littérature, Mallarmé, Oulipo, Poésie

FEUILLET D’ALBUM, de MALLARMÉ (1890)

Après « Le miroir brisé« , de Jacques Prévert, je vous propose ce mois-ci un poème de Mallarmé, « Feuillet d’album ».

(Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport [pour moi] avec ces images.)

Ce sonnet a été écrit pour la fille d’un ami poëte de Mallarmé.

Tout à coup et comme par jeu

Mademoiselle qui voulûtes

Ouïr se révéler un peu

Le bois de mes diverses flûtes

Cliquez sur le flûtiste

Il me semble que cet essai

Tenté devant un paysage

A du bon quand je le cessai

Pour vous regarder au visage

Cliquez sur l’image

Oui ce vain souffle que j’exclus

Cliquez sur l’image

Jusqu’à la dernière limite

Selon mes quelques doigts perclus

Manque de moyens s’il imite

Votre très naturel et clair

Rire d’enfant qui charme l’air.

Cliquez sur les enfants

Citations musicales :

Mes diverses flûtes : Debussy, Syrinx.

Ce vain souffle : Verdi, La Traviata « Adio del passato ».

Au visage : Poulenc, Sept chansons « Belle et ressemblante ».

Rire d’enfant : Aboulker, Douce et Barbe-bleue.

3 bis -Liste alphabétique des écrivains, Mallarmé, Shakespeare

LISTE ALPHABÉTIQUE DES ÉCRIVAINS CHRONIQUÉS SUR CE SITE

Grande nouvelle, j’ai signé cette semaine avec Le Lys bleu ( https://www.lysbleueditions.com/ ) mon contrat d’édition pour mon opus 2, qui sera consacré aux Écrivains, dramaturges et librettistes ! À cette occasion, voici la liste alphabétique des écrivains à qui j’ai consacré un article sur mon site.

Après Mes opéras préférés et Compositeurs et compositrices, méta-billets vous permettant d’accéder directement aux billets de ces catégories par simple clic sur les liens proposés, voici un troisième méta-billet alphabétique qui vous permettra de retrouver les billets classés dans la catégorie Écrivains. Pour retrouver facilement ces méta-billets, j’ai créé les catégories « 1 – mes opéras préférés« , « 2 – compositeurs » et « 3 – écrivains » qui apparaissent au début de la liste des catégories.

hofmann

image Homère

niet

image Ronsard

Shakespeare par Adrian

image Tolstoï

littérature, Mallarmé, Oulipo, Poésie

« MES BOUQUINS REFERMÉS SUR LE NOM DE PAPHOS », de MALLARMÉ

Après Mignonne, allons voir si la rose, de Ronsard, le poème « mis en musique » de ce mois est Mes bouquins refermés sur le nom de Paphos (1847) de Mallarmé.

(Rappel du principe de ces « mises en musique » : je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport [pour moi] avec ces images.)

Mes bouquins refermés sur le nom de Paphos,

Cliquez sur l’image

Il m’amuse d’élire avec le seul génie
Une ruine, par mille écumes bénie
Sous l’hyacinthe, au loin, de ses jours triomphaux.

Cliquez sur l’image



Coure le froid avec ses silences de faulx,
Je n’y hululerai pas de vide nénie

Cliquez sur la déploraison funèbre

Si ce très blanc ébat au ras du sol dénie
À tout site l’honneur du paysage faux.

Ma faim qui d’aucuns fruits ici ne se régale
Trouve dans leur docte manque une saveur égale :
Qu’un éclate de chair humain et parfumant !

Le pied sur quelque guivre où notre amour tisonne,
Je pense plus longtemps peut-être éperdument
À l’autre, au sein brûlé d’une antique amazone.

Cliquez sur l’image

Citations musicales :

Paphos : Rameau Pygmalion « Ouverture ». Paphos était un des deux enfants que Pygmalion avait eu avec sa sculpture, dont il était tombé amoureux.

L’hyacinte : Duparc, L’Invitation au voyage, mise en musique du poème de Baudelaire.

Vide nénie : Monteverdi Le couronnement de Poppée, « Non morir, Seneca » (la nénie est un chant funèbre de l’Antiquité)

Un éclate de chair humain : Aboulker Douce et Barbe-bleue. Qui d’autre que l’ogre Barbe-Bleue pour apprécier cette chair humaine et parfumée ?

Amazone : Rameau Hippolyte et Aricie, Duo Phèdre et Hippolyte « Ma fureur va tout entreprendre ». (Hippolyte était le fils de Théseé et d’une amazone).

Et si vous voulez lire ce poème sans être encombré par mes élucubrations musicales :

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« DON DU POÈME », de MALLARMÉ (1868)

Après Au seul souci de voyager de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi dans le riche corpus mallarméen. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport, pour moi, avec ces images.)

