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HAENDEL ET SES CONTEMPORAINS

Georg Friedrich Haendel (1685-1756) était l’invité d’honneur des Soirées baroques de Monflanquin de 2025, avec l’Anthem for the Funeral of Queen Caroline, une œuvre composée à l’occasion de la mort de son amie d’enfance, la reine Caroline.

Parmi les concerts programmés lors de ce festival figurait un « Haendel et ses contemporains » qui a pu laisser sur leur faim certains spectateurs il n’y avait pas beaucoup de contemporains de Haendel au programme). Alors, qui étaient les compositrices et compositeurs contemporains de Haendel ?

Un peu plus âgée que Haendel, on trouve d’abord la compositrice française Élisabeth Jacquet de la Guerre (1668-1729). Elle sera la première compositrice a écrire pour l’Académie royale de musique, l’actuel Opéra de Paris.

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À Hambourg, Haendel avait eu l’occasion de rencontrer Giovanni Bononcini (1670-1747). Il le retrouvera quelques années plus tard à Londres, où ils seront à la fois rivaux et collègues (ils collaboreront pour l’écriture de l’opéra Muzio Scevole.)

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Antonio Caldara (1670-1736) était un compositeur vénitien qui a eu l’occasion de rencontrer Haendel à Rome en 1708.

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Le Vénitien Tomaso Albinoni (1671-1751) est l’auteur d’un grand nombre d’opéras, presque tous disparus aujourd’hui. Son œuvre la plus célèbre, l’Adagio, a en réalité été composée par Remo Giazotto, un musicologue spécialiste d’Albinoni.

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Reinhard Keiser (1674-1739) était un compositeur et chef d’orchestre. Il dirige l’opéra de Hambourg de 1703 à 1709, dans l’orchestre duquel le jeune Haendel a travaillé (en 1703) comme violoniste et claveciniste. En 1712, il écrit une Brockes-Passion, tout comme le fera Haendel en 1719.

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L’Italien Antonio Vivaldi (1678-1741) partageait cette année l’affiche des deux concerts finaux du festival de Monflanqin, avec son fameux Gloria. Haendel et Vivaldi ont vécu à Venise en même temps. S’y sont-ils rencontrés ?

Pendant ce temps en Bohème vivait le très intéressant Jan Dismas Zelenka (1679-1745).

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Gerog Philip Telemann (1681-1767) rencontre Haendel en 1701 à Halle, et les deux hommes resteront amis.

Un tout petit plus âgé que Haendel, on trouve le Français Jean-Philippe Rameau (1683-1764).

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Jean-Sébastien Bach (1685-1750) était l’exact contemporain de Haendel. En 1702, les deux hommes résidaient à Halle. S’y sont-ils rencontrés ? Devenus aveugles tous les deux à la fin de leur vie, ils ont été opérés par le même chirurgien, et tous les deux sont morts aujourd’hui. Cherchez le coupable !

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Domenico Scarlatti (1685-1757) est l’exact contemporain de Haendel. Fils d’Allessandro Scarlatti, compositeur napolitain d’opéra, son œuvre est principalement consacrée au clavecin, avec 555 sonates à son actif.

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Né un an après Haendel, son « rival » Nicola Porpora (1686-1768) . En 1710, Porpora est appelé à Rome pour écrire l’opéra BereniceHaendel, qui était à Rome à cette même époque, en loue les qualités musicales. En 1729, Porpora est invité à Londres par la compagnie Opera of the Nobility, rivale de la Royal Academy of Music de Haendel. Il fait alors venir son ami Farinelli à Londres. Pour la scène londonienne, Porpora compose 5 opéras, dont Polifemo (1735), sur un sujet que Haendel avait mis en musique en 1732.

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L’Allemand Johann Adolph Hasse (1699-1783) a écrit des opéras pour Naples, où il travaille avec Porpora, Dresde et Vienne. Les concurrents de Haendel cherchent à le faire venir à Londres, mais c’est sans sa présence qu’est créé dans cette ville Artaserse, sous la direction de Porpora.

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L’Italien Baldassare Galupppi (1706 – 1785) prendra la succession de Haendel à Londres, où il se rendra en 1741. Il y restera deux ans, y composant trois opéras. À cette époque, Haendel avait arrêté sa production d’opéras pour se consacrer à de la musique religieuse. L’oratorio Le Messie date précisément de 1741.

