littérature, Mes opéras préférés, Théâtre

MOLIÈRE, L’OPÉRA URBAIN (2023)

Molière, l’opéra urbain, est une comédie musicale créée le 7 novembre 2023 à Paris. Le livret est de Dove Attia et François Chouquet, et la musique des deux mêmes, plus quelques autres contributeurs. Cette comédie musicale retrace de façon romancée quelques épisodes de la vie du dramaturge Molière.

D’après le programme, « le premier acte décrit sa vie d’itinérance où , de protecteur en protecteur, Molière et sa troupe sillonnent la France à la recherche de moyens et d’une notoriété ». « Dans la seconde partie, on retrouve Molière qui s’est vu confier un théâtre par le jeune Louis XIV à Paris, et ses difficultés face aux jaloux et à ceux que son œuvre dérange ».

Acte I : Le père de Jean-Baptiste Poquelin (qui ne s’appelle pas encore Molière) cherche son fils. Il n’a que dédain pour la famille Béjart, des comédiens !, et spécialement pour Madeleine Béjart, qui risque de tourner la tête de son fils. En effet, Poquelin père est tapissier du roi, et veut transmettre sa charge à son fils, pour qu’il ait un métier sérieux.

Mais Molière ne l’entend pas de cette oreille, il aime Madeleine, et veut devenir comédien (Air : « Je m’appelle Jean-Baptiste »).

Madeleine demande à Jean-Baptiste de se confier garant pour l’ouverture d’un nouveau théâtre, « L’illustre théâtre », qui viendrait concurrencer ceux déjà en place. Hélas, l’entreprise fait faillite et Molière est conduit en prison (Air : « Molière en prison, t’aimer est une galère »). Le père de Molière accepte de payer une parte des dettes pour sortir Molière des geôles de Loulou XIV.

Madeleine est appelée en Guyenne par un acteur qui la veut dans sa troupe. Avant de partir, elle avoue à Molière qu’elle aime un homme marié, le père de sa petite Armande âgée de 3 ans, qu’elle devra abandonner en quittant Paris. Molière décide malgré tout de la suivre en province, et la troupe part en Guyenne, ce qui prend un certain temps (chœur : « la danse des bagages »). La troupe est adoubée par le duc d’Épernon, qui les engage.

Mais à Paris, la révolte gronde contre le cardinal de Mazarin et bientôt, c’est la Fronde. Mazarin lâche le duc d’Épernon, qui dissout alors sa troupe de théâtre.

Molière échange des courriers avec son père, mais les deux hommes, qui ne vivent pas dans le même monde, n’arrivent pas à se comprendre. Molière comprend qu’il a du mal à trouver sa place (Air : « Rêver j’en ai l’habitude »).

La troupe a besoin d’un nouveau directeur et Madeleine propose la place à Molière, qui commence par refuser, se trouvant trop jeune. Une jeune et belle acrobate arrive et dit qu’elle veut jouer. Pour lui plaire, Molière accepte alors de prendre la direction de la troupe. Il donne à la jeune femme son nom de scène, Marquise.

La troupe est embauchée par le prince de Conti, mais assez vite, les pièces qu’ils avaient l’habitude de jouer ne suffisent plus, et Molière, qui passait son temps à observer les caractères de ses contemporains, écrit sa première pièce, l’Étourdi, ou les contretemps.

Molière, qui ne réussit pas à se faire aimer par Madeleine, prend de plus en plus ses distances avec elle (Air : « le secret de Molière »).

Le prince de Conti, qui vivait dans le vice et la luxure, attrape une mauvaise maladie. Alors qu’il va être saigné par les médecins, Molière réagit, car il pense que les docteurs ont tué sa mère en voulant la soigner. L’évêque d’Alet se rend au chevet du prince et l’exhorte à prendre une vie plus pieuse. Molière l’accuse de tartufferie, mais il est traité d’apostat par l’évêque. Dès lors Conti se détourne de Molière et le chasse, lui et sa troupe.

Ils décident alors de retourner à Paris, où ils ont une recommandation pour Monsieur, le frère du roi (Chœur : « la danse des bagages, fin de tournée »).

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Ils jouent devant le roi et, réussissant à le faire rire, obtiennent le droit de jouer sous le nom de son frère et leur octroie un théâtre.

Madeleine est partie chercher sa fille. Armande a travaillé le théâtre en secret, mais les retrouvailles se passent mal, Armande reprochant à sa mère de l’avoir abandonnée (duo : « l’amour dont elle m’a privée ».)

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Alors que tout va pour le mieux pour les comédiens, Molière croise une jeune comédienne et en tombe immédiatement amoureux. Mais Madeleine lui révèle qu’il s’agit de sa fille Armande. Désespéré, Molière s’éloigne.

Acte II : Pour racheter sa vie dissolue, Conti a rejoint la Confrérie du Saint-Sacrement, une société qui lutte contre les mauvaises mœurs. Il veut faire tomber Molière.

Armande tourne toujours autour de Molière, qui lui résiste. Il continue à écrire des pièces en s’inspirant des travers de ses contemporains (Air : « la nouvelle vie à Paris ».)

Molière fait jouer une de ses nouvelles pièces, les Précieuses ridicules, qui rencontre le succès, et provoque la jalousie de ses adversaires. Dans l’ombre, le père de Molière assiste à ce succès, mais refuse toujours de le reconnaître et de parler avec son fils.

