Franz LISZT est, les habitués de ce blog le savent, un compositeur né dans l’empire austro-hongrois et, s’il a passé une grande partie de sa carrière hors de Hongrie, son attachement à son pays natal ne s’est jamais démenti.
Je vais me proposer ici de vous présenter quelques influences que la musique hongroise a pu avoir sur l’ami Liszt.
Les plus connues de ses œuvres sont certainement les Rhapsodies hongroises. La rhapsodie est une forme musicale libre, qui doit son nom aux rhapsodes, ces bardes de l’antiquité grecque qui chantaient / récitaient les poèmes écrits par d’autres. Les rhapsodies hongroises de Liszt sont des variations sur des thèmes folkloriques hongrois.
En 1838, suite à une crue du Danube ayant fait des dégâts terrribles à Pest, la partie basse de la future Budapest, Liszt organise à Vienne un concert pour venir en aide à ses compatriotes sinistrés, inventant ainsi le concert de charité.
En 1848, peu avant la révolution qui souleva la Hongrie comme tant de pays d’Europe, Liszt quitte la Hongrie. Il avait auparavant fait la promesse au cardinal Szitowsky d’écrire une messe pour la consécration de la basilique d’Eztergom. Il reviendra huit ans plus tard, pour l’exécution de sa Messe de Gran (Esztergomi Mise) le 31 août 1856, en présence de l’empereur François-Joseph.
Ce fut l’occasion pour Liszt de retrouver son pays et ses racines, après ses années d’errance cosmopolite. Il écrit à Caroline de Sayn-Wittgenstein : « Rien ailleurs ne remplace ces choses et cette physionomie de la race, quand elles se rattachent aux souvenirs de l’enfance, et qu’on a conservé intacte cette tonalité du cœur qui est le sentiment de la patrie… »
Il n’est dès lors pas étonnant que Liszt retranscrive ce sentiment dans ses poèmes symphoniques Hungaria (1856) et la Bataille des Huns (1857).
En 1862, il écrit l’oratorio la Légende de Sainte Elizabeth, reine de Hongrie, la patronne de ce pays. Elizabeth était la femme de Louis IV de Thuringe. Elle portait du pain aux pauvres, ce que sa belle-famille ne goûtait guère. Un jour qu’elle se rendait ainsi dans les bas quartiers d’Eisenach, on lui demanda ce qu’elle portait sous son manteau. Elle répondit que c’était des roses, avant d’avouer que c’était du pain. Mais quand on la força à ouvrir son manteau, ô miracle, ce sont bien des roses qui s’y trouvaient !
Statue de Sainte-Elizabeth à Bratislava
Dès lors, Liszt partagera sa vie entre Budapest, Rome et, plus tard, Venise et Bayreuth. Liszt fondera l’Académie de musique de Hongrie, en récompense de quoi le gouvernement lui offrira un appartement, aujourd’hui transformé en musée Franz Liszt. On peut y voir des pianos, des portraits, ainsi que sa bibliothèque musicale. Il s’y trouve par exemple un des premiers ouvrages de musicologie, des Bohémiens et de leur musique en Hongrie (1859). (Cet ouvrage a été critiqué au début du siècle suivant par Bela Bartok, qui reprochait à Liszt l’amalgame fait entre musique folklorique hongroise et musique tzigane.)
Sur la fin de sa vie, Liszt a encore employé une forme musicale hongroise, la czàrdàs, du nom de ses danses populaires que l’on jouait dans les czàrdos (petits restaurants de village).
Bonjour Jean-Louis !
J’aime bien la façon dont Martha A. interprète ces Rhapsodies Hongroises, avec une certaine délicatesse et de la légèreté, alors que beaucoup de pianistes tapent comme des brutes et font de la démonstration exagérée…
Merci pour la découverte de cette Csardas funèbre – un sacré morceau de virtuosité, encore 🙂
Belle fin de semaine, beau week-end prolongé 🙂
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Oui, moi aussi j’aime bien la façon que Martha Argerich a d’interpréter cette Rhapsodie hongroise. Ça a beau être follement virtuose, ça reste, avant tout, musical, et ça c’est champion(ne).
Bonne journée, Marie-anne.
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Encore de la bien belle musique, chouette billet.
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Oui, c’était une très chouette croisière, qui m’a inspiré beaucoup de billets.
Il y aura encore un « Elle voulait qu’on l’appelle Budapest », et peut-être un surr la dynastie des Habsbirg et l’empire austro-hongrois, si je trouve suffisamment de musique pour l’illustrer.
Et vous, c’est en mai que vous allez à Rome, crois-je me souvenir ?
Bone soirée, John Duff.
(Et bravo pour ta participation à l’agenda Ironique de ce mois.)
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Oui c’est bien ça, du 15 au 19 mai. Je te fais confiance pour nous trouver de la belle zizique.
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Si tu veux réviser ta Rome musicale :
https://toutloperaoupresque655890715.com/2022/05/07/elle-voulait-quon-lappelle-rome/
Bonne journée, John Duff.
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Merci et belle fin de semaine, Jean-Louis🙏🌺
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Mille grazie Luisa ! 😀
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