De nombreux compositeurs ont composé des trilogies, soit un ensemble de trois œuvres liées entre elles par un point commun, dates de composition, sujet ou librettiste.
Par exemple, pour Mozart, on parle souvent de la trilogie Mozart / Da Ponte. Il s’agit des trois opéras que Mozart a composés sur des livrets de Lorenzo da Ponte, à savoir Les Noces de Figaro (1786), Don Giovanni (1787) et Cosi fan Tutte (1789). Trois chefs-d’œuvre en quatre ans.
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Quelques années plus tard, Donizetti écrira ce que l’on appelle la trilogie des Tudors, d’après les heurs et malheurs de la famille royale anglaise : Anna Bolena (1830), Maria Stuarda (1834), et Roberto Devereux (1838).
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Ce que l’on appelle la trilogie de Verdi correspond à Rigoletto (1851), La Traviata (1853) et Le Trouvère (1853). Trois chefs-d’œuvre en trois ans, Mozart est battu !
Enfin, Puccini a écrit ce que l’on appelle son triptyque (il Trittico), à savoir un ensemble de trois pièces en un acte : Il Tabarro, Suor Angelica et Gianni Schicchi en 1918.
Eh oui, mon opus 2 vient de sortir aux éditions Le Lys bleu.
Ce deuxième volume est consacré aux Écrivains, dramaturges et librettistes et contient cinquante-huit biographies d’écrivains dont les œuvres ont suscité des opéras ou des pièces musicales.
Les écrivains choisis vont des tragiques Grecs (Eschyle, Sophocle et Euripide) à Boris Vian, en passant par Shakespeare, Cervantès et Molière ou encore Goethe, Pouchkine et Scribe. Comme pour le premier livre, j’ai inséré un QR Code qui vous permettra, en l’activant, d’arriver sur la page idoine de mon site, et donc d’écouter toutes les jolies musiques que je cite dans le livre.
Vous pouvez le commander directement sur le site de l’éditeur :
Si vous optez pour cette solution, n’hésitez pas à saisir le code promo LLB5 pour bénéficier d’une réduction de 5%.
Vous pouvez également le commander chez votre libraire ou dans votre grande surface culturelle préférée.
(P.S. il me reste quelques exemplaires de mon opus 1, Compositeurs et compositrices, que vous pouvez me commander via le formulaire de contact de mon site.)
(P.P.S. : vous pouvez aussi me commander l’opus 2, je vous ferai bénéficier du prix auteur, et vous pourrez avoir une chouette dédicace personnalisée).
Nous avions laissé notre ami l’Opéra de Paris en 1939, avec la création de la Réunion des théâtres lyriques nationaux (RTLN) et l’absorption de l’Opéra-comique.
Pendant la guerre, les Allemands continuent à faire vivre les principales salles de spectacles parisiennes, dont l’Opéra de Paris. C’est ainsi que Herbert von Karajan y dirige des concerts en 1941 et 1942 avec son Orchestre Philharmonique de Berlin.
En 1945, Reynaldo Hahn est directeur de l’opéra Garnier où il restera jusqu’à sa mort en 1947. La période qui suit n’est pas forcément très intéressante, avec une troupe, chanteurs et danseurs, qui font vivre le répertoire. Il faut attendre l’arrivée de Rolf Liebermann en 1973 pour secouer un peu la grande maison. Il dissout la troupe de chanteurs pour se tourner vers une politique de chanteurs invités. En 1978, la RTLN disparaît et la salle de l’Opéra-Comique (Favart) devient la seconde scène de l’Opéra de Paris. Rolf Liebermann fait appel à des metteurs en scène venant du théâtre, Giorgio Strehler (Les Noces de Figaro), Jorge Lavelli (Faust), Patrice Chéreau (Lulu), proposant des lectures « nouvelles » des grands classiques, pas toujours bien accueillies par un public plutôt conservateur.
En 1980, Rolf Liebermann est remplacé par Bernard Lefort.