Molière travaille à l’École des femmes. Armande le surprend et cherche encore à le séduire. Molière finit par céder à cet amour. Il est conscient qu’on le blâmera, mais les deux amants sont prêts à tout pour être ensemble (Duo : « Armande et Molière, en aparté ».)

Molière et Armande, génés, annoncent leur projet de mariage. Madeleine les met en garde, ce mariage sera une arme de plus pour les adversaires de Molière. Molière et Armande se marient (chœur : « on se moque » ».)

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La naissance du petit Louis chez le couple Molière apporte un peu de calme au sein de la troupe. Mais dans l’ombre, un des adversaires de Molière ourdit un complot, il produit un faux certificat de naissance d’Armande, prouvant que Molière est son père. Molière se serait donc marié avec sa propre fille !

L’École des femmes est un succès, une nouvelle fois critiqué par les opposants de Molière. Devant Conti qui cherche à nuire au dramaturge, Louis XIV prend la défense de ce dernier, et devient le parrain du petit Louis.

Molière présente au roi sa nouvelle pièce, le Tartuffe, où il dénonce l’hypocrisie des ecclésiastiques. Conti fulmine. Armande tient un rôle important dans la distribution du Tartuffe, alors que Madeleine n’y a pas sa place. Marquise, qui est devenue son amie, crie à l’injustice et proteste. D’autre part, elle qui voulait être tragédienne n’a que des rôles de soubrettes à demi nues. Elle se révolte (Air : Moi je veux ».)

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Conti appelle un archevêque pour faire condamner le Tartuffe. Cette fois, Louis XIV ne soutient plus Molière et la pièce est interdite. Cette décision rend Molière amer, et il se retire peu à peu de la vie en communauté. Il n’est pas là au moment de la mort du petit Louis. Ses amis essaient de le consoler, mais rien n’y fait (Air : « ne dis rien ».)

Armande quitte Jean-Baptiste pour briller dans les salons.

Molière est obsédé par son Tartuffe, qu’il réécrit sans cesse. Il finit par avoir l’idée de ne plus faire du Tartuffe un ecclésiastique mais un simple laïc dévot. Monsieur accepte cette version et l’autorise à la jouer chez lui, devant le roi.

Marquise annonce qu’elle va quitter la troupe. Racine a écrit pour elle le rôle d’Andromaque, une tragédie. Elle est prête à affronter sa destinée. (Duo : « et si c’était nous deux ».)

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Tartuffe est à nouveau représenté, mais l’église persiste et la pièce est à nouveau condamnée. Molière est au bout du rouleau, mais Madeleine continue à le soutenir dans son malheur (air : « à quoi ça rime ».)

Alors que Molière est de plus en plus déprimé, le Tartuffe est enfin autorisé. Libéré, Molière enchaîne les pièces et les succès. Molière croit voir son père, alors qu’il s’élance vers lui, il apprend que son père et mort. Il ne se sera jamais réconcilié avec lui. Il retrouve alors Madeleine, et apprend qu’elle aussi est morte (Air : « Demande encore pardon ».)

Un an plus tard, Molière, très malade, joue le Malade imaginaire, et meurt sur scène, non sans s’être réconcilié au dernier moment avec Armande, qui lui dit qu’il laissera une trace immense dans l’histoire avec tous les personnages qu’il a inventés.

Final : « Rêver, j’en ai l’habitude ».

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(Source principale : le spectacle, actuellement en tournée en France et en Europe, et le programme associé.)

Écrivains, littérature, Théâtre

Thomas CORNEILLE (1625-1709)

Thomas Corneille naît à Rouen le 20 août 1625. C’est le petit frère de Pierre Corneille qu’il suivra tout au long de sa vie.

Comme son grand frère, il fait des études de droit avant de s’orienter vers l’écriture.

Thomas se marie avec Marguerite de Lamperière, avec qui ils auront un enfant, François. Marguerite était la sœur de Marie, la femme de Pierre.

Lorsque Pierre quitte Rouen pour Paris, Thomas le suit. Il commence sa carrière littéraire par des comédies.

En 1656, il s’essaye à la tragédie avec Timocrate, qui connaît un très beau succès.

En 1675, il écrit la tragédie en musique Circé, une « pièce à machines », c’est-à-dire pleine d’effets spéciaux, qui était accompagnée d’une musique de Marc-Antoine Charpentier.

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En 1677, après la mort de Molière et à la demande d’Armande Béjart, il versifie le Festin de pierre (Dom Juan), de celui-ci.

En 1681, il écrit une pièce, La Pierre philosophale, avec une musique de scène de Charpentier. Peut-être à cause de son sujet ésotérique, cette pièce n’a aucun succès.

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Parmi les livrets d’opéra de Thomas Corneille, on peut citer Psyché (1678), mis en musique par Lully,

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Bellérophon (1679), écrit en collaboration avec Fontenelle et mis en musique par Lully,

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et Médée (1693), mis en musique par Charpentier.

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En 1685, Thomas Corneille succède à son frère Pierre à l’Académie française.

Thomas Corneille meurt aux Andelys (près de Rouen), le 8 décembre 1709, à l’âge de 84 ans.

(Source principale : le Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la direction de Marcelle Benoit, éd. Fayard, 1992).

littérature, Théâtre

Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE (1622-1673)

Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, a été baptisé le 15 janvier 1622 à Paris. Il est donc probablement né le 13 ou le 14 janvier.

