La récente agression de l’Ukraine par l’armée russe nous a désemparés et sidérés. C’est pourtant un classique de l’histoire que ces annexions de pays voisins par l’ogre russe, que MOUSSORGSKI aborde par deux fois dans ses opéras, Boris Godounov et la Khovantchina.
Dans Boris Godounov, c’est à la frontière avec la Lituanie que se passe le tableau central, quand Grigori pourchassé par la police du tsar cherche à passer cette frontière pour échapper à la police. (Rappel Boris Godounov se passe vers 1600.)
Cliquez sur le peuple russe se lamentant sur son triste sort
Dans la Khovantchina, les troubles intérieurs à la Russie fomentés par la politique du tsar Pierre le Grand en 1682 ont des répercussions sur les peuples satellites, tatars ou ukrainiens. Ainsi au début du second acte, le prince Golitsine se glorifie-t-il d’avoir « abattus les Polonais pleins de morgue, et arrachés de la gueule des Ukrainiens avides les terres où l’histoire (de la Russie) est née ».
Pour savoir se qui s’est passé dans ces régions, je vous propose d’aller visiter le site de John Duff, l’éminent vexillologue. https://touslesdrapeaux.xyz/ukraine.html. Il nous rappelle que l’actuel drapeau bleu et jaune vient de l’Etmanat cosaque qui de 1649 à 1764 s’est battu contre ses puissants voisins, avant de n’être absorbé dans l’empire russe qu’en 1764. Mais avant cette période, il y avait un pouvoir très important à l’époque de la Pologne Lituanie, vaste région qui s’étendait sur les actuels pays baltes, la Pologne et l’Ukraine. Ce bloc coupait (déjà) l’accès aux principaux ports à la Russie, vaste bloc continental.
Dans ses Tableaux d’une exposition, un des plus beaux tableaux (mais ils sont tous beaux) est « la grande porte de Kiev ».
La Symphonie n°2 de TCHAÏKOVSKI est aussi surnommée « Petite Russie » comme on appelait aussi l’Ukraine à cette époque. Elle porte ce surnom car Tchaïkovski y a incorporé plusieurs mélodies du folklore ukrainien.
PROKOFIEV est né en Ukraine, et la célèbre marche de l’Amour des trois oranges a certainement des origines folkloriques ukrainiennes.
En 1938, il signe la musique d’Alexandre Nevski, un film d’EISENSTEIN commandé par STALINE évoquant la force du peuple russe se défendant contre le danger nazi. L’histoire se passe à l’époque du prince Alexandre Nevski qui écrase la coalition des Teutons et des Livoniens, la Livonie correspondant peu ou prou à l’Ukraine de l’époque. Mais autant l’Histoire nous aide à comprendre ces efforts pour battre les nazis, autant la rhétorique du président démocratiquement élu de la Russie actuelle, justifiant l’intervention de son armée pour « dénazifier » l’Ukraine, est nauséabonde et révoltante.
Et puis, puisque je suis en Ukraine aujourd’hui, ce sera l’occasion aussi de vous parler de Rheinhold GLIERE (1874-1956), important compositeur ukrainien pas très connu chez nous, malgré une production relativement intéressante.
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