Pour ceux qui voudraient regarder l’Amour des 3 oranges sur le site de l’Opéra de Stuttgart (jusqu’au 27 mars), voici un descriptif de ce chouette opéra de Prokofiev.
L’Amour des 3 oranges (1919) de PROKOFIEV (1891 – 1953) est issu d’une commande du directeur de l’Opéra de Chicago. Cet opéra est adapté d’une pièce de la commedia dell’arte du XVIIIe siècle. La mort du commanditaire en retarde la création et c’est finalement sous l’impulsion de Mary GARDEN, la créatrice du rôle de Mélisande dans Pelléas et Mélisande de DEBUSSY (1862 – 1918), que l’opéra sera créé en français et en 1921. C’est ainsi que l’on arrive à un opéra écrit en français sur un sujet italien par un Russe émigré aux États-Unis.
Prologue : La foule se dispute pour savoir quel type de pièce il faut monter, tragédie ou comédie. Les spectateurs sont invités à assister à un nouveau genre de spectacle : l’Amour des 3 Oranges. Ce chœur des tragiques et des comiques ponctuera de ses interventions et commentaires tout le déroulement de l’opéra.
Acte I : Le prince, fils du roi de trèfle, souffre d’une hypocondrie incurable. Le roi, inquiet de voir sa nièce Clarisse monter sur le trône après lui, demande à Truffaldino, son fou, de faire rire le prince pour le sortir de sa mélancolie. Il appelle Léandre, son Premier ministre, qui n’aime pas le prince. Clarisse promet le mariage à Léandre quand elle aura accédé au trône, après la mort du Prince. Léandre lui dit que pour ce faire, il empoisonne petit à petit son esprit avec de la poésie tragique. Clarisse, elle, pense à des moyens plus radicaux, l’opium ou une balle.
Sméraldine, esclave de la sorcière Fata Morgana (la fée Morgane) vient les prévenir que le prince bénéficie de l’appui du mage Tchélio, mais que Fata Morgana les aidera (Trio : Fata Morgana). Tchélio et Fata Morgana jouent le destin de Léandre et du roi aux cartes. La sorcière l’emporte.
Acte II : Les efforts de Truffaldino pour faire rire le prince échouent face à son hypocondrie. On traîne le prince au spectacle (« marche »), qui le laisse pourtant impassible.
Durant le spectacle, Truffaldino s’en prend à Fata Morgana qui s’était invitée et la ridiculise, provoquant le rire du prince. Fata Morgana lui lance un anathème qui le condamne à subir l’amour de trois oranges et partir à leur recherche.
Le prince, sous l’emprise du sort de Fata Morgana et contre la volonté de son père, veut partir tout de suite chez la sorcière Créonte qui les retient captives.
Acte III : Tchélio invoque le mage Farfarello pour savoir où sont passés le prince et Truffaldino. Celui-ci dit qu’il a envoyé le prince et Truffaldino chez Créonte dans le désert en soufflant sur eux. Les ayant rejoints, Tchélio met en garde le prince contre l’horrible cuisinière qui garde les trois oranges. Il lui donne un ruban magique, et lui recommande de n’ouvrir les oranges que près d’une source.
Les voyageurs arrivant au château de Créonte, se rendent à la cuisine. La cuisinière se dresse devant eux. Pendant que Truffaldino détourne son attention avec le ruban magique, le prince dérobe les trois oranges.
Le prince et Truffaldino sont à nouveau dans le désert, avec les oranges, devenues énormes. Le Prince, épuisé, s’endort. Truffaldino assoiffé, ouvre une orange pour se désaltérer puis une autre. Il en sort des princesses, qui réclament à boire avant de mourir soif. Truffaldino fuit et le prince reste seul avec la troisième orange, d’où sort la princesse Ninette.
Cliquez sur la princesse Ninette
L’intervention des Ridicules (du prologue) qui apportent de l’eau la sauve de la mort. Le prince déclare son amour à Ninette et veut l’emmener au palais, mais la princesse ne veut pas y aller habillée comme elle est. Le prince part à la recherche d’une robe digne d’une princesse. Pendant son absence, Sméraldine et Fata Morgana la transforment en rat et Sméraldine prend la place de Ninette. Le prince revient avec le roi qui, trompé par les apparences, oblige son fils à se marier avec la fausse Ninette.
Acte IV : Tchélio et Fata Morgana se battent à coups d’éclairs et de tonnerre. Les « figures de rêve » interviennent, neutralisent la sorcière et envoient Tchélio sauver le Prince.
La cour salue le roi, le Prince et sa fiancée, mais quand on ouvre le baldaquin, on découvre un gros rat. C’est Ninette, qui ne veut pas céder sa place à l’usurpatrice.
Tchélio lui rend sa forme humaine. Le roi ordonne que l’on pende Sméraldine, Léandre et Clarice. Fata Morgana vient les chercher et les entraîne dans les entrailles de la Terre. Le peuple se réjouit et célèbre le roi, le prince et la princesse Ninette.
Truffaldino, Tchélio, Farfarello, Créonte…. On se demande toujours où ils vont chercher des noms pareils 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Truffaldino est un personnage de la Commedia dell’arte, l’équivalent de Scagnarelle chez Molière.
(Molière a d’ailleurs appelé un de ses personnages Trufaldin dans sa pièce « L’Étourdi ».
J’aimeJ’aime
Pour une fois, je connaissais déjà un peu cet opéra avant ton article 🙂 C’était l’une des oeuvres préférées de mon prof de piano et il m’avait conseillé de l’écouter. L’histoire est vraiment très amusante et originale – presque surréaliste. J’aime bien ce genre d’opéra fantaisiste 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour Marie-Anne.
Moi aussi, j’aime bien cette œuvre très fraiche. Tu peux la voir jusqu’à demain sur le site de l’Opéra de Stuttgart (en allemand).
Bonne journée de confinement à toi.
J’aimeAimé par 1 personne
💙 🧡 💜 💙 🧡 💜
J’aimeAimé par 1 personne
Grazie Luisa, e buona serata.
J’aimeAimé par 1 personne
Buona serata a te
🦋🦋🦋
J’aimeJ’aime
Merci, tout grand MERCI encore une fois 🙏
Mais « L’amour des trois oranges » va nécessiter, je crois, deux ou trois relectures ( faut déjà se familiariser avec ces noms bizarres 😊).
J’ai l’esprit lent, moi, le matin. Tiens, je vais me faire (re) couler un expresso ☕ @ + m’sieur #toutlopera ( ou presque !)
J’aimeAimé par 1 personne
C’est moi qui te remercie de ton appréciation, SOlène. 🙏
J’aimeAimé par 1 personne
Tu appelles ça une « appréciation », toi ? 😊
J’aimeAimé par 1 personne
Bah, si tu as apprécié, c’est une appréciation, non ?
J’aimeJ’aime
Euh… faut déjà que j’imprime 🤣 Et après ( seulement) je ferai un commentaire digne de ce nom. Et là tu verras si j’ai apprécié au pas.
Je suis titillante, moi ?! Mais nan. 😋
J’aimeAimé par 1 personne
Ça, pour titiller, tu titilles !
(Maintenant, c’est vrai que, partant d’une histoire a priori simple, (c’est un conte de fées,) les interventions du chœur des tragiques et des comiques ne permettent pas d’avoir une lecture linéaire de cette histoire. Bon courage donc !
J’aimeAimé par 1 personne
Chouette histoire !
J’aimeJ’aime