Les autres suivent de près et on les applaudit bien fort aussi.
Concernant le passage de témoin pour l’organisation de l’A.I. d’avril 2024, vous vous êtes moins bousculés pour répondre, mais vos faveurs vont à Carnets Paresseux, Jo Bougon et Lothar, que je laisse voir ensemble qui qui va s’y coller.
Un grand bravo à tout le monde, et à bientôt pour un nouvel A.I.
Ce mois-ci (mars 2024), le thème de l’Agenda Ironique était « Les créatures fantastiques« , selon les modalités suivantes :
Le thème principal sera « les créatures fantastiques ». Je vous propose donc de nous proposer un texte mettant en scène des créatures fantastiques telles que dragons (avec ou sans pommes), licornes, chat qui disparaît ne laissant derrière lui que son sourire ou autres sirènes (liste non limitative).
En contrainte supplémentaire, que diriez-vous d’utiliser des mots tels que calenture, dictame ou phénakistiscope ? Je vous laisse libre du choix de la forme : pièce de théâtre (avec ou sans didascalie), opéra, nouvelles, poème ou toute autre forme qu’il vous plaira d’utiliser.
Et voici donc vos participations dans l’ordre d’arrivée :
Et qui qui va organiser l’A.I. d’avril 2004 ? Exprimez-vous ici :
P.S. Si vous n’avez pas eu le temps de participer, vous pouvez encore le faire puisque j’avais annoncé le 28 comme date limite. Je vous ajouterai alors à la liste des participants.
Ce mois-ci, c’est Tout l’opéra (ou presque) (c’est moi) qui organise l’Agenda Ironique. Et qu’est-ce que je demande, me demandé-je, ce mois-ci, eh bien voilà :
Le thème principal sera « les créatures fantastiques ». Je vous propose donc de nous proposer un texte mettant en scène des créatures fantastiques telles que dragons (avec ou sans pommes), licornes, chat qui disparaît ne laissant derrière lui que son sourire ou autres sirènes (liste non limitative).
En contrainte supplémentaire, que diriez-vous d’utiliser des mots tels que calenture, dictame ou phénakistiscope ? Je vous laisse libre du choix de la forme : pièce de théâtre (avec ou sans didascalie), opéra, nouvelles, poème ou toute autre forme qu’il vous plaira d’utiliser.
Quand j’étais jeune, je collectionnais les mots rares, ceux qui étaient sortis des dictionnaires courants. Et comme les profs de français n’avaient pas réussi à me dégoûter de Baudelaire, de temps en temps je tombais chez ce poète sur de tels mots rares, comme calenture ou dictame. (En fait, je suis injuste quand j’écris cela, car j’ai eu de bons professeurs de français. C’est seulement quand j’ai passé l’oral du bac, sur un poème de Baudelaire justement (« l’Invitation au voyage »), que je suis tombé sur une véritable harpie, qui voulait me faire tuer ce poème en le disséquant dans une analyse mot à mot. (Les harpies étaient des divinités grecques de la vengeance divine, au corps d’oiseau et à la tête de femme. À la différence des sirènes, leur chant n’était pas du tout mélodieux.)
Mais, pour revenir à mes mots rares mémorables, on trouve dans le Vin des amants ce quatrain :
Comme deux anges que torture Une implacable calenture, Dans le bleu cristal du matin Suivons le mirage lointain !
Cliquez sur le mirage lointain
Baudelaire, fumeur d’opium, considère sa drogue comme un puissant dictame. On en trouve un dans « La Pipe » :
Et je roule un puissant dictame Qui charme son cœur et guérit De ses fatigues son esprit.
Ou encore dans l’extraordinaire « Tout entière » :
Quel est le plus doux. » – Ô mon âme ! Tu répondis à l’Abhorré : » Puisqu’en Elle tout est dictame, Rien ne peut être préféré.
Et que dire encore du poème « une Gravure fantastique » inspiré par une gravure de Hayhnes représentant un des quatre cavaliers de l’Apocalypse, Death on a pale horse.
