Liège est le chef-lieu de la province de Liège, en Belgique. Située sur la Meuse, la « ville des Princes-Évéques » abrite l’Opéra Royal de Wallonie (l’Opéra royal de Flandres se trouvant à Gand).
Outre le scénariste de bande dessinée Jean-Michel Charlier et le dessinateur Victor Hubinon, Liège a vu naître quelques compositeurs importants.
J’ai eu l’idée de cet article en assistant à un concert de Cristina Pluhar et son ensemble l’Arpeggiata, dont le titre était « Alla napoletana », concert composé d’airs savants et d’airs traditionnels, notamment de tarentelles, ces danses qui étaient censées guérir les morsures de tarentules.
Ce concert s’ouvrait par l’air anonyme « Homo fugit velut umbra ».
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Il comportait aussi quelques tarentelles.
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Naples est la troisième ville italienne, après Rome et Milan. Elle occupe une place importante dans l’histoire musicale.
À la création de l’opéra, au début du XVIIe siècle, ce genre a connu rapidement un grand succès, et dès le milieu du siècle, des foyers d’opéra s’ouvrent à Venise, à Rome, à Naples ou à Milan.
Vers la fin du XVIIe siècle, Naples va devenir le foyer de l’opéra italien, avec la création de l’opera seria (opéra sérieux) dont le principal représentant est Alessandro Scarlatti (1659-1725).
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À Naples, qui est la patrie de la commedia dell’arte, on avait pris l’habitude d’insérer aux entractes des opéras des intermèdes légers ou des ballets. Ces intermèdes ont fini par prendre leur autonomie avec la création de l’opera buffa (opéra bouffe).
Nicola Porpora naît le 10 août 1686 à Naples. Fils d’un libraire, Nicola suit ses études musicales au conservatoire de Naples. Il commence sa carrière de compositeur avec l’opéra Basilio re di Oriente.
En 1706, Haendel part en Italie, patrie de l’opéra, où il triomphe à Florence, Naples, Rome et Venise. Après ses classes en Italie, il rentre en Allemagne avant de partir achever sa carrière en Angleterre où il écrira des opéras en italien.
La Servante maîtresse (la Serva padrona) est un intermezzo de Pergolèse datant de 1733. Un intermezzo, ou intermède, est une petite pièce qui était jouée à Naples pendant l’entracte d’un opéra sérieux (opera seria). C’est la reprise à Paris en 1752 qui a déclenché la querelle des Bouffons.
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Au XVIIIe siècle, des compositeurs comme Leonardo Leo ou son élève Piccinni donnent à Naples une série d’opéra seria. En 1737, Leo écrit l’Olimpiade (1737) sur un livret de Métastase.
La tradition opératique se poursuit au XIXe siècle. Ainsi, de 1815 à 1822, Rossini dirige le théâtre royal de Naples, tout en continuant à alimenter les scènes de Rome ou de Milan. C’est pour Naples qu’il écrit la Dame du Lac (La Donna del Lago) d’après le roman du même nom de Walter Scott en 1819.
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Vincenzo Bellini suit ses études au Conservatoire de Naples. Il commence sa carrière en écrivant de la musique religieuse, mais aussi une dizaine de symphonies aujourd’hui bien oubliées. C’est dans le domaine de l’opéra qu’il se distingue avec, en 1826, la création de son opéra Bianca e Fernando, une commande du Théâtre San Carlo de Naples.
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En 1834, Donizetti est nommé professeur au conservatoire de Naples, où il donne Marie Stuart (1834) d’après Schiller et Lucia di Lammermoor(1835) d’après Walter Scott. Dès les répétitions, la censure très active à cette époque à Naples demande des modifications, et la pièce est interdite dès le lendemain de la générale par le roi de Naples. En 1835, Donizetti réussit à la faire jouer à la Scala de Milan, mais son opéra est à nouveau interdit début 1836.
Dresde (Dresden) est la capitale de l’état de Saxe, en Allemagne.
Elle abrite un des plus anciens orchestres du monde, la Staatskapelle de Dresde (l’orchestre d’état de Dresde), dont la fondation remonte à 1548. L’excellence de cet orchestre a doté Dresde d’un héritage musical remarquable.
La ville a été presque entièrement détruite par les bombardements américains à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et les principales infrastructures ont donc dû être reconstruites.