En 1982, le président François Mitterand décide la construction d’un nouveau bâtiment, à la jauge beaucoup plus importante que le palais Garnier. Ce sera l’opéra Bastille, qui sera inauguré en 1989.
La période Jean-Louis Martinoty (1986-1989) est particulièrement intéressante, avec la création de nombreuses œuvres, comme l’Écume des jours d’Edison Denisov (1986) d’après le roman de Boris Vian ou le Maître et Marguerite (1989) de York Höller. Martinoty signe aussi la mise en scène d’Atys de Lully, qui a révélé au grand public William Christie et ses Arts florissants.
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Martinoty est remplacé par Pierre Bergé, nommé par Jack Lang alors ministre de la Culture. Bergé, qui assurera le lancement de la grande machine qu’est l’Opéra Bastille restera en fonction jusqu’en 1994, avant d’être remplacé par Hugues Gall de 1995 à 2004, le sénateur Jean-Paul Cluzel assurant l’intérim entre les deux hommes.
De 2004 à 2009, c’est Gérard Mortier, ancien directeur de la Monnaie de Bruxelles et du prestigieux Festival de Salzbourg, qui prend les rênes de l’Opéra de Paris. Ses choix de metteurs en scène provoquent parfois des polémiques, mais il commande des œuvres à Kaija Saariaho ou Philippe Boesmans. Il sera suivi de 2009 à 2014 par Nicolas Joël.
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En 2014, c’est le début de l’ère Lissner (Stéphane Lissner). Dans une de ses déclarations d’intention, Stéphane Lissner déclare « Il faut provoquer intellectuellement ». Malheureusement, ce goût de la provocation l’amène à choisir des metteurs en scène à la conscience professionnelle douteuse, qui déconstruisent systématiquement les histoires qu’ils sont censés nous raconter pour imposer à la place leurs propres fantasmes, parfois très éloignés des intentions des librettistes ou des compositeurs qu’ils sont censés servir. Cela conduira à une désaffection du public, qui liée aux coûts démesurés de certaines productions, va mettre en grand péril les finances de l’Opéra. En 2020, avec la crise du COVID, la situation budgétaire n’est plus tenable et Stéphane Lissner démissionne. Notons toutefois à son actif la mise en place des avant-premières destinées aux jeunes de moins de 28 ans, à des prix très attractifs, pour renouveler et rajeunir le public de l’opéra.
Ainsi, la boucle est bouclée et, après la faillite de l’abbé Perrin en 1672 pour déficits excessifs, Stéphane Lissner doit quitter l’Opéra de Paris en 2020, pour les mêmes raisons.
Après le départ un peu forcé de Lissner, Alexandre Neef est nommé directeur de l’Opéra de Paris en 2020.
En effet, Napoléon III avait décidé de lancer une nouvelle salle d’opéra à Paris en lançant un concours d’architecture en 1860. C’est l’architecte Charles Garnier qui emporte ce concours, avec un bâtiment propre à célébrer les fastes de l’empire. Mais les travaux ont duré quinze ans, avec notamment une interruption pendant la guerre de 1870. Quand le palais Garnier est inauguré en 1875, Napoléon III n’est plus empereur des Français, et c’est le président de la République, Mac-Mahon, qui inaugure la nouvelle salle le 5 janvier 1875.
Le GOf n’a pas survécu à la guerre et à la Commune de Paris, et c’est avec des œuvres comme Henry VIII (1883) de Saint-Saëns ou le Cid de Massenet (1885) qu’on renouvelle le répertoire.
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Pourtant, malgré le sentiment anti-allemand dû à la défaite de 1870, les opéras de Wagner entrent au répertoire avec succès. Sans doute l’ouverture du Festspielhaus de Bayreuth en 1876 et la création de la Tétralogie y sont-elles pour quelque chose. En 1891, l’Opéra monte donc Lohengrin. Le site de l’Opéra de Paris nous indique qu’entre 1908 et 1914, les productions wagnériennes représentent le quart des spectacles !