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Jean-Baptise Pergolèse (1710-1736), qui fait partie des compositeurs morts très jeunes, a composé outre un fameux Stabat Mater, une dizaine d’opéras dont la Servante maîtresse (la Serva padronna) en 1733. C’est à l’occasion d’une représentation de cette oeuvre à Paris en 1752 qu’a éclaté la fameuse Querelle des Bouffons entre Rameau et Rousseau, entre les défenseurs des styles français et italiens.

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Johann Georg Reutter (1708-1772) était un élève de Caldara, ayant travaillé essentiellement à Vienne, avec l’inévitable voyage à Venise et à Rome.

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HAENDEL L’EUROPÉEN (LES SOIRÉES BAROQUES DE MONFLANQUIN 2025)

Cette année, le thème du festival de musique baroque de Monflanquin (Lot-et-Garonne) s’articule autour de deux œuvres, le Gloria de Vivaldi et The Ways of Zion do mourn de Haendel, une pièce écrite pour les funérailles de la reine caroline.

Cliquez sur le Gloria

On le sait, alors que Vivaldi a très peu bougé de Venise, Haendel était l’archétype du compositeur cosmopolite au XVIIIe siècle. Compositeur allemand, il part apprendre son métier en Italie, avant de revenir en Allemagne, puis de partir en Angleterre pour y écrire des opéras en italien.

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Au programme du festival, on peut noter :

Le 21 juillet : projection en plein air du film Farinelli de Gérard Corbiau.

Le 23 juillet, une conférence sur « Haendel l’Européen ».

Le 25 juillet, un concert « Haendel à Venise ».

Cliquez sur Agrippina

Le 28 juillet, un concert « Haendel et ses contemporains ».

Cliquez sur Polifemo, un opéra de Porpora que Haendel avait également mis en musique à la même époque

Outre Nicola Porpora (1686-1768) qui était venu concurrencer Haendel (1685-1759) dans ses terres londoniennes, il faut citer aussi dans ses contemporains Jean-Sébastien Bach (1685-1750) et Jean-Philippe Rameau (1683-1764).

Cliquez sur la Folie

Le 31 juillet à Villereal et le 1er août à Monflanquin, le Gloria de Vivaldi et The Ways of Zion do mourn de Haendel, par le chœur du festival et l’ensemble « les Saisons », dirigés par Jacques Charpentier et Pierre Goumare.

Divers, Histoire de l'opéra

IL ÉTAIT UNE FOIS AUX AMÉRIQUES

Peut-être vous souvenez-vous de cet article écrit il y a deux ans, après le festival de musique baroque de Monflanquin (47), consacré à la musique baroque des Amériques. Ces musiques ont été composées par des aborigènes évangélisés par les jésuites. Après le départ de ceux-ci, la tradition est restée, et un des premiers opéras écrits sur le continent américain est San Ignacio de Loyola, de Zipoli.

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(Cette année, le programme du festival sera consacré à Vivaldi et Haendel. Ne le ratez pas si vous passez à Villereal le 31 juillet ou à Monflanquin le 1er août).

À peu près à la même époque, en France, on fantasmait sur les sauvages d’Amérique, comme nous le montre Rameau dans ses Indes galantes.

Cliquez sur les sauvages d’Amérique

Bien plus tard, un des plus européens des compositeurs, le tchèque Dvorak, accepte un poste de professeur du conservatoire de New York. Les rythmes américains nourriront son Quatuor américain et sa Symphonie du Nouveau Monde.

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Puccini, qui a situé ses opéras en France (la Bohème), en Italie (Tosca), au Japon (Madame Butterfly), en Chine (Turandot), en a également situé un aux États-Unis, avec La Fanciulla del West (La fiancée du Far West).

Cliquez sur le saloon typiquement américain

Aux États-Unis, Scott Joplin a créé l’opéra-jazz avec Treemonisha.

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Il sera suivi par Gershwin et son Porgy and Bess.

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Alors qu’au Brésil, Villa-Lobos nous livre ses Bachianas Brasileiras.

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Retour aux États-Unis avec Bernstein et son emblématique West Side Story.