Parmi les compositeurs ayant exercé à Dresde figure Heinrich Schütz, le chaînon manquant entre Monteverdi et Bach.
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Un de ses successeurs est le Tchèque Jan Dismas Zelenka (1679-1745).
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Nicola Porpora a vécu à Dresde de 1748 à 1752. Il y a donné Filandro.
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À la fin du XVIIIe siècle, un certain Naumann a composé pour l’église l’Amen de Dresde. Cette suite d’accords est devenue populaire et a été réutilisée par Félix Mendelssohn dans sa symphonie Réformation.
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Wagner, qui n’a jamais caché son admiration pour le Freischütz, travaillera dans sa jeunesse à Dresde, et c’est dans cette ville que seront créés Rienzi en 1842, le Vaisseau fantôme en 1843 et Tannhäuser en 1845. Ayant fait le coup de poing avec Bakounine sur les barricades de Dresde en 1848, Wagner est contraint à l’exil.
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Robert et Clara Schumann vivront quelques années à Dresde, et c’est dans cette ville qu’il écrit son Concerto pour piano. Et c’est à Dresde que le jeune Brahms viendra trouver le couple Schumann.
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Au XXe siècle, c’est avec Richard Strauss que Dresde connaîtra une histoire d’amour puisque neuf des quinze opéras de Strauss seront créés à Dresde.
Budapest est aujourd’hui la capitale de la Hongrie. C’est une ville qui est née de la fusion, en 1873, de trois villes, Buda sur la rive droite du Danube, Pest sur la rive gauche et Òbuda (le vieux Buda).
Au XVIIIe siècle, cette partie de l’actuelle Hongrie a été « germanisée » par une volonté des Habsbourg d’unifier l’empire austro-hongrois. La capitale était Presbourg (l’actuelle Bratislava, aujourd’hui capitale de la Slovaquie) jusqu’en 1847.
Il y avait en Hongrie depuis la fin du XVIIIe siècle une forme de danse dite du recrutement, que les militaires recruteurs jouaient dans les villages pour faire danser (et boire) les jeunes hommes et ensuite les recruter dans l’armée. Elles s’appelaient les verbunkos et Janos Biari s’est fait une spécialité de ces danses qui alternent des mouvements rapides et lents. On retrouve certains verbunkos dans les Rhapsodies hongroises de Liszt.
En 1838, les inondations du Danube noient une partie de la ville de Pest. Franz Liszt, d’origine hongroise, donnera un concert visant à lever des fonds pour la reconstruction de la ville. Ces inondations provoqueront un choc et modifieront profondément le visage de la ville, notamment avec la construction du pont des Chaînes qui relie les deux rives du fleuve.
Liszt est certainement une des personnalités musicales hongroises les plus célèbres, et je vous parlais récemment de Liszt et la Hongrie.
En 1846, Berlioz se rend à Pest, après son séjour à Vienne en 1845. C’est là qu’il a entendu parler de Rakoczy, un Hongrois opposé à la famille régnante des Habsbourg. Berlioz a alors l’idée d’écrire une marche dans le style hongrois, la fameuse marche de Rakoczy qu’il intégrera à sa Damnation de Faust !
En 1848, le mouvement nationaliste qui secoue toutes les capitales d’Europe se manifeste bien évidemment à Budapest aussi, et répand l’idée d’une Hongrie autonome, sous l’impulsion du poète Petofi.
Ce n’est qu’en 1867 que l’empereur François-Joseph signe le compromis austro-hongrois, qui autorise les Hongrois à former leur propre gouvernement.
Pour le côté institutions musicales, l’orchestre philharmonique de Budapest a été créé en 1853, son premier chef étant Ferenc Erkel (1810-1893). En 1875 Liszt, encore lui, fonde l’académie de musique qui porte aujourd’hui son nom.
En 1884, c’est l’inauguration de l’opéra d’État hongrois avec une reprise de Bank Ban (1861), de Ferenc Erkel, son premier directeur.
Parmi les compositeurs hongrois, on ne peut pas ne pas citer Béla Bartok (1881-1945) et ses travaux d’ethno- musicologie hongroise, qui ont irrigué sa musique savante. Je vous propose ici un de ses Verbunkos :
Un de ses collègues en musicologie (et en composition) est Zoltan Kodaly (1882-1967). Kodaly a écrit des opéras, dont Harry Janos (dont un des chœurs était un véritable tube lors du rassemblement « Europa Cantat » en 1986, année où j’ai découvert Budapest en me rendant à ce rassemblement avec mon chœur de l’époque).
