujimotoCliquez sur Fujimoto

Elle réussit à s’échapper, et chevauchant des créatures aquatiques, cherche à rejoindre Sosuke et sa mère Lisa. Et là, Joe Hisaichi, le compositeur habituel des musiques de Miyazaki, nous fait un détournement de la Chevauchée des Walkyries de Wagner.

Hisaichi Ponyo sur la falaiseCliquez sur Ponyo

Ponyo finit par rejoindre son ami, et ils se réfugient dans la maison sur la falaise. Lisa profite d’une accalmie pour aller à la maison de retraite où elle travaille, laissant les enfants seuls.

Pendant ce temps, Granmamare et Fujimoto discutent, le sorcier est effrayé par les événements déclenchés par Ponyo, mais la déesse de la mer lui rappelle une vieille légende racontant que si Sosuke reste fidèle à son amie et si Ponyo renonce à ses pouvoirs magiques, l’équilibre du monde peut être rétabli.

Le lendemain matin, le soleil est revenu, mais la mer a submergé presque toute la terre. Sosuke et Ponyo partent sur un bateau jouet à la recherche de Lisa.

Les épreuves des deux enfants commencent. Comme dans la Flûte enchantée de Mozart, ils doivent traverser un tunnel sombre. Pendant cette traversée, Ponyo s’endort et commence à se retransformer en poisson. Sosuke réussit à la traîner hors de l’eau. Quand Fujimoto lui demande de l’aider à sauver le monde, Sosuke se méfie, mais le sorcier envoie ses créatures marines chercher les enfants. Granmamare explique la situation, disant que le seul moyen de sauver le monde, c’est que Sosuke accepte Ponyo pour ce qu’elle est. Sosuke répond qu’il aime Ponyo, et qu’il l’aimera toujours, humaine ou poisson. Ponyo, quant à elle, doit abandonner la magie, ce qu’elle accepte bien évidemment.

Miyazaki Granmamare GifCliquez sur Granmamare

Le monde est sauvé et Ponyo reste définitivement une petite fille.

Parmi les emprunts à la musique classique occidentale, Hisaichi glisse quelques mesures de référence à l’air « Lascia ch’io panga », extrait de Rinaldo de Haendel.

Haendel Lascia ch'io pianga imageCliquez sur le fameux contre-ténor

Vous l’aurez compris, voici un film que je recommande chaudement, pour les petits et les grands. C’est, avec mon Voisin Totoro, un des films de Miyazaki que l’on peut mettre sous les yeux des plus petits, qui adoreront ce petit poisson tout à fait craquant.

Animation 1, Écrivains, Compositrices, Contes et légendes, littérature

Charles PERRAULT (1628 – 1703)

Charles Perrault était un écrivain et homme de loi, né à Paris le 12 janvier 1628. Ce protégé de Colbert a été membre de la commission chargée de « rédiger les inscriptions » sur les monuments publics (la future « Académie des Inscriptions et Belles Lettres ») et fut élu à l’Académie française en 1671. Il prit part à la Querelle des Anciens et des Modernes, soutenant que le XVIIe siècle était de loin supérieur à l’antiquité. En musique, il défendit ainsi la musique de Lully par rapport à la musique antique.

Après avoir écrit Peau d’Âne en 1694, c’est en 1697 qu’il fait paraître son œuvre qui reste la plus connue de nos jours, le recueil de contes les Contes de ma mère l’Oye.

Il meurt le 16 mai 1703, à Paris.

Peau d’Âne a été adapté dans un opéra-comique par Raoul Laparra en 1899. Plus près de nous, la compositrice Graciane Finzi en a fait en 2015 un conte (musical) pour enfants.

Finzi Peau d'Ane

Dans les Contes de ma mère l’Oye, on trouve :

La Belle au bois dormant dont Tchaïkovski a fait un de ses ballets les plus célèbres.