Cliquez sur le rêve américain

Après lui, deux compositeurs, John Adams et Philip Glass (et même trois avec Steve Reich), créeront le minimalisme et la musique répétitive, comme dans A Perfect American (qui raconte les dernières années de Walt Disney),

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Doctor Atomic (sur la vie du physicien Robert Oppenheimer) ou encore la visite du président Nixon en Chine (Nixon in china).

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Divers

ELLES S’APPELAIENT ELISABETH

Fait-il bon s’appeler Elisabeth quand on fréquente le monde de l’opéra ? Cet article est une tentative de réponse à cette question existentielle.

Dans la tradition chrétienne, Sainte-Elisabeth était la mère de Saint-Jean-Baptiste, qui avait annoncé l’arrivée de Jésus, et la cousine de Marie, la mère de Jésus. Sainte-Elizabeth est la patronne de la Hongrie et, en 1862, Franz Liszt écrit l’oratorio la Légende de Sainte-Elizabeth, reine de Hongrie. Elizabeth était la femme de Louis IV de Thuringe. Elle portait du pain aux pauvres, ce que sa belle-famille ne goûtait guère. Un jour qu’elle se rendait ainsi dans les bas quartiers d’Eisenach, on lui demanda ce qu’elle portait sous son manteau. Elle répondit que c’était des roses, avant d’avouer que c’était du pain. Mais quand on la força à ouvrir son manteau, ô miracle, ce sont bien des roses qui s’y trouvaient !

Statue de Sainte-ElizabethStatue de Sainte-Elizabeth à Bratislava

Liszt la Légende de Sainte ElizabethCliquez sur l’image

Pour les Britanniques, Elisabeth est le nom de deux grandes reines. Elisabeth Ière a laissé son nom au théâtre élisabéthain, connu aujourd’hui essentiellement par celui de Shakespeare. Dans Le Songe, d’Ambroise Thomas, on apprend qu’il y aurait eu une histoire d’amour entre Élisabeth 1ère et Shakespeare.

Cliquez sur le songe d’Elisabeth

Parmi les compositrices baroques particulièrement intéressantes figure Élisabeth Jacquet de la Guerre.

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Dans Don Carlos, de Verdi, une des héroïnes est Elisabeth de Valois.

Cliquez sur Elisabeth de Valois

Et dans Tannhäuser de Wagner, le héros est tiraillé entre son amour (courtois) pour Elisabeth et son amour (charnel) pour Vénus.

Cliquez sur Elisabeth

Revenons aux reines d’Angleterre et à Gloriana de Britten, un opéra qui nous raconte l’histoire d’Elisabeth la première, écrit à l’occasion du couronnement d’Elisabeth la seconde.

Cliquez sur Elisabeth II à la première de Gloriana
Cliquez sur Elisabet 1ère

Et puis, pour interpréter l’opéra, il faut des chanteuses et des chanteurs. Une des plus grandes du milieu du siècle dernier était Elisabeth Schwarzkopf. Écoutons-la dans un de ses enregistrements de légende, les Quatre derniers lieder de Richard Strauss.

Cliquez sur Elisabeth Tête noire
Divers, Poésie

LE « JE DIS » DE LA SCANSION

En poésie ou au théâtre, la scansion est l’art de scander un texte, et en musique celui de marquer le rythme.

J’ai déjà abordé sur ce blog les notions de base du rythme musical, en me limitant au deux plus simples, les rythmes binaires et ternaires.

On peut introduire des perturbations dans ces rythmes de base. Ainsi, dans un rythme binaire, on peut introduire un triolet, c’est-à-dire un ensemble de 3 notes qui aura exactement la même durée que les 2 notes du binaire.

Dans un rythme ternaire, on peut décomposer deux mesures ternaires en trois sesqui-mesures binaires. Ça s’appelle une hémiole, et on rencontre fréquemment dans la musique baroque.

Cliquez sur l’hémiole

Il y a encore tout un tas d’autres rythmes, aux noms plus rigolos les uns que les autres, et qui auraient bien leurs places dans un Agenda Ironique.

Par exemple, nous avons l’anacrouse. L’anacrouse est une note ou un ensemble de notes qui précède le premier temps fort d’une phrase musicale. On l’appelle aussi la levée.

Cliquez sur l’anacrouse

Nous avons aussi l’anapeste, qui correspond à deux notes courtes suivies par une note longue. Un exemple d’anapeste est le 1er mouvement de la Symphonie 40 de Mozart.

