Et même quatre petites pommes si l’on considère le début de la cinquième Symphonie de BEETHOVEN pour ce qu’il est : Pomme pomme pomme pomme.
Cliquez sur les instrumentistes
Carnets paresseux avait commencé une histoire avec trois petites pommes qui chantaient et un dragon, mais il semble que la suite se soit perdue dans une faille spatio-temporelle. Pour vous permettre de patienter en attendant cette suite, voici un entremets sur le thème de la pomme. [Le dragon dans la pomme – Carnets Paresseux (wordpress.com).]
La pomme est un fruit très ancien, puisqu’on en trouve trace dans la Bible, et même dans le premier livre de la Bible, la Genèse, autant dire au commencement de tout. Il y est dit qu’au jardin d’Eden, la pomme était le fruit de l’arbre de la Connaissance. Ce fruit était interdit aux deux premiers humains, mais le malin, tentateur, s’est débrouillé pour qu’Adam croque la pomme. Pour cela, Adam et Eve ont été chassés du Paradis.
On trouve des pommes dans presque tous les grands mythes de l’humanité. Ainsi chez les Grecs, Dionysos, le dieu du vin, aurait créé la pomme pour l’offrir à Aphrodite, la déesse de l’amour. Un peu plus tard, la déesse de la discorde (eh oui, il y avait une déesse de la discorde !) jeta une pomme d’or au milieu des dieux, la fameuse pomme de la discorde. Il revint au berger Pâris de remettre cette pomme à la plus belle des déesses.
En 1667, l’Italien CESTI écrira à l’occasion du mariage de l’empereur Léopold et de l’infante Marguerite d’Espagne un opéra sur cette légende, Il pomo d’oro, qui devait dépasser en fastes tout ce qui s’était fait jusque là, et qui durait dix heures (sur deux soirées).
Deux siècles plus tard, en 1864, OFFENBACH nous rappellera la légende dans son opérette la belle Hélène, (air « Au mont Ida trois déesses ».)
Encore des pommes pour Héraklès (Hercule), puisque dans ses douze travaux, il a dû aller cueillir les Pommes d’or du jardin des Hespérides.
Dans la mythologie nordique, c’est la déesse Idunn qui possédait des pommes qui donnaient la jeunesse éternelle à ceux qui les mangeaient. Cette déesse a été recyclée par WAGNER dans sa lecture des mythologiques Germano-Nordiques qu’est la Tétralogie, en la personne de Freia. Freia, donc, possédait des pommes qui donnaient la jeunesse éternelle à ceux qui les mangeaient. Malheureusement Wotan, le dieu en chef, avait promis Freia pour le paiement de la construction du Walhalla aux deux géants Fafner et Fasholt. (Cette histoire nous est racontée dans l’Or du Rhin [Rheingold].) Suite au vol de l’Or du Rhin par le gnome Alberich, Wotan propose aux géants cet or (qu’il va voler) en échange de Freia. Et c’est là que nous retrouvons le dragon du titre, puisqu’après avoir reçu l’or du Rhin, Fafner tue son frère Fasholt pour garder l’or et va se retirer dans une grotte, métamorphosé en dragon pour mieux veiller sur son or.
Cliquez sur Freia, ses pommes, et Wotan
On trouve une pomme plus récente dans la légende de Guillaume Tell, mise en musique par ROSSINI. Au troisième acte, Guillaume n’ayant pas voulu se prosterner devant le chapeau du bailli Gessler, le bailli le fait arrêter avec son fils Jemmy, et demande qu’on place une pomme sur la tête de celui-ci, Guillaume devant transpercer cette pomme avec une flèche (ce qui est très dangereux, n’essayez pas ce tour à la maison).
Rossini était un fin gourmet et aimait donner des noms de ses œuvres à ses créations culinaires, c’est donc très logiquement qu’il a appelé une recette de Tarte aux pommes « Tarte Guillaume Tell ».
On retrouve Offenbach avec son opérette Pomme d’Api (1873).
Quand les explorateurs occidentaux sont revenus d’Extrême-Orient avec des oranges, ce fruit inconnu chez nous a été appelé « pomme de Chine » ou « pomme d’orenge ». On en trouve trace dans l’opéra de PROKOFIEV, l’Amour des trois oranges.
Cliquez sur la princesse Ninette et le prince
(Source principale [pour la mythologie] : Encyclopédie des Symboles, le Livre de poche, collection la Pochothèque, 2013.)
Et si vous avez eu le courage d’arriver jusqu’ici, ce que j’espère vraiment parce que sinon vous allez rater quelque chose, vous avez gagné le droit de cliquer sur le cadeau bonus.
je ne pensais pas que les pommes étaient si riches en références musicales, symboliques, religieuses et en vitamines C.
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Oui, il était rigolo (et intéressant) à faire ce billet.
C’est quand j’ai pu faire un lien entre les pommes et le dragon que j’ai été content !
Bonne soirée, John Duff.
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Merci pour cette richesse! et quel bon moment avec le cadeau bonus! 🙂
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Je t’en prie, victorhugotte ! 🙂
Très chouette le duo du cadeau bonus.
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Hummm, une bien jolie ritournelle au goût de pomme d’amour, ta surprise.Des paroles qui se retiennent et un air bien entêtant. ( En même temps, je ne l’ai pas écoutée qu’une fois – hé, c’est Pomme)
J’adore, tu l’auras compris 😊 En tout cas, un billet placé sous le signe de la surprise, de bout en bout.
… C’est une chanson d’amour
Un air qu’on chante a demi-mot
Jour après nuit, nuit après jour
Un parfum qui reste sur la peau… 🎶
Belle fin de journée à TOî, J-L, et MERCI 🙏
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Voui, elle m’a bien plu, la surprise.
Cécile Corbell, je l’ai découverte lors d’un mini concert privé dans une grand enseigne culturelle dont l’acronyme pourrait signifier Fernandel Navrant Acteur de cinéma, à l’occasion de la sortie de son disque reprenant la bande originale du film « Les petits chapardeurs », produit par le prestigieux studio Ghibli.
Quand j’ai trouvé ce duo avec Pomme, mon cadeau bonus surprise était tout trouvé !
Belle fin de journée à TOi aussi, SOlène.
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Bonne soirée Jean-Louis 😊
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Bonne soirée, SOlène, et bon ouikènde !
(Ayé, le chaton #4 ?)
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( nan ayé pas, c’est long – Pff)
Bon ouikènde itou !
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Tu me diras !
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bon quand on aime les pommes, Jérôme, Pomme, Cécile Corbel et tes articles, c’est tout bon. Le récit de Carnets ne part pas en compote du coup 😉
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Bah oui, parce qu’on attend la suite, nous !
Bonne journée, Hélène.
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