En 1631, son père achète un office de tapissier et de valet de chambre du roi. En 1632, la mère de Molière meurt. Son père se remarie l’année suivante.

Molière suit des études de droit et devient avocat en 1640. En 1643 il fonde, avec d’autres comédiens, « l’Illustre Théâtre ». Au début, cette troupe connaît de graves difficultés financières. En 1645, ils partent en tournée en province.

En 1654, ils jouent à Lyon la première pièce de Molière, L’Étourdi. Cette pièce sera suivie en 1662 par Le Dépit amoureux. En 1658, la troupe s’installe à Rouen, sans doute avec l’espoir de revenir à Paris. Molière fait la connaissance de Corneille.

Fin 1658, la troupe joue à nouveau à Paris et obtient les faveurs du roi. Dans leur répertoire figurent des pièces de corneille. En 1659, Molière écrit sa troisième pièce, Les Précieuses ridicules, alors qu’en 1660, ce sera Sganarelle, ou le Cocu imaginaire.

En 1661, il fait jouer L’École des maris et crée le genre comédie-ballet avec Les Fâcheux. Lully compose une danse pour cette dernière pièce. (La comédie-ballet est un genre qui s’apparente à l’opéra (voir l’arbre phylogénétique de l’opéra).

Début 1662, Molière se marie avec Armande Béjart, une actrice de la troupe de vingt ans sa cadette. À la fin de cette même année, on joue la première de L’École des femmes.

En 1664 naît le petit Louis, qui aura pour parrain le roi et pour marraine la duchesse d’Orléans. Louis ne vivra que dix mois. 1664 est l’année des fêtes des Plaisirs de l’île enchantée avec la comédie-ballet Le Mariage forcé et une musique de Lully. Plus tard, quand Molière se sera brouillé avec Lully, Charpentier écrira d’autres musiques pour Le Mariage forcé.

En 1665, c’est la création de Dom Juan et de L’Amour médecin. Molière a une petite fille, Esprit-Madeleine, ce sera le seul enfant qui lui survivra. Dom Juan suscitera un des plus fameux opéras de Mozart avec son Don Giovanni (1787).

Cliquez sur le trio des masques

En 1666, Molière écrit Le Misanthrope et Le Médecin malgré lui. Il a de plus en plus d’ennuis avec son théâtre, qui est accusé d’immoralité. Alors que Molière a été malade en 1667, il fait jouer Georges Dandin et Amphitryon en 1668 et le Tartuffe début 1669. Le prolifique Grétry composera en 1786 son propre Amphitryon.

Cliquez sur Grétry

Après Monsieur de Pourceaugnac en 1669 et Les Amants magnifiques début 1670, on joue Le Bourgeois gentilhomme à la fin de cette année. En 1671, c’est Psyché et Les Fourberies de Scapin.

Sa collaboration avec Lully, le musicien officiel de Louis XIV, porte notamment sur Monsieur de Pourceaugnac (1669), Le Bourgeois Gentilhomme (1670) et surtout Psyché (1671), pour le livret duquel il se fera aider par Thomas Corneille.

lullt le bourgeois gentilhomme
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En 1672, c’est la brouille avec Lully pour de sombres histoires de droits d’auteur (Lully a obtenu le privilège du roi pour l’impression de la musique qu’il composait, mais aussi des vers mis en musique par lui. Ainsi, une pièce de Molière mise en musique par Lully devenait propriété de Lully). Molière collaborera désormais avec Marc-Antoine Charpentier, notamment pour Le Malade Imaginaire (1673). C’est après une représentation de cette pièce que Molière meurt à Paris, le 17 février 1673, à l’âge de 51 ans. Un petit siècle plus tard, notre Gounod national écrira un opéra-comique d’après Le Médecin malgré lui (1858).

gounod le médecin malgré lui
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Charpentier Molière le Malade imaginaire
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Enfin, on trouve un dernier avatar de l’esprit de Molière dans l’opéra Ariane à Naxos (1912), de Richard Strauss, cet opéra étant censé être joué à la fin d’une représentation du Bourgeois Gentilhomme.

Écrivains, Compositeurs, littérature, Théâtre

Arrigo BOÏTO (1861-1918)

Arrigo Boïto naît à Padoue le 24 février 1842.

Issu d’une famille intellectuelle, Arrigo étudie le violon, le piano et la composition entre 1855 et 1860 au Conservatoire de Milan. En 1860, à l’époque de l’unification de l’Italie, il compose une cantate patriotique, Il quattro Giugno, et se rapproche de Garibaldi. En récompense, le roi Victor-Emmanuel II lui octroie une bourse lui permettant de voyager pendant deux ans. Il se rend à Paris où il découvre la musique française de son époque.

Revenu à Milan, Boïto se lance dans la composition de son premier opéra, Mefistofele, d’après le Faust de Goethe. La création le 5 mars 1868 à la Scala de Milan est un échec, et l’œuvre est vite retirée de l’affiche.

Cliquez sur le final de Mefistofele

Compositeur ET librettiste, Boïto écrit des livrets d’après Shakespeare (Amleto pour Faccio) ou Victor Hugo (La Gioconda pour Ponchielli).