Tchaïkovski la belle au bois dormantCliquez sur la danseuse

L’Italien Otorino Respighi a écrit un opéra en 1922 La bella addormentata nel bosco.

Respighi La Bella dormente Nel boscoCliquez sur la Belle au bois dormant

Tex Avery n’a pas été le seul à adapter Le Petit Chaperon rouge. Il y a eu un opéra-comique de Boïeldieu, écrit en 1818, et plus près de nous, Georges Aperghis en a fait un conte musical pour enfants en 2001.

Aperghis le petit Chaperon rougeCliquez sur le petit Chaperon rouge

Les œuvres inspirées par La Barbe bleue ont déjà fait l’objet d’un article sur ce blog, « Jeanne-d’Arc et Barbe-bleue« .

Le Maître chat ou le Chat botté a été adapté à l’opéra par César Cui, un membre du Groupe des cinq.

Cui le Chat bottéCliquez sur l’image

Les Fées. Je n’ai pas trouvé d’opéra directement inspiré par ce conte, mais pourtant les fées ont inspiré un grand nombre d’œuvres musicales.

Les adaptations de Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre ont déjà fait l’objet d’un billet sur ce blog, « Cendrillon, Cinderella, la Cenerentola« .

Riquet à la houppe qui a fait l’objet d’une adaptation dans un opéra-comique de Georges HÜE en 1928.

Le Petit Poucet. En 1904, Louis Aubert écrit son premier opéra, la Forêt bleue, où il fait se côtoyer le Petit Poucet, la Belle au bois dormant et le petit Chaperon rouge. Cet opéra sera créé en 1911 à Boston.

En 1908, Maurice Ravel écrit Ma mère l’Oye un ensemble de cinq pièces pour le piano à quatre mains destiné à des enfants de ses amis. Les deux premières pièces de cet ensemble sont « Pavane de la Belle au bois dormant » et « le petit Poucet ». Les trois dernières sont tirées d’autres livres de contes.

Ravel Ma Mère l'Oye Petit PoucetCliquez sur toutes les mains

Retrouvez ici d’autres opéras pour enfants.

Et si vous avez eu le courage d’arriver jusqu’ici, vous avez le droit de cliquer sur le cadeau bonus.

Point d'interrogationCliquez sur le cadeau bonus si vous avez eu le courage d’arriver jusqu’ici

(P.S. comme pour le compositeur Arnoldo POIVRIERI, j’ai fait appel pour le portait de Perrault à un jeune artiste qui peut réaliser vos portraits, ceux des gens que vous aimez, vos animaux familiers, à des prix tout à fait raisonnables. Si vous voulez leur faire une surprise, un cadeau, c’est ici : Adrian Mercure (adrian-mercure.carrd.co )

Cinéma, Compositeurs, Fantaisie, Premier avril

Arnoldo POIVRIERI (1755 – 1825)

(c) Adrian Mercure 2021

Dans la trop longue liste des compositeurs qui ont connu un grand succès de leur vivant, avant que de disparaître complètement aux yeux de la communauté, il en est un dont le sort m’apitoie particulièrement.

Il s’agit de Arnoldo POIVRIERI, un compositeur vénitien venu exercer ses talents à Vienne puis à Paris, ville où il mourra. Et il n’a même pas sa rue dans le quartier de l’opéra !

Contemporain de MOZART, BEETHOVEN et SCHUBERT, Arnoldo Poivrieri ne connaît pas aujourd’hui une reconnaissance à la hauteur de son talent.

Né dans la région de Venise le 4 mai 1755, il part à 15 ans faire ses études musicales à Vienne. En 1770, il est présenté à METASTASE et à GLUCK. En 1774, il est en rivalité avec SALIERI pour le poste de compositeur de la Cour et directeur de l’opéra italien de Vienne. Il voyage alors en Italie et en France pour assister aux représentations de ses opéras. C’est ainsi qu’à Paris, Gluck donne un opéra, le Tonneau, sous son propre nom, avant de révéler que Poivrieri en est l’auteur.