(Source principale [pour la partie historique] : la conférence passionnante de Béatrice Vaida sur le M/S Amadeus Silver II, prononcée le 18 avril 2023.)
Leipzig est une ville de Saxe (Allemagne) qui a un très riche passé musical.
Elle est d’abord connue pour celui qu’on a surnommé le Cantor de Leipzig, J.-S. BACH. Johann Sebastian Bach, né à Eisenach en 1685, est mort à Leipzig en 1750 après 27 ans passés dans cette ville, où il était Maître de musique et Cantor de l’église Saint-Thomas, pour laquelle il écrivit plusieurs centaines de cantates (une par dimanche) ainsi que des œuvres de dimensions plus importantes comme des messes, des passions ou des oratorios.
Mais avant Jean-Sébastien, il y avait eu Georges Friedrich TELEMANN (1681 – 1767). C’est lui qui, lors de ses études de droit à Leipzig, a fondé le Collegium Musicum, un orchestre qui sera dirigé après lui par Bach.
Leipzig est aussi la ville qui a le plus ancien orchestre en activité, le Gewandhausorchester. L’origine de cet orchestre remonte à 1743, sous le nom de Concert Grosses, et son nom actuel date de 1781, quand la municipalité l’a installé dans les locaux du Gewandhaus, le bâtiment des marchands en textile.
Au XIXe siècle, la tradition musicale se perpétue. Le 22 mai 1813 naissait à Leipzig Richard WAGNER. Une de ses toutes premières œuvres, rarement jouée, est sa Symphonie en Ut majeur, créée à Leipzig en 1932 (Wagner avait 19 ans).
En 1819, naissait le 13 septembre 1819 Clara WIECK, fille d’un professeur de piano et future pianiste virtuose. L’histoire retiendra d’elle qu’elle aura été la femme de Robert SCHUMANN.
Né à Berlin en 1809, Félix se fixe à Leipzig en 1835, où il dirige le fameux orchestre du Gewandhaus, avec lequel il fera redécouvrir les partitions de J.-S. Bach, telles que la Passion selon Saint-Matthieu. Il assurera également la création posthume de la Neuvième symphonie de SCHUBERT.
L’opéra est né en Italie à l’aube du XVIIe siècle, avec l’Orfeo de MONTEVERDI (1607). Très vite, ce genre se répand dans toute l’Italie. À Rome on ouvre des théâtres dès les années 1620. On y donne des représentations où les chœurs prennent une grande importance, notamment à la fin des actes, et où les airs solistes permettent d’exprimer l’émotion des personnages. Parmi les compositeurs romains, citons LANDI (1586 – 1639) avec la morte d’Orfeo (1619) et IlSan’ Alessio (1632) et ROSSI (1597 –1653). L’opéra romain disparaît vers les années 1660, supplanté par l’opéra vénitien.
Environ un siècle plus tard, c’est à Rome qu’a lieu en 1816 la création d’un des opéras les plus connus du répertoire, le Barbier de Séville (Il Barbiere di Siviglia) de ROSSINI.
Retour à la Rome antique en 1831 avec Norma de BELLINI, œuvre qui se déroule sur le conflit des Gaulois et des Romains, avec une histoire d’amour entre Norma, la prêtresse gauloise et Pollione, un soldat romain.
En 1837, c’est encore à Rome que se déroule le Benvenuto Cellini de BERLIOZ, qui relate les relations difficiles entre le génial sculpteur Benvenuto Cellini et le pape, qui lui a commandé une statue. Une des pages les plus célèbres de cet opéra est le Carnaval romain.
Même chose en 1859 pour Un ballo in maschera (Un Bal masqué).
L’action de Tosca (1899) de PUCCINI se passe à Rome pendant l’occupation napoléonienne. Cet opéra est doublement romain, puisqu’il a été créé à Rome en 1900. Le prélude du 3e acte nous permet d’écouter l’extraordinaire lever du soleil sur la ville éternelle, avec les sonneries des cloches des différentes églises.
Le compositeur Ottorino RESPIGHI (1879 – 1936) a été inspiré par Rome dans ses œuvres symphoniques les Pins de Rome (Pini di Roma) ou les Fontaines de Rome (Fontane di Roma.)