Cliquez sur l’anapeste

Il ne fait pas confondre l’anapeste avec son opposé, le dactyle, qui lui est composé d’une note longue suivie de deux brèves.

Un exemple de dactyle se trouve dans le deuxième mouvement de la septième Symphonie de Beethoven.

Cliquez sur le dactyle

Il y a aussi le spondée, une succession de deux valeurs longues, le procéleusmatique, ou tétrabraque, est une succession de quatre valeurs brèves, et l’amphibraque, qui correspond à une valeur longue encadrée par deux valeurs brèves.

Le contraire de l’amphibraque est l’amphimacre, soit une valeur brève encadrée par deux longues.

Un exemple d’amphimacre se trouve chez Messiaen, avec l’Allouette calandrelle.

Cliquez sur l’amphimacre

Et pour rester avec Messiaen, et parce que le thème de base de cet article était le jeudi de l’Ascension, retrouvez l’œuvre qui porte ce nom.

Cliquez sur l’Ascension, de Messiaen
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PRÉSENTATION DE LA SAISON 2025-2026 DE L’OPÉRA DE LILLE

crédit photo Angéline Moizard

Ce 27 mai, Barbara Eckle, qui deviendra directrice de l’Opéra de Lille au 1er juillet 2025, a dévoilé la saison prochaine de cet Opéra.

Barbara Eckle vient de l’Opéra de Stuttgart, et elle a également dirigé le festival Ruhrtriennal. Elle sera accompagnée par Miron Hakenbeck comme directeur de la programmation et de la dramaturgie, et Boris Ignatov, conseiller aux distributions.

Désireuse d’ouvrir l’opéra encore plus vers un public plus large, elle a bâti la saison autour de quatre saisons, appelées « constellations », chacune axée sur un opéra portant un thème et des concerts ou ballets en rapport avec ce thème.

La constellation 1, Automne, aura pour thème l’amour. L’opéra au centre de cette constellation sera l’Écume des jours, d’Edison Denisov, d’après le roman éponyme de Boris Vian. L’Écume des jours a été créé à l’Opéra comique en 1986. Les spectacles satellites seront un récital lyrique, Chants d’amour et de mort, avec des œuvres de Wagner, Ravel et Messiaen. Le ballet sera une pièce de Peeping Tom et Franck Chartier.

La constellation 2, Hiver, portera les thèmes de la vieillesse et des limites de l’existence humaine. L’opéra central sera l’Affaire Makropoulos de Janacek, opéra qui raconte l’histoire d’une cantatrice devenue presque immortelle après avoir bu un élixir de longue vie. Le ballet sera Invisibili d’Aurélien Bory. Le thème sera également développé avec un récital comportant les Liederkreis de Robert Schumann, et l’extraordinaire Journal d’un disparu de Janacek.

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Cette constellation verra aussi les représentations en « opéra itinérant » du Château de Barbe-Bleue, de Bela Bartok.

Cliquez sur l’Affaire Makropoulos

La constellation 3, Printemps, portera les thèmes de la jeunesse et de l’impossibilité d’arrêter le temps. L’opéra central sera Les Enfants terribles, de Philip Glass, sur un texte de Jean Cocteau. Le ballet sera Terminal Beach, de Moritz Ostruschnjak, le concert permettra d’entendre Different trains, de Steve Reich et le Quatuor à cordes n° 15 de Chostakovitch.

La constellation 4, Été, aura pour thèmes les épreuves de la vie, l’héroïsme au quotidien, et l’émancipation d’une génération par rapport à la précédente. L’opéra sera la Flûte enchantée, de Mozart, dans la mise en scène de Suzanne Andrade et Barrie Kosky. Le ballet sera Canine Jaunâtre de Marlene Monteiro-Freitas, et le concert sera un concert de musique de chambre avec des œuvres de Joseph HAYDN, Turina et Beethoven.

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Autour de ces événements, Barbara Eckle prévoir d’autres formats d’ouverture au public comme les « open weeks », une semaine par saison où l’opéra sera ouvert au public pendant les répétitions, ainsi que des « concerts heure bleue », des « concerts siestes » (où on écoutera les concerts allongés) et des « concerts insomniaques », qui pourront se prolonger tard dans la nuit.

