La liste des sept péchés capitaux : l’orgueil, la gourmandise, la luxure, l’avarice, la jalousie, la colère et la paresse a été fixée par Saint-Thomas d’Aquin (1224 – 1274) dans sa Somme théologique.
Après l’orgueil et la gourmandise, la luxure, l’avarice et la jalousie, la colère est donc le sixième péché capital.
On trouve des scènes de colère dans toute l’histoire de l’opéra, et les dieux se montrent aussi irascibles que les humains.
Jean-Philippe RAMEAU avait mauvais caractère. Au cours de sa vie, il a participé à trois « querelles » importantes dans l’histoire des idées de son siècle : La querelle des lullistes et des ramistes, la querelle des bouffons et la querelle des encyclopédistes. Est-ce pour cela que l’on trouve tant de personnages irascibles dans ses opéras ?
Ainsi dans les Indes galantes de RAMEAU, Huascar, le grand prêtre du soleil, prétend que la colère divine se manifeste alors qu’il simule une éruption volcanique pour faire fléchir les héros Phani et Carlos.
Dans Zoroastre, c’est le couple formé par Érinice et Abramane qui est emporté par la fureur presque du début à la fin de l’œuvre.
Et dans les Boréades, c’est Borée, le dieu du vent, qui ne peut contenir sa colère quand il voit la reine Alphise renoncer à son trône pour n’avoir pas à choisir entre ses fils (les Boréades) comme époux.
La reine de la nuit, dans la Flûte enchantée de MOZART, exprime toute sa colère contre Zarastro dans l’air « der hölle Rache ».
Cliquez sur la reine de la nuit
Chez WAGNER, c’est Fricka, l’épouse de Wotan, le dieu en chef, qui se met en colère dans La Walkyrie quand elle apprend que son mari veut favoriser un « champion », au mépris des lois qu’il est censé protéger.
Chez VERDI, c’est dans Otello que le héros, poussé par sa jalousie, pique une colère meurtrière qui lui fait tuer sa femme, Desdémone.
Dans L’Enfant et les Sortilèges, de COLETTE et RAVEL, l’enfant se fait punir par sa mère parce qu’il n’a pas fait ses devoirs. Il se met alors en colère et déchire tout ce qu’il trouve.
Dans la scène des énigmes de Turandot de PUCCINI, la princesse de Chine, qui veut venger le viol de sa grand-mère en faisant mettre à mort tous ses prétendants, propose ses énigmes à Calaf. Celui-ci trouve les réponses, faisant croître la colère de Turandot.
Il y a une autre colère très populaire dans la musique classique, c’est un des thèmes principaux des Requiems : Dies Irae, dies illa… (Jours de colère que ces jours-là.)
Il y a d’autres scènes de colère dans l’opéra, mais il faut savoir se limiter. En tout cas ne manquez pas le dernier billet de cette série, celui sur la paresse.
Et si en voulez plus, cliques sur des femmes en colères.
Bon jour Jean-Louis,
Je suis allé voir « lullistes » et « ramistes » 🙂 ma connaissance musicale étant proche du zéro absolu, j’ai appris aujourd’hui … 🙂
Bonne journée Soleil à toi 🙂
Max-Louis
J’aimeAimé par 1 personne
Bon jour Max-Louis.
Je suis bien content de t’avoir fait découvrir quelque chose ! 🙂
Pour la journée Soleil, je crois que ça va encore être une journée Pluie aujourd’hui, mais l’été arrive !
J’aimeAimé par 1 personne
Ira furor brevis. La colère est un sentiment très intéressant , elle fait fait faire des choses déraisonnables à des gens raisonnables, elle rebat les cartes et donne des situations inattendues.
