Animation 1, Écrivains, Contes et légendes, littérature

HANS CHRISTIAN ANDERSEN (1805-1875)

Hans Christian Andersen est né à Odense, au Danemark, le 2 avril 1805, dans une famille modeste. Son père meurt quand il a 11 ans. Très jeune, Hans Christian s’intéresse au théâtre. Il est également doté d’une belle voix, et prend des cours de chant. En 1822, grâce au directeur du Théâtre royal, Jonas Collin, qui l’avait pris en amitié, Andersen obtient une bourse d’études et entre au collège, à l’âge de 17 ans !

En 1827, ses premiers poèmes sont publiés dans un journal. En 1828, c’est un récit de voyage qui est publié, le Voyage à pied à Amager. Après une parution en journal, le Voyage paraît en livre et rencontre un beau succès.

En 1833, Andersen voyage en Allemagne où il rencontre le compositeur Louis Spohr, avant de se rendre à Paris où il fait la connaissance de Cherubini et de Heine. Il poursuit son périple par la Suisse et l’Italie.

Quand il vit au Danemark, il est très proche de la famille de Collin, dont il tombera amoureux de la fille, Louise. Cet amour demeurera sans suite.

En 1835, Hans Christian publie un recueil de Contes de fées.

En 1847, lors d’un voyage en Angleterre, il est accueilli par Charles Dickens.

À partir de 1860, Andersen est reçu par la famille royale du Danemark, où il lit des contes aux enfants royaux.

En 1867, il est nommé citoyen d’honneur de la ville d’Odense. C’est le début de sa reconnaissance par le Danemark. Il renonce peu à peu à ses voyages partout en Europe.

Hans Christian Andersen meurt d’un cancer du foie à Copenhague le 4 août 1875, à l’âge de 70 ans.

Ce n’est pas par ses romans, encore moins par ses pièces de théâtre qui n’ont jamais rencontré le succès, que le nom d’Andersen nous est resté. Son legs à l’humanité, ce sont ses contes, qu’il a écrits de 1832 à 1848. Une bonne partie d’entre eux ont été mis en musique.

La princesse au petit pois (1835), premier des trois contes de Gérard Pesson. Opéra pour enfants de Ernst Toch (1927).

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La petite sirène (1837), ballet de Henriques (1906), film de Disney (2007) et Ponyo sur la falaise de Miyazaki (2008). Le sujet de la petite Sirène est proche de celui d’Ondine (1816) d’E.T.A. Hoffmann, qui inspirera à Dvorak sa Rusalka.

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Les habits neufs de l’empereur (1837) Gyorgi Ranki (1953)

Le vaillant soldat de plomb (1838) ballet de Balanchine sur la musique de Jeux d’enfants de Bizet (1975).

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Le jardin du paradis (1839) a inspiré à Debussy Ce qu’a vu le vent d’ouest.

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Le vilain petit canard (1842) mis en musique par Prokofiev (1914)

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Le Rossignol et l’empereur de Chine (1843) adapté par Stravinsky (1909).

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La reine des neiges (1844) opéra de Sergeï Banevitch (1979) et film de Disney (2013).

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La bergère et le ramoneur (1845) a fait l’objet du dessin animé de ce nom par Paul Grimaud et Jacques Prévert (1953), repris sous le nom de le Roi et l’Oiseau avec une musique de Joseph Kosma.

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La petite fille aux allumettes (1845) a suscité deux opéras de August Enna (1897) et de Helmut Lachenmann (1996).

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Cinéma, Compositeurs, Compositrices

QUELQUES COMPOSITEURS POLONAIS

La Pologne est un pays d’Europe, entré dans l’Union européenne en 2004, qui est en pleine évolution.

Quand on parle musique classique et Pologne, le premier nom qui (me) vient à l’esprit est celui de Frédéric Chopin (1810-1849). Schumann, critique musical, lance en 1831 lors de l’arrivée sur la scène européenne du jeune Chopin, âgé de tout juste vingt ans, son fameux « Chapeau bas, messieurs, un génie ! » Écoutez quelques transcriptions pour piano d’airs d’opéra.

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Parmi les œuvres de Chopin figurent bien évidemment des polonaises.