Cliquez sur le quatuor pour la fin du temps (l’Apocalypse)
Ce spectre singulier n’a pour toute toilette, Grotesquement campé sur son front de squelette, Qu’un diadème affreux sentant le carnaval. Sans éperons, sans fouet, il essouffle un cheval, Fantôme comme lui, rosse apocalyptique Qui bave des naseaux comme un épileptique. Au travers de l’espace ils s’enfoncent tous deux,
Aux fêtes, saviez-vous que Baudelaire était ami avec Félix Tournachon, dit Nadar, et que ce dernier a pris de nombreux clichés photographiques de Baudelaire ?
Eh bien, si vous collez les différents portraits de Baudelaire sur le pourtour d’un cylindre que vous ferez tourner autour de son axe, et que vous observez les photos défiler devant une fente que vous aurez pratiquée à cet effet, vous obtiendrez ainsi l’illusion du mouvement, et au passage, vous aurez réinventé le phénakistiscope !
Puisque vous avez eu l’aimable inconscience de me confier l’Agenda Ironique de mars 2024, voici ce que je vous propose. Le thème principal sera « les créatures fantastiques ». Je vous propose donc de nous proposer un texte mettant en scène des créatures fantastiques telles que dragons (avec ou sans pommes), licornes, chat qui disparaît ne laissant derrière lui que son sourire ou autres sirènes (liste non limitative).
En contrainte supplémentaire, que diriez-vous d’utiliser des mots tels que calenture, dictame ou phénakistiscope ? Je vous laisse libre du choix de la forme : pièce de théâtre (avec ou sans didascalie), opéra, nouvelles, poème ou toute autre forme qu’il vous plaira d’utiliser.
Vous pouvez jouer en mettant vos participations en commentaire de ce billet jusqu’au 28 mars, date à laquelle j’ouvrirai la votation pour le ou les gagnants.
Allez, je vous laisse avec un petit dragon signé Richard Wagner, et j’attends vos participations.
Ce mois-ci, c’est Photonanie qui héberge l’ Agenda Ironique.
Etkwacéti qu’elle nous demande, Photonanie ?
D’habitude le choix de la forme est laissé libre, mais j’aimerais changer un peu en demandant cette fois un acte (ou plus) d’une pièce de théâtre. On peut évidemment se trouver au début, au milieu ou à la fin de la pièce, au choix. Cela implique donc un minimum dedidascaliespour se situer (informations sur des éléments que les répliques ne permettent pas de connaître).
J’aimerais aussi y voir un zeugme (le mot est bizarre mais c’est assez simple. Pour vous guider, je vous propose un exemple de Pierre Desproges :Après avoir sauté sa belle-sœur et le repas du midi, le Petit Prince reprit enfin ses esprits et une banane.) 😉
Et pour faire bonne mesure, j’ai également repris les consignes de l’A.I. du mois de Janvier, qui était organisé de main de maître par Tiniak.
Acte I scène 1 : Le rideau ponceau s’ouvre sur une fenêtre.Par la fenêtre ouverte, force est de constater que la scène est vide au moment de ce lever de rideau. Lucien et Julie Brindavoine entrent. Lucien tient un dictionnaire dans la main.
Lucien (compulsant son dictionnaire) :
Les îles Hébrides ?…
Zébrides…
Zébrides…
Julie, Julie !
Zé ! Zé ! Zé ! Zé !
Incroyable !
Zèbre, zébré, zébrure, mais pas de zébrides.
On ne trouve rien dans ce dictionnaire !
Ainsi commence (presque) On purge Bébé de Feydeau, adapté en 2022 à l’opéra par Philippe Boesmans.
Cliquez sur l’image
Julie se précipite sur le dictionnaire. Voyant que son mari avait cherché les Hébrides à la lettre « Z », elle éclate d’un rire sardonique, et cherche à son tour.
Tiens, tu vas voir comme c’est dans les Z.
(elle parcourt la colonne des mots.)
E, é, ébranler, ébrécher…
Mais c’est dans les E, voyons !
Ébroïciens… Mais, ça n’y est pas ! Fichtre, je ne comprends pas, ça devrait y être !
