Le nom de la cantatrice Nelly Melba est resté dans nos mémoires à cause du dessert qui a été créé en son honneur par Auguste Escoffier, la Pêche Melba. Mais savez-vous qui elle était ?
Helen Porter Mitchell est née en Australie le 19 mai 1861. Après des études musicales dans son pays, puis en Europe, elle donne son premier concert à Melbourne, ville d’où elle tirera son nom de scène Melba.
Dotée d’une voix de soprano colorature, elle fait en 1887 ses débuts internationaux au Théâtre Royal de la Monnaie (De Munt) à Bruxelles, dans le rôle de Gilda, dans Rigoletto de Verdi.
Nellie Melba s’illustre particulièrement dans le répertoire italien (Verdi, Puccini) ou français (Saint-Saëns, Gounod, Thomas) avec une incursion chez Wagner.
En 1888, elle fait ses débuts à Covent Garden où elle régnera sans partage et triomphera en Mimi dans la Bohème de Puccini ou Juliette dans le Roméo et Juliette de Gounod.
En 1894, Nellie Melba chante Elsa dans Lohengrin de Wagner à Londres. C’est à l’occasion de cette série de représentations que le chef Auguste Escoffier crée en son honneur le dessert qui porte son nom, la pêche Melba (pêche et glace à la vanille nappées d’un coulis de framboise).
En 1900, Nellie Melba est invitée à l’opéra de Vienne par son directeur musical, Gustav Mahler.
Au début du XXe siècle, elle est une des premières cantatrices à enregistrer sa voix.
En 1904, elle assure la création du poème lyrique Hélène, de Camille Saint-Saëns.
Elle donne son concert d’adieu en 1926 où elle interprète, notamment, « l’air du Saule » extrait d’Otello de Verdi.
Nellie Melba meurt le 23 février 1931 à Sidney, à l’âge de 69 ans.
Maria Anna Cecilia Sofia Kalogeropoulos, dite La Callas, dite la Divina est née le 2 décembre 1923 à New York, de parents grecs. Sa mère, qui voulait un garçon, semble en avoir toujours voulu à Maria d’avoir été une fille. Les relations entre Maria et sa mère seront toujours difficiles.
En 1937, madame Callas mère retourne en Grèce avec ses filles et c’est là que Maria, qui avait une belle voix, prend ses premiers cours de chant.
En 1938, elle débute sur scène à Athènes dans le rôle de Santuzza du Cavalleria Rusticana de Mascagni dans une production d’étudiants du conservatoire d’Athènes.
En 1941 elle chante son premier rôle professionnel avec le petit rôle de Béatrice dans Boccace de Franz von Suppé. En 1942, elle tient son premier grand rôle avec Tosca de Puccini.
En 1945, elle retourne aux États-Unis où elle retrouve son père. Elle passe des auditions au Metropolitan Opera de New York, où on lui propose de chanter madame Butterfly, en anglais. Elle refuse cette proposition, se trouvant trop grosse pour le rôle et ne souhaitant pas chanter en anglais. Après des auditions à Chicago, on lui propose le rôle de la Gioconda aux arènes de Vérone.
En Italie, Maria rencontre un industriel, Gianbattista Meneghini qui lui fait la cour et avec qui elle se marie en 1949.
Après la Gioconda, le chef Tulio Serafine lui propose le rôle d’Isolde.
En 1948, elle enchaîne avec le rôle de Brünnhilde dans la Walkyrie à la Fenice de Venise. C’est pendant cette série de représentations qu’une cantatrice qui devait chanter Elvira des Puritains de Bellini tombe malade. On donne six jours à Maria pour apprendre le rôle et la remplacer !
Après avoir chanté dans à peu près toutes les maisons d’opéra d’Italie, Maria fait ses débuts à la Scala de Milan dans les Vêpres siciliennes (ou Aïda) de Verdi. Commence alors pour elle une collaboration avec les plus grands chefs et les plus grands metteurs en scène, avec notamment la Vestale de Spontini (1954), la Sonnambula de Bellini (1955), Anna Bolena de Donizetti (1957) et surtout La Traviata de Verdi en 1955.
