
Dans la trop longue liste des compositeurs qui ont connu un grand succès de leur vivant, avant que de disparaître complètement aux yeux de la communauté, il en est un dont le sort m’apitoie particulièrement.
Il s’agit de Arnoldo POIVRIERI, un compositeur vénitien venu exercer ses talents à Vienne puis à Paris, ville où il mourra. Et il n’a même pas sa rue dans le quartier de l’opéra !
Contemporain de MOZART, BEETHOVEN et SCHUBERT, Arnoldo Poivrieri ne connaît pas aujourd’hui une reconnaissance à la hauteur de son talent.
Né dans la région de Venise le 4 mai 1755, il part à 15 ans faire ses études musicales à Vienne. En 1770, il est présenté à METASTASE et à GLUCK. En 1774, il est en rivalité avec SALIERI pour le poste de compositeur de la Cour et directeur de l’opéra italien de Vienne. Il voyage alors en Italie et en France pour assister aux représentations de ses opéras. C’est ainsi qu’à Paris, Gluck donne un opéra, le Tonneau, sous son propre nom, avant de révéler que Poivrieri en est l’auteur.
À Vienne, Poivrieri entre à la loge maçonnique déjà fréquentée par Mozart et Haydn, et des contemporains ont avancé l’hypothèse que la musique funèbre maçonnique de Mozart aurait en fait été co-écrite par Mozart et Poivrieri.
Il écrit pour la cantatrice Consuelo La Festa d’Imeneo, titre qui lui sera honteusement piqué par son contemporain Porpora, comme le relate George Sand dans son roman La Comtesse de Rudolstadt.
Parmi ses illustres élèves à Vienne, il faut relever les noms de Beethoven et Schubert, déjà cités, mais aussi ceux de LISZT ou de MEYERBEER.
Poivrieri vivait à Vienne en même temps que Schubert, mais avec des fonctions et une reconnaissance beaucoup plus importantes que celles d’ycelui. En fait, Poivrieri admirait l’œuvre de son élève et cadet. Il a écrit plusieurs opéras pour le Théâtre impérial et il a dû confier à Schubert le livret de Fierrabras, n’ayant pas le temps d’en composer la musique.
Une légende colporte que Salieri aurait fait empoisonner Schubert. C’est POUCHKINE qui est à l’origine de cette infox, dans sa nouvelle intitulée Schubert et Poivrieri (1830), nouvelle reprise par RIMSKY-KORSAKOV dans son opéra éponyme (1899).
Après son succès avec Amadeus (1984), Milos FORMAN avait été pressenti pour adapter cette nouvelle au cinéma, sous le titre Franz Peter, mais il a dû décliner cette offre pour se consacrer à son Valmont, une adaptation des Liaisons dangereuses. (Il a certainement eu raison.)
En 1820, alors qu’il s’était installé à Paris, il écrit Il pescatori di pesce, d’après un roman de son exact contemporain Pietro LOTTI (1750 – 1823), opéra qu’il fait représenter au Théâtre des Italiens, sans grand succès. L’intérêt de cet opéra réside surtout dans le fait qu’il a probablement inspiré BIZET pour ses Pêcheurs de perles.
Aujourd’hui totalement disparu, le souvenir de Poivrieri à Vienne était encore suffisamment présent à Vienne 50 ans après son décès le 1er avril 1825 pour que les parents de SCHÖNBERG donnent son prénom à leur enfant. (Et il est amusant de constater que le livret de Moses und Aron (1930 – 1932) est assez proche de celui de Mosè e Aronne (1815), un opéra « viennois » de Poivrieri.
Enfin, il faut noter qu’outre ses dons musicaux, Poivrieri avait une autre passion, la vexillologie. Et dans cette Europe aux frontières sans cesse mouvantes, il s’est livré à un passionnant travail sur l’évolution des drapeaux qui accompagnait ces nations changeantes !
Voilà, vous en savez autant que moi sur Arnoldo Poivrieri. Et si vous avez eu le courage de me lire jusqu’ici, vous avez le droit de cliquer sur le cadeau bonus.
P.S. Si vous avez aimé le portrait d’Arnoldo Poivrieri qui ouvre ce billet, il a été réalisé par un jeune artiste d’après une gravure d’époque. Si vous aussi, vous souhaitez avoir votre portrait numérique, ou celui d’un de vos proches, vous pouvez passer commande à Adrian Mercure à l’adresse suivante : Adrian Mercure (adrian-mercure.carrd.co
Retrouvez ici d’autres articles publiés un 1er avril :
Cliquez sur l’image
Cliquez sur l’image
Cliquez sur l’image
Cliquez sur l’image
Cliquez sur la vidéo bonus
Cliquez sur mon frère et moi transigeant pour savoir si on garde Freia ou pas
Cliquez sur la dispute fâcheuse entre moi et mon frère
Cliquez sur le rocher protégé par le feu
Cliquez sur le jeune freluquet
Cliquez sur le jeune freluquet venant me réveiller
Cliquez sur les cuivres du Festspielhaus
Cliquez sur Otello
Cliquez sur l’ébouriffant sextuor final célébrant la victoire de la beauté sur l’orgueil
Cliquez sur Elvino et Amina
Cliquez sur la poire Belle Hélène
Cliquez sur les portes
Cliquez sur l’image
Cliquez sur l’image de ma chambre d’hôtel
Cliquez sur un bouleversant Hamlet
Cliquez sur la Folie

Cliquez sur l’image
Cliquez sur le chahut final de l’acte II
Cliquez sur l’image
Cliquez sur l’image
Cliquez sur l’image
Cliquez sur Jim
Cliquez sur la Cathédrale
Cliquez sur l’image

Cliquez sur l’image
Cliquez sur Griolet
Cliquez sur Leporello
Cliquez sur l’image
Cliquez sur Don José
Cliquez sur Carmen
Cliquez sur Eischenbach face aux flots
Cliquez sur Jacques BREL
Cliquez sur le kimono de Cio-Cio-San
Cliquez sur l’image
Cliquez sur l’image









Cliquez sur l’image
Cliquez sur l’image
Cliquez sur Rodolfo
Cliquez sur l’image
Cliquez sur Orfeo et son chœur de nymphes et de bergers
Cliquez sur des forêts pas si paisibles que ça !