Cliquez sur l’image
Acte I scène 2 : Cathy, l’enfant de Lucien et Julie pour qui ses parents cherchent où se trouvent les Hébrides, entre en scène. Elle reste debout car sa phobie, à Cathy, c’est la kathisophobie. Amoureuse, elle effeuille une marguerite en pensant à Védik, son amoureux.
Il m’aime un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout, un peu beaucoup, à la folie…
Cliquez sur l’image
– Ah, il m’aime à la folie ! Il faut que je l’entende, vite, je vais lui passer un coup de bigophone !
Acte I scène 3 : Le téléphone sonne dans la salle d’armes de Védik, un escrimeur en train de s’entraîner avec entrain et sa flamberge.
– Ah Julie, c’est toi, le parangon de mon amour ! (il entame une chansonnette)
Cliquez sur la chansonnette
Acte I scène 4 : Julie et son amoureux se sont donné rendez-vous dans un bar à vinpour y déguster de la liqueur de pampreou une petite mousse.
Les deux : Et maintenant, chantons à notre amour !
Cliquez sur l’image
+ + + RIDEAU + + +
Citations musicales :
les Zébrides : Ouverture des Hébrides (la Grotte de Fingal) de Mendelssohn.
Ébroïcien : Costeley, compositeur mort à Évreux : Mignonne allons voir si la rose, sur un poème de Ronsard.
Ce mois-ci (janvier 2023), l’Agenda Ironique est hébergé chez Tiniak.
Et kwakilnoudemande, Tiniak :
À-donc, pour le mois courant, je vous propose le thème générique de l’ouverture; avec, pour première contrainte d’écriture, cet incipit : “Par la fenêtre ouverte, force est(*) de constater…” [* conjugaison modulable – ad. lib. pour toutlopéraoupresque]
Rappel circonstancié : non content de goûter toute forme d’ironie, l’agenda est aussi friand de termes surannés. D’où la liste de mots qui suit, que vous aurez à cœur d’essaimer (disons, au moins quatre…), dans votre écrit (quelle qu’en soit la nature, prose, poésie ou toute autre) : bigophone, flamberge,marguerite,mousse et pampre, parangon, védique.
Mais tout ceci est tellement mieux esspliqué chez lui :
Par la fenêtre ouverte, force est de constater que la sérénade « Vieni a la finestra » chantée par Don Giovanni pour séduire la femme de chambre de Dona Elvira est une des plus belles composées par Mozart.
Cliquez sur Don Giovanni chantant par la fenêtre ouverte
Ouverture nous demandait Tiniak, ça tombe bien, il y en a plein partout dans les opéras, des ouvertures ! Et donc, pour bien continuer cet article, place à la première ouverture, celle du premier opéra, l’Orfeo de Monteverdi, avec sa Symphonie d’ouverture comme on disait à l’époque.
Cliquez sur la Symphonie d’ouverture
Mais revenons à la fenêtre ouverte. Et qu’y voit-on, par cette fenêtre ouverte ? On y voit une femme donnant un coup de bigophone à son amant qui l’a quitté, ainsi que nous l’ont fort bien relaté Jean Cocteau et Francis Poulenc dans la Voix humaine.
Cliquez sur elle
Dans leFaustde Gounod, Valentin, frère de Marguerite et parangon de vertu, croit malin de défier Faust en duel avec sa flamberge, pour venger l’honneur de la famille. Las, c’est Faust qui, aidé par Méphistophélès, tuera Valentin.
Cliquez sur Valentin confiant sa sœur à Dieu
Dans Peter Grimes de Britten, le héros semble attirer un sort funeste sur ses mousses, qui se noient les uns après les autres, provoquant une certaine réprobation dans son petit village de pêcheurs.
Cliquez sur le chœur final
Le jus du pampre et de la treille a également inspiré bien des compositeurs, comme je l’écrivais dans mon article sur le vin.
Cliquez sur l’image sans modération
Et si vous voulez une autre fenêtres ouverte, cliquez donc sur le bonus surprise mystère :
Cliquez donc sur le bonus surprise mystère si vous voulez une autre fenêtre ouverte
Et pour trouver ma participation à l’A.I. de février 2024, cliquez sur On purge Védik.