Retour dans la Rome antique avec le Viol de Lucrèce (The Rape of Lucrecia) (1946) de BRITTEN. Dans cet opéra, les soldats de Tarquin en campagne doutent de la fidélité de leurs femmes restées à Rome. Seule Lucrèce serait restée chaste. Tarquin le dépravé viole Lucrèce à son retour à Rome. Accablée par la honte, Lucrèce se suicide.
J’aurais aussi pu vous parler du « Prix de Rome », mais je crois que, vu les compositeurs ayant obtenu ce prix, et donc le droit de vivre à la villa Médicis pendant 3 ans, ce Prix de Rome mérite à lui seul un billet complet (à suivre donc…)
Woody ALLEN a situé un des films de sa période européenne à Rome. Dans To Rome with love, un des héros est un chanteur prodigieux, mais qui n’est capable de chanter que sous sa douche. Aussi, son impresario est obligé d’inventer un système de douche à roulettes sur la scène des opéras où le chanteur se produit, pour qu’il puisse exprimer tout son talent. On peut l’entendre dans l’air « Vesti la giubba » de Paillasse de LEONCAVALLO.
Après Séville, je vous propose un nouveau billet consacré à une grande ville. Aujourd’hui Lille.
L’opéra de Lille a été construit juste avant la Révolution française. Si vous voulez en savoir plus sur son histoire, je vous invite à consulter le site de Nemorino, qui la raconte très bien.
En 1790, Le Chevalier de SAINT-GEORGES part à Lille, et c’est pour cette ville qu’il compose son dernier opéra Guillaume tout cœur.
Le compositeur Pierre BAUMANN (1796 – 1872) fut altiste et professeur de composition au conservatoire de Lille.
Nettement plus connu est son élève le compositeur Édouard LALO (1823 – 1892). Entré au conservatoire de Lille à l’âge de dix ans, il part ensuite à Paris pour parfaire sa formation musicale. Ses œuvres les plus connues restent probablement la Symphonie espagnole, son Concerto pour violoncelle, son opéra le Roi d’Ys et la musique du ballet Namouna.
Parmi les compositeurs nés dans la métropole lilloise, il y a en a un qui me plaît particulièrement. Albert ROUSSEL (1869 – 1937) est né à Tourcoing. Marin de formation, il décide de quitter la marine pour se consacrer à la musique. Au début influencé par DEBUSSY ou d’INDY, il trouve vite sa voix et sa voie, pour écrire des compositions aux rythmes hardis et aux orchestrations subtiles. Dans le domaine de l’opéra, il a écrit Padmâvatî, influencé par l’Inde et pour le ballet : le Festin de l’araignée.
Le baryton belge Edgard P. JACOBS, plus connu pour son rôle dans l’histoire de la bande dessinée franco-belge, entre à l’opéra de Lille en 1929. Las, la crise de 1929 – 1930 font que les Français restreignent drastiquement les emplois occupés par des étrangers, et il doit retourner en Belgique.
Roubaix a vu naître le poète symboliste Albert SAMAIN (1858 – 1900). Très célèbre à son époque, ses poèmes ont inspiré de nombreuses mises en musique, dont l’opéra Polyphème du breton Jean CRAS
Un autre roubaisien mondialement connu est Georges DELERUE (1925 – 1992). Certes, ce ne sont pas ses quatre opéras qui lui ont valu cette notoriété, ce sont ses musiques de films, pour lesquelles il reçut trois Césars et un Oscar. Il a travaillé avec des cinéastes comme RESNAIS, TRUFFAUT, LAUTNER ou de BROCA.
PUCCINI qui avait déjà traité de Paris avec son Manon Lescaut y reviendra avec La Bohème, d’après les Scènes de la vie de Bohème de MURGER, puis avec la Rondine (1917).
Adriana Lecouvreur (1902), de CILEA, nous raconte l’histoire de deux femmes, l’actrice Adrienne LECOUVREUR et la princesse de BOUILLON, qui se disputent l’amour du même homme, le maréchal de Saxe, à Paris en 1730. Adrienne gagne son cœur, mais elle meurt empoisonnée par un bouquet de violettes envoyé par sa rivale !
Toujours dans le vérisme, Andrea Chenier de GIORDANO, d’après la vie du poète André Chénier se passe à Paris pendant la Révolution française. À la fin, Chénier, en prison, chante cet air.