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En 1914, l’Opéra a un nouveau directeur, Jacques Rouché, qui modernise les spectacles, en montant en 31 ans 170 œuvres nouvelles, dont plus de 120 créations. Pour la danse, il fait venir les Ballets russes et, après la mort de Diaghilev, engage Serge Lifar pour diriger le Ballet.
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Pourtant, malgré les efforts de Rouché, l’Opéra est toujours déficitaire, et Rouché menace de démissionner. L’arrivée au pouvoir du Front populaire en 1936, et la faillite de l’Opéra-Comique la même année, aboutit à la mise en place d’un établissement public, la Réunion des Théâtres lyriques nationaux (RTLN) en 1939. L’Opéra-Comique est officiellement rattaché à l’Opéra de Paris, qui dispose désormais de deux salles.
En 1936, on crée Œdipe, de Georges Enesco, qui est tout de suite reconnu comme une œuvre majeure du XXe siècle.
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Retrouvez ici la suite des aventures formidables de l’Opéra de Paris.
L’Opéra de Paris est une des plus anciennes maisons d’opéra au monde. Son origine remonte à plus de 350 ans avec la création 1669 d’une « Académie d’opéra » qui avait pour mission de diffuser l’opéra français (face à l’opéra italien) dans les villes du royaume de France. Très vite, le public a pris l’habitude de l’appeler Opéra au lieu d’Académie.
Cette institution ne recevait pas de subvention royale, et devait donc compter sur ses recettes pour équilibrer ses comptes. Son directeur jouissait d’un privilège royal valable pour la France sur les représentations d’opéras.
Dès 1659, le poète Pierre Perrin écrit avec le compositeur Robert Cambert pour écrire la Pastorale d’Issy, que Perrin qualifie de « première comédie française en musique représentée en France ». Cette œuvre séduit le roi et la reine, et Mazarin demande aux deux hommes d’imaginer un « opéra en français ».
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En 1767, Perrin a l’idée de créer une académie de poésie et de musique, ce qui sera fait le 28 juin 1669 quand Perrin reçoit le privilège en 1669, pour une durée de douze ans. Malheureusement pour lui, victime de malversations de la part de ses associés, Perrin fait faillite et se retrouve en prison. Il ne peut donc assister à la création de son opéra Pomone en 1671.
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En 1672, Perrin doit revendre son privilège à Jean-Baptiste Lullyqui est donc nommé directeur de l’Académie royale de musique (laquelle gagnant au passage le titre de « royale »), rôle qu’il gardera jusqu’à sa mort en 1687.
En 1673, après la mort de Molière, l’académie royale de musique s’installe au Palais Royal, libéré par la troupe du dramaturge. Lully s’associe au poète Quinault pour la création de son Cadmuset Hermione, première tragédie en musique française d’une longue série.
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En 1684, Lully très jaloux de ses prérogatives pour Paris, autorise l’ouverture d’une académie de musique à Marseille. Après la mort de Lully en 1687, c’est son gendre Jean-Nicolas de Francine qui prend la direction de l’Académie royale de musique et qui autorise l’ouverture de maisons d’opéras à Lyon, Rouen, Lille et Bordeaux.
La disparition de Lully permet la création d’un genre nouveau, l’opéra-ballet, qui traite de sujets plus légers que ceux de la tragédie en musique, l’un des premiers étant l’Europe galante (1697) d’André Campra.
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Campra ira même jusqu’à briser un des tabous lullistes, en introduisant dans son Carnaval de Venise (1699), un intermède en italien, Orfeo nell’inferni !
Malheureusement, le succès n’était pas là, et l’institution (et son directeur) ont connu de graves problèmes financiers. En 1704, de Francine est remplacé par un financier, Pierre Guyenet, qui ne réussit pas non plus à redresser la situation.
En 1728, c’est le compositeur André Destouches qui prend la direction, vite suivi par une pléiade de directeurs. Le roi accorde une subvention pour les opéras représentés à la Cour.