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Karol Szymanowski (1882-1937), héritier de la musique de Chopin avant de s’ouvrir aux compositeurs de son temps comme Debussy, Ravel ou Stravinsky, puis de renouer avec ses racines populaires polonaises. Il a écrit l’opéra le Roi Roger entre 1918 et 1924.

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Witold Lutoslawski (1913-1994), d’abord inspiré par Szymanowski, reviendra ensuite aux racines musicales populaires de son pays.

Kristof Penderecki (1933-2020) a commencé sa carrière de compositeur par une période sérielle, conformément aux canons de son époque, avant de revenir à une musique tonale plus classique, comme dans son Requiem polonais. Dans le domaine de l’opéra, il s’est illustré notamment par les Diables de Loudun (1969).

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Henrik Gorecki (1933-2010) a commencé comme Penderecki par une musique proche du sérialisme, avant de se simplifier. De lui, j’aime particulièrement sa Symphonie n° 3, dite des Chants plaintifs.

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Zbigniew Preisner, né en 1955, a composé la musique de la plupart des films de Krzisztof Kieslowski. À la mort de celui-ci, il a composé Requiem for my friend à la mémoire de son ami.

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Wlodek Pawlik, né en 1958, et Leszek Mozdzer, né en 1971, se sont illustrés dans la musique de jazz.

Hania Rani, née en 1990, représente une nouvelle génération de compositrices. Ses compositions les plus connues sont les Inner Symphonies, pour violoncelle, voix, célesta, piano et synthétiseur.

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Cinéma, Divers, Mythologie

LES OPÉRAS PEPLUMS

À l’occasion de la production de Polifemo de Porpora à l’opéra de Lille, le metteur en scène avait transposé l’action dans le monde du cinéma hollywoodien des années 50, lors du tournage d’un peplum. Mais qu’est-ce qu’un peplum ? À l’origine, dans l’antiquité grecque, le peplum était une espèce de toge qui s’agrafait à l’épaule.

Depuis le XXe siècle, un autre sens du mot peplum est apparu pour désigner des films à grand spectacle s’inspirant de l’antiquité, et pour lesquels les acteurs portaient des peplums.

Je vous propose ici une petite sélection d’opéras peplums :

Sans grande surprise, le XVIIIe siècle regorge d’opéras de cette catégorie. Ainsi en 1723, Haendel écrit Jules César en Égypte.

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En 1734, c’est son contemporain Vivaldi qui écrit cette amusante Olimpiade.

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Parmi les héros ayant inspiré un grand nombre de peplums figure Hercule. On le trouve aussi au générique de bon nombre d’opéras, dont le Hercules (1744) de Haendel.

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Une génération plus tard, c’est Gluck qui s’affrontera à l’antiquité, avec par exemple son Iphigénie en Tauride (1779).

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Faisons encore un bond d’une génération pour retrouver Méhul et sa Légende de Joseph en Égypte (1807).

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Au siècle suivant, Verdi sacrifiera par deux fois au peplum. Une première fois avec Nabucco (1841).

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Une seconde fois trente ans plus tard avec Aïda, créé en 1872.

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Entre ces deux dates, Offenbach a frappé, pour notre plus grand bonheur avec une relecture de la figure mythologique d’Orphée dans Orphée aux enfers (1858).

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Et une seconde fois avec sa Belle Hélène en 1864.

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Saint-Saëns, lui, nous propose Samson et Dalila (1877).

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Au XXe siècle, on trouve encore des opéras peplums avec par exemple l’Œdipe d’Enesco.

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Ou Britten et son Viol de Lucrèce.

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Films

LISTE DES FILMS CHRONIQUÉS SUR CE BLOG

Les dessins animés de Lotte Reiniger (1899-1981)

Les dessins animés de Walt Disney (1901-1966)

Les cartoons de Tex Avery (1908-1980)

Les films de James Ivory (né en 1928).

La saga des James Bond (1962-???)