Au milieu des années ’50, elle se rend compte qu’elle est trop grosse pour interpréter les rôles de jeunes premières, et décide de perdre du poids. Elle perdra ainsi 36 kg en 2 ans, ce qui ne sera pas sans conséquence sur sa santé et sa technique vocale.
En 1956, Maria fait ses débuts au MET avec un de ses rôles fétiches, Norma.
En 1957, elle rencontre le milliardaire grec Onassis et commence une « affaire » avec lui. Mais Onassis la quitte en 1968 pour se marier avec Jackie Kennedy, la veuve de l’ancien Potus (President of the United States). Les années Onassis verront un net ralentissement de sa carrière lyrique, mais après le mariage d’Onassis, elle remonte sur scène pour Tosca à Londres et Norma à Paris.
En 1964, elle enregistre encore Carmen de Bizet à Paris, rôle qu’elle n’avait jamais chanté sur scène.
En 1973-1974, elle fait une dernière tournée, même si sa voix présente de plus en plus de signes de faiblesse.
Maria Callas meurt à Paris le 16 septembre 1976, à l’âge de 53 ans.
Pour beaucoup de gens, la Callas a préfiguré Bianca Castafiore, « le rossignol milanais », cette cantatrice que l’on trouve dans les aventures de Tintin, reporter de Hergé, avec son « grand air des bijoux », extrait du Faust de Gounod.
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La grande cantatrice Christa LUDWIG nous a quittés le 24 avril 2021.
Fille d’un ténor et d’une mezzo, Christa Ludwig fait ses débuts sur scène à l’âge de 18 ans, dans le rôle d’Orlovski de la Chauve-souris (die Fledermaus) à Francfort.
En 1954, elle débute au Festival de Salzbourg dans le rôle de Chérubin des Noces de Figaro (le Nozze di Figaro), sous la direction de Karl BÖHM (pour les plus jeunes de mes lecteurs, Karl Böhm était un des trois grands chefs qui ont marqué ma jeunesse, avec Herbert von KARAJAN et Georg SOLTI.)
En 1955, elle rejoint la troupe du prestigieux Wiener Staatsoper (opéra d’état de Vienne), où elle chantera pendant 30 ans.
En 1959, elle fait ses débuts aux États-Unis, notamment au MET où elle chante le rôle de Chérubin. Sa carrière internationale est ainsi définitivement lancée.
En 1966, elle est invitée au Festival de Bayreuth, où elle chante le rôle de Brangäne dans Tristan und Isolde.
Avec l’âge, sa voix lui permet d’aborder un répertoire plus vaste, incluant Carmen, Kundry de Parsifal de WAGNER ou encore Dalila dans Samson et Dalila de SAINT-SAËNS.
Outre les rôles déjà cités, elle a aussi interprété Ottavia dans le Couronnement de Poppée de MONTEVERDI, Iphigénie dans Iphigénie en Aulide de GLUCK, Léonore dans Fidelio de BEETHOVEN, Vénus dans Tannhaüser, Fricka dans la Tétralogie, la Maréchale dans le Rosenkavalier de STRAUSS, mais également des rôles dans des créations contemporaines (L’École des femmes, de Rolf LIEBERMANN).
Une autre corde vocale à son arc musical était la mélodie, et elle s’est illustrée notamment par ses interprétations de SCHUBERT, SCHUMANN, BRAHMS ou MAHLER.
Nous apprenons ce matin la disparition de Jessye NORMAN, immense soprano qui nous laisse tant de bons souvenirs.
Ce n’est pas l’habitude sur ce blog que de parler des interprètes, mais je me souviens de concerts où j’ai pu l’entendre à Paris dans les années 1980, notamment avec l’orchestre de Paris et Daniel BARENBOÏM.
Voici donc un petit florilège de ses grandes interprétations.