Le compositeur phare de la première moitié du XVIIIe siècle est Jean-Philippe Rameau.
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En 1763, après l’incendie de la salle du Palais-Royal, l’académie s’installe aux Tuileries avant de revenir au Palais Royal après la construction d’un nouveau bâtiment. Un nouvel incendie se produit en 1781, obligeant l’Opéra à déménager à la porte Saint-Martin.
Le compositeur phare de la deuxième moitié du XVIIIe siècle est Christoph Willibald Gluck, un Autrichien venu se faire reconnaître à Paris auprès de sa compatriote la reine Marie-Antoinette.
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(Source principale : Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la direction de Marcelle Benoit, éditions Fayard, 1992.)
Sous-produit de la Révolution française, Napoléon a inspiré quelques compositeurs d’opéras, et plus généralement quelques compositeurs du XIXe siècle.
En 1800, Bonaparte commande à Méhul un Chant du 14 juillet 1800, après le succès du Chant du départ. Méhul a écrit une trentaine d’opéras, dont l’Irato (1801), une réponse au premier consul qui prétendait que l’opéra bouffe était réservé à l’Italie. Méhul écrira donc un faux opéra italien, et ne dévoilera qu’il en était l’auteur qu’après que celui-ci eut remporté le succès.
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Pour le couronnement de l’empereur en 1804, c’est Lesueur qui écrira une messe solennelle.
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L’action de La Fille du régiment de Donizetti (1840) se passe dans le Tyrol occupé par les armées napoléoniennes en 1805.
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Un autre opéra très célèbre, Tosca de Puccini, se passe à Rome pendant la République romaine instaurée par Napoléon, à l’époque de la bataille de Marengo.
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Le plus napoléonien des opéras est probablement La Guerre et la Paix (1941-1943) de Prokofiev, écrit d’après le roman de Tolstoï. Cette œuvre gigantesque est rarement représentée sur scène à cause de l’effectif pléthorique requis pour le monter (une trentaine de solistes !).
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Une parodie de ce roman a été réalisée par Woody Allen dans son Guerre et Amour. Et quand on regarde bien, on peut y voir Napoléon et son double se battre à l’arrière du cadre.
Dans la famille Napoléon, je demande le fils. Une adaptation musicale de l’Aiglon de Rostand a été réalisée par Honegger. (L’aiglon était le surnom donné au fils de Napoléon, en référence aux aigles impériales du père.)
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En dehors du chant de l’opéra (oups, pardon du champ de l’opéra), Napoléon et son épopée ont inspiré bien des compositeurs du XXe siècle.
Parmi eux Beethoven, qui admirait le révolutionnaire, avait initialement dédié sa Symphonie n° 3 à Bonaparte, avant de retirer cette dédicace quand Napoléon s’est fait couronner empereur. Il a alors baptisé cette symphonie Héroïque.
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Il a plus tard composé la Bataille de Vittoria (1813), célébrant la victoire du duc de Wellington sur les armées françaises à Vittoria.
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Robert Schumann a mis en musique le poème d’Heinrich Heineles deux Grenadiers, qui raconte la retraite peu glorieuse de deux grognards. Cette pièce se termine par une citation ironique de la Marseillaise.
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Berlioz a écrit une cantate, le 5 mai, sur la mort de l’empereur, survenue le 5 mai 1821. Elle est rarement jouée.
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Tchaïkovski, lui, a mis en musique la déroute napoléonienne de la campagne de Russie dans sa tonitruante Ouverture 1812.
Peut-être vous souvenez-vous de cet article écrit il y a deux ans, après le festival de musique baroque de Monflanquin (47), consacré à la musique baroque des Amériques. Ces musiques ont été composées par des aborigènes évangélisés par les jésuites. Après le départ de ceux-ci, la tradition est restée, et un des premiers opéras écrits sur le continent américain est San Ignacio de Loyola, de Zipoli.
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(Cette année, le programme du festival sera consacré à Vivaldi et Haendel. Ne le ratez pas si vous passez à Villereal le 31 juillet ou à Monflanquin le 1er août).