2001 Odyssée de l’espace, de Stanley Kubrick (1968) (à venir)

Les films de Woody Allen (années ’70)

L’Ours et la Poupée, de Michel Deville (1970) (à venir)

Guerre et Amour (Love and Death), de Woody Allen (1975)

Barry Lindon, de Stanley Kubrick (1975) (à venir)

Les films de Woody Allen (années ’80)

Fitzcarraldo, de Werner Herzog (1982)

Les animes du studio Ghibli (fondé en 1985)

Le Festin de Babette, de Gabriel Axel (1987)

Les films de woody allen (années ’90)

Mes Voisins les Yamada, de Takahata (1999)

Les films de woody allen (années 2000)

Match Point, de Woody Allen (2005)

Ponyo sur la falaise, d’Hayao Miyazaki (2008)

To Rome with love, de Woody Allen (2012)

Dilili à Paris, de Michel Ocelot (2018)

Cinéma, Films

FITZCARRALDO, de Werner HERZOG (1982)

Fitzcarraldo est un film de Werner Herzog datant de 1982, qui raconte les aventures extraordinaires d’un homme passionné d’opéra, qui a le rêve fou d’en construire un en pleine jungle péruvienne et d’y faire venir ses héros, Caruso et Sarah Bernhard, pour monter un opéra de Verdi.

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L’action débute à l’opéra de Manaus, lors d’une soirée de gala où Caruso et Sarah Bernhard (jouée par Jean-Clause Dreyfus) chantent Ernani de Verdi. Sweeny Fitzgerald (dit Fitzcarraldo), joué par Klaus Kinsky, et son amie Molly, jouée par Claudia Cardinale, ont fait 2000 km dans la jungle pour y assister, et arrivent pour le trio final.

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Sweeny rêve de construire à Iquitos le plus grand Opéra de la forêt vierge, et d’inviter Caruso à son inauguration.

Rentré chez lui, il écoute sur son gramophone l’air « Vesti la giubba » de Paillasse de Leoncavallo chanté par son idole

Cliquez sur l’idole de Fitzcarraldo

Aventurier sans le sou, il s’est ruiné dans un projet de chemin de fer transandin, il veut monter une entreprise de fabrication de glace pour les indigènes. Lors d’une fête donnée par Molly pour les plus riches hommes de la ville, il fait scandale avec son gramophone.

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Grâce à l’agent de Molly, Fitzcarraldo achète une concession d’hévéas pour refaire fortune. Seul problème, la zone en question est inaccessible par le fleuve. Ils achètent alors un vieux bateau qu’ils remettent en état, engagent un équipage et, après avoir baptisé le bateau « Molly Aïda », se mettent en route. Au lieu de descendre l’Amazone, ils remontent le fleuve, sur fond de Mort et Transfiguration de Richard Strauss.

Cliquez sur Tod und Verklärung

Alors qu’ils remontent un affluent de l’Amazone, on entend les tam-tams des farouches Jivaros qui les guettent (en fait, il s’agit de tambours du Burundi). Fitzcarraldo fait alors monter son phonographe sur le pont, et joue l’air de Desgrieux de Manon de Massenet, « en fermant les yeux », ce qui fait taire les tambours.

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Après l’abandon d’une partie de l’équipage, ils continuent la remontée du fleuve, gramophone à la proue pour amadouer les Jivaros avec le quatuor de Rigoletto de Verdi.

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Fitzcarraldo et son équipages font alliance avec les Jivaros, qui voient en l’homme blanc l’incarnation d’une de leurs légendes. Ils se servent alors de leur aide pour faire gravir au bateau une montagne, pour redescendre de l’autre côté sur un autre fleuve, en évitant ainsi les rapides infranchissables qui l’empêchaient de passer (sur un air de la Bohème de Puccini).

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Les Indiens détachent les amarres du bateau, le précipitant dans les redoutables rapides. Le bateau réussit à les traverser mais Fitzcarraldo revient à son point de départ. Il revend son bateau et avec l’argent, fait venir une troupe d’opéras européens de passage à Manaus, pour une dernière navigation concert sur le fleuve. Il peut alors assister à une représentation des Puritains (I Puritani) de Bellini sur son Opéra flottant, transfigurant ainsi son rêve en réalité et l’Amazone en « plus grand Opéra au monde ».

Cinéma, Histoire de l'opéra

L’ART DÉGÉNÉRÉ

Il y a au moins un point sur lequel les régimes nazi et stalinien étaient d’accord dans les années 1930-1940, c’était sur l’exclusion des formes d’art trop contemporaines, qualifiées de dégénérées par les nazis (« Entartete Kunst », soir « l’Art dégénéré »).

