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MÉDÉE, de CHARPENTIER (1693)

Médée est une tragédie lyrique de Marc-Antoine Charpentier, sur un livret de Thomas Corneille (le frère de l’autre). Elle a été créée le 4 décembre 1693 à l’Académie royale de musique, mais les libertés que Charpentier s’est données par rapport aux normes définies par Lully ont choqué un certain nombre de puristes, qui l’ont fait chuter.

Chaque acte met en lumière un des protagonistes, Jason pour l’acte I, Créuse pour l’acte II, Médée pour l’acte III et Créon pour l’acte IV. (Il n’y a pratiquement plus de vivants à l’acte V.)

Le pitch : Médée, petite fille d’Hélios, s’éprend de Jason, parti à la conquête de la Toison d’or. Grande magicienne, elle aide Jason dans sa quête, puis prend la fuite avec lui. Arrivés à Corinthe, Jason s’éprend de Créuse, la fille du roi Créon. Jalouse, Médée fait périr Créuse, avant de tuer les deux fils issus de son union avec Jason.

Avant l’histoire : Jason, à la recherche de la Toison d’or, est arrivé en Colchide. Médée, la princesse de Colchide, tombe amoureuse de Jason et, à l’aide de sa magie, l’aide dans sa quête. Pour cela, elle tue Pélias, qui avait usurpé le trône d’Eson (le père de Jason) et avait imposé à Jason sa quête de la Toison d’or dans l’espoir de le faire mourir. Médée et Jason sont bannis par Acaste, le fils de Pélias et doivent prendre la fuite avec leurs deux enfants. Ils arrivent à Corinthe, le royaume de Créon.

Prologue : À la gloire de Loulou XIV, comme il était d’usage à l’époque pour s’attirer les grâces du roi.

Acte I : Médée confie à Nérine, sa suivante, les soupçons qu’elle éprouve à propos de l’amour de Jason. Elle rappelle ce qu’elle a fait pour aider Jason dans sa quête et que, pour ces méfaits, elle doit fuir toujours.

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Jason entre et assure Médée que leurs enfants sont en sécurité à Corinthe. La princesse Créuse s’occupera d’eux. Il ajoute qu’il compte se servir de l’influence que Créuse a sur son père Créon pour qu’il leur assure sa protection. Jason demande à Médée d’offrir à Créuse une robe somptueuse, pour achever d’obtenir son aide. Médée accepte, mais répand un poison sur la robe.

Médée sortie, Jason avoue à son confident Arcas qu’il aime Créuse. (Air : « Que je serais heureux si j’étais moins aimé ».) Arcas lui conseille d’être très prudent, car Médée est une redoutable magicienne. Air de Jason : « Que me peut demander la gloire ? »

Créuse est promise à Oronte, prince d’Argos dont les armées seront nécessaires à Créon dans son combat contre Acaste, le fils de Pélias. Mais Créon promet à Jason la main de sa fille une fois la guerre gagnée. Oronte et son armée arrivent à la cour de Corinthe et font allégeance à Créon. À la fin de l’acte, les Corinthiens célèbrent l’union de Vénus et de Mars. (Chœur : « Courez au Champ de Mars, volez, jeune héros ».)

Acte II : Créon annonce à Médée que le peuple gronde contre sa présence à Corinthe et lui demande de partir. Médée répond qu’elle est prête à partir avec Jason, mais Créon lui dit que Jason doit rester, car il permettra la victoire. (Duo : « S’il m’ose abandonner/s’il m’ose abandonner ».) Médée confie ses enfants à la princesse Créuse et sort.

Créon confie à Créuse que la voix est libre pour Jason. Créuse et Jason s’avouent leur amour (duo : « goûtons l’heureux plaisir »), mais leur duo est interrompu par Oronte, qui a préparé un divertissement prouvant son amour sincère pour Créuse. (Chœur : « Qu’elle est charmante, qu’elle est belle » et air (en italien « Chi t’eme d’amore ».)

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Acte III : Oronte demande à Médée de favoriser son mariage avec Créuse. Médée lui confie alors ses doutes sur Jason et Créuse. Ils décident de s’entraider (Duo : « Qui aurait cru, que tant d’ingratitude ».)

Jason vient faire ses adieux à Médée. Elle le supplie de ne pas la laisser seule, mais Jason lui répond que pour le bien de leurs enfants et les nécessités de la guerre, il doit rester à Corinthe. Devant les serments de Jason, Médée veut encore y croire (Air : « Quel prix de mon amour, quel fruit de mes forfaits »),

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mais quand Néride lui dévoile la trahison de son amant, sa colère et son désir de vengeance augmentent. (Air : « C’en est fait, on m’y force ».) Elle invoque alors les divinités infernales (Air : Noires filles du Styx ».)

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L’acte se termine par un ensemble réunissant la Jalousie, la Vengeance et les démons (Ensemble : « Naissez, monstres, naissez. »)

Acte IV : Médée a offert une robe magnifique à Créuse. Jason et Cléone, la confidente de Créuse l’admirent. (Air : « Ah ! Que d’attraits ! ».)

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Mais Oronte arrive et Créuse sort, alimentant les soupçons d’Oronte, qui se met en colère. Médée l’assure alors que Créuse ne sera jamais la femme de Jason. Toutefois, il lui reste un peu de remords (Air : « D’où me vient cette horreur ».)

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Créon vient prier Médée de partir. Celle-ci accepte, à condition que Créuse soit mariée à Oronte. Devant tant d’insolence, Créon ordonne à ses gardes de se saisir de Médée, mais la magicienne les désarme. Médée plaint Créon qui se croyait si puissant et est si démuni. Elle invoque des fantômes (Air et chœur : « Objets agréables, fantômes aimables ».)

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Créon devenu fou prend la fuite (Air : « Noires divinités, que voulez-vous de moi ».)

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Acte V : Nérine rapporte à Médée que Créon est en plein délire. Médée répond que tout dans sa vengeance vise à atteindre Jason. Elle est prête à sacrifier ses fils pour le faire souffrir.

Créuse supplie Médée de libérer son père de son enchantement. Médée accepte à la condition que Créuse se marie avec Oronte. Terrifiée, celle-ci accepte de quitter Jason pour sauver Créon.

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Bouleversé, jason cherche à punir Médée. Mais Médée arrive sur un char tiré par des dragons ailés qu’Hélios a mis à sa disposition. Elle présente à Jason les corps sans vie de leurs enfants. Médée déclare sa vengeance accomplie et part. Le palais est détruit.

(Sources principales : Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la direction de Marcelle Benoit, éditions Fayard, 1992, et la production de l’Opéra de Paris en 2024, avec le programme associé).

2 réflexions au sujet de “MÉDÉE, de CHARPENTIER (1693)”

  1. Quelle horreur cette Médée ! elle fait partie du club des Lucrèce, Salomé, et autre Clytemnestre qui ne glorifient pas vraiment les femmes ! j’ai du mal avec les infanticides, mais ils sont légion à l’opéra ! bon week end Jean-Louis

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