À peu près à la même époque, en France, on fantasmait sur les sauvages d’Amérique, comme nous le montre Rameau dans ses Indes galantes.
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Bien plus tard, un des plus européens des compositeurs, le tchèque Dvorak, accepte un poste de professeur du conservatoire de New York. Les rythmes américains nourriront son Quatuor américain et sa Symphonie du Nouveau Monde.
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Puccini, qui a situé ses opéras en France (la Bohème), en Italie (Tosca), au Japon (Madame Butterfly), en Chine (Turandot), en a également situé un aux États-Unis, avec La Fanciulla del West (La fiancée du Far West).
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Aux États-Unis, Scott Joplin a créé l’opéra-jazz avec Treemonisha.
Après lui, deux compositeurs, John Adams et Philip Glass (et même trois avec Steve Reich), créeront le minimalisme et la musique répétitive, comme dans A Perfect American (qui raconte les dernières années de Walt Disney),
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Doctor Atomic (sur la vie du physicien Robert Oppenheimer) ou encore la visite du président Nixon en Chine (Nixon in china).
La Phénicie est un pays de l’antiquité, plutôt discret, et qui s’est trouvé coincé entre divers empires. Son origine historique le situe à la place de l’actuel Liban, avec quatre villes sur la côte est de la Méditerranée, Tyr, Sidon, Beyrouth et Byblos.
Les Égyptiens, qui adoraient les dieux Osiris et Isis, allaient chercher dans cette région, qui ne s’appelait pas encore la Phénicie, des bois durs pour fabriquer des barques funéraires pour leurs dieux.
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On a ainsi la trace du pharaon Akhénaton (Akhnaten) qui envoie chercher du bois de cèdre. La vie d’Akhénaton a fait l’objet d’un opéra de Philipp Glass en 1983.
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Le futur territoire de la Phénicie se trouve coincé entre les Hittites et les Égyptiens, et quand vers l’an 1000 av. J.-C. ces empires s’effondrent, les cités phéniciennes apparaissent et se développent. Malheureusement, les empires se suivent et se ressemblent. C’est au tour des Assyriens (correspondant à l’actuel Irak) de se tourner vers la Méditerranée et de « coloniser » les Phéniciens.
Vers 900 av. J.-C., les Phéniciens, qui sont de bons marins, partent vers l’ouest jusqu’à Chypre, puis la mer Égée, puis la Sicile, Carthage et vont même jusqu’à la côte atlantique, où ils fondent la ville de Cadix.
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Dès lors, on appelle les Phéniciens de l’ouest les Puniques (comme les guerres du même nom.) Ils établissent des comptoirs commerciaux et recherchent des matières premières.
Vers 600 av. J.-C. la Phénicie se trouve à nouveau prise entre deux empires, les Égyptiens et les Babyloniens de Nabuchodonosor. Après sa victoire, Nabuchodonosor déporte les élites phéniciennes à Babylone, comme il le fera avec les Hébreux.
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Quand arrive le tour d’Alexandre le Grand, la Phénicie change à nouveau d’occupants.
Lorsque l’Empire romain s’étend, il intègre la Phénicie à la province de Syrie. Le contrôle de la Sicile sera l’occasion des guerres puniques, qui opposeront Carthage et Rome.
Le soulèvement des barbares employés par Carthage lors de la 1re guerre punique fournira à Flaubert le sujet de son roman épique Salammbô.
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Après la 3e guerre punique, Rome crée le royaume numide (il ne faut jamais parler sèchement à un Numide) et rase Carthage, marquant ainsi la fin du royaume punique.
Parmi l’héritage que nous ont laissé les Phéniciens, il y a l’invention de l’alphabet, par imitation/déformation de hiéroglyphes. Mozart le savait-il quand il a écrit son abécédaire ?
Je vous ai souvent parlé du GOF, le Grand Opéra à la Française, mais qu’est-ce donc que ce genre musical ?