Aujourd’hui, un poème du début de sa carrière d’écrivain, contemporain de son Hérodiade, et qui porte en lui un certain nombre de thèmes récurrents dans la poésie de Mallarmuche.

Je t’apporte l’enfant d’une nuit d’Idumée* !

Cliquez sur l’image

Noire, à l’aile saignante et pâle, déplumée,
Par le verre brûlé d’aromates et d’or,
Par les carreaux glacés, hélas ! mornes encor,


L’aurore se jeta sur la lampe angélique.

Cliquez sur l’image

Palmes ! et quand elle a montré cette relique
À ce père essayant un sourire ennemi,
La solitude bleue et stérile a frémi.

Ô la berceuse, avec ta fille et l’innocence

Cliquez sur la berceuse

De vos pieds froids, accueille une horrible naissance :
Et ta voix rappelant viole et clavecin,

Cliquez sur l’image


Avec le doigt fané presseras-tu le sein

Cliquez sur l’image

Par qui coule en blancheur sibylline la femme
Pour des lèvres que l’air du vierge azur affame ?

(* Idumée, le pays d’Édom, c’est-à-dire le pays d’Hérodiade.)

citations musicales :

l’enfant d’une nuit : Ravel Pavane pour une infante défunte.

angélique : Berlioz les Nuits d’été « Au cimetière ».

la berceuse : Monteverdi, le Couronnement de Poppée – berceuse « Oblivion soave ».

viole et clavecin : J.-S. Bach, Sonate pour orgue et clavecin BWV 1029.

presseras-tu le sein : Berlioz Nuits d’été « le Spectre de la rose ».

Et retrouvez ici le poème « mis en musique » suivant : Colloque sentimental.

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« AU SEUL SOUCI DE VOYAGER », de MALLARMÉ (1898)

Après Tombeau de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi dans le riche corpus mallarméen. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport, pour moi, avec ces images.)

Probablement le dernier poème écrit par Mallarmuche, Au seul souci de voyager est un hommage au navigateur Vasco de Gama écrit pour un recueil publié à l’occasion de 400e anniversaire de l’ouverture de la route des Indes.

Au-delà de l’aspect formel de l’hommage, on y retrouve des thèmes chers à Mallarmé, qui fait le parallèle entre l’aventure du navigateur et le cheminement intérieur du poète.

Au seul souci de voyager

Outre une Inde splendide et trouble

Cliquez sur les Indes splendides

– Ce salut soit le messager

Du temps, cap que ta poupe double

Comme sur quelque vergue bas

Plongeante avec la caravelle

Cliquez sur l’image

Écumait toujours en ébats

Un oiseau d’annonce nouvelle

Cliquez sur l’oiseau d’annonce nouvelle

Qui criait monotonement

Sans que la barre ne varie

Cliquez sur la barre qui ne varie

Un inutile gisement

Nuit, désespoir et pierrerie

Cliquez sur les djinns dans la nuit

Par son chant reflété jusqu’au

Sourire du pâle Vasco.

Citations musicales :

Une Inde splendide : Rameau les Indes galantes « les sauvages ».

la Caravelle : Milhaud Christophe Colomb.

La barre ne varie : Wagner le Vaisseau fantôme « Mit Gewitter Und Sturm Aus Fernem Meer »

Nuit, désespoir : Fauré les Djinns.

Un oiseau d’annonce nouvelle : Saint-Saëns le Déluge « la Colombe ».

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« TOMBEAU », de MALLARMÉ (1897)

Après Quand l’ombre menaça de la fatale loi de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi dans le riche corpus mallarméen. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport avec ces images.)

Aujourd’hui donc, Tombeau, un poème de 1896 et paru en 1897 pour 1er anniversaire de la mort de VERLAINE. Sans (grande) surprise, on retrouve des thèmes déjà abordés dans le Tombeau d’Edgar Allan POE, Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change.

Le noir roc courroucé que la bise le roule

Kubrick 2001 monolithe

Ne s’arrêtera ni sous de pieuses mains

Tâtant sa ressemblance avec les maux humains

Comme pour en bénir quelque funeste moule.

Ici presque toujours si le ramier roucoule

Messager les deux pigeonsCliquez sur l’image

Cet immatériel deuil opprime de maints

Nubiles plis l’astre mûri des lendemains

Dont un scintillement argentera la foule.

Qui cherche, parcourant le solitaire bond

Tantôt extérieur de notre vagabond

Schubert Wanderer FantasieCliquez sur la partition

Verlaine ? Il est caché parmi l’herbe, Verlaine

À ne surpendre que naïvement d’accord

La lèvre sans y boire ou tarir son haleine

Un peu profond ruisseau calomnié la mort.

