Compositrices, littérature, Poésie

Louise BERTIN (1805 – 1877)

Née le 15 février 1805 près de Paris, Louise BERTIN était la fille de Louis-François BERTIN, directeur du Journal des débats, un titre important au début du XIXe siècle et de Geneviève-Aimée-Victoire BOUTARD, pianiste qui lui donnera ses premières leçons de musique. La famille Bertin vivait donc dans un milieu culturel riche (INGRES faisait partie de leurs amis et a réalisé leurs portraits).

image d'oreille pour liste de lectureCliquez sur l’oreille pour accéder directement à la liste de lecture

La petite Louise, victime de séquelles d’une poliomyélite (elle marchait avec des béquilles, et était surnommée « la boiteuse ») se forme à la musique auprès des maîtres de son époque, FÉTIS et REICHA, Reicha qui avait eu pour élèves non moins que BERLIOZ et LISZT.

Dès ses vingt ans, elle compose deux opéras comiques Guy Mannering (1825), d’après Walter SCOTT et le très gothique Loup-garou (1827), ainsi qu’un opéra, Fausto (1831), d’après le Faust de GOETHE.

En 1836, elle compose pour l’Académie royale de musique son œuvre la plus marquante, Esmeralda, d’après Notre Dame de Paris, dont le livret est rédigé par Victor HUGO lui-même (c’est le seul livret d’opéra que composera VH, qui par ailleurs lui dédiera un des poèmes des Chants du Crépuscule). Hélas, la situation et les querelles politiques font que cette œuvre tombe rapidement, non pas pour des raisons musicales, mais par hostilité envers Louis Bertin et les positions politiques conservatrices qu’il défendait dans le Journal des débats. Et pourtant Berlioz, qui a dirigé les répétition d’Esmeralda, reconnaît une grande œuvre dans Esmeralda, alors que Liszt en fera la transcription complète pour voix et piano ! Les adversaires de Bertin, dont Alexandre DUMAS, iront même jusqu’à attribuer les meilleurs morceaux de la partition à Berlioz.

Bertin la EsmeraldaCliquez sur le disque

Après cet échec, elle ne composera plus que très peu, quelques mélodies, des ballades pour piano, des fantaisies de chambre.

Revenons brièvement à Berlioz pour souligner qu’il a dédicacé ses Nuits d’été à Louise Bertin.

Berlioz Nuits d'été AbsenceCliquez sur l’image

Bertin mélodie Ah dors en paix mon bel enfantCliquez sur le disque

Elle se consacre dès lors à la poésie et publiera deux recueils, récompensés par l’Académie française. Son poème « Si la mort est le but » a été mis en musique par GOUNOD.

Gounod (Bertin) Si la mort est le but.Cliquez sur le disque

Louise Bertin meurt à Paris le 26 avril 1877.

30 réflexions au sujet de “Louise BERTIN (1805 – 1877)”

  1. Bonjour J-L
    Me voilà installée chez toi avec mon café. Et pour un moment vu que tu nous a encore gâtés en liens 😊
    J’ai déjà écouté ( réécouté) Absence. Et maintenant je reprends tout depuis le début.
    Je vois qu’elle a été à bonne école la p’tite dame, la même que deux de mes compositeurs préférés; Berlioz et Liszt, excusez-moi du peu. Et VH qui lui dédie un des poèmes des Chants du crépuscule. Quand même !
    En tout cas merci pour ce billet si riche. Je te souhaite de passer un très bon et très beau dimanche.
    ( Je l’attendais ce billet, pour après me mettre au travail)
    🙏☕☕🎼🌹

    Aimé par 1 personne

    1. Eh oui, et c’est bien triste, car elle aurait certainement pu laisser sa place dans l’histoire de la musique.
      Peut-être iras-tu piocher dans ses recueils de poésie, les Glanes et les nouvelles Glanes, couronnés par l’académie française, et peut-être même nous en présenter des extraits sur ton blog, Marie-Anne ? 😉
      Bonne soirée à toi.

      Aimé par 1 personne

      1. À mon avis, tu as plus de chance de la trouver chez un bouquiniste qu’en librairie, voire sur internet ! 🙂
        Bonne journée, Marie-Anne.

        « La Mort et la Vie

        Si la mort est le but, pourquoi donc sur les routes
        Est-il dans les buissons de si charmantes fleurs ?
        Et lorsqu’au vent d’automne elles s’envolent toutes,
        Pourquoi les voir partir d’un oeil momifié de pleurs ?

        Si la vie est le but, pourquoi donc sur les routes
        Tant de pierres dans l’herbe et d’épines aux fleurs,
        Que, pendant le voyage, hélas ! nous devons toutes
        Tacher de notre sang et mouiller de nos pleurs ? »

        J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s