Mais tu avais beaucoup de matière avec ce sentiment. On pense aussi à Wotan qui n’est pas franchement content quand il s’aperçoit que Brunehilde ne lui a pas obéi dans Die Walkure, ou Nabucco qui veut tout casser après que Zaccaria ait délivré Fenena, dans Carmen certains veulent en découdre » à coup de navajas » et sans doute bien d’autres encore…
Le Requiem de Verdi c’est quand même quelque chose.
J’aimeAimé par 1 personne
Tu as raison, comme pour la jalousie, j’avais trop de matière pour un seul billet !
Je n’avais pas pensé à Nabucco, mais je le retiens si d’aventure je fais une seconde livraison de colères en musique.
Bonne journée, John Duff.
J’aimeAimé par 1 personne
Pourquoi pas une deuxième louche de colère, cela ne me dérange pas.
J’aimeAimé par 1 personne
À moins que ma paresse (le septième péché capital) ne m’en empêche.
Je verrai bien quand j’aurai traité les sept si j’en remets d’autres en chantier.
J’aimeJ’aime
Très beau!
Bon aprés- midi 🌸🌸🌸
J’aimeAimé par 1 personne
Grazie Luisa, e buona serata.
J’aimeAimé par 1 personne
⭐😘⭐
J’aimeJ’aime
Bon jour, J-L
Mine de rien, je suis sur ce billet depuis mardi. C’est qu’il me faut du temps à moi: le temps de visionner et d’ écouter les vidéos (7 ), et de suivre les liens pour réviser mes classiques (Zoroastre, Turandot, « Ils ont écrit des Réquiems »…). C’est pour ça, j’y reviens dès que j’ai un moment dans la journée ou le soir. Et ce matin, me voilà prête pour l’interro😉
Plus serieusement: « Brillant soleil » dans Les Indes galantes, un passage vraiment magnifique de l’opéra; Verdi’s Otello et Jonas K dans le rôle d’Otello… humm 🤩
Aussi, je me disais que ces péchés capitaux, c’est comme l’amour, cela inspire les compositeurs et fait couler de l’encre. Sans, il y aurait peut-être bcp moins d’opéras et de livres. Ou pas du tout d’ailleurs. Mais heureusement, personne n’est parfait, et ce n’est pas demain la veille que tu risques d’être à cours d’idées pour tes billets.On attend donc la paresse.
Je repasserai pour les deux autres et précédents billets, « Il faut cultiver notre jardin » ( nuit ) et Alexandre Borodine…
En attendant, un grand MERCI pour ce très beau billet (encore une fois), et une toute belle et bonne journée à toi. A bientôt !
PS: « Dies Irae » (jour de colère), ça me fait chaque fois penser à l’excellent ( et à la fois très dur) roman du même titre de ma chère Danièle Saint Bois ( Ed, Julliard, bien sûr)
J’aimeAimé par 1 personne
Ayé fait corrigé !
Tu as raison SOlène, sans les passions humaines, il n’y aurait sans doute pas beaucoup de littérature, ni d’opéras.
Peut-être resterait-il pour caler le pied de nos bibliothèques des livres d’arithmétique ou de comptabilité…
J’ai pensé à toi quand j’ai trouvé la vidéo de Jonas K. dans Otello, et donc le choix a été vite fait (pour cet extrait au moins).
Je te souhaite une EXcellente journée.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour la correction, et merci pour le choix de Jonas. 🙏🙏😊
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour Jean-Louis, ces Indes galantes sont très flamboyantes, j’aime bien cette mise en scène ! Et Nathalie Dessay est magnifique, c’est incroyable de déployer une telle voix dans un corps si mince et chétif… J’imagine que dans chaque opéra il y a plus ou moins des conflits et des scènes de colère, comme dans la plupart des récits et dans la vie…
Belle journée à toi !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci Marie-Anne.
Oui, l’opéra reflète les passions humaines, l’amour bien sûr, mais aussi la jalousie, la luxure, la colère,…
C’est ce que je (re)découvre en composant ces billets sur les 7 péchés capitaux.
Bonne fin de journée.
J’aimeAimé par 1 personne