Côté austro-allemand, nombreux sont les musiciens, compositeurs ou instrumentistes, communistes ou d’origine juive, qui ont été chassés par le régime nazi comme des artistes dégénérés. Ne pouvant exercer leurs talents, presque tous ont dû fuir l’Allemagne.

Ainsi, Zemlinsky (1871-1942), digne héritier de Richard Strauss, Schönberg (1874-1951), Korngold (1897-1957) et Krenek (1900-1991) ont dû migrer aux USA, et leur production musicale, pourtant reconnue avant 1933, est aujourd’hui pratiquement inconnue.

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En 1933 Kurt Weill, dont l’œuvre a été victime des autodafés nazis, se réfugie en France. En 1935, il part aux États-Unis où il mourra en 1950.

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Quant à Schreker (1878-1934) et Berg (1885-1935), ils ont également eu à subir la censure nazie, mais ils sont morts trop tôt pour avoir à fuir le régime.

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Le cas du Hongrois Bartok est également intéressant. Quand le régime hongrois s’est rallié à l’idéologie nazie, Bartok a demandé à ce que ses œuvres fassent partie de l’art dégénéré, et a refusé toute compromission avec le régime en place. En 1940, il part aux États-Unis, où il mourra presque dans la misère en 1945, vivant des commandes que ses amis, comme Yehudi Menuhin, lui passaient.

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Mis à part Schönberg, Berg et Bartok, la plupart de ces compositeurs ne sont jamais ressortis du purgatoire, alors que leurs productions comportent de vraies richesses musicales.

Côté soviétique, le Russe Rachmaninov (1873-1943) et l’Ukrainien Prokofiev (1891-1953) ont fui la Russie en 1917. Rachmaninov mourra en exil en 1943 alors que Prokofiev retournera en Russie en 1933. Pour autant, son art est qualifié de formalisme bourgeois est sa musique mise sur liste noire, avec celle de Chostakovitch (1906-1975) qui a dû louvoyer avec la censure pour pouvoir faire jouer certaines de ses œuvres.

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L’opéra de Chostakovitch Lady Macbeth de Mzensk a été créé avec succès en 1934 avant que Staline ne l’entendre et le fasse interdire pour « chaos musical ».

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La musique de Prokofiev sera réhabilitée grâce à son formalisme socialiste (cf. son oratorio la Garde de la Paix). Il participera aussi aux efforts de mettre en lumière l’héroïsme du peuple russe avec ses musiques composées pour le cinéaste Einsenstein (Ivan le Terrible, Alexandre Nevski).

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Dans l’Italie fasciste de Mussolini, la situation semble avoir été moins difficile pour les compositeurs et les instrumentistes d’origine juive, du moins jusqu’au début de la guerre. Mais on peut noter que le compositeur juif Mario Castelnuovo-Tedesco (1895-1978) à dû fuire aux USA en 1939, pays où il mourra en 1978.

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Cinéma, Mes opéras préférés

L’ANGE EXTERMINATEUR d’ADÈS (2016)

L’Ange exterminateur (The exterminating Angel) est le troisième opéra du compositeur anglais Thomas Adès (né en 1971). Créé en 2016 au Festival de Salzbourg, son argument est tiré du film (presque) surréaliste de Luis Buñuel datant de 1962, film que le compositeur avoue avoir connu et apprécié très tôt. Il a été repris dès 2017 par le MET. Dans cette œuvre, Adès a confié le chant de l’Ange exterminateur (que l’on ne voit jamais) aux ondes Martenot, ce qui donne un contrepoint très intéressant aux parties chantées.

Le pitch : Huis clos dans un intérieur bourgeois.

La musique commence avant même le début du spectacle, par des cloches que l’on entend dans le théâtre.

Acte I : À l’issue d’une représentation de Lucia di Lammermoor, un groupe de bourgeois sont invités à dîner chez Edmundo et Lucia Nobile, un marquis et son épouse. Avant que les invités n’arrivent, les domestiques quittent la maison.

Parmi les invités figurent Leticia, la cantatrice, Silvia, une duchesse veuve, Francisco, son frère, Blanca, une pianiste, et Alberto, son mari et chef d’orchestre. Beatriz et Eduardo son fiancé, un explorateur, un colonel et un docteur et le senor Russell.