Et qu’est-ce qu’elle nous demande, la Licorne ? Elle nous demande de dérouler, d’égrener, de raconter, l’attente du jour « magique » de Noël ; pour aider (ou pas), elle nous propose de nous inspirer (ou pas, c’est selon, ça dépend, faut voir), d’une photographie tirée du film Miracle sur la 34e rue ; ainsi qu’un titre de livre (là, c’est obligatoire) : « Décembre ou les 24 jours de Juliette » d’Hélène Desputeaux.
Et quoi encore ? les 7 mots suivants : Juliette, mètre, vespéral, surenchérir, péroreur, guipure et buissonnière, ainsi que cette phrase de Georges Perros : « La mémoire est comme le dessus d’une cheminée. Pleine de bibelots qu’il sied de ne pas casser, mais qu’on ne voit plus. »
Juliette, ou la clé des songes, est une pièce de théâtre d’inspiration surréaliste de Georges Neveux datant de 1930. En 1950, Marcel Carné en tirera un film avec Gérard Philippe, mais c’est surtout l’opéra de Bohuslav Martinů, créé en 1937, que j’ai choisi de retenir.
Cliquez sur l’image
Le pitch : « La mémoire est comme le dessus d’une cheminée. Pleine de bibelots qu’il sied de ne pas casser, mais qu’on ne voit plus. »
Michel, un commis voyageur, arrive dans un ville de province un 1er décembre. Il y entend une jeune femme avec une très jolie guipure (Juliette) interpréter une chanson d’amour. De retour à Paris, la mémoire de ce moment l’obsède. Trois ans plus tard, passant à nouveau dans cette ville, il cherche à retrouver la jeune femme, mais la jeune femme semble ne pas avoir laissé de trace dans la mémoire du lieu. Heureusement, Michel finit par retrouver Juliette qui lui donne rendez-vous sous un Balcon dans la forêt.
Cliquez sur l’image
Avant de retrouver Juliette pour ce rendez-vous aussi vespéral que buissonnier, Michel croise plusieurs personnages, dont le marchand de souvenirs qui, en tant qu’habile péroreur, persuade Juliette qu’elle connaît Michel depuis longtemps et qu’ils partagent de nombreux souvenirs. Quand Michel cherche à la raisonner, Juliette prend la fuite. Ce petit jeu dure 24 jours, ce sont les 24 jours de décembre de Juliette.
Finalement, Michel embarque sur un bateau qui le mène au Bureau central des rêves. Là, on lui explique que maintenant qu’il a réalisé son rêve, il doit revenir dans le monde réel, sous peine de sombrer dans la folie. Michel décide de rester dans le monde des rêves, à quelques mètres de Juliette.
Cliquez sur Juliette qui veut vivre dans son rêve
Dans le film de Carné, le scénariste surenchérit en rajoutant que Juliette est courtisée par un mystérieux châtelain, qui n’est autre que Barbe-Bleue (eh oui, le monde est petit !)
Cliquez sur l’image
Que messieurs Neveux, Martinu et Carné me pardonnent si j’ai (un peu) tordu leur histoire, c’était pour le bien de l’Agenda Ironique.
Après octobre, vient novembre, et itou l’agenda ironique chemine de chez Laurence jusqu’ici même. Kilucru ? Kiluentrevu ? Kiluprévu ? Justement, je vous propose de faire des prévisions, des voyances, des pronostics, des prédictions, d’entrevoir des possibles, des souhaitables et des évitables, de promettre fortune, argent, richesse, santé, bonheur, espérances et tout le saint-frusquin (mais aussi et symétriquement d’agiter le péril de la malencontre, de la déconfiture, de la chance qui passe sur le trottoir d’en face), bref de rédiger un horoscope, évidemment véridique, exact et irréfutable comme tout horoscope qui se respecte.
Techniquement, il pourra être basé sur la lecture des étoiles et des astres, de la marche de l’ombre des cailloux par terre, du vol des oiseaux ou du tarot ou tout ce que vous voulez, à votre guise, cet horoscope. Et puis quoi plus ? Il devra contenir les mots cheval, parapluie, souquenille, pingouin, tubéreuse et Vierzon.
