J’ai eu récemment l’occasion de rencontrer la compositrice Claire RENARD lors d’une conférence débat consacrée aux femmes et à la création (littéraire et musicale). J’ai beaucoup aimé son approche, et après avoir pu discuter avec elle, j’ai décidé de lui consacrer ce billet. Après avoir fait quelques recherches, je lui envoyé un projet de billet, qu’elle a eu l’amabilité de relire et de modifier pour mieux faire apparaître la continuité de sa démarche.
Claire RENARD naît en 1944 à Neuilly-sur-Seine.
Elle apprend d’abord le piano avant de rencontrer Pierre SCHAEFFER, le « père » de la musique concrète ou électroacoustique, qui bouleversera sa conception de la musique. Elle entre ainsi au GRM, le Groupe de Recherches Musicales / INA.
Très intéressée par la pédagogie de la musique, Claire Renard écrit en 1982, Le Geste musical, une synthèse de ses expériences dans ce domaine, livre qui sera suivi de le Temps de l’espace en 1991.
En tant que compositrice, ses recherches portent sur les notions conjointes de temporalité et de spatialité, ainsi que sur le statut d’auditeur-spectateur. Cet intérêt pour le rapport geste / son, la spatialité et la lumière (certaines pièces sont écrites pour être écoutées dans le noir, ou sans que l’on voie les instrumentistes), la pousse à travailler avec des metteurs en scène et des vidéastes/plasticiens comme Gustavo FRIGERIO ou Esa VESMANEN ou encore Adalberto MECARELLI.
En 1984, elle fonde l’association PIMC (Pédagogie Informatique Musique et Création) pour mettre en œuvre la particularité de ses projets de situations d’écoute et sa réflexion sur la société dans laquelle elle vit.
Parmi ses créations, son intinéraire est jalonné de pièces-repères :
En 1986, La Vallée close, une pièce – créée par les Percussions de Strasbourg et le Chœur Résonance Contemporaine – où chœurs et instrumentistes sont groupés en 3 pôles différents, afin de créer un effet tournant pour l’auditeur.
En 1988, un concert spectacle à destination des enfants et du tout public, Pour Octave, où la mise en espace sollicite une écoute particulière.
En 1994, Brèves d’été, pièces pensées par rapport à l’endroit où Claire Renard se retire pour composer, en Grèce. À travers un dispositif centré sur voir/ne pas voir, ces pièces sollicitent la relation de l’individu qui est relié à beaucoup plus grand que lui et à un profond mystère. (Vous pouvez entendre Brèves d’été en allant sur son site, dont l’adresse figure à la fin de ce billet.)
En 1995, sur des textes de Franck-André JAMME, elle compose Col Canto, un drame lyrique qui aborde l’identité et l’itinéraire d’une femme à travers trois âges de son existence. Ce travail sur la mémoire constitutive de l’identité se poursuit avec l’installation la Musique des mémoires (2000) issue de collectes sonores et vocales dans trois villes, Helsinki, Lisbonne et Athènes, et composée sous forme de séquences diffusées dans un dispositif dédié.
En 1997, sur un texte d’E.JABES, elle écrit On ne cesse pas de mourir de ce dit, une pièce chorale sur le racisme.
En 2003, Claire Renard écrit la Muse en son jardin, destinée à l’espace d’un jardin, et conçue autour d’une réflexion sur la finitude et l’infinitude, basée sur un texte de R.M. RILKE.
Cliquez sur la Muse en son jardin
En 2006, elle compose Chambre du temps, une installation créée en collaboration avec E. Vesmanen, designer et vidéaste qui imagine des dispositifs d’écoute spécifiques à chacune des sept séquences musicales réparties dans l’espace.
En 2013, Claire Renard écrit l’opéra Orimita, un drame lyrique sur l’intolérance entre les cultures, sur un texte de Janine MATILLON.
En 2017, elle crée … « là où tombe la lumière », une pièce pour Cristal Baschet, contrebasse et percussions.
En 2020, Claire Renard prend la présidence de l’association Plurielles 34, une association promouvant la musique contemporaine écrite par des femmes.
En 2022, elle écrit Qui Que Quoi, pour chœur d’enfants et instruments ainsi que Là où tombe la lumière, une pièce pour erhu (un instrument chinois), violoncelle et piano, dans la continuité de sa recherche sur la mixité des sources sonores.
En 2022, elle crée aussi De sa vie restera une onde, pièce pour lectrice et électroacoustique à partir d’un texte de Ryoko SEKIGUCHI sur la relation entre voix en direct et voix enregistrée.
(Source principale :le numéro 30 de la revue Lisières, consacré à Claire Renard [novembre 2019]. Les passages ici surlignés sont extraits de cette revue).
Et pour en savoir (beaucoup) plus sur Claire Renard et écouter certaines de ses musiques, dont Brèves d’été, vous pouvez visiter son site à l’adresse suivante : http://www.clairerenard-pimc.fr/index.php/fr/
💗🎼
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MERCI sur toutes les notes, très bonne journée
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Merci Louise, et bonne journée.
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Un billet intéressant mais un peu frustrant car il n’y a qu’un seul extrait. On aimerait en avoir un peu plus et surtout faire les expérimentations « En live ».
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Il y a sur Youtube une présentation de Qui Que Quoi, mais Claire Renard m’a écrit qu’elle n’atait pas certaine de vouloir le mettre dans ce billet. Tu peux toujous aller le voir sur Youtube.
Bonne journée, John Duff.
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très intéressant et particulier, Merci Jean-Louis, je vais suivre le lien. Bonne fin de journée
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Quand je clique sur la première vidéo, je tombe sur « Nixon in China, » donc je n’ai pas entendu « La muse en son jardin ». Orimita ne me plaît guère car mon oreille est trop heurtée. J’aurais tellement voulu entendre « Là où tombe la lumière » puisque j’ai déjà apprécié de me laisser emporter par les accents d’un erhu en février dernier.
Les pièces que j’ai écoutées sur le site de Claire Renard me frustrent d’autant plus que je ne comprends pas pourquoi je suis réceptive à la musique jouée sur un guqin, avec ses silences et distorsions de sons, et pas du tout aux compositions contemporaines.
Néanmoins je viens d’écouter « Qui que quoi » sur Youtube et j’ai estimé l’oeuvre intéressante… En tout cas je l’ai écoutée jusqu’au bout. En conclusion… De mon point de vue , en ce qui me concerne, ce n’est pas une musique exaltante ou inspirante comme je les aime. Elle me torture, me fait souffrir comme le bruit de la civilisation que j’entends monter de la vallée quand je suis sur mon balcon, obligée de me concentrer sur le contrebruit rassurant et apaisant du chant des oiseaux. Je ne suis pas assez instruite en Musique pour l’apprécier. Bien que j’en perçoive la finalité. En tout cas… Merci pour ce surplus de culture que tu nous offres là.
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Merci les2olibrius. J’ai désactivé le lien malencontreux vers Nixon in China.
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Du coup… Plus de muse dans son jardin ?
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Je vais la remettre… dès la semaine prochaine (j’ai actuellement quelques problèmes de connection internet). Je te préviendrai quand j’aurais remis le bon lien.
Bonne soirée, les2olibrius !
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Merci🎶
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