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En 1875, Ricordi, l’éditeur de Verdi, met les deux hommes en relation. Leur collaboration commence par une réécriture du livret de Simon Boccanegra,

Cliquez sur Simon

et se poursuit avec les deux derniers opéras de Verdi, Otello et Falstaff.

Cliquez sur Otello et Desdemona
Cliquez sur le final de Falstaff

Outre Mefistofele, Boïto travaille à la fin de sa vie à Nerone, un second opéra qu’il n’achève toutefois pas.

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Arrigo Boïto meurt à Milan le 10 juin 1918, à l’âge de 76 ans.

littérature, Maria Callas, Théâtre

Francesco PIAVE (1810-1876)

Francesco Maria Piave est né le 18 mai 1810 à Murano, où son père possédait une verrerie.

Il part à Pesaro (la ville de Rossini) puis à Rome, et après des études au séminaire fréquente les milieux littéraires. En 1838, il revient à Venise où il travaille chez un éditeur.

En 1844, Piave commence une collaboration extrêmement fructueuse avec Verdi, pour qui il écrit le livret d’Ernani, d’après Victor Hugo. Suivront I due Foscari (1844), Macbeth (1847), Il Corsaro (1848), Stiffelio (1850), Rigoletto (1851), La Traviata (1853), d’après Alexandre Dumas fils, Simon Boccanegra (1857), Aroldo (1857) et La Forza del destino (1862).

Cliquez sur les sorcières de Macbeth
Cliquez sur Gilda de Rigoletto
Cliquez sur la Traviata
Cliquez sur Simon Boccanegra
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Comme Verdi, Piave s’engage pour le Risorgimento, ce mouvement qui aboutira à l’unité italienne.

Piave n’a pas écrit que pour Verdi. Pour Mercadante, il écrit La schiava saracena, ovvero Il campo di Gerosolima (1848).

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Pour Pacini, il écrit les livrets de Il Duca d’Alba (1842), Lorenzino de Medici (1845), d’après Alexandre Dumas père, Allan Cameron (1848), La Donna delle isole (1853) et Don Diego di Mendoza (1867) toujours d’après Alexandre Dumas père.

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Pour Ricci, il écrit les livrets de Estella di Murcia (1846) et Griselda (1847).

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Piave a également écrit un livret pour le compositeur irlandais Balfe, Pittore e Duca (1856).

En 1870, il est pressenti pour écrire le livret d’Aïda, mais une attaque cérébrale, qui le laissera très affaibli, l’en empêche.

Francesco Piave meurt à Milan le 5 mars 1876, à l’âge de 65 ans. Après sa mort, Verdi soutiendra sa veuve financièrement.

Écrivains, littérature, Théâtre

Eugène IONESCO (1909-1994)

Eugène Ionesco est né le 26 novembre 1909 en Roumanie. Son père est licencié en droit et sa mère est la fille d’un ingénieur français travaillant aux chemins de fer roumains.

En 1911, la famille s’installe à Paris. En 1916, quand l’Allemagne entre en guerre contre la Roumanie, Eugène Ionesco père rentre à Bucarest, laissant sa femme et ses deux enfants à Paris. À Bucarest, le père entame une procédure de divorce au titre que sa femme aurait quitté le domicile conjugal ! Eugène Ionesco junior supporte mal cette situation, Thérèse et ses enfants vivant pauvrement chez la mère de celle-ci.

En 1922, le jeune Eugène rejoint son père à Bucarest. Il ne supporte ni l’autorité de son père ni le caractère de sa marâtre. En 1926, il part habiter chez sa mère. Au lycée, il découvre la poésie de Tzara, ainsi que les surréalistes français, Breton, Soupault, Aragon et Crevel.

En 1929, bac en poche, Eugène s’inscrit à la faculté de lettres, contre l’avis de son père qui veut en faire un ingénieur. Il commence à écrire et publier des poèmes. De 1929 à 1935, il a une importante activité de poète et de critique dans divers journaux roumains.

En 1936, Eugène épouse Rodica Burileanu, une amie qu’il avait rencontrée à l’université.

En 1938, Ionesco obtient une bourse d’études en France. En août 1940, il retourne en Roumanie où il occupe un poste d’enseignant. En 1942, le couple Ionesco revient en France et s’installe à Marseille. Fin 1944, ils ont une fille, Marie-France. En 1945, ils s’installent à Paris et Ionesco retrouve son ami Mircea Eliade qu’il avait connu quelques années auparavant à Bucarest.

En 1948, Eugène Ionesco traduit en français une pièce écrite en 1942 et en roumain. C’est la Cantatrice chauve ! La Cantatrice chauve est créée le 11 mai 1950, sans grand succès critique, mais attire l’attention des surréalistes. 1950 est également l’année de la Leçon, de Jacques ou la soumission et des Salutations. Sa première pièce sera aussi son plus grand succès, avec des traductions dans tous les pays. La Cantatrice chauve fera l’objet d’un opéra de Luciano Chailly, créé à Vienne le 5 novembre 1986 et un de Gérard Calvi, créé en 1990 à Paris.

Cliquez sur la cacophonie finale

Début 1951, création de la Leçon. Ionesco écrit les Chaises, le Maître et l’Avenir est dans les œufs. Il entre au Collège de Pataphysique où il aura le grade de transcendant satrape, comme Raymond Queneau ou Boris Vian. L’Avenir est dans les œufs évoque le même thème nataliste que l’on trouvait dans Les Mamelles de Tiresias d’Apollinaire.