Edmundo lève son verre à la cantatrice, mais Silvia et Francisco se moquent de la « fiancée vierge de Lammermoor ». Tout ce petit monde plaisante et s’amuse. Blanca se met au piano, Leonora flirte avec le docteur qui confie à un des hôtes que Leonora n’a plus que quelques heures à vivre. Quand Blanca a fini de jouer du piano, on demande à Silvia de chanter quelque chose.

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La soirée se termine et quelques invités s’apprêtent à partir. Lucia retrouve son amant, le colonel. Bizarrement, malgré l’heure tardive, personne ne part. Edmundo offre un couchage à ceux qui veulent rester. Eduardo et Beatriz s’apprêtent à passer leur première nuit ensemble.

Acte II : Le lendemain matin, tout le monde se réveille. Silvia raconte un cauchemar qu’elle a fait. Le docteur se rend compte qu’un des invités est à l’agonie. Julio, le maître d’hôtel (le seul domestique à être resté) à qui on demande de servir le petit-déjeuner annonce que les fournisseurs ne sont pas passés. Lucia veut conduire les femmes dans sa chambre pour une petite toilette matinale, mais elles ne parviennent pas à franchir le seuil de la pièce. Bianca s’inquiète pour ses enfants, mais n’arrive pas pour autant à partir.

Julio arrive avec du café, mais Francisco se plaint : il n’y a pas de cuillère à café, seulement des cuillères à thé, et comment pourrait-il touiller son café avec une cuillère à thé ? Julio, qui voudrait retourner à l’office, n’arrive pas lui non plus à franchir le seuil du salon.

Cliquez sur Francisco

Blanca se met au piano et commence une chanson étrange et envoûtante.

Cliquez sur un air étrange et envoûtant

Le soir, Russell est tombé dans le coma, et le docteur n’a pas de médicament pour le soigner. Les invités commencent à avoir peur : il n’y a plus rien à boire et l’extérieur semble les avoir oubliés. Soudain, Russel sort de son coma, soulagé de n’avoir pas été victime d’une « extermination ».

Beatriz ne veut pas mourir au milieu des autres, elle préférerait le faire seule avec son fiancé. Russell meurt pendant la nuit. Le docteur et le colonel cherchent à dissimuler le cadavre pendant qu’Eduardo et Beatriz les observent.

Cliquez sur Blanca, Silvia et Leticia

Acte III : À l’extérieur, une foule se presse devant la maison, surveillée par la police? Ils ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent entrer.

Lucia et Blanca creusent des trous dans le salon pour puiser de l’eau dans les tuyaux de la maison. Les invités se bousculent sans ménagement pour boire. Les relations entre les protagonistes se tendent et Raul accuse Francisco d’avoir une relation incestueuse avec sa sœur.

On commence à s’en prendre à Nobile, disant que tout ce qui se passe est de sa faute. Après tout, n’est-ce pas lui qui a eu l’idée de les inviter chez lui ?

Cliquez sur Lucia et le colonel

Leonora qui souffre de violentes douleurs demande au docteur de l’aider. Dans sa fièvre, elle est prise d’hallucinations et voit une main géante qui cherche à l’étrangler.

Le chef d’orchestre harcèle Leticia, mais détourne les soupçons sur le colonel.

Soudain, Yoli, le fils de Silvia, apparaît avec son précepteur, le père Sanson, et les domestiques disparus.

Edmundo essaye de faire griller de la viande dans son salon. Leonora cherche à accomplir un rituel avec Blanca et Letitia, mais celui-ci échoue. Leonora déclare qu’il faut du sang innocent. On découvre les cadavres d’Eduardo et de Beatriz.

Silvia croit bercer son garçon pour l’endormir et lui chante une berceuse étrange.

Cliquez sur Silvia

Petit à petit, l’idée d’un sacrifice humain se répand dans l’assemblée. Edmundo, l’hôte, est désigné comme coupable. Le docteur cherche à les faire changer d’avis, mais Edmundo se dit prêt pour le sacrifice.

Soudain, Leticia a une intuition, elle s’aperçoit que chacun se retrouve exactement à la place qu’il occupait au début. Elle demande à la pianiste de rejouer, à la chanteuse de rechanter. Quand celle-ci s’exécute, la situation redevient normale et les convives peuvent enfin se diriger vers le seuil du salon, au son d’un requiem. Mais parviendront-ils à sortir ?