Berlioz la Damnation de Faust Sans regrets j'ai quittéCliquez sur l’image

Citations:

Le noir roc : Requiem de LIGETI, tel qu’on peut l’entendre dans le film 2001, a Space Odyssey de KUBRICK.

Si le ramier roucoule: MESSAGER Les deux Pigeons (d’après la FONTAINE).

notre vagabond : SCHUBERT Wanderer Fantasie (Fantaisie du voyageur)

la lèvre sans y boire : BERLIOZ la Damnation de Faust « Sans regrets j’ai quitté ». Las de vivre, le docteur Faust approche de ses lèvres une coupe de cristal contenant du poison.

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« QUAND L’OMBRE MENAÇA DE LA FATALE LOI », de MALLARMÉ

Après le Nuage de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi dans le riche corpus mallarméen. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport avec ces images.)

Aujourd’hui donc, Quand l’ombre menaça de la fatale loi, un poème de 1883 qui marque un changement de paradigme chez Mallarmuche. De la recherche d’un idéalisme religieux, il passe à la recherche d’un idéalisme poétique. Ainsi le poète passe de l’obscurité (la nuit) à la lumière (l’astre en fête).

Quand l’ombre menaça de la fatale loi

Tel vieux rêve, désir et mal funèbre de mes vertèbres,

Affligé de périr sous les plafonds funèbres

Il a ployé son aile indubitable en moi.

le cygne saint-saënsCliquez sur l’image

Luxe, ô salle d’ébène où, pour séduire un roi

se tordent dans leur mort des guirlandes célèbres,

Puccini Tosca e lucevan le stelleCliquez sur l’image

Vous n’êtes qu’un orgueil menti par les ténèbres

Weill Les 7 Péchés capitaux l'orgueil (Stolz)Cliquez sur l’image

Aux yeux du solitaire ébloui par sa foi.

Oui, je sais qu’au lointain de cette nuit, la Terre

berlioz nuit paisible et sereine

Jette d’un grand éclat l’insolite mystère,

Sous les siècles hideux qui l’obscurcissent moins.

L’espace à soi pareil qu’il s’accroisse ou se nie

Roule dans cet ennui de feux vils pour témoins

Que s’est d’un astre en fête allumé le génie.

Gounod Roméo et Juliette Ah, lève-toi, soleilCliquez sur l’image

Citations musicales :

Il a ployé son aile : SAINT-SAËNS Le Cygne. On sait que dans l’idéal mallarméen, le poète est souvent comparé à un cygne (un peu comme BAUDELAIRE et son Albatros).

des guirlandes : PUCCINI Tosca « e lucevan le stelle ». ces guirlandes qui brillent dans la nuit peuvent être les étoiles qui percent l’obscurité, comme au début du troisième acte de Tosca, quand au lever du jour, Cavaradossi salue les dernières étoiles.

un orgueil : WEILL Les sept péchés capitaux l’orgueil

cette nuit : BERLIOZ Béatrice et Bénédict « Nuit paisible et sereine »

un astre en fête : GOUNOD Roméo et Juliette « Ah, lève-toi soleil ! ».

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« LE NUAGE », de MALLARMÉ

Après En envoyant un pot de fleurs de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi dans le riche corpus mallarméen. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport avec ces images.)

Aujourd’hui, donc, je vous propose Nuage, un autre poème de jeunesse datant de 1859.

Nuage es-tu l’écume

De l’océan céleste au flot limpide et pur ?

Es-tu la blanche plume

Que détacha la brise, en traversant l’azur,

De l’aile d’un des anges ?

Berlioz les Nuits d'été 6 - l'île inconnueCliquez sur l’image

Es-tu, quand nos louanges,

Volent avec l’encens aux pieds d’Adonaï

Bernstein Chichester Psalms Adonaï ro-iCliquez sur le garçon soprano

Le parfum que balance

Dans l’urne en feu, l’enfant devant la croix ravi?

Du ciel ou de la France

As-tu pris ton essor ?

As-tu vu bien des flots, mainte verte prairie ?

As-tu bercé ton ombre au marbre blanc où dort

Du grand sommeil Marie,

Gounod Roméo et Juliette Salut ! Tombeau sombre et silencieuxCliquez sur le tombeau sombre et silenci-eux

Où la brise aux cyprès murmure un chant de mort ?

« Oh : silence, silence !  » alors dit le nuage :

« Je suis l’envoyé du Seigneur.

Poulenc Salve ReginaCliquez sur l’image

Je porte sur mon sein un blond enfant, de l’âge

Où l’on ne sait pas que l’on meurt.

Je le pris : il dormait sur le sein de sa mère :

L’aile d’un ange est son suaire ! »

Citations :

De l’aile d’un des anges : BERLIOZ Les Nuits d’été, l’île inconnue.

