De la Maison des morts (Z mrtvého domu) est le dernier opéra de JANACEK, qui est mort pendant la révision de son œuvre avant sa publication. Le texte est de Janacek lui-même, qui a choisi dans l’œuvre de DOSTOÏEVSKI (Souvenirs de la maison des morts), de quoi composer son livret. L’œuvre fut créée à Prague en 1931, avant de disparaître jusqu’en 1958. Il n’y a pas réellement d’histoire dans cette pièce, mais plutôt la juxtaposition de scènes, de fragments, les prisonniers exposant chacun leur tour ce qui les a conduits au bagne.
Acte I : Dans un bagne en Sibérie, les prisonniers sortent d’un baraquement. Certains s’amusent avec un aigle dont l’aile est brisée, pendant que d’autres se disputent. On annonce l’arrivée d’un noble parmi eux. Goriantchikov entre. Le commandant ordonne qu’on lui rase le crâne et qu’on l’enchaîne. Il lui demande son crime, Goriantchikov répond qu’il est prisonnier politique. Furieux, le commandant le condamne à cent coups de fouet.
Le petit et le grand prisonnier jouent avec l’aigle blessé. Le grand prisonnier dit que l’aigle ne s’habitue pas à la prison. Le petit prisonnier répond que ce n’est pas comme l’homme. Louka et Skouratov se souviennent de leur passé en discutant. Louka raconte qu’il était dans un régiment ukrainien, mais qu’un jour, suite à une injustice, il a tué son commandant. C’est pour cela qu’il se retrouve au bagne. Goriantchikov revient, il a été battu par les gardes.
Acte II : Quelques mois plus tard, Goriantchikov entre avec Aléia, un jeune prisonnier avec qui il s’est lié d’amitié, et Skouratov. Goriantchikov demande à Aléia s’il a une sœur. Aléia répond que oui, et aussi que sa mère a dû mourir de chagrin en le sachant au bagne. Goriantchikov lui propose de lui apprendre à lire et à écrire.
Cliquez sur Aléia et Goriantchikov
Une cloche sonne, les prisonniers arrêtent le travail, c’est jour de fête. On annonce l’arrivée du général, qui inspecte toute la Sibérie. Skouratov dit qu’il est ici à cause de l’amour d’une femme. On lui demande son histoire. Il était en garnison dans une ville pleine d’Allemands, et une jeune femme, Louisa, lui avait plu. Mais elle a cessé de le voir, parce qu’on l’avait promise à un Allemand, un beau parti. Un jour, il est allé la voir, son fiancé était là, et il l’a tué d’un coup de pistolet. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé au bagne. Quand il a fini son histoire, on annonce la représentation d’un opéra, l’histoire de Kedril et Don Juan, suivie de la pantomime de la belle meunière. Quand la représentation est terminée, les prisonniers rentrent dans leur baraquement, une prostituée s’éloigne avec un prisonnier. Une querelle s’élève entre Goriantchikov et un prisonnier, Aléia est blessé en voulant s’interposer.
Acte III : À l’infirmerie de la prison. Aléia est allongé, fiévreux. Chapkine raconte son histoire. Il a participé à un cambriolage, mais il s’est fait prendre. Au commissariat, le commissaire lui a tiré les oreilles si fort qu’elles sont restées décollées, et depuis il souffre des oreilles. Il est interrompu par Skouratov en proie au délire qui pense à sa Louisa. Les autres le forcent à se recoucher. C’est au tour de Chichkov de raconter son histoire. Il connaissait un riche fermier, qui avait une fille, Akoulina. Filka, son valet de ferme, pour se venger de son maître, l’a quitté en déclarant qu’il avait déshonoré sa fille et qu’il le fera savoir partout.
Un jour qu’il était pris de boisson, sa mère l’a marié à Akoulina, mais le soir de la noce, dans la chambre, il se rend compte que sa femme était vierge. Plus tard, il s’est rendu compte que sa femme aime toujours Filka. Il promet de la tuer. Pendant qu’il raconte son histoire, Louka meurt et on se rend compte qu’il s’agit de son ennemi Filka.
On appelle Goriantchikov. Le commandant lui fait des excuses : il est libre. Goriantchikov demande qu’on relâche l’aigle, dont l’aile est guérie. Les prisonniers chantent la liberté.
(Sources principales : la production de l’opéra de Paris en 1988 et le programme associé, et la production du festival d’Aix-en-Provence de 2007 avec la mise en scène de Patrice Chéreau [DVD Deutsche Gramophon, 2008].)
Bonjour Jean-Louis ! Une ambiance assez sombre voire lugubre, mais la musique de Janacek est tellement belle que ça passe bien.
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Oui, sur un sujet (très) sombre, Janacek a réussi une grande œuvre.
Bon après-midi, Marie-Anne.
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Merci, bonne soirée à toi 🙂
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