(Source principale : la production de l’opéra de Paris de 2024, et le programme associé.)

Cinéma, Contes et légendes, Mythologie

LES ANIMAUX FANTASTIQUES – 1 – LES DRAGONS

Ayant récemment visité l’exposition Les Animaux fantastiques au Louvre-Lens, quelques idées de mise en musique me sont venues à l’esprit.

Depuis la plus haute antiquité, et dans toutes les civilisations, des créatures fantastiques hantent l’imaginaire collectif. La puissance imaginaire de ces créatures est toujours vivace aujourd’hui, où on la retrouve dans toutes sortes de médias modernes, comme le cinéma, la bande dessinée, le jeu vidéo ou encore cette partie de la littérature que l’on appelle fantasy.

Cinq animaux emblématiques peuplent l’exposition : Dragons, griffons, sphinx, licornes et phénix, mais d’autres créatures font également leur apparition.

Les dragons : Sponténement, quand on me dit dragon et opéra, je pense à Wagner et à son Siegfried où le géant Fafner, après avoir volé l’Or du Rhin, se métamorphose en dragon pour mieux veiller sur cet or, dans une grotte perdue au milieu de la forêt.

Cliquez sur Siegfried et le dragon

On peut noter que déjà dans l’Or du Rhin, le nain Alberich, à l’origine de la malédiction de l’anneau, se métamorphose d’abord en dragon, puis en crapaud. C’est sous cette forme que Wotan et Loge le capturent pour lui voler son anneau maudit.

Cliquez sur Alberich transformé en dragon

En cherchant un peu, on trouve aussi deux dragons dans Sémélé de Haendel. En effet, Sémélé habite un palais que Jupiter a fait construire pour elle, palais qui est gardé par deux féroces dragons. Pour pouvoir accéder à Sémélé, la jalouse Junon fait appel à Somnus, le dieu du sommeil, pour endormir ces dragons.

Cliquez sur Junon et Somnus

Au début de la Flûte enchantée de Mozart, un redoutable serpent, proche d’un dragon, attaque le prince Tamino.

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Dans l’Apocalypse de Jean, la lutte des anges contre le Dragon et la Bête de l’Apocalypse devient une lutte du bien contre le mal. Messiaen a illustré ce combat dans son Quatuor pour la fin du temps.

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Certains animaux fantastiques sont spécialisés dans la protection rapprochée des souverains. Sphinx et griffons gardent les trônes dans l’antiquité proche tandis qu’en Extrême-Orient, les dragons et les phénix protègent empereurs et impératrices.

Il y avait un très joli dragon chinois dans Nixon in China, et c’est d’ailleurs dans le costume du dragon que le chef d’orchestre Gustavo Dudamel est revenu sur scène lors des représentations de l’Opéra Bastille.

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(Source principale : l’exposition Animaux fantastiques du Louvre-Lens, du 27 septembre 2023 au 22 janvier 2024.)

Et à bientôt pour une nouvelle série d’animaux fantastiques.

Cinéma, Mes opéras préférés

QUADROPHENIA, by The WHO (1973)

Écrit 4 ans après leur premier opéra rock, Tommy, Quadrophenia est à l’origine un double album concept, à la pochette richement illustrée de photos en noir et blanc, racontant la vie de Jimmy, un jeune mod*, qui a du mal à trouver sa place dans la société anglaise des années 1960, sur fond de rivalités entre mods et rockers.

*Mod : MOD est l’abréviation de jeune, beau et con. Nous sommes tous passés par là (Pete Townshend).

Un film a été réalisé en 1979 sous le titre Quadrophenia.

En fait, Jimmy est schizophrène, et a du mal à faire cohabiter ses différentes personnalités. Musicalement, cela se traduit par quatre leitmotivs différents, portés par chacun des 4 membres des Who. Le titre Quadrophenia s’explique donc par l’utilisation de la quadriphonie, qui venait d’apparaître, et les quatre personnalités qui sont dans la tête de Jimmy le schizophrène.

Ainsi, le thème de Pete Townshend se retrouve dans les titres A beggar, an hypocrite, love, reign o’er me.

Le thème de Roger Daltrey se trouve dans les titres A tough guy, Helpless dancer

Le thème de John Entwistle est présent dans les titres A romantic, is it me for a moment?