En 1960, Germaine Tailleferre proposera une version opéra du Maître.

La Leçon fera en 1963 l’objet d’un ballet sur une musique de George Delerue.

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En 1952, il écrit Victimes du devoir, et la Cantatrice chauve commence son extraordinaire carrière au théâtre de la Huchette. Depuis cette époque, la pièce n’a jamais quitté l’affiche et est toujours jouée tous les soirs à 18h30. Ionesco écrit aussi une pièce radiophonique pour le club d’essai de la radio animé par Jean Tardieu, Le Salon de l’automobile.

En 1954, les éditions Gallimard publient le Théâtre I. Création de Amédée ou comment s’en débarrasser, une pièce écrite l’année précédente. Ionesco reçoit à Honfleur le « prix séculaire d’horticuture allaisienne ». En 1955, Ionesco écrit l’Impromptu de l’Alma alors que l’on crée la pièce Jacques ou la soumission.

En 1957, on crée une pièce dont le texte est perdu : l’Impromptu pour la duchesse de Windsor. La musique est signée Pierre Boulez. En 1958, Ionesco écrit Rhinocéros qui sera créé l’année suivante en Allemagne et en France et en Angleterre en 1960. Il écrit l’argument d’un ballet, Apprendre à marcher, sur une musique de Malec.

Rhinocéros fera l’objet d’une adaptation musicale en 1990 sous le titre Born again, avec une musique de Jason Carr.

En 1962, Ionesco écrit Le Roi se meurt ainsi que Le Piéton de l’air. Le Roi se meurt sera porté à l’opéra par Sutermeister en 1985, sous le titre Le Roi Bérenger alors que Le Piéton de l’air sera créé en France avec une musique de Delerue.

En 1964, Ionesco écrit à la demande d’une université américaine les Exercices de conversation et de diction françaises pour étudiants américains. Ces exercices feront l’objet d’un opéra-bouffe de Gérard Calvi en 1975. En 1983, Isabelle Aboulker en fera également une adaptation lyrique.

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1964 est aussi l’année de la version opéra de la Photo du colonel, musique et livret de Humphrey Searle, pièce créée le 30 décembre à Düsseldorf.

En 1965, la télévision danoise crée le ballet le Jeune Homme à marier de Per Nørgård.

En 1970, Eugène Ionesco est élu à l’Académie française. Il publie des contes pour enfants. En 1972, il écrit Macbett et en 1975 L’Homme aux valises et Ce formidable bordel.

En 1971, le Danois Thomas Koppel écrit un ballet sur Le Triomphe de la mort.

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Sur la fin de sa vie, Ionesco écrit moins, mais est honoré partout dans le monde. Il se consacre à la peinture.

En 1988, il écrit le livret de Maximilien Kolbe, un opéra sur une musique de Dominique Probst. Cet opéra est créé le 20 août à Rimini.

En 1993, Isabelle Aboulker écrit La Lacune d’après une de ses pièces.

Eugène Ionesco meurt le 28 mars 1994 à Paris, à l’âge de 84 ans.

(Source principale : Eugène Ionesco, theâtre complet, bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 1990.)

Écrivains, littérature, Théâtre

Jean RACINE ET LA MUSIQUE (1639-1699)

Jean Racine naît le 22 décembre 1639, à La Ferté-Milon. Il est issu d’une famille de « contrôleurs du petit grenier à sel » de La Ferté-Millon sur plusieurs générations.

Sa mère meurt alors qu’il était âgé d’un an, et son père deux ans plus tard. Jean Racine est alors élevé, avec sa sœur, par son grand-père.

On l’envoie à Beauvais apprendre le latin. Il sort du collège en 1655 et on l’envoie à Port-Royal, où il reste trois ans avant de partir à Paris pour faire sa philosophie.

En 1661, Racine se rend à Uzès auprès d’un de ses oncles jouissant d’un bénéfice ecclésiastique. Il se destine alors à la prêtrise pour recevoir ce bénéfice de la part de son oncle, mais ne va pas jusqu’au bout de la démarche et revient à Paris en 1663.

En 1664, il fréquente Molière. La première pièce de Racine, la Thébaïde, est jouée par la troupe de Molière après l’interdiction du Tartuffe par Loulou XIV. Le sujet de la Thébaïde est tiré de l’Antigone de Sophocle.

En 1665, le peu connu (de nos jours) Alexandre le Grand lui vaut les faveurs du roi Louis XIV et de Mme de Montespan. Dès lors ses tragédies seront très bien reçues à la cour. Alexandre a inspiré un opéra à Lefroid de Méreaux en 1783.​ Cet Alexandre le Grand sera la cause de la brouille entre Molière et Racine, pour une question de partage des droits d’auteur.

Dès lors et pendant quelques années, Racine enchaînera les tragédies, qui sont toutes entrées dans le répertoire classique. Andromaque (1667) a inspiré à Grétry un opéra du même nom en 1780, ainsi qu’à Rossini son Ermione en 1819. Saint-Saëns a écrit une musique de scène pour Andromaque en 1903.

Grétry Andromaque ouverture
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En 1668, Racine écrit sa seule comédie, les Plaideurs. En 1669, c’est Britannicus, pièce pour laquelle André Jolivet a écrit une musique de scène en 1946.

