Compositeurs, histoire

D.F.E. AUBER (1782 – 1871)

Avant que d’être une station de RER, située entre les métros Opéra et Havre-Caumartin, Daniel François Esprit AUBER (1782 – 1871) a été un des compositeurs les plus fameux de son siècle.

image d'oreille pour liste de lectureCliquez sur l’oreille pour accéder directement à la liste de lecture

Si la proximité d’Auber avec Opéra est évidente (toutes les rues du quartier Opéra portent des noms de compositeurs ou de librettistes), le lien avec HAVRE et CAUMARTIN l’est moins. Peut-être s’agit-il d’un duo de librettiste, comme MEILHAC et HALÉVY. Si vous avez un avis sur le sujet, merci de me le faire savoir !

(Rajouté le 1er avril 2019, pour tout savoir sur Havre & Caumartin, cliquez sur le lien.)

Né à Caen le 29 janvier 1782, Auber meurt à Paris pendant la commune. Sa famille s’installe à Paris à la Révolution. Le premier professeur d’Auber est Jean-Blaise MARTIN, baryton à l’Opéra–Comique (c’est lui qui a laissé son nom à la tessiture de baryton Martin). En 1802, son père l’envoie à Londres pour y apprendre l’anglais et les bases du commerce. Heureusement, la reprise de la guerre avec les Anglais le renvoie à Paris dès 1803. Il commence alors une carrière de musicien de salon (quatuor à cordes, piano, premier opéra-comique). En 1805, il rencontre CHERUBINI, alors Inspecteur du Conservatoire Impérial de Musique et approfondit son métier auprès de celui-ci pendant trois ans.

Il fait la connaissance du comte de Chimay qui le soutient. Son deuxième opéra-comique Jean de Couvin est donné au château de Chimay en 1812.

En 1819, la mort de son père le force à devenir non seulement indépendant, mais aussi responsable de sa famille. À partir de ce moment, il écrit en moyenne une œuvre lyrique par an. En 1823, il rencontre ROSSINI, venu à Paris pour s’occuper du Théâtre Italien. La découverte de sa musique va changer son style, la rendant plus vivante. Il rencontre également Eugène SCRIBE, l’un des plus importants librettistes du siècle. Ils écriront ensemble trente-sept ouvrages, presque tous des succès.

L’Opéra de Paris lui confie la composition d’un opéra en cinq actes. Ce sera La Muette de Portici (1828), qui sera un triomphe et fondera les bases d’un nouveau genre, le Grand Opéra à la française (le GOf). Notons à propos de La Muette de Portici que le duo « Amour sacré de la Patrie » a donné, en pleine représentation à Bruxelles, le signal de la révolution qui aboutira à l’indépendance de la Belgique.

amour sacré de la patrieCliquez sur l’image

En 1829, Auber entre à l’Académie des Beaux-Arts. Parmi les ouvrages qui ont suivi, citons Fra Diavolo en 1830, qui renforce sa renommée.

auber fra diavoloCliquez sur l’image

Suivront notamment Le Philtre (1831) dont le livret servira à DONIZETTI pour L’élixir d’amour (1832), Gustave III ou le Bal masqué (1833), dont le livret servira à VERDI pour Un ballo in maschera (1859) et un Manon Lescaut (1856), avant ceux de MASSENET et PUCCINI.

auber manonCliquez sur l’image

En 1842, Auber succède à Cherubini au poste de Directeur du Conservatoire. Dans la deuxième moitié du siècle, les goûts changent et les œuvres d’Auber rencontrent moins de succès. Il meurt le 12 mai 1871, dans les bras d’Ambroise THOMAS qui lui succédera au Conservatoire.

À titre personnel, j’ai un gros faible pour Gustave III, roi de Suède (1833), que j’ai eu la grande chance de chanter à l’Opéra impérial de Compiègne il n’y a guère (tendez bien l’oreille en écoutant les chœurs, vous pourrez m’entendre).

auiber gustave IIICliquez sur l’image

12 réflexions au sujet de “D.F.E. AUBER (1782 – 1871)”

  1. Et bien, comme toujours, un peu de culture élève l’esprit. AUBER n’est plus un inconnu à présent.
    Au passage, son séjour à Londres avant l’heure pour y apprendre l’anglais et les bases du commerce, c’est un peu le principe des césures des écoles de commerce. Son père avait plus de deux siècles d’avance.😌

    Aimé par 1 personne

  2. Mais…. avant hier ? Comment j’ai pu louper ce billet super intéressant ?
    Alors tu sais quoi ? Je me sens nulle mais nulle. Evidemment je connais les stations de métro, mais…. ben oui, Auber, Havre Caumartin, je découvre. Mieux vaut tard que jamais. Mais quand même, pour une parisienne, hein.
    Aussi, comme je suis sur mon Smartphone, me voilà â nouveau privée de vidéo. Je repasserai puisque je sais que je sais être la bienvenue.
    Merci pour ce billet très instructif. Je continue….

    Aimé par 1 personne

    1. Peut-être as-tu été perturbée ce ouikènde, ce qui t’a fait rater ce billet.
      En attendant, j’en ai publié un ôtre ce matin, sur les joyeux duettistes Havre & Caumartin. (Tant que j’étais dans le quartier de l’Opéra).
      Passe une excellente soirée, SOlène, et à plus tard.

      J’aime

Laisser un commentaire