Figure incontournable de la vie musicale en France au XIXe siècle, Pauline VIARDOT (1821 – 1910), née GARCIA, était cantatrice et compositrice. Issue d’une famille de musiciens, elle était la sœur d’une autre cantatrice célèbre, La Malibran.
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Née le 18 juillet 1821, elle débute comme pianiste (elle était élève de LISZT), mais après la mort de sa sœur en 1836 elle se tourne sur ses traces dès 1837. En 1839 elle fait ses débuts à l’opéra dans l’Otello de ROSSINI. L’année suivante, elle épouse le directeur du Théâtre Italien, Louis VIARDOT. Amie de George SAND et de CHOPIN, elle fréquente le milieu intellectuel parisien, qu’elle reçoit dans son salon. George Sand lui dédiera d’ailleurs son roman Consuelo.
BERLIOZ adaptera à sa voix de mezzo le rôle d’Orphée dans la reprise qu’il fera de l’Orphée et Eurydice de GLUCK et MEYERBEER adaptera pour elle son opéra le Prophète.
Elle fait la connaissance de GOUNOD à Rome quand il est à la villa Médicis. Quelques années plus tard, ils se retrouvent à Paris et Gounod écrit pour elle son opéra Sapho.
Lors d’un de ses séjours parisiens, TCHAÏKOVSKI la rencontre, et elle lui montre le manuscrit original du Don Giovanni de MOZART.
Comme son ami Liszt, elle fait beaucoup pour aider les jeunes musiciens, et c’est grâce à son aide que MASSENET peut monter son oratorio Marie-Magdeleine, alors que SAINT-SAËNS lui dédie son Samson et Dalila.
Elle a l’occasion de chanter à l’opéra de Saint-Pétersbourg, ce qui lui permettra avec son mari de faire connaître la musique russe en occident. L’écrivain russe TOURGUENIEV tombera ainsi amoureux d’elle en 1843. Il restera ami du couple Viardot pendant quarante ans. Pauline le présentera d’ailleurs à George Sand.
En tant qu’interprète, BRAHMS, SCHUMANN ou FAURÉ ont écrit des mélodies pour elle.
Quand à partir de 1863 elle perd ses aigus, elle doit quitter les scènes d’opéra, ne chantant plus qu’en privé, et se consacre à l’enseignement et à la composition musicale, écrivant de nombreuses mélodies et opéras.
Polyglotte, elle a écrit des mélodies françaises, des lieder allemands, des chansons espagnoles ou des romances russes. Par exemple, elle a déposé des vers sur les mazurkas de son ami Chopin.
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La plupart de ses opéras ont été écrits sur des livrets de son ami Tourguéniev.
En 1870, elle a encore l’occasion de créer la Rhapsodie pour alto de Brahms.
En 1872, Saint-Saëns introduit le jeune Gabriel FAURÉ dans le salon des Viardot. (Cinq ans plus tard, il y aura un projet de mariage entre Fauré et Marianne, une des filles de Pauline, musicienne comme sa mère.) Fauré dédiera une de ses premières mélodies à Pauline (on trouve une mise en musique de ce même poème dans les Nuits d’été de Berlioz).
Pauline composera elle-même une mélodie sur ce texte en 1886.
Opéras : Trop de femmes (opérette) (1867), l’Ogre (1868), l’opérette le dernier Sorcier (1869),
le Miroir (1869), Cendrillon (1904), La Nuit de la Saint-Sylvestre.
Pauline Viardot meurt le 18 mai 1910 à Paris.
Un sacré personnage cette Pauline Viardot. Cette fée montait sacrément dans les aigus, Qu’elle les ait perdus a dû être bien compliqué pour elle. Quelle vie !!!
Merci Jean-Louis et bonne journée.
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Elle avait aussi une belle voix de mezzo, voire d’alto (pour avoir chanté la rhapsodie pour alto, chœur d’hommes et orchestre de BRAHMS à la première publique de cette œuvre).
Bonne journée, Régis.
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Bonjour Jean-Louis,
Un petit passage rapide pour vous dire que j’ai lu et beaucoup apprécié vos articles et leurs sujets cette semaine. Comme de nombreux apprentisseurs, l’état m’assainit des tâches chronophages -et peu efficaces- et j’écris moins mes joix de lire.
Oui je sais, c’est banal à défaut d’être classique.
Quant à vous, j’ai peu d’entrée à Rome, du coup pour nous informer sur la villa Medicis et ses pensionnaires de chaque temps, « continuez ainsi » 😀 !
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Encore une fois, tu me présentes une belle et grande inconnue. Merci Jean-Louis. Et avec un très beau prénom…
John
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Merci John.
Bonne journée à toi.
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Un long billet très intéressant, dont je regarderai (« écouterai ») les vidéos plus tard. En attendant, JL, j’ai le film La Malibran de Sacha Guitry, une numérisation de dvd. Si ça t’intéresse, je te le mets à disposition pour le télécharger (environ 1Go)
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Bonjour Stéphane.
Si ce n’est pas du « piraté », ton film m’intéresse !
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C’est un copain qui m’avait prêté le dvd. Je l’ai passé en fichier pour le conserver parce que je me suis constitué la filmographie complète de Sacha Guitry, et certains DVD et VHS sont rares… Tu me dis si ça te convient.
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Je te remercie, je vais éviter.
Par contre, je note avec beaucoup d’intérêt l’existence de ce film, et si l’occasion se présente pour moi de le voir, je ne la manquerai pas.
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J’ai perdu mon Eurydice, toute ma jeunesse 🙂
Mais pas seulement, beaucoup de belles choses pleines de zénitude.
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Oui, je pense qu’elle mérite d’être connue !
Bonne journée, John Duff.
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Pas de souci, c’est un film de 43/44, avec Géori Boué dans le rôle de Marie Malibran. Jean Cocteau y figure dans le rôle d’Alfred de Musset.
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Celui-là vois-tu, je l’aurais parié. Je savais qu’il ne tarderait pas à venir, obligé.
En tout cas merci, tout grand MERCI, et félicitations pour cette énergie que tu mets à partager avec nous ce que tu aimes. En même temps, les partage et les échanges sont une bien belle façon de doubler le plaisir, pas vrai ?
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Oui, et plus je creusais sa vie pour concevoir ce billet, plus j’allais de découverte en découverte.
Entre autres, Pauline V. a chanté Isolde accompagnée par Wagner au piano, avant la création de l’opéra !
Je te conseille de t’intéresser à elle, elle est très intéressante. Et cette passion que Tourguéniev a eu pour elle ! Il a suivi le couple Viardot pendant près de 40 ans, les suivant à Baden-Baden quand ils ont dû s’exiler pendant le second empire à cause de leurs idées républicaines, ou allant se faire construire une villa à Bougival à coté de celle des Viardot (et de la maison de Bizet !)
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Ben ça, si on creuse, on trouve 😊
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Celui-là ( de billet) et non pas « cela » ( m’aurait étonné si monsieur truc n’avait pas encore fait des siennes)
🙏 ( d’avance 😉)
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La berceuse cosaque m’a touchée, elle est vraiment belle.
Je vois que la longévité de Pauline Viardot lui a permis de traverser tout le 19è siècle et de fréquenter de multiples générations de grands musiciens, de Chopin à Fauré, c’est impressionnant !
Merci Jean-Louis pour cet intéressant billet.
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C’est vrai qu’elle a fréquenté plusieurs générations de musiciens, mais elle recevait aussi bien des écrivains et des peintres dans son salon.
Bonne journée, Marie-Anne.
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