En 1670, c’est Bérénice. La Clémence de Titus de Mozart, dont le livret est une adaptation de celui écrit par Métastase, est indirectement inspiré de Bérénice (1670).

En 1672, Racine écrit Bajazet, et en 1673 Mithridate, dont Mozart encore s’est inspiré pour son Mithridate, Roi du Pont.

Fin 1672, Racine est nommé à l’Académie française.

En 1674, il écrit Iphigénie dont Gluck s’inspirera pour son Iphigénie en Aulide.

Gluck iphigénie en Aulide
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Encore un chef-d’œuvre en 1677 avec Phèdre, pièce pour laquelle Racine s’est inspiré d’Euripide avec son Hippolyte. Phèdre a inspiré Rameau pour son opéra Hippolyte et Aricie (1733). En 1786, c’est Jean-Baptiste Moyne qui écrit la tragédie lyrique Phèdre et deux siècles plus tard, Britten écrira la cantate Phaedra.

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En 1677, Racine abandonne l’écriture de ses pièces pour devenir historiographe de Loulou XIV. Il se réconcilie avec ces Messieurs de Port-Royal, et abandonne sa maîtresse pour épouser Catherine de Romanet, issue comme lui de la bourgeoisie. Ils auront sept enfants. Parmi ses charges d’historiographe, il y avait l’écriture des hauts faits du roi sous les médailles représentant ses hauts faits. Ainsi en 1683, il entre avec son ami Boileau à l’Académie royale des inscriptions et médailles (aujourd’hui Académie des inscriptions et belles lettres.)

En 1689, à la demande de Mme de Maintenon, il écrit deux tragédies bibliques pour les demoiselles de Saint-Cyr :

Esther (1689) qui a été écrit avec des chœurs de Moreau. Haendel en tirera l’argument de son premier oratorio (1714). Deux ans après le même Moreau a écrit la musique accompagnant Athalie (1691), ses chœurs étant réécrits par Gossec un siècle plus tard, puis par Boïeldieu en 1813. Comme Esther, cette pièce a inspiré un oratorio à Haendel, Athalia (1733) et Mendelssohn a également composé une musique de scène pour Athalie, et Boris Yoffe un opéra en 2006.

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En 1694, il écrit, toujours à la demande de Madame de Maintenon, quatre Cantiques spirituels, dont trois furent mis en musique par Jean-Baptiste Moreau, Michel-Richard de Lalande, Pascal Colasse et Jean-Noël Marchand. Plus tard, c’est Fauré qui écrit son Cantique de Jean RACINE (1865), si agréable à chanter (et à écouter).

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Ce cantique a également été mis en musique par Mel Bonis.

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Pascal Colasse (1649 – 1709) (qui a également écrit des opéras sur des livrets de La Fontaine et de Rousseau) a mis en musique les Cantiques spirituels.

collasse racine cantiques spirtituels
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Jean Racine meurt le 21 avril 1699 à Paris, à l’âge de 59 ans.

(Source : Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la direction de Marcelle BENOIT, éditions FAYARD 1992.)

Écrivains, littérature, Shakespeare, Théâtre

William SHAKESPEARE (1564-1616)

Le petit William Shakespeare naît en avril 1564 à Stratford-upon-Avon, sous le règne d’Elisabeth 1re.

Sa découverte dans sa jeunesse des Métamorphoses d’Ovide le marque, et on en trouvera des traces dans son œuvre. Shakespeare quitte l’école vers treize ans, son père ne pouvant plus lui payer ses études.

En 1582, William doit se marier en urgence avec Anne Hathaway, de sept ans plus âgée, enceinte de Susanna, leur premier enfant. Trois ans plus tard naîtront des jumeaux, Judith et Hamnet.

Que devient-il entre 1585, où il quitte Stratford et 1592, où on retrouve sa trace comme dramaturge et acteur à Londres ? Nul ne sait. Lors de la fermeture des théâtres pendant deux ans en 1592 à cause de la peste, Shakespeare écrit deux poèmes, Vénus et Adonis (1593) et le Viol de Lucrèce (1594). Ces œuvres sont dédiées au comte de Southampton, probable amant de William, pour qui il aurait aussi écrit ses Sonnets.

En 1595, Shakespeare aborde le théâtre avec la Tempête, qui sera adaptée à l’opéra par Thomas Adès en 2005.

En 1595 ou 1596, il écrit le Songe d’une nuit d’été, qui a inspiré Purcell avec the Fairy Queen (1692), Weber avec Obéron (1826), Mendelsssohn qui a écrit une musique de scène pour cette pièce, Ambroise Thomas avec le Songe (1850) et encore Britten avec son opéra du même nom datant de 1960.

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En 1597, il écrit Roméo et Juliette, Richard II et Richard III. Roméo et Juliette est certainement une des pièces les plus mises en musique avec notamment Bellini et son I Montaigu et I Capuletti (1830), Berlioz avec sa Symphonie dramatique du même nom (1839), Gounod et son grand opéra de 1867, Tchaïkovski et son Ouverture Fantaisie de 1869, Prokofiev et son ballet de 1935, et jusqu’à Bernstein avec son West Side Story (1947).

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En 1602 paraît les Joyeuses commères de Windsor, une comédie probablement écrite en 1597 où apparaît le personnage de sir John Falstaff. Les Joyeuses commères de Windsor a fait l’objet d’une adaptation à l’opéra par Otto Nicolaï (1849), et Falstaff est le héros du Falstaff de Salieri (1799), du Songe d’une nuit d’été d’Ambroise Thomas, qui fait intervenir le personnage de Falstaff amoureux de la reine Elisabeth 1re, et surtout du dernier opéra de Verdi, Falstaff (1893).