Divers

VERDI ET LA FRANCE

Giuseppe VERDI est né le 10 octobre 1813, dans la province de Parme. Est-ce parce qu’à l’époque, cette province était sous occupation napoléonienne que les liens de Verdi et de la France sont si nombreux ? Voyons cela.

Parmi les sources littéraires où ses librettistes ont puisé leurs livrets, il y a en premier lieu Victor Hugo. Ainsi, Ernani a été écrit très peu de temps après la création d’Hernani à Pairs, en 1830.

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En 1841, Verdi écrit Nabucco, qui fait de lui le porte-parole de l’indépendantisme italien. L’argument en est adapté d’une pièce des Français Anicet-Bourgeois et Cornu.

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Et Rigoletto (1851) est une adaptation du Roi s’amuse de notre VH national.

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En 1852, Verdi est de passage à Paris, où il a l’occasion d’assister à une représentation de la Dame aux Camélias, d’Alexandre Dumas fils. Cette pièce lui inspirera La Traviata (1853).

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En 1855, Verdi reçoit une commande de l’Opéra de Paris. Ce sera les Vêpres siciliennes, sur un livret de l’incontournable Scribe. Il récidivera en 1867 avec Don Carlos, sur un livret de Méry et du Locle.

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En 1859, il adapte une autre œuvre de Scribe, Gustave III ou le bal masqué (1833) d’Auber, sous le titre Un ballo in maschera.

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Quand, en 1862, Gustave Flaubert a fini Salammbô, c’est à Verdi qu’il pense pour une adaptation de son roman à l’opéra, mais ce projet ne se fera finalement pas.

Enfin, quand l’Égypte lui commande un opéra pour l’ouverture du canal de Suez et l’inauguration de l’opéra du Caire, c’est l’égyptologue Mariette qui lui fournit le sujet de Aïda.

Enfin, dernier clin d’œil à la France, quelques mesures de la Marseillaise sont citées dans son Hymne des nations, écrit pour l’exposition universelle de Londres de 1862.

Divers, Mythologie, Sciences

ASTRONOMIE ET MUSIQUE

L’idée de cet article m’est venue en visitant récemment l’observatoire de l’Université catholique de Lille, observatoire qui vient d’être rénové et ouvert au public.

Dans la mythologie, il n’était pas rare que les héros finissent leur carrière au ciel, sous forme d’étoile ou de constellation. Et la mythologie ayant servi de sujet à de nombreux opéras, beaucoup de ces œuvres finissent en apothéose.

En 1737, Jean-Philippe Rameau met en musique le destin des frères jumeaux Castor et Pollux. À la fin de l’histoire, Jupiter, ému par le dévouement fraternel des frères jumeaux, leur réserve une place dans le ciel, où ils constituent la constellation des Gémeaux.

Cliquez sur les Gémeaux

Orion était un chasseur géant et redoutable. Artémis s’intéressait à lui, mais Apollon, le frère d’Artémis, craignant pour sa sœur, s’arrangea pour le faire mourir d’une flèche de la chasseresse. Quand elle comprit qu’elle venait de tuer Orion, elle le plaça dans le ciel, en compagnie de ses chiens, Sirius et Procyon. Le ciel d’hiver se caractérise dans l’hémisphère Nord par la constellation d’Orion, et par une étoile très brillante, Sirius.

Le mythe d’Orion a inspiré bien des compositeurs, de Louis de La Coste en 1728

de La Coste Orion

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à Kaija Saariaho en 2002.

Saariaho OrionCliquez sur les percussionnistes

Cassiopée était une reine d’Égypte punie par les dieux à tourner autour de la Grande Ourse. Cassiopée est une constellation assez facile à repérer, à cause de sa forme de « W ». Sa fille Andromède s’est mariée à Persée. Après sa mort, Athéna l’a fait monter au ciel, sous la forme d’une constellation. Andromède est le nom d’un des poèmes symphoniques d’Augusta Holmès.

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À la fin de sa vie de héros, Hercule monte au ciel et veille sur nous pour l’éternité, dans la constellation qui porte son nom. Quand elle apprend sa mort, sa femme Déjanire se rendant compte qu’elle est coupable de la mort de son mari sombre dans la folie. Haendel a écrit Hercules.

