Cinéma, Compositrices

Germaine TAILLEFERRE (1892-1983)

image Tailleferre

Germaine TAILLEFERRE est née le 19 avril 1892 à Saint-Maur-des-Fossés, près de Paris. (Son nom de famille était Taillefesse, mais elle a préféré en changer).

Elle commence l’étude du piano avec sa mère à l’âge de deux ans et écrit ses premières pièces musicales à cinq ans. Mais dans le milieu bourgeois de sa famille, il n’est pas convenable pour une femme de s’adonner à la musique, et son père refuse qu’elle entre au Conservatoire.

C’est pourtant ce qu’elle fait en 1904, avec la complicité de sa mère. Elle obtient sa médaille de solfège en 1906 (à 14 ans, donc.) En 1912, elle y rencontre Darius MILHAUD, Georges AURIC et Arthur HONEGGER.

Elle fréquente les milieux artistiques parisiens et rencontre APOLLINAIRE, Marie LAURENCIN. En 1917, elle fait la connaissance de PICASSO et MODIGLIANI et c’est chez eux que début 1918 est donné le premier concert des « nouveaux jeunes », comprenant aussi Francis POULENC (qu’elle appelait « Poupoule ») et Louis DUREY. Au programme était donné Jeux de plein air de Germaine Tailleferre, une œuvre pour deux pianos qu’elle jouait avec Erik SATIE.

En 1920, un critique musical renomme le petit groupe « Groupe des six » par analogie au célèbre « Groupe des cinq » russe. En 1921, elle participe à la création des Mariés de la Tour Eiffel, une œuvre collective pour laquelle elle écrit « Quadrille » et « la Valse des dépêches ».

Groupe des six les Mariés de la Tour EiffelCliquez sur la toile de CHAGALL

En 1921 encore, elle écrit pour son ami Jacques THIBAUD sa première Sonate pour piano et violon, sonate qui sera créée l’année suivante par le duo Cortot Thibaud. En 1923, elle écrit le ballet le Marchand d’oiseaux.

Tailleferre le Marchand d'oiseauxCliquez sur l’image

Germaine reçoit des conseils de composition de la part de RAVEL et a séjourné plusieurs fois à Hendaye chez son aîné. En 1924, elle écrit l’adagio pour violon et piano.

Tailleferre adagio violon pianoCliquez sur l’image

En 1926, elle se marie à un dessinateur américain, et part vivre avec lui à Manhattan. Elle y rencontre Charlie CHAPLIN, mais son mari, jaloux du sccès de son épouse, refuse qu’elle écrive de la musique pour Chaplin (c’eût été pour le Cirque !). Elle dédie néanmoins son Concertino pour harpe et orchestre à son mari.

En 1927, le couple revient à Paris mais en 1929, le couple se sépare (son ex-mari se suicidera en 1931.) En 1929, elle écrit Six chansons françaises.

En 1931, elle travaille à un opéra-comique, Zoulaina, dont il ne reste que l’ouverture. 1931 est aussi l’année de naissance de son seul enfant, issu de sa liaison avec un juriste qu’elle épousera l’année suivante. Las, une fois encore, son mari n’apprécie guère de la voir composer de la musique. Elle commence à également à écrire de la musique de film.

En 1937, elle travaille avec Paul VALÉRY pour la Cantate du Narcisse.

Pendant l’occupation, Germaine quitte la France pour les États-Unis. Elle revient en France en 1946.

En 1949, Germaine Tailleferre écrit un ballet, Paris-Magie, et un opéra-comique Il était un petit navire qui ne connaîtra pas de succès.

En 1951 elle écrit la comédie musicale Parfums et en 1953 le ballet Parisiana ainsi que sa Sonate pour harpe.

Tailleferre sonate pour harpeCliquez sur la harpiste

En 1955, elle écrit pour la radio sa Petite histoire lyrique de l’art français : du style galant au style méchant, une commande de Jean TARDIEU pour la RTF. Germaine et son mari se séparent et le divorce est prononcé l’année suivante. Germaine se retrouve « libre ».

Tailleferre la Fille d'opéraCliquez sur la Fille d’opéra

En 1957, elle compose l’opéra la petite Sirène sur un texte de Philippe SOUPAULT et un peu plus tard le Maître sur un texte de IONESCO. Cette même année, Louis MALLE fait appel à elle pour la musique de son film Ascenseur pour l’échafaud, mais Miles DAVIS, à qui Louis Malle avait montré ce qu’il avait tourné improvise en une nuit ce qui sera l’une des musiques de film les plus marquantes.

En 1963, Germaine Tailleferre écrit l’Adieu du Cavalier, un hommage à Poulenc sur un texte d’Apollinaire.

Sur la fin de sa vie, sous l’impulsion de Désiré DONDEYNE, le chef de l’orchestre d’harmonie des gardiens de la Paix, elle écrit plusieurs œuvres pour ces orchestres d’harmonie.

Sa dernière œuvre est une commande du ministre de la Culture, le Concerto de la fidélité (1981).

Tailleferre Concerto de la fidélité (pour voix élevée)Cliquez sur l’image

Germaine Taillefer meurt le 7 novembre 1983 à Paris, à l’âge de 91 ans.

4 réflexions au sujet de “Germaine TAILLEFERRE (1892-1983)”

  1. Bonsoir Jean Louis. C’est une bonne idée de parler de Germaine Tailleferre pour la Journée des Femmes. Je connais sa sonate pour harpe, je l’apprécie et je l’ai beaucoup écoutée. J’ignorais son vrai patronyme et je comprends bien qu’elle ait voulu changer 🙂
    Bonne soirée !

    Aimé par 1 personne

  2. Oui évoquer une femme avec une oeuvre si riche mais si peu connue est un bel hommage . Je comprends le changement de patronyme cela n’aurait pas été facile à porter à cette époque pour une femme.

    Aimé par 1 personne

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