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En 1603, Shakespeare écrit une autre de ses œuvres majeures, Hamlet, qui a inspiré Ambroise Thomas (Hamlet) en 1868, mais aussi Liszt avec son poème symphonique datant de 1858, Richard Strauss qui a composé un lied sur la mort d’Ophélie, et Chostakovitch qui a écrit en 1932 une musique de scène pour cette pièce.

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1603 est probablement l’année de composition d’un des drames de la jalousie, Othello, qui sera mis en musique par Rossini (1816) et par Verdi (Otello, 1887).

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En 1613, Shakespeare arrête d’écrire, avec Henry VIII et les Deux Nobles Cousins. Il se retire alors à Stratford.

William Shakespeare meurt le 23 avril 1616 à Stratford, à l’âge de 52 ans.

(Source principale, pour la partie biographique : l’album de la Pléiade 2016, de Denis Podalydès, éditions Gallimard, 2016.)

Compositrices, littérature, Mes opéras préférés, Théâtre

LA ESMERALDA, de Louise BERTIN (1836)

Parmi les dizaines d’opéras adaptés d’œuvres de Victor Hugo, il y en a un seul dont le livret a été écrit par VH lui-même. Il s’agit de La Esmeralda, écrit d’après Notre-Dame de Paris pour Louise Bertin. L’œuvre, créée le 14 novembre 1836 à Paris, est tombée assez vite, non pour des raisons musicales, mais pour des raisons politiques, Bertin étant la fille du directeur du Journal des Débats dont les positions politiques conservatrices étaient critiquées. La musique en a pourtant été jugée suffisamment bonne pour qu’on l’attribue à Berlioz.

On peut noter que ce livret a servi plus tard à Dargomijski.

Acte I : De nuit, à la Cour des Miracles. C’est le jour des fous. Le chœur des truands acclame Clopin, le roi de Thune. (chœur des truands « vive Clopin, roi de Thune »). Esmeralda, une orpheline qui vit parmi eux, chante son chant (Air : « Je suis orpheline »).

Frollo, déguisé sous une cape, se cache parmi eux. Il souffre car il est amoureux d’une bohémienne, Esmeralda, ce que son statut de prêtre de Notre-Dame de Paris ne permet pas. (Air : « Ô ciel, avoir donné ma pensée aux abîmes »).

Les truands élisent « pape des fous » Quasimodo, une créature difforme qui vit dans le clocher de la cathédrale. Quand celui-ci arrive vêtu d’habits pontificaux, Frollo se jette sur lui pour lui arracher ce costume sacrilège. Les truands grondent quand Clopin arrive, se mettant au service de Frollo pour le sauver. La foule partie, Frollo demande à Clopin et Quasimodo d’enlever Esmeralda.

Le capitaine Phœbus intervient, sauvant Esmeralda. Esmeralda le regarde avec admiration, mais quand Phœbus demande un baiser, elle le lui refuse. (Duo: « Un beau capitaine/Pour un capitaine »).

Air de Quasimodo « L’amour conseille »

Acte 2 : Quasimodo a été mis au pilori sur la place de grève. Les truands le vilipendent (Chœur des truands « Il enlevait une fille ») quand Esmeralda s’avance et , prise de pitié, lui donne à boire.

Chez madame Aloïse, qui s’apprête à célébrer le mariage de sa fille Fleur-de-Lys avec le capitaine Phœbus. Mais Fleur-de-Lys se doute bien que Phœebus aime ailleurs. (Duo Phoebus Fleur-de-Lys « Comme ma belle fiancée gronde aujourd’hui/Me trahir, moi, sa fiancée »). Fleur-de-Lys sortie, Phœbus chante son amour pour Esmeralda (Air : « Fille ravissante ! À toi mes amours ! »).

La fête bat son plein quand, par la fenêtre, de jeunes femmes voient Esmeralda danser sur la place. Elles reconnaissent la bohémienne que Phœbus a sauvée la veille. Phœbus lui fait signe de venir le rejoindre à la fête. Esmeralda arrive tout intimidée. (Ensemble Phoebus Esmeralda monsieur de Chevreuse « O la divine créature »).

Cliquez sur les actes 1 et 2

Acte 3 : Dans un cabaret. Phoebus et le chœur chantent une chanson à boire. Phœbus laisse entendre qu’il a rendez-vous avec une belle quand le couvre-feu sonne. Les buveurs sortent.

Phœbus + Chœur « Sois ma dame »

Frollo arrive et interroge Phœbus sur l’identité de celle qu’il aime. Quand Phœbus lui dit qu’il s’agit d’Esmeralda, Frollo lui prédit sa mort ! (Duo : « Il m’étonne, il me donne / Je l’étonne je lui donne »).

Esmeralda et Phœbus se sont donné rendez-vous (Duo : « Ô fille adorée »). Ils s’avouent leur amour mais dans l’ombre sont cachés Clopin et quelques sicaires payés par Frollo. Le prêtre poignarde Phœbus avant de prendre la fuite. (Trio : Phoebus Esmeralda Frollo « Fée ou femme sois ma dame »). Esmeralda tombe sur le corps sans vie de Phœbus et les sicaires se précipitent pour l’arrêter.