À Vienne, Poivrieri entre à la loge maçonnique déjà fréquentée par Mozart et Haydn, et des contemporains ont avancé l’hypothèse que la musique funèbre maçonnique de Mozart aurait en fait été co-écrite par Mozart et Poivrieri.

Mozart Musqiue funèbre maçonniqueCliquez sur l’image

Il écrit pour la cantatrice Consuelo La Festa d’Imeneo, titre qui lui sera honteusement piqué par son contemporain Porpora, comme le relate George Sand dans son roman La Comtesse de Rudolstadt.

Porpora la festa d'imeneo vaghi amori

Parmi ses illustres élèves à Vienne, il faut relever les noms de Beethoven et Schubert, déjà cités, mais aussi ceux de LISZT ou de MEYERBEER.

Poivrieri vivait à Vienne en même temps que Schubert, mais avec des fonctions et une reconnaissance beaucoup plus importantes que celles d’ycelui. En fait, Poivrieri admirait l’œuvre de son élève et cadet. Il a écrit plusieurs opéras pour le Théâtre impérial et il a dû confier à Schubert le livret de Fierrabras, n’ayant pas le temps d’en composer la musique.

Schubert FierrabrasCliquez sur l’image

Une légende colporte que Salieri aurait fait empoisonner Schubert. C’est POUCHKINE qui est à l’origine de cette infox, dans sa nouvelle intitulée Schubert et Poivrieri (1830), nouvelle reprise par RIMSKY-KORSAKOV dans son opéra éponyme (1899).

Après son succès avec Amadeus (1984), Milos FORMAN avait été pressenti pour adapter cette nouvelle au cinéma, sous le titre Franz Peter, mais il a dû décliner cette offre pour se consacrer à son Valmont, une adaptation des Liaisons dangereuses. (Il a certainement eu raison.)

En 1820, alors qu’il s’était installé à Paris, il écrit Il pescatori di pesce, d’après un roman de son exact contemporain Pietro LOTTI (1750 – 1823), opéra qu’il fait représenter au Théâtre des Italiens, sans grand succès. L’intérêt de cet opéra réside surtout dans le fait qu’il a probablement inspiré BIZET pour ses Pêcheurs de perles.

Bizet les pêcheurs de perle je crois entendre encore GilmourCliquez sur l’image

Aujourd’hui totalement disparu, le souvenir de Poivrieri à Vienne était encore suffisamment présent à Vienne 50 ans après son décès le 1er avril 1825 pour que les parents de SCHÖNBERG donnent son prénom à leur enfant. (Et il est amusant de constater que le livret de Moses und Aron (1930 – 1932) est assez proche de celui de Mosè e Aronne (1815), un opéra « viennois » de Poivrieri.

Schönberg Moïse et AaronCliquez sur l’image

Enfin, il faut noter qu’outre ses dons musicaux, Poivrieri avait une autre passion, la vexillologie. Et dans cette Europe aux frontières sans cesse mouvantes, il s’est livré à un passionnant travail sur l’évolution des drapeaux qui accompagnait ces nations changeantes !

Voilà, vous en savez autant que moi sur Arnoldo Poivrieri. Et si vous avez eu le courage de me lire jusqu’ici, vous avez le droit de cliquer sur le cadeau bonus.

Point d'interrogationCliquez sur la vidéo bonus

P.S. Si vous avez aimé le portrait d’Arnoldo Poivrieri qui ouvre ce billet, il a été réalisé par un jeune artiste d’après une gravure d’époque. Si vous aussi, vous souhaitez avoir votre portrait numérique, ou celui d’un de vos proches, vous pouvez passer commande à Adrian Mercure à l’adresse suivante : Adrian Mercure (adrian-mercure.carrd.co

Retrouvez ici d’autres articles publiés un 1er avril :

HAVRE & CAUMARTIN

L’opéra de Saint-Glinglin s’invite chez vous.