Cliquez sur Déjanire sombrant dans la folie

Ganymède est un des quatre satellites de Jupiter. Ganymède était un jeune berger, le plus beau de tous les jeunes gens. Quand Zeus (Jupiter) le voit, il se transforme en aigle pour l’enlever et le conduire au mont Olympe. Là, amant de Zeus, il devient échanson des dieux. Goethe a raconté son destin dans un de ses poèmes, mis en musique par Schubert.

Cliquez sur Ganymède

Bien entendu, l’observation astronomique ne se limite pas aux étoiles. On peut aussi regarder les planètes. Je vous propose donc ici une nouvelle planète mise en musique par Holst.

Cliquez sur Jupiter
Anniversaire, Divers

SEPTIÈME ANNIVERSAIRE DU BLOG

Voilà déjà sept ans que je me suis lancé dans cette aventure d’un blog consacré à la musique et à la littérature. En sept ans, j’ai publié 980 articles. Au début, j’en publiais beaucoup pour enrichir ma base de connaissances, et maintenant je suis arrivé à un rythme d’un article tous les 3 jours (sauf événement spécial).

Vous vous êtes mis à plus de 150 000 visiteurs cumulés, venus de 163 pays, pour voir plus de 245 000 vues sur ce blog.

J’ai consacré 155 articles à mes opéras préférés, de l’Orfeo de Monteverdi aux Ailes du Désir de Louati, ou d’Adrienne Lecouvreur de Cilea à Zoroastre de Rameau. Le plus regardé est celui consacré à Jules César en Égypte, de Haendel, juste devant les Contes d’Hoffmann d’Offenbach.

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J’ai également consacré 105 articles à des compositeurs ou des compositrices, de Monteverdi à Camille Pépin. Le compositeur qui vous a le plus intéressés est Franz Schubert. Parmi ces articles, 25 concernent des compositrices, pour la plupart injustement méconnues.

Schubert FierrabrasCliquez sur Fierrabras (de Schubert)

Ces chiffres de 155 opéras et 105 compositeurs (ou compositrices) chroniqués sont à rapprocher de mon objectif initial, quand j’ai commencé mon livre sur l’opéra (livre qui s’est transformé au cours du temps en ce blog), de retenir 99 opéras et 49 compositeurs (j’avais en tête, pour la structure de ce livre, La vie mode d’emploi de Perec).

Une autre catégorie pour laquelle j’ai créé un métabillet vous permettant de vous y retrouver facilement est celle des écrivains liés au monde de l’opéra ou de la musique. Il y a à ce jour 70 écrivains passés à ma moulinette, d’Homère à Échenoz, le billet le plus consulté étant celui consacré à Victor Hugo.

Voilà, il y a encore bien d’autres catégories, consacrées à l’histoire, au cinéma (pas encore assez par rapport à mon objectif initial), à la nature, à la bande dessinée, à la poésie, à l’OuLiPo, au dessin animé…

Une catégorie très prisée est celle sur les publicités se servant de musique classique pour vendre pâtes, lessive ou autres grosses ouatures. Cette catégorie très populaire vient en tête des vues puisque l’article le plus consulté est « De l’emploi de la musique classique dans la pub » suivi de près par « la Musique de Vivaldi dans la publicité« , avec environ 5000 vues pour chacun de ces 2 articles.

Un sujet de satisfaction pour moi est la catégorie « poème mis en musique à ma façon », où je prends un poème parmi mes préférés, que j’illustre musicalement par analogie entre les images que suscite en moi le poème et les musiques qui peuvent illustrer ces images. Grâce à cette catégorie, les poèmes de Mallarmé que j’ai ainsi traités ont été lus plus de 6000 fois sur mon blog, la palme revenant à « Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change (le tombeau d’Edgar Poe) » avec près de 1400 lectures.

La liste de ces poèmes est disponible ici.

Côté classique, la vidéo la plus regardée est l’Ave Maria de Schubert interprété par Maria Callas.

Schubert Ave Maria CallasCliquez sur la Callas

En septembre 2022, j’ai fait une petite sélection de 57 compositeurs et compositrices d’opéra dans un livre, Compositeurs et compositrices, très beau et pas cher. Il m’en reste une cinquantaine, donc vous pouvez encore le commander. Cela me fera de la place pour le second volume qui sera consacré aux Écrivains et librettistes.

couverture-du-livre-image

À la sortie de ce livre, je suis passé dans le poste, et vous pouvez trouver cidsous le podcast de l’émission.

image podcastCliquez sur le podcast

Et pour finir ce billet, je vous propose de retrouver une de mes vidéos préférées, l’Ode à la lune extraite de Rusalka de Dvorak.

