Après le Nuage de Stéphane MALLARMÉ, je vous propose un autre poème traité à la sauce OuLiPo, choisi dans le riche corpus mallarméen. (Rappel du principe, je prends un poème parmi mes préférés, et j’illustre les images évoquées par ce poème par des citations musicales en rapport avec ces images.)
Aujourd’hui donc, Quand l’ombre menaça de la fatale loi, un poème de 1883 qui marque un changement de paradigme chez Mallarmuche. De la recherche d’un idéalisme religieux, il passe à la recherche d’un idéalisme poétique. Ainsi le poète passe de l’obscurité (la nuit) à la lumière (l’astre en fête).
Quand l’ombre menaça de la fatale loi
Tel vieux rêve, désir et mal funèbre de mes vertèbres,
Affligé de périr sous les plafonds funèbres
Il a ployé son aile indubitable en moi.
Cliquez sur l’imageLuxe, ô salle d’ébène où, pour séduire un roi
se tordent dans leur mort des guirlandes célèbres,
Cliquez sur l’imageVous n’êtes qu’un orgueil menti par les ténèbres
Cliquez sur l’imageAux yeux du solitaire ébloui par sa foi.
Oui, je sais qu’au lointain de cette nuit, la Terre
Jette d’un grand éclat l’insolite mystère,
Sous les siècles hideux qui l’obscurcissent moins.
L’espace à soi pareil qu’il s’accroisse ou se nie
Roule dans cet ennui de feux vils pour témoins
Que s’est d’un astre en fête allumé le génie.
Cliquez sur l’imageCitations musicales :
Il a ployé son aile : SAINT-SAËNS Le Cygne. On sait que dans l’idéal mallarméen, le poète est souvent comparé à un cygne (un peu comme BAUDELAIRE et son Albatros).
des guirlandes : PUCCINI Tosca « e lucevan le stelle ». ces guirlandes qui brillent dans la nuit peuvent être les étoiles qui percent l’obscurité, comme au début du troisième acte de Tosca, quand au lever du jour, Cavaradossi salue les dernières étoiles.
un orgueil : WEILL Les sept péchés capitaux l’orgueil
cette nuit : BERLIOZ Béatrice et Bénédict « Nuit paisible et sereine »
un astre en fête : GOUNOD Roméo et Juliette « Ah, lève-toi soleil ! ».
Tout l'opéra (ou presque) 
je ne connaissais pas ce poème mais il est très chouette. Cela me rappelle un peu « Bénédiction » ou « L’albatros ».
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Effectivement, j’ai aussi pensé à « l’Albatros ».
Bonne soirée, John Duff.
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J’adore la sauce Oulipo. Et le violoncelle. Et ce magnifique duo nocturne ! Amitiés, Danielle
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J’aime bien ces petits exercices façon Oulipo !
Il est beau hein, ce duo !
Bonne soirée, Danielle.
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Très beau quoique un peu inquiétant au premier abord…
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D’une habileté époustouflante ! J’ai savouré, merci.
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C’est moi qui te remercie.
J’aime beaucoup ces petits exercices façon Oulipo, et ce qui est drôle, c’est que comme c’est éminemment subjectif, je pourrai retraiter le même poème dans trois mois, le résultat sera tout autre !
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C’est bien la magie de l’écrit à l’épreuve de la vie🫰
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WEILL Les sept péchés capitaux des petites bourgeoises !
J’adore cette pièce chantée et son hymne proto-punk : YOUKALI !
yaka voir…
http://niak65poletique.canalblog.com/archives/2022/02/23/39359575.html
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Merci pour le proto-punk Weill !
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De nada, senor. NO PASSARAN!!
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En caennais dans le texte !
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Guimauve, caennais !
😂😅🤣
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Bonjour Jean-Louis. Je suis toujours émue par « lucevan le stelle » par Pavarotti, ça me donne des frissons !
Sinon, Kurt Weil j’aime beaucoup ! Mais on n’entend pas très bien la chanteuse par rapport aux musiciens (me semble-t-il… et sans vouloir critiquer).
Merci pour la découverte de ce poème de Mallarmé !
Bonne journée 🙂
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