Cinéma, Divers

Serge GAINSBOURG (1928 – 1991)

Ce 2 mars, nous célébrons le trentième anniversaire de la mort de Serge GAINSBOURG.

Né Lucien GINSBURG à Paris en 1928, il prend le nom de Serge Gainsbourg comme nom d’artiste. D’abord peintre, il découvre la musique (la chanson) grâce à Boris VIAN, avec qui ils ont des points communs (amour du jazz, goût de la provocation.) De formation classique en musique, il joue du piano dans les bars, tout en composant des chansons. Très vite, il entre dans l’écurie de Jacques CANETTI dans son cabaret des Trois Baudets.

Hommes à femmes, il écrit des chansons pour Juliette GRÉCO (La Javanaise), Pétula CLARK (la Gadoue), Françoise HARDY (Comment te dire adieu), France GALL (Poupée de cire, poupée de son), Brigitte BARDOT (Bonnie and Clyde ou Comic Strip), avant de rencontrer Jane BIRKIN (Je t’aime, moi non plus) avec qui il restera un certain temps.

Vous avez été plusieurs à me faire remarquer que Gainsbourg avait utilisé le premier mouvement de la Symphonie du Nouveau Monde de DVORAK pour sa chanson « Initials B.B ». Je vais à présent vous proposer un petit tour de ses emprunts à la musique classique.

Dvorak Nouveau mondeCliquez sur l’affiche

Gainsbourg Initials BBCliquez sur Brigitte B.

Un de ses premiers tubes, « Poupée de cire, poupée de son », écrit pour France GALL serait inspiré de la Sonate n° 1 pour piano de BEETHOVEN (dernier mouvement).

Gainsbourg dédiera également à sa nouvelle compagne le titre Jane B, au thème musical largement inspiré par le prélude en mi mineur Opus 28 no 4, de Frédéric CHOPIN.

Chopin Prélude op 28 no 4Cliquez sur le pianiste

Gainsbourg Jane BCliquez sur Jane B.

La chanson « Baby alone in Babylone » est bâtie sur la 3e Symphonie de BRAHMS.

Brahms Symphonie no 3 3ème mouvementCliquez sur Johannes B.

Gainsbourg Baby Alone in BabyloneCliquez sur Jane Birkin

Le « Lost song » se base sur la « Chanson de Solveig », extraite du Peer Gynt de GRIEG.

Grieg Peer Gynt chanson de SolveigCliquez sur Solveig (Marita Solberg)

Gainsbourg Lost SongCliquez sur Jane

« Ma Lou Marilou » doit beaucoup au premier mouvement de la 23e Sonate, Appassionata de Beethoven.

Beethoven Sonate no 23 1er mvtCliquez sur le pianiste

Gainsbourg Ma Lou MarilouCliquez sur l’homme à la tête de chou

On retrouve la Symphonie du Nouveau Monde, le dernier mouvement cette fois, pour la chanson « Requiem pour un con », extraite du film Le Pacha de LAUTNER, où Gainsbourg joue son propre rôle.

Dvorak Symphonie du nouveau monde mvt 4Cliquez sur Anton D.

Gainsbourg requiem pour un conCliquez sur Serge G.

La chanson « Lemon incest« , interprétée avec sa fille Charlotte est bâtie sur l’Étude n° 3 de l’opus 10 de Chopin.

Chopin études opus 10 n 3Cliquez sur les mains du pianiste

Gainsbourg Lemon incestCliquez sur charlotte G.

Cliquez sur Charlotte G.

Serge Gainsbourg meurt d’une crise cardiaque le 2 mars 1991 à Paris.

Et pour en savoir un peu plus, un lien vers le site de France Musique qui m’a un peu aidé dans mes recherches pour écrire ce billet.

https://www.francemusique.fr/chanson/10-morceaux-de-serge-gainsbourg-inspires-du-classique-33502