Sous quelle forme, cet horoscope ? Comme vous le souhaitez : quatrain sibyllin, récit épistolaire, chanson, entrelardé au sein d’un dialogue, égosillé par une contraltote soutenue par un ostinato altier ou calligraphié d’une plume bien encrée, et même en forme d’horoscope ; si possible, avec quelques jours du calendrier (c’est le moins, pour un horoscope) et avec un brin d’ironie (idem).
parapluie, souquenille,
J’ai donc choisi la forme « haïkaï sibyllin » pour ma participation à cet Agenda Ironique.
Et pour ne pas vous faire passer pour des pingouins vétus de souquenilles, quelques explications sur ces haïkus sibyllins.
Au début du 3e acte de Carmen de Bizet, Frasquita et Mercedes se tirent les cartes pour connaître leur avenir. L’une voit l’amour sous les traits d’un bel officier qui l’emporte sur son cheval, l’autre la fortune. Carmen arrive et tire les cartes à son tour. Las, il n’y a rien à faire, elle tire toujours « Carreau, Pique, la mort ! Moi d’abord, ensuite lui, pour tous les deux, la mort ! ».
Les Mamelles de Tiresias, de Poulenc d’après le texte d’Apollinaire. Tiresias est ce devin qui révèle à Œdipe son sort horrible, il a tué son père et couché avec sa mère. Pris d’effroi, Œdipe se crève les yeux.
Dans Œdipe (encore lui) d’Enesco, notre héros arrive devant Thèbes et veut sauver la ville. Mais il doit répondre à l’énigme de la sphinge : « qui est plus fort que le destin ? ». Œdipe connaissant la réponse, la sphinge est prise d’un rire inextinguible et meurt. Des légendes anciennes prétendent qu’on a enterré son corps à Vierzon.
Dans le Chant du destin, ou Schicksallied, de Brahms, les contraltotes altières ont un rôle important pour nous dévoiler le destin, bien abritées qu’elles sont sous leur parapluie.
Ce mois-ci, c’est Laurence qui pilote l’Agenda Ironique.
Et qu’est-ce qu’elle nous demande, Laurence ? De nous intéresser à l’heure d’hiver, avec quelques contraintes supplémentaires :
De jouer avec l’heure d’hiver, qui nous rapproche de celle du soleil alors que les nuits se font plus longues. Une heure à la frontière du rêve et de la réalité, où tout est possible, l’extraordinaire plutôt que l’ordinaire. Une heure qui dans une vie peut paraître infinie ou brève.
Et puis quoi plus ? Placer , quatre vers tirés du poème Auguries of innocence de William Blake dans votre texte, où bon vous semble et sans ordre établi du moment que chacun d’eux trouve sa place dans votre récit :
« Voir le monde dans un grain de sable Et le paradis dans une fleur sauvage Tenir l’infini dans le creux de sa main Et l’éternité dans une heure. »
Enfin, ajouter l’expression suivante : « dame d’onze heures ». Comme de coutume, tous les styles d’écriture sont les bienvenus avec, si possible, un brin d’ironie.
Et si vous n’avez pas tout compris, allez donc chez Laurence oussque c’est beaucoup mieux esspliqué.
+ + +
Décrivant les passions humaines, l’univers de l’opéra ne manque pas de tromperies, fourberies ou autres leurres divers. En voici un petit échantillon.
Ainsi dans Atys de Lully, la déesse Cybèle leurre le malheureux objet de son amour (Atys) en lui faisant croire que sa fiancée est un monstre affreux. Atys trompé tue celle qu’il aime.
À la fin de Roméo et Juliette de Gounod, c’est la nuit. Juliette a bu un breuvage pour faire croire qu’elle est morte. Roméo arrive à son rendez-vous avec sa bien-aimée, et découvre sa dame d’onze heures inanimée, qu’il croit donc morte. Devant ce leurre horrible, il sort son poignard et se tue, alors que Juliette se réveille !
Tout le monde se ligue pour tromper Alfred dans la Chauve-souris de Strauss.
Et enfin, je m’en voudrais si je ne citais pas cet extrait qui aurait pu servir dans les Pêcheurs de perles de Bizet, qui se situe dans un monde de grains de sables et de fleurs exotiques.