EN 1921, c’est le GROUPE DES SIX qui compose le ballet Les Mariés de la tour Eiffel sur un argument de COCTEAU. (Ou plus précisément, cinq des six participants à ce groupe.)
L’acte III de Lulu (1929 – 1935), de BERG, se passe à Paris, dans un salon bourgeois où cette mangeuse d’hommes fait la fête avec ses amis (avant que de partir à Londres, où elle se fera tuer sous les coups de Jack L’Éventreur.)
Après New York, je vous propose un nouveau billet consacré à une grande ville. Aujourd’hui Séville.
Séville (Sevilla) est la capitale de la province de Séville et de la communauté autonome d’Andalousie. Elle a un riche passé historique et culturel (VELAZQUEZ est né à Séville), et de nombreux opéras se passent à Séville ou dans ses environs.
… quelle drôle d’idée, comme ne l’a pas chanté Julien CLERC.
Après Paris, je vous propose un nouveau billet consacré à une grande ville. Aujourd’hui New York.
Pays jeune, les États-Unis d’Amérique n’ont pas une longue tradition d’opéras ou de musique dite classique. Toutefois, de nombreux compositeurs européens ont été invités à diriger aux U.S.A.
Un des premiers « grands » compositeurs à traverser l’Atlantique a été TCHAÏKOVSKI, qui a été invité au Carnegie HALL de New York pour son inauguration. Il y a dirigé, le 5 mai 1891, sa Marche solennelle du couronnement.
Le Tchèque Antonin DVORAK l’a suivi de peu. On lui a confié la direction du Conservatoire de New York, où il sera également professeur de composition de 1892 à 1895. La découverte des musiques et rythmes américains lui inspirera sa neuvième symphonie, dite « du nouveau Monde », ou son Quatuor américain.
En 1907, Giacomo PUCCINI vient en Amérique où il assiste à la création américaine de Madame Butterfly au Metropolitan Opera (le MET). Il a l’occasion de voir la pièce The Girl of the Golden West de David BELASCO (également l’auteur de la pièce dont il s’était inspiré pour Butterfly), ce qui lui donne l’idée d’écrire un opéra-western. Ce sera La Fanciulla del West (la Fille du Far West) dont la création mondiale aura lieu au MET en 1910, sous la direction de TOSCANINI.
L’autrichien Gustav MAHLER a été chef du MET de New York en 1908, mais il est reparti à Vienne au bout d’un an.
Suite à la révolution russe de 1917, on voit partir aux Amériques les deux Sergeï, PROKOFIEV (en 1918) et RACHMANINOV. L’exil de Rachmaninov, coupé de ses racines slaves, tarira une partie de sa verve créatrice. Prokofiev, lui, fera le choix de retourner en URSS au début des années ’30. Son opéra l’Amour des trois oranges est une commande de l’opéra de Chicago.
Maurice RAVEL fera une tournée à travers tous les États-Unis. Ce sera pour lui l’occasion de faire la connaissance de Georges GERSHWIN. Cette tournée aux États-Unis occupe une bonne partie du Ravel de Jean ECHENOZ.
Côté austro-allemand, nombreux sont les musiciens, souvent d’origine juive, qui ont été chassés par le régime nazi comme des artistes dégénérés. Ne pouvant se faire jouer, presque tous ont dû fuir l’Allemagne.
Ainsi, Alexandre ZEMLINSKY (1871 – 1942), digne héritier de Richard STRAUSS, Arnold SCHÖNBERG (1874 – 1951), Erich KORNGOLD (1897 – 1957) et le Tchèque Ernst KRENEK (1900 – 1991) ont dû migrer aux U.S.A, et leur production musicale (hormis celle de Schönberg), pourtant reconnue avant 1933, est aujourd’hui pratiquement inconnue.
Le Hongrois Béla BARTÓK (1881 – 1945) a lui aussi dû migrer aux States en 1940. Il vit, pauvrement, des commandes que ses confrères admiratifs lui passent, et c’est ainsi qu’il crée la sonate pour violon seul, une commande de Yehudi MENUHIN, le 3e concerto pour piano ou encore son concerto pour orchestre. Il meurt à New York en 1945.
Enfin, je ne peux pas écrire un billet sur New York sans mentionner la comédie musicale West Side Story, ce Roméo et Juliette contemporain dont la musique est signée Léonard Bernstein.