Au marbre blanc où dort : GOUNOD Roméo et Juliette, Salut, tombeau sombre et silencieux

Adonaï : BERNSTEIN, Chichester Psalms, Adonaï ro-i.

L‘envoyé du Seigneur : POULENC Salve Regina.

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« EN ENVOYANT UN POT DE FLEURS », de MALLARMÉ

Après le Pitre châtié de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi dans le riche corpus mallarméen. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport avec ces images.)

Aujourd’hui, donc, je vous propose En envoyant un pot de fleurs, un poème de jeunesse datant de 1859.

Minuit au vieux beffroi : l’ombre dort, et la lune

Debussy le Diable dans le beffroi

Se joue en l’aile noire et morne dont la nuit,

Sombre corbeau, nous voile. Au ciel l’étoile fuit.

Slatkin the RavenCliquez sur the Raven

– Mille voix du plaisir voltigent à moi : l’une

M’apporte ris, baisers, chants de délire : suit

Une fanfare où Strauss fait tournoyer la brune

Au pied leste, au sein nu, que sa jupe importune.

Strauss Concert du nouvel an Vienne 2011

Tes masques ! carnaval ! tes grelots ! joyeux bruit ! –

Schumann Carnaval de VienneCliquez sur la pianiste

Et moi, je dors d’un œil, et je vous dis, Marie,

Qu’en son vase embaumé votre fleur est ravie

voici des rosesCliquez sur l’image

D’éclore sous vos mains et tressaille au bonheur

De vivre et se faner un soir sur votre cœur !

Berlioz Nuits d'été Spectre de la rose CrespinCliquez sur l’image

– Ah ! d’une aurore au soir dût s’envoler ma vie

Comme un rêve, fleurette, oui, ton sort, je l’envie !

Fauré Après un rêveCliquez sur l’image

Citations musicales :

Minuit au vieux beffroi : Le Diable dans le beffroi est un opéra inachevé de DEBUSSY, d’après le conte d’Edgar Allan POE.

Sombre corbeau : Restons avec Poe (dont on se souvient qu’il a été traduit en français par Mallarmé). Le chef d’orchestre américain Léonard SLATKIN a mis en musique le poème the Raven (le Corbeau).

Strauss : Concert du Nouvel An à Vienne 1981 : Aus der Ferne Polka Mazur, Op. 270.

Tes masques ! carnaval ! Restons à Vienne avec Robert SCHUMANN et son Carnaval de Vienne.

son vase embaumé : BERLIOZ La Damnation de Faust « Voici des roses ».

se faner un soir : Restons avec Berlioz et ses Nuits d’été dans « le Spectre de la rose ».

Comme un rêve : FAURÉ Après un rêve.

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« LE PITRE CHÂTIÉ », de MALLARMÉ

Après M’introduire dans ton histoire de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi dans le riche corpus mallarméen. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport avec ces images.)

Aujourd’hui, donc, je vous propose Le Pitre châtié, un poème datant de 1866 paru seulement en 1887.

Yeux, lacs avec ma simple ivresse de renaître

rossini la dame du lac trioCliquez sur la dame du lac

Autre que l’histrion qui du geste évoquais

Leoncavallo Paillasse (Pagliacci) Vesti la giubbaCliquez sur l’histrion

Comme plume la suie ignoble des quinquets

J’ai troué dans le mur de toile une fenêtre.

De ma jambe et des bras limpide nageur traître,

À bonds multipliés, reniant le mauvais

Hamlet ! c’est comme si dans l’onde j’innovais

Mille sépulcres pour y vierge disparaître.

Thomas Hamlet être ou ne pas êtreCliquez sur Hamlet

Hilare or de cymbale à des poings irrité,

Tout à coup le soleil frappe la nudité

Qui pure s’exhala de ma fraîcheur de nacre,

Schubert An die Sonne D. 439Cliquez sur l’hymne au soleil

Rance nuit de la peau quand sur moi vous passiez,

Ne sachant pas, ingrat ! que c’était tout mon sacre,

Ce fard noyé dans l’eau perfide des glaciers.

Thomas Hamlet Air de la folie (Callas)Cliquez sur Ophélie au moment où elle va se noyer

Citations musicales :

lacs : ROSSINIla Donna del lago (la Dame du lac)

l’histrion : LEONCAVALLO – Paillasse – « Vesti la giubba »

Hamlet : Ambroise THOMASHamlet – « Être ou ne pas être »

le soleil : SCHUBERT – « An die Sonne » (« Au Soleil« )

fard noyé : Thomas – Hamlet – « Air de la folie »

Et si vous voulez relire ce poëme sans avoir à subir mes élucubrations musicales, le voici dans toute sa splendeur mallarméenne :

Mallamré le Pitre châtié