Et le thème de Keith Moon sous-tend les titres A bloody lunatic, I’ll even carry your bags, Bell boy.

La première partie décrit la vie solitaire de Jimmy au milieu de sa famille, de son travail, de son psy et de son groupe de mods. (Titre the real me)

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Quand ses parents trouvent dans sa chambre des pilules d’amphétamines, ils le chassent de la maison. Jimmy prend alors une forte dose et monte dans le train de 5 h 15 pour Brighton (Titre 5:15).

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À Brighton, il rencontre dans un hôtel un ancien leader des mods, qu’il admirait, et qui est devenu simple groom (Titre Bell Boy).

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C’est une grande déception pour Jimmy qui, après avoir perdu ses parents et sa petite amie voit ainsi disparaître ses idéaux. Il vole un scooter et part sur la falaise sous la pluie (Titre Love reign o’er me).

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Agenda Ironique, Cinéma, littérature, Théâtre

JULIETTE OU LA CLÉ DES SONGES

Ce mois-ci (décembre 2023) l’Agenda Ironique fait escale chez La Licorne :

https://filigrane1234.blogspot.com/2023/11/agenda-ironique-jeu-89-decembre-ou-les.html#comment-form

Et qu’est-ce qu’elle nous demande, la Licorne ? Elle nous demande de dérouler, d’égrener, de raconter, l’attente du jour « magique » de Noël ; pour aider (ou pas), elle nous propose de nous inspirer (ou pas, c’est selon, ça dépend, faut voir), d’une photographie tirée du film Miracle sur la 34e rue ; ainsi qu’un titre de livre  (là, c’est obligatoire) : « Décembre ou les 24 jours de Juliette » d’Hélène Desputeaux.

Et quoi encore ? les 7 mots suivants : Juliette, mètre, vespéral, surenchérir, péroreur, guipure et buissonnière, ainsi que cette phrase de Georges Perros : « La mémoire est comme le dessus d’une cheminée. Pleine de bibelots qu’il sied de ne pas casser, mais qu’on ne voit plus. »

Juliette, ou la clé des songes, est une pièce de théâtre d’inspiration surréaliste de Georges Neveux datant de 1930. En 1950, Marcel Carné en tirera un film avec Gérard Philippe, mais c’est surtout l’opéra de Bohuslav Martinů, créé en 1937, que j’ai choisi de retenir.

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Le pitch : « La mémoire est comme le dessus d’une cheminée. Pleine de bibelots qu’il sied de ne pas casser, mais qu’on ne voit plus. »

Michel, un commis voyageur, arrive dans un ville de province un 1er décembre. Il y entend une jeune femme avec une très jolie guipure (Juliette) interpréter une chanson d’amour. De retour à Paris, la mémoire de ce moment l’obsède. Trois ans plus tard, passant à nouveau dans cette ville, il cherche à retrouver la jeune femme, mais la jeune femme semble ne pas avoir laissé de trace dans la mémoire du lieu. Heureusement, Michel finit par retrouver Juliette qui lui donne rendez-vous sous un Balcon dans la forêt.

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Avant de retrouver Juliette pour ce rendez-vous aussi vespéral que buissonnier, Michel croise plusieurs personnages, dont le marchand de souvenirs qui, en tant qu’habile péroreur, persuade Juliette qu’elle connaît Michel depuis longtemps et qu’ils partagent de nombreux souvenirs. Quand Michel cherche à la raisonner, Juliette prend la fuite. Ce petit jeu dure 24 jours, ce sont les 24 jours de décembre de Juliette.

Finalement, Michel embarque sur un bateau qui le mène au Bureau central des rêves. Là, on lui explique que maintenant qu’il a réalisé son rêve, il doit revenir dans le monde réel, sous peine de sombrer dans la folie. Michel décide de rester dans le monde des rêves, à quelques mètres de Juliette.

Cliquez sur Juliette qui veut vivre dans son rêve

Dans le film de Carné, le scénariste surenchérit en rajoutant que Juliette est courtisée par un mystérieux châtelain, qui n’est autre que Barbe-Bleue (eh oui, le monde est petit !)

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Que messieurs Neveux, Martinu et Carné me pardonnent si j’ai (un peu) tordu leur histoire, c’était pour le bien de l’Agenda Ironique.