Cliquez sur Rusalka

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Point d'interrogationCliquez donc sur le bonus surprise mystère si vous voulez souhaiter un bon anniversaire au blog

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LES TROIS CERCLES DE LA QUALITÉ APPLIQUÉS À L’OPÉRA

Dans ma folle jeunesse, il m’est arrivé d’animer une démarche qualité dans l’entreprise où je travaillais. Me posant maintenant régulièrement la question de la compréhension par le public de ce que les metteurs en scène proposent au public, question que j’ai formalisée notamment lors de mon entretien avec Caroline Sonrier, l’actuelle directrice de l’Opéra de Lille, j’ai voulu reprendre un de mes outils didactiques pour visualiser les différents points de vue.

Dans le schéma ci-dessous, le premier cercle représente l’histoire que l’auteur a entrepris de nous raconter. Cette histoire figure dans le livret et dans la musique. Elle est figurée par le cercle bleu.

Le deuxième cercle correspond à ce que le metteur en scène a envie de nous raconter, à partir des éléments mis à disposition par l’auteur, et de ses propres fantasmes ou obsessions, qui n’ont parfois pas grand-chose à voir avec le texte d’origine. Ceci est figuré par le cercle rouge.

La confrontation entre ces deux visions peut être représentée ainsi :

La partie qui reste bleue correspond aux intentions de l’auteur que le metteur en scène n’a pu ou voulu montrer au public. La partie rouge correspond à ce que le metteur en scène veut montrer au public, mais qui ne figure pas dans la proposition originale de l’auteur. La partie en violet correspond à ce que l’auteur voulait nous montrer et que le metteur en scène a réussi à nous montrer.

Pour illustrer cette partie rouge, je donnerai l’exemple de La Esmeralda de Louise Bertin sur un livret écrit par VH himself, dans la navrante production montée à l’Opéra de Tours. La metteuse en scène qui défend l’idée que tous les hommes sont des violeurs et toutes les femmes des violées a trafiqué complètement le livret, pour faire apparaître le viol d’Esmeralda sur scène. À l’issue du spectacle, je suis quand même allé vérifier dans le livret que ni Hugo ni Bertin n’avait placé un viol dans leur opéra, cette mise en scène était donc un contresens total.

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Mais dans tout spectacle, il y a une troisième partie prenante, qu’il convient de ne pas oublier. C’est le public, qui le plus souvent paye pour assister au spectacle. Les attentes du public sont représentées par le cercle jaune.

On peut représenter l’interaction auteur / public ainsi :

Bien souvent le public vient au spectacle avec une idée assez précise de ce qu’il veut voir (zone jaune), idée qui ne correspond pas forcément avec ce que l’auteur avait en tête au moment de la composition (zone bleue). Il peut y avoir des malentendus, ou encore des traditions de représentations qui se sont installées au fil du temps. Dans le schéma ci-dessus, la zone verte correspond à la partie de l’œuvre originale que le public vient voir. Ce sera peut-être le cas prochainement à l’Opéra de Lille, avec la production du Faust de Gounod, qui correspondra à la version originale de l’opéra-comique, c’est-à-dire avec des textes parlés entre les parties chantées, et non les récitatifs qui ont été introduits pour la reprise à l’Opéra de Paris. Le public ne trouvera donc pas certains des grands airs qu’on a l’habitude d’entendre, mais pourra découvrir d’autres airs, dont la création mondiale d’un air récemment retrouvé.

Là où les affaires se gâtent, c’est sur les rapports entre le public et le metteur en scène.

La partie rouge correspond à ce que le metteur en scène veut montrer, la partie jaune à ce que le public veut voir, et la partie orange à ce que le metteur en scène montre et que le public vient voir.

Et donc, pour qu’un spectacle soit réussi, il faut chercher à maximiser la zone du centre, qui est celle où la volonté de l’auteur est respectée par le metteur en scène, et que le public veut voir.

Et alors là, on frôle la perfection, comme ça a été le cas récemment avec Le songe d’une nuit d’été (A midsummer nights’s dream) de Britten mis en scène par Laurent Pelly à l’opéra de Lille.

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