Acte 4 : En prison. Esmeralda ne comprend pas ce qui se passe, elle enfermée et Phœbus mort ! (Air : « Quoi, lui dans un sépulcre »).

Frollo entre et se dévoile. Il révèle son amour infâme pour Esmeralda (Duo Frollo Esmeralda : « Détresse extrême/Moment suprême »).

Sur le parvis de Notre-Dame. On entend les cloches. Quasimodo chante son bonheur simple de vivre dans les tours de Notre-Dame. (Air des cloches : « Mon Dieu, j’aime »).

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Frollo et Clopin entrent. Clopin annonce que Phœbus n’est pas mort. Frollo compte sur Clopin pour posséder Esmeralda. (Ensemble Frollo Esmeralda peuple: « C’est mon Phœbus qui m’appelle »).

Le cortège au supplice avance vers l’église. Frollo annonce à Esmeralda qu’il peut encore la sauver si elle se donne à lui, mais celle-ci refuse. Frollo prononce alors sa condamnation quand Quasimodo, qui assistait à la scène, se précipite sur Esmeralda et la conduit dans l’église, réclamant asile. La foule reprend le cri d’Asile ! (Chœur : « Asile, asile, asile »).

Frollo refuse. Esmeralda n’est pas chrétienne, elle ne peut pas bénéficier de la protection de l’église. Soudain, Phœbus intervient. Il s’est traîné jusqu’au parvis de Notre-Dame et accuse Frollo d’être son agresseur, innocentant Esmeralda. Mais Phœbus a présumé de ses forces, et il meurt. Esmeralda tombe sur son corps sans vie et le rejoint dans la mort.

Cliquez sur les actes III et IV

(Source principale : le livret.)

Écrivains, Compositrices, littérature, Théâtre

Alfred de MUSSET (1810 – 1857)

Alfred de Musset naît à Paris le 11 décembre 1810. Fils d’une famille aristocratique, il suit des études classiques, qui ne l’intéressent guère, et commence à écrire très tôt. En 1829, il publie son premier recueil de poésies, les Contes d’Espagne et d’Italie.

Fin 1830, Musset a donc 20 ans quand il publie sa première pièce de théâtre, la Nuit vénitienne. L’insuccès de cette pièce fera qu’il se bornera ensuite à écrire pour la Revue des deux mondes, sans chercher à faire représenter son œuvre. La Coupe et les Lèvres (1831), paru ainsi dans un Spectacle dans un fauteuil, le premier recueil de ces pièces, servira d’argument à Puccini pour son deuxième opéra, Edgar.

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En 1832, il écrit André del Sarte, qui sera adapté à l’opéra 150 ans plus tard par Daniel-Lesur, sous le titre Andrea del Sarto (1968).

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En 1833, Musset part à Venise avec son amante, George Sand, mais le couple ne dure pas longtemps, Alfred fréquentant les grisettes pendant que George est malade. Elle se réfugie alors dans les bras de son médecin alors qu’Alfred tombe malade à son tour. Il restera de cette liaison un des chefs-d’œuvre de Musset, Lorenzaccio (1834), écrit sur un texte aimablement fourni par Sand, ainsi que le roman autobiographique les Confessions d’un enfant du siècle (1836).

Auparavant, il avait écrit les Caprices de Marianne en 1833, qui fera l’objet d’une adaptation à l’opéra par Henri Sauguet en 1954.

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1834 est l’année d’On ne badine pas avec l’amour. Saint-Saëns écrira une musique de scène en 1917. C’est aussi l’année de Fantasio, qui sera mis en musique en 1872 par Offenbach, alors qu’Ethel Smyth écrira son premier opéra, Fantasio, en 1898.

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En 1835, c’est le Chandelier. Offenbach écrira une suite avec l’opéra-comique la Chanson de Fortunio (1861), et Messager Fortunio (1907).

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Musset se sépare définitivement de George Sand. Musset tombe amoureux d’une femme mariée. Leur liaison dure trois semaines, mais les deux êtres resteront amis pendant 22 ans. C’est chez elle qu’il rencontre une cousine, avec qui il entame une liaison durable, elle lui proposera même de l’épouser, mais Musset rencontre Pauline Viardot et se désintéresse de sa cousine. Pauline n’est pas intéressée par les amours du poète, mais a écrit de la musique sur ses textes.

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Entre-temps, il écrit les Nuits de 1835 à 1837, un recueil de quatre longs poèmes très représentatifs du romantisme à la française.

En 1845, Musset est nommé chevalier de la Légion d’honneur et en 1852, il entre à l’Académie française. Mais la santé de Musset, alcoolique et syphilitique décline.

En 1850, il écrit encore Carmosine, qui fera l’objet d’une mise en musique en 1907 par Henry Février et en 1928 par Ferdinand Poise.

Musset meurt de la tuberculose à Paris le 2 mai 1857, à l’âge de 46 ans.

Outre son théâtre, certaines poésies ont été également mises en musique. C’est le cas de Nous venions voir le taureau que Léo Delibes a transformé en les Filles de Cadix, alors que Lalo a composé les mélodies À une fleur, Chanson de Barberine et la célébrissime Ballade à la lune.

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(Source principale : Musset Théâtre complet, Gallimard, la bibliothèque de la Pléiade, 1934)