Agenda Ironique, Maria Callas, Poésie

EN RENTRANT DE L’ÉCOLE

Ce mois-ci, c’est Sabrina qui nous guide pour l’agenda Ironique. Le sujet en est :

Ce mois de septembre étant placé sous le signe de la rentrée scolaire, je vous propose donc de parler d’un souvenir d’école ! Alors, l’école au sens large, ça peut être l’école de Pennac, l’école buissonnière, l’école de la vie, l’école des fans (pourquoi pas) et même, soyons fous, l’école militaire, je ne suis pas sectaire. Ce souvenir sera réel, fictif, douloureux, joyeux, inventé, absurde, drôle ou impétueux, vous choisissez la forme qui vous sied pour nous le partager.Quelques petites contraintes bien sûr car sinon cela n’est pas amusant ! Il faudra pour raconter ce souvenir, incorporer quelques mots à retourner dans tous les sens : rapporteur / pion / colle / ligne / cour (ou cours ou court ou courre ) et rythme ! Ayant un passif dans l’éducation nationale (on a tous nos petits défauts), il faudra s’amuser à détourner au minimum un des fameux sigles qui composent ce joli jargon académique qui fait la joie des professeurs.

Et pour les plus téméraires, qui souhaitent du rab de devoirs, ajoutez à votre agenda cette petite phrase extraite de ma lecture du moment : « cela donnait le sentiment d’appartenir à une multitude à la fois statique et chatouilleuse » (ça vient de « Personne n’a peur des gens qui sourient » de Véronique Ovaldé).

Mais c’est tellement mieux esspliqué chez Sabrina, allez y voir !

Or donc, il me revient qu’étant enfant, ma petite sœur avait appris dans la cour de l’école une belle chanson, où il était question d’école, de lune et des étoiles, et de chemin de fer qui se promenait. Vous l’avez peut-être reconnue, il s’agissait du poème de Prévert, en Sortant de l’école, mis en musique par Kosma. J’ai demandé au grand rapporteur de la poésie ce qu’il disait, ce poème ? La réponse est dans les lignes suivantes :

En sortant de l’école
Nous avons rencontré
Un grand chemin de fer
Qui nous a emmenés
Tout autour de la terre
Dans un wagon doré

Honegger Pacific 231Cliquez sur l’image

Tout autour de la terre
Nous avons rencontré
La mer qui se promenait
Avec tous ses coquillages
Ses îles parfumées
Et puis ses beaux naufrages
Et ses saumons fumés

Bizet Les Pêcheurs de perles Au fond du temple saintCliquez sur l’image

Puis au-dessus de la mer
Nous avons rencontré
La lune et les étoiles
Sur un bateau à voiles
Partant pour le Japon
Et les trois mousquetaires des cinq doigts de la main
Tournant la manivelle d’un petit sous-marin
Plongeait au fond des mers
Pour chercher des oursins

Wagner Vaisseau fantôme ouverture KarajanCliquez sur le bateau à voiles

Puccini Butterfly Un bel di vedremo CallasCliquez sur la Japonaise

Revenant sur la terre
Nous avons rencontré
Sur la voie du chemin de fer
Une maison qui fuyait
Fuyait tout autour de la terre
Fuyait tout autour de la mer
Fuyait devant l’hiver
Qui voulait l’attraper
Mais nous sur notre chemin de fer
On s’est mis à rouler
Rouler derrière l’hiver
Et on l’a écrasé
Et la maison s’est arrêtée
Et le printemps nous a salués

Moussorgski Tableaux d'une Exposition la Cabane sur des pattes de pouleCliquez sur la maison qui fuyait (sur ses pattes de poule)

C’était lui le garde-barrière
Et il nous a bien remerciés
Et toutes les fleurs de toute la terre
Soudain se sont mises à pousser
Pousser à tort et à travers
Sur la voie du chemin de fer
Qui ne voulait plus avancer
De peur de les abîmer

Alors on est revenu à pied
À pied tout autour de la terre
À pied tout autour de la mer
Tout autour du soleil
De la lune et des étoiles
À pied, à cheval, en voiture et en bateau à voiles

Messiaen Turangalila Symphonie - 5 - Joie du sang des étoilesCliquez sur la Joie du sang des étoiles

Peut-être à la lecture de cet article trouverez-vous que tout ceci appartient à une multitude à la fois statique et chatouilleuse, si c’était le cas, j’aurais bien de la chance. Et si un pion me lit et me désapprouve, par pitié, pas d’heure de colle !

Citations musicales :

Un grand chemin de fer : Honegger Pacific 231. Dans cet hymne à la modernité, Honegger épouse les rythmes de cette fameuse locomotive, alors que le SNCF (Syndicat National des Cancres en Folie) n’existait pas encore.

Ses îles parfumées : Bizet les Pêcheurs de perles.

un bateau à voiles : Wagner le Bateau fantôme.

Partant pour le Japon : Puccini Madama Butterfly « Un bel di vedremo ».

Une maison qui fuyait : Moussorgski les Tableaux d’une exposition « la cabane sur des pattes de poule ».

De la lune et des étoiles : Messiaen Turangalila Symphonie – 5 – Joie du sang des étoiles

Et si vous en voulez un peu plus, cliquez donc sur le bonus surprise mystère.

point-dinterrogationCliquez donc sur le bonus surprise mystère pour en avoir un peu plus

24 réflexions au sujet de “EN RENTRANT DE L’ÉCOLE”

  1. un joli retour en arrière avec ce poème de Prévert. J’aimais bien la version d’Yves Montand ! Prévert et Carême nous ont bien occupés il y a….. quelques années ! merci Jean-Louis pour ce billet primesautier. Toujours en admiration devant tes interactions avec l’opéra ! belle journée

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  2. Dès que la cloche sonne la fin de l’école, tout le monde aimerait faire un aussi beau voyage..musical. Bravo Jean-Louis. Superbe réussite. Comme toujours tu choisis les morceaux avec soin et pertinence pour le propos.

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  3. J’adore Prévert et ce poème m’a toujours « dynamisée » et entraînée à être joyeuse. Merci pour ce retour en arrière avec les Frères Jacques.
    Par le jeu du hasard j’ai été bercée lundi soir en regardant le film « The father » par le chant des « Pêcheurs de perles ».

    Aimé par 1 personne

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