Armide de GLUCK est un remake du dernier opéra de LULLY composé sur un livret de QUINAULT, en 1686. Il s’agissait pour Gluck de relever le défi de remettre sur le métier un ouvrage qui était considéré comme la référence de l’opéra français. Le livret de Quinault est tiré de la Jérusalem délivrée (la Gerusalemme liberata) du TASSE. Concomitamment, un autre compositeur, l’Italien PICCINNI était invité à remettre en musique Alceste du même Lully.
Dans la reprise de Gluck, le prologue, écrit pour flatter le souverain Loulou XIV, a été supprimé.
Acte I : La magicienne Armide confie à ses deux suivantes, Phénice et Sidonie, le trouble de son cœur. Si elle a vaincu l’armée des croisés, le chevalier Renaud lui résiste (Air : « Les enfers ont prédit cent fois « ). Lui, pour qui elle devrait n’avoir que haine, a enflammé son cœur. Hydraot, un magicien oncle d’Armide, sentant venir la fin de ses jours, presse sa nièce de se marier.
Armide ne veut pas des chaînes du mariage. Si elle se marie un jour, c’est la Gloire qui choisira son mari : ce sera le vainqueur de Renaud, s’il existe. Alors que l’on célèbre la victoire d’Armide, un messager arrive, un homme, seul, a délivré tous les prisonniers que l’on emmenait. Cet homme, c’est Renaud.
Acte II : Artémidore, un des chevaliers libérés par Renaud, voudrait le suivre, mais Renaud, banni par Godefroid, veut poursuivre seul son chemin. Hydraot et Armide préparent un charme pour tromper Renaud (Duo : « Esprit de haine et de rage »).
Renaud, s’avançant le long d’une rivière, est victime de ce charme. Il ne veut plus partir. (Air : « Plus j’observe ces lieux ».)
Au contraire, il s’endort, et les démons invoqués par les magiciens, déguisés en zéphyrs et en bergers, lui chantent les plaisirs de l’amour. Armide paraît pour tuer Renaud, mais quand elle le voit ainsi endormi, elle est subjuguée par l’amour. (Air : « enfin il est en ma puissance ».)
Honteuse de ne pouvoir le tuer, elle demande à ses démons de les transporter tous deux au bout de l’univers.
Acte III : Armide s’interroge : comment a-t-elle pu devenir dépendante de Renaud ? Comme ses suivantes se réjouissent de la victoire d’Armide sur Renaud, Armide chante son trouble. Elle sait bien que ce n’est que par un charme artificiel que Renaud l’aime. Entre un amour faux et la haine, Armide choisit la haine, qu’elle invoque.
La Haine surgit de l’enfer pour arracher l’Amour qui est dans le cœur d’Armide.
Mais au dernier moment Armide, préférant les charmes de l’amour, renvoie la Haine en Enfer. La Haine condamne Armide à aimer Renaud pour toujours.
Acte IV : Le Chevalier Danois, accompagné d’Ubalde porteur d’un sceptre et d’un bouclier magiques capables de dissiper les enchantements d’Armide, paraît. Des démons ayant pris l’apparence de paysans et de Lucinde, l’aimée du Chevalier Danois, les attirent. Ubalde cherche à prévenir le Chevalier Danois contre ces enchantements, mais en vain. Il touche la fausse Lucinde de son sceptre, et celle-ci disparaît. Au Chevalier Danois qui le félicite de n’avoir pas succombé à la crainte et à l’amour, Ubalde répond que quand la Gloire appelle, il faut laisser l’Amour. Mais un démon apparaît sous les traits de Mélisse, l’aimée d’Ubalde qui, à son tour, cède à son charme. Le Chevalier Danois le délivre grâce au sceptre magique.
Acte V : Dans le palais d’Armide, Armide et Renaud chantent leur amour. Cependant, Armide, agitée d’un sombre pressentiment, doit consulter les enfers. Elle convoque les Plaisirs qui tiendront compagnie à Renaud pendant son absence.
Renaud congédie les Plaisirs : comment pourrait-il être heureux quand il est loin d’Armide ! Ubalde et le Chevalier Danois profitent de ce qu’il est seul pour lui dessiller les yeux, grâce au bouclier magique. Ils l’informent que Godefroid le rappelle dans son armée. Alors qu’il est sur le point de partir, Armide revient. Renaud lui annonce que la Gloire qui l’attend est plus forte que l’Amour. Armide restée seule convoque les démons pour qu’ils détruisent son palais, symbole de son amour perdu.
(Sources principales : les représentations de l’Opéra Comique en 2022, et le programme associé.)
Et si vous voulez comparer avec l’Armide de Lully, cliquez ICI.
J’ai lu cette description avec beaucoup d’intérêt, puisque dans les années qui ont précédé la pandémie j’ai vu l’Armide de Gluck (à Nancy 2015) et aussi l’Armide de Lully (à Vienne 2016). https://operasandcycling.com/lully-and-strauss-in-nancy/
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La production que l’on peut voir en ce moment à l’Opéra Comique de Paris est très belle, avec une Véronique GENS exceptionnelle !
Bonne journée, Don.
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hé, je connais quelqu’un qui est allé le voir à l’Opéra Comique il y a trois jours ! c’est fou, non ?
(par contre, c’était à Paris, pas à Parsi-par-là)
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Moi j’y étais mardi, j’aurais presque pu rencontrer ce quelqu’un !
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Oh, tu le connais mais tu ne pourras jamais le rencontrer….(sorte de paradoxe socratique)
c’est lui qui m’a envoyé ce message :
https://wordpress.com/read/blogs/48654276/posts/18654#comment-26057
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Alice, sors de ce miroir !
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Somptueux ! Mais j’imagine que Loulou XIV s’est retourné dans son tombeau.
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Eh oui, pauvre Loulou XIV, le respect se perd. Dans le prologue de Lully, c’était la Gloire et la Sagesse qui louaient ces qualités que le roi possédait au plus haut point.
Bonne journée, Danielle.
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Encore de belles choses dans cet opéra sans doute injustement méconnu. On retrouve des thèmes de Tannhäuser, du songe d’une nuit d’été et plein d’autres.
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J’écrirai (un jour) un article sur les différentes Armide à l’opéra puisque outre Lully et Gluck, Vivaldi, Scarlatti, Salieri, Poivrieri, Haydn, Cherubini, Rossini et Dvorak ont mis cette magicienne en musique.
Bonne journée, John Duff.
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Quel magnifique billet ! Lu, relu, ces dernières 48 heures. Des que j’avais un moment. C’est qu’il faut du temps pour tout écouter ( tu dois t’en douter)…
Et en tout cas, MERCI, d’avoir partagé avec nous cet immense plaisir que fut pour toi ce spectacle.
Bonne semaine à toi, Jean-Louis. A bientôt, au plaisir de te lire.
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Très beau spectacle en effet, avec une Véronique Gens aussi bonne tragédienne que chanteuse !
C’est d’ailleurs ce 15 novembre que j’étais à Paris pour l’écouter.
Très bonne semaine à TOi, SOlène.
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