Dans les années 1820-1830, Paris est devenu la capitale européenne de la musique, et on y rencontre les grands virtuoses, tels que Liszt ou Paganini.
C’est ainsi qu’après Rossini qui s’était installé à Paris, deux autres Italiens, Donizetti et Bellini, viennent se faire adouber dans la capitale française et y terminer leur carrière, pourtant brillamment commencée en Italie. Berlioz représente à lui seul la musique romantique française.
Devant cette concentration parisienne de compositeurs, on assiste alors à la création d’un nouveau genre, le Grand Opéra à la française, sous l’impulsion de l’Italien Cherubini (1760–1842), de l’Allemand Meyerbeer (1791–1864) ou du Français Auber (1782–1871). Ce genre est caractérisé par un drame bâti sur une trame historique ou biblique, avec des décors somptueux et un grand ballet. Avec les chœurs et les danseurs, il pouvait y avoir plusieurs centaines de personnes sur la scène !
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En 1828, l’Opéra de Paris confie à Auber la composition d’un opéra en cinq actes. Ce sera la Muette de Portici, un triomphe qui fondera les bases du nouveau genre.
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À la même époque, Meyerbeer entame une collaboration avec Eugène Scribe, un des plus fameux librettistes de son temps. Cette collaboration débute par Robert le Diable, créé en 1831 à l’Opéra de Paris, et qui est un véritable triomphe. Avec ces deux œuvres, le GOF est bien parti, et il faudra à tout compositeur qui se respecte un grand opéra.
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Eugène Scribe semble être la cheville ouvrière du GOF, puisqu’il signera pour Meyerbeer, outre Robert le Diable, Les Huguenots et Le Prophète, et pour Auber trente-sept livrets d’opéra, presque tous des succès.
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Même Wagner et Verdi devront écrire pour l’Opéra de Paris. L’exercice n’a pas trop réussi à Wagner, puisque dans sa reprise de Tannhäuser pour l’Opéra de Paris, on lui a demandé de rajouter un ballet, qui n’avait évidemment rien à faire dans l’histoire imaginée par Wagner. Il s’est exécuté en plaçant ce ballet au début du 1er acte, mais ce qu’il ne savait pas, c’est que les tout puissants membres du Jockey Club qui avaient leurs petites amies dans le corps de ballet avaient l’habitude d’aller souper avant le spectacle, et de n’arriver qu’après le 1er acte. Le soir de la première, vexés d’avoir raté l’apparition des danseuses, ils ont organisé la chute de l’œuvre.
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Pour Verdi, c’est l’incontournable Scribe qui lui écrira le livret des Vêpres siciliennes (1855). Verdi reviendra à Paris avec Don Carlos (1867), et le semi-échec de cette œuvre marquera peu ou prou la fin du GoF.
Apparu aux États-Unis à la fin du XIXe siècle, par la rencontre entre la musique occidentale et les musiques africaines, le jazz n’a pas tardé à interagir avec le monde de la musique dite classique.
Dès 1911, Scott JOPLIN (1868-1917), aujourd’hui connu pour l’utilisation de ses ragtimes dans le film L’arnaque (The Sting), écrit Treemonisha, qui est probablement le premier opéra « Jazz », et aussi le premier opéra écrit par un noir pour les noirs. Le ragtime est une déformation de la musique de salon pour piano, qui y introduit les syncopes caractéristiques du jazz.
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En 1917, Stravinsky sera inspiré par la jazz, avec son Ragtime pour onze instruments.
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Il sera suivi de peu par Ravel, qui intégrera à L’Enfant et les sortilèges des composantes du jazz, ou encore dans le blues de sa Sonate pour piano et violon.
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En 1934, Chostakovitch compose sa Suite pour orchestre de jazz n° 1. Peut-être en reconnaîtrez-vous la valse.
Léonard Bernstein, qui a exploré à peu près toutes les ressources musicales de son époque, a bien évidemment intégré du jazz à ses musiques, comme ici dans l’ouverture de Trouble in Tahiti (1951).