« Voir le monde dans un grain de sable Et le paradis dans une fleur sauvage Tenir l’infini dans le creux de sa main Et l’éternité dans une heure. »
C’est certainement ce à quoi pense Nadir quand il chante son célèbre « Je crois entendre encore ».
Ce mois-ci, c’est Sabrina qui nous guide pour l’agenda Ironique. Le sujet en est :
Ce mois de septembre étant placé sous le signe de la rentrée scolaire, je vous propose donc de parler d’un souvenir d’école ! Alors, l’école au sens large, ça peut être l’école de Pennac, l’école buissonnière, l’école de la vie, l’école des fans (pourquoi pas) et même, soyons fous, l’école militaire, je ne suis pas sectaire. Ce souvenir sera réel, fictif, douloureux, joyeux, inventé, absurde, drôle ou impétueux, vous choisissez la forme qui vous sied pour nous le partager.Quelques petites contraintes bien sûr car sinon cela n’est pas amusant ! Il faudra pour raconter ce souvenir, incorporer quelques mots à retourner dans tous les sens : rapporteur / pion / colle / ligne / cour (ou cours ou court ou courre ) et rythme ! Ayant un passif dans l’éducation nationale (on a tous nos petits défauts), il faudra s’amuser à détourner au minimum un des fameux sigles qui composent ce joli jargon académique qui fait la joie des professeurs.
Et pour les plus téméraires, qui souhaitent du rab de devoirs, ajoutez à votre agenda cette petite phrase extraite de ma lecture du moment : « cela donnait le sentiment d’appartenir à une multitude à la fois statique et chatouilleuse » (ça vient de « Personne n’a peur des gens qui sourient » de Véronique Ovaldé).
Mais c’est tellement mieux esspliqué chez Sabrina, allez y voir !
Or donc, il me revient qu’étant enfant, ma petite sœur avait appris dans la cour de l’école une belle chanson, où il était question d’école, de lune et des étoiles, et de chemin de fer qui se promenait. Vous l’avez peut-être reconnue, il s’agissait du poème de Prévert, en Sortant de l’école, mis en musique par Kosma. J’ai demandé au grand rapporteur de la poésie ce qu’il disait, ce poème ? La réponse est dans les lignes suivantes :
En sortant de l’école Nous avons rencontré Un grand chemin de fer Qui nous a emmenés Tout autour de la terre Dans un wagon doré
Tout autour de la terre Nous avons rencontré La mer qui se promenait Avec tous ses coquillages Ses îles parfumées Et puis ses beaux naufrages Et ses saumons fumés
Puis au-dessus de la mer Nous avons rencontré La lune et les étoiles Sur un bateau à voiles Partant pour le Japon Et les trois mousquetaires des cinq doigts de la main Tournant la manivelle d’un petit sous-marin Plongeait au fond des mers Pour chercher des oursins
Revenant sur la terre Nous avons rencontré Sur la voie du chemin de fer Une maison qui fuyait Fuyait tout autour de la terre Fuyait tout autour de la mer Fuyait devant l’hiver Qui voulait l’attraper Mais nous sur notre chemin de fer On s’est mis à rouler Rouler derrière l’hiver Et on l’a écrasé Et la maison s’est arrêtée Et le printemps nous a salués
C’était lui le garde-barrière Et il nous a bien remerciés Et toutes les fleurs de toute la terre Soudain se sont mises à pousser Pousser à tort et à travers Sur la voie du chemin de fer Qui ne voulait plus avancer De peur de les abîmer
Alors on est revenu à pied À pied tout autour de la terre À pied tout autour de la mer Tout autour du soleil De la lune et des étoiles À pied, à cheval, en voiture et en bateau à voiles
Peut-être à la lecture de cet article trouverez-vous que tout ceci appartient à une multitude à la fois statique et chatouilleuse, si c’était le cas, j’aurais bien de la chance. Et si un pion me lit et me désapprouve, par pitié, pas d’heure de colle !
Citations musicales :
Un grand chemin de fer : Honegger Pacific 231. Dans cet hymne à la modernité, Honegger épouse les rythmes de cette fameuse locomotive, alors que le SNCF (Syndicat National des